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Une pie des îles lissait ses plumes une à une
Les fleurs du flamboyant à peine écloses
Lorsque sa toilette fut prête, à gauche elle s’envola.
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Florent Hugoniot
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Une pie des îles lissait ses plumes une à une
Les fleurs du flamboyant à peine écloses
Lorsque sa toilette fut prête, à gauche elle s’envola.
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Florent Hugoniot
Lorena s’était vêtue simplement ce matin. Ou plutôt, elle s’était déguisée, elle qui ne s’habillait que de marques étasuniennes délicates et sensuelles. Elle s’était inspirée des clichés de quelques paparazzis amateurs sur InstantFace, présentant de grandes stars féminines des reality shows faisant elles-mêmes leurs courses courantes. Lorena avait pioché dans sa valise et celle de sa fille des basquets roses, une paire de leggins noire moulant parfaitement ses cuisses encore fermes ainsi que la généreuse cambrure de ses reins dissimulée par un long T-shirt mauve et blanc, une casquette aux couleurs de l’équipe de baseball mexicaine « Sultanes de Monterrey », des lunettes de soleil aux verres larges et aux reflets bleutés, et bien sûr la tapaboca qui permet à plus de la moitié des passants mexicains de rester anonyme dans les rues, jusqu’à ressembler à des bandits de grand chemin dans les banques. Son sac Victoria Secret l’accompagnait partout comme une assurance vie, passait comme un petit animal de compagnie silencieux et transparent.
Lire la suiteLe village de Mitla est situé à 1680 m d’altitude dans la vallée du même nom, à 50 km environ au sud-est de la ville de Oaxaca. Il compose avec un climat sec à tempéré, recevant peu de pluie pendant l’été qui est la saison humide. Il est entouré de végétation boisée dans la partie haute, avec des conifères et des feuillus ; dans la partie de la vallée, on trouve des plantes de type mezquite (arbuste résistant à la sécheresse), maguey (agave) et nopal (cactus à figue de barbarie). Dans la région, il y a une carrière de pierre rose et quelques bancs d’argiles qui provoquent la poussière blanche descendant de la montagne. Le panorama environnant le village est impressionnant et dramatique.
Mitla est entourée d’énormes collines qui forment une tapisserie verte pendant la saison des pluies ; c’est ici qu’on peut découvrir l’une des principales zones archéologiques mexicaines car d’importants personnages et prêtres ont été trouvés enterrés sous les principaux palais. Il a été habité par des Zapotèques et des Mixtèques à différentes époques, d’où le mélange culturel prévalent.
Lire la suiteIl y a des endroits qui appellent le respect et apportent la paix de l’âme. C’est le cas du site archéologique de Yagul, peu fréquenté par le tourisme et habité par les Hommes depuis plus de 10 000 ans. Des vagues d’occupation s’y sont succédées depuis les temps archaïques, ont parfois laissé des traces : un ensemble architectural de l’époque dite Monte Alban IV (700 à 1000 après J.C.), des peintures rupestres dans les environs, un parking pour automobiles discret en pierre à l’entrée du petit parcours tout en montées et descentes.
Le choix du site comme lieu de vie, de cultures agricoles et de cérémonies sacrées semble évident quand avec un peu de hauteur on peut embraser du regard le magnifique panorama qui s’offre avec des courbes aimables, un relief habitable, la présence diaphane de l’eau en sous-sol. La poussée du printemps est bien là malgré la sécheresse de la terre, ici dans les jeunes pousses des arbres, là dans les fleurs de cactus, les abeilles et autres insectes sont déjà en pleine activité.
Lire la suiteJ’aimerais présenter dans cette publication une fresque remarquable, effectuée par un tandem d’artistes de Oaxaca, Cesar Villegas (Viyegax) et Siegrid Wiese à la fin de l’année 2022. Lapartmanquante a déjà affiché certaines œuvres de ces artistes (ici et là).
Lire la suiteChronique d’une gentrification
En cette fin d’hiver – déjà chaude pour la saison – voici un tour d’horizon artistico-urbain dans le centre historique de Oaxaca. La gentrification – ou américanisation à la sauce de la globalisation – des secteurs nord, est et centre poursuivant son œuvre, il ne restera bientôt de quartiers populaires qu’au sud de la veille ville, ceinte d’un anarchique périphérique automobile.
Ces quartiers anciens à un ou deux étages, constitués d’une imbrication de petits commerces, marchés alimentaires comme artisanaux (toujours à prix local et non en augmentation constante pour vivre exclusivement de la manne touristique), mezcalerias, bars et lieux interlopes, résistent encore à la pression immobilière en demeurant vivants, animés par de typiques Oaxaqueños des deux sexes et de tous les genres. On peut les qualifier tout à la fois de chaleureux, rudes à la tâche, ouverts à la discussion informelle, drôles, encore catholiques ou liés aux anciennes cosmogonies et croyances zapotèques. Plus quelques foraneos : Mexicains venus d’autres parties du pays et installés de longue date, étrangers expatriés et adaptés, voire complètement enracinés, dont beaucoup d’Étasuniens rebelles au système de l’Empire mais aussi des Européens. Ce sont les vestiges hippies, novateurs, libertaires ou anarchistes qui constituent le peu d’intellectuels et artistes mûrs encore actifs et pertinents de la ville, continuant de produire (arts plastiques, poésie, édition) alors que les nouveaux riches de Oaxaca privilégient les services (banques et infrastructures touristiques, économie virtuelle).
Lire la suiteLe thème de la lumière a toujours été prépondérant dans ma vie comme dans mon parcours artistique. Lorsque je voyage, j‘ai toujours un compagnon et un éclaireur en la personne du soleil. En Mauritanie, en France, au Congo, au Mexique, quatre pays où j‘ai vécu, la qualité de la lumière est différente. Le moment de la journée, la saison de l’année mais aussi la localisation géographique donnent différentes tonalités de lumière, plus ou moins chaude, douce, froide, rugueuse, tranchante, veloutée, et ces variations m’inspirent.
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