
Suite de la deuxième partie et fin – Sources
Zarathoustra, le prophète du feu
En réformant l’antique religion mazdéenne, Zarathoustra place le feu (symbole du dieu Ahura Mazda) comme principe premier et objet de vénération. Il y a 3 000 ans, Zarathoustra ébranlait les traditions perses en professant une foi nouvelle dans l’homme libre de ses choix. Mais fut-il le visionnaire exalté que Nietzsche a popularisé ? (Wikipedia)
« Avant la réforme de Zarathoustra, le mazdéisme dominait l’Iran. À côté d’Ahura Mazda, le « Seigneur sage », dieu central mais non unique, trois grands dieux, les ahuras, sont honorés : Mithra, dieu des Contrats et des Promesses ; Varuna, dieu du Ciel ; Indra, dieu de la Guerre. À Mithra surtout, des animaux sont sacrifiés par les fidèles qui consomment, durant le culte, une boisson hallucinogène à base d’éphédra, semble-t-il, le haoma. À côté de ces dieux dominants, d’autres dieux mineurs garantissent les récoltes, la fertilité des mariages… Enfin, le feu (atar) est vénéré, symbole de la pureté, car incorruptible.
Or, Zarathoustra pense que ce système est usé et que les prêtres mazdéens ont assujetti les hommes aux dieux en les privant de leur libre arbitre. S’appuyant cependant sur une partie de la tradition, il en appelle à la réforme, interdisant le haoma, qu’il juge dangereux pour l’esprit, et les sacrifices de bœufs, qui appauvrissent des communautés entières. Il enseigne surtout à ne vénérer qu’Ahura Mazda et rejette les dieux anciens tout en laissant subsister les notions ou abstractions qui leur étaient liées..
Principe premier, omniscient et lumineux comme le feu qui le symbolise, Ahura Mazda possède des attributs, qui, solidaires entre eux, interfèrent sur l’évolution du monde. Parmi eux, les Amesha Spenta (« forces immortelles qui font progresser ») : Asha (l’Ordre sacré), Vohu Manah (la Bonne Pensée), Kshatra (la Maîtrise de soi), Aramati (la Sérénité), Sarvatât (l’Évolution vers la Perfection) et Amrta (l’Immortalité). Il est également assisté de six archanges. L’homme, appelé à jouer un rôle actif dans ses desseins, s’appuie sur ses énergies supérieures pour accéder à la Bonne Pensée, à la Bonne Parole et à la Bonne Action, alors qu’autour de lui les forces de vie (le Bien, l’Intelligence, la Lumière) et de non-vie (le Mal, l’Obscurantisme, les Ténèbres) se livrent une lutte incessante. Libre de choisir entre cette alternative, novation majeure, il doit en assumer les conséquences. À leur mort, Justes comme Non-Justes sont éprouvés au « passage du Trieur » : les vertueux vont au paradis, la « Maison des Chants », cependant que les autres croupissent dans un purgatoire. Viendra bientôt l’ordalie par le feu, apocalypse qui, réconciliant toutes les âmes, conduira à une régénération du monde par le Bien et à l’avènement du royaume de Dieu. »
histoire et civilisations.com

Le Homa hindou
Le Homa dénommé aussi homan ou havan est la cérémonie du feu dans l’hindouisme. Tout rituel autour du feu porte ce nom ; cependant certains ont des noms plus spécifiques comme Agnihotra. Ces rituels ancestraux, proche de l’animisme sont censés relier les humains aux Dieux ; ainsi ce qui est offert au feu parvient aux divinités. Des homas pour Hanuman ou Ganesh sont organisés. La purification est aussi un symbole du feu. De nombreuses pujas sur le sous-continent indien se passent autour du feu.
Le symbolisme du feu : interprétation
En distinguant trois types de feux correspondant à trois dieux, l’hindouisme offre un parfait résumé du symbolisme du feu :
- Agni est le feu du monde terrestre : c’est le symbole du foyer domestique et des rituels sacrificiels
- Indra est le feu du monde intermédiaire (la foudre) : c’est le symbole de la force
- Surya est le feu céleste (le soleil) : c’est le symbole de la connaissance
Le symbolisme du feu : le sacrifice, la purification
Le feu est régulièrement associé à la couleur rouge, couleur du sang qui est aussi celle du cœur. Le sang versé évoque le sacrifice qui permet de régénérer la Nature. De même, le feu qui brûle la Nature permet sa purification, son renouvellement, sa renaissance.

C’est aussi l’une des significations ésotériques de l’acronyme INRI, qui pour les franc-maçons au grade de Rose-Croix, signifie Igne Natura Renovatur Integra : « La Nature est renouvelée intégralement par le feu ».
Symboliquement, traverser le « mur de feu », c’est renoncer à soi-même et à son orgueil. C’est s’abandonner, c’est accepter de mourir, c’est se sacrifier pour entrer dans un nouveau monde, fait de paix et d’amour. Le feu évoque donc une purification intime (cf. la crémation, l’incinération), une mort qui annonce la naissance d’un être meilleur. A ce titre, le feu est associé, comme l’eau, à nombre de rites de passage et de cérémonies initiatiques. (…)
jepense.org
Comment ne pas évoquer pour terminer ce panorama savant, La Psychanalyse du feu, un essai de philosophie et de psychanalyse de Gaston Bachelard. La rédaction de l’essai est terminée le 11 décembre 1937, et est publié par Gallimard en 1938. Gaston Bachelard est inspiré par la psychanalyse, notamment jungienne. Il met en place une psychanalyse de la connaissance. (Wikipedia)
« De ce problème, vraiment primordial, posé à l’âme naïve par les phénomènes du feu, la science contemporaine s’est presque complètement détournée. Les livres de Chimie, au cours du temps, ont vu les chapitres sur le feu devenir de plus en plus courts. Et les livres modernes de Chimie sont nombreux où l’on chercherait en vain une étude sur le feu et sur la flamme. Le feu n’est plus un objet scientifique. Le feu, objet immédiat saillant, objet qui s’impose à un choix primitif en supplantant bien d’autres phénomènes, n’ouvre plus aucune perspective pour une étude scientifique. Il nous paraît alors instructif, du point de vue psychologique, de suivre l’inflation de cette valeur phénoménologique et d’étudier comment un problème, qui a opprimé la recherche scientifique durant des siècles, s’est trouvé soudain divisé ou évincé sans avoir été jamais résolu.»
Gaston Bachelard
Texte complet en ligne avec un avant-propos :
Comme autre apport scientifique et philosophique, même s’il s’agit là plus de vibration que de consumation (mais la lumière et la chaleur sont aussi des vibrations), j’ajoute cette vidéo d’une vingtaine de minutes publiée sur X (ex Twitter), une interview par Alexandre Penasse de Philippe Guillemant, ingénieur physicien au CNRS et auteur de Le grand virage de l’humanité et plus récemment La physique du futur lumineux.
« Nos pensées portées par la vibration de nos émotions ont un impact dans le futur ; c’est-à-dire qu’elles sélectionnent notre futur possible qui va effectivement chercher à se brancher dans notre présent et cela va se traduire par des synchronicités ou par le passage du Kairos. » Philippe Guillemant
« Nous ne croyons plus en leurs mensonges, eux qui font le mal en nous disant qu’ils font le bien, nous faisant dans le même temps peur afin que nous ne puissions plus penser, que nous nous soumettions, perdant notre liberté. C’est tout ce qui leur reste. Philippe Guillemant pense toutefois qu’ils n’y arriveront pas, qu’il faut être positif, que ce futur possible est en train de disparaître. Le Kairos arrive, le moment opportun pour le changement, et c’est nous-mêmes qui le ferons advenir.
Concept de la Grèce antique qui correspond au temps de l’occasion opportune, c’est-à-dire qu’il se rapport à un moment de rupture, le Kairos est un concept qui, adjoint à l’aiôn (« destinée, âge, génération, ère, éternité ») et au chronos (personnification du temps qui apparaît principalement dans les traditions orphiques) permet, sinon de définir le temps, du moins de situer les événements selon cette dimension. Faire le bon acte au bon moment participe au Kaïros. »
Alexandre Penasse – @Kairos Presse
Kairos
Terme grec qui signifie: «temps favorable». Contrairement à «chronos» qui désigne le temps matériel de l’existence humaine, kairos correspond à une autre approche plus spirituelle, intérieure, du temps. Dans la Bible le «temps favorable» joue un rôle déterminant. C’est le temps de Dieu par excellence. Le mot kairos est utilisé pour désigner l’action salvifique, c’est-à-dire l’intervention décisive de Dieu par l’Incarnation Rédemptrice et la Parousie finale. (définition site Église catholique)



Florent Hugoniot
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SOURCES
https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-866/ceremonie-du-feu-nouveau/
Le Masque de Xiuhtecuhtli – Encyclopédie de l’Histoire du Monde
https://fr.123rf.com/free-images/
https://www.geo.fr/histoire/iran-a-yazd-le-feu-de-zarathoustra-brule-toujours-194856
https://fr.wikipedia.org/wiki/Homa_(rituel)
Le symbolisme du feu
https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/La-psychanalyse-du-feu
https://www.alternativesante.fr/medecine-energetique/le-feu-rites-et-magie
Kairos