La maison flottante et la ville fluide

Montpellier 2024 – Port Marianne, rives du Lez

La maison flottante pourrait être construite partout car elle n’a pas de racine ni de fondement, même si sur les perspectives et mise en situation des dessins d’architectes, elle est toujours située dans un environnement naturel ou urbain qui la magnifie. Elle n’a pas à s’adapter à une géologie particulière car les techniques de nivellement modernes permettent d’aplanir le terrain  ou de lui donner davantage de relief. Le terrain initial n’est qu’un socle, l’inframonde n’y a plus sa place pas plus que la mémoire transgénérationnelle. Elle est sortie tout droit de l’univers virtuel et tente de s’appliquer au réel, tout comme les nouveaux ensembles résidentiels qui ressemblent à des agrandissements de maquettes en carton, métal et plastique. Une maison dans un monde aseptisé, régulièrement désinfectée et en apesanteur intemporelle.

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La maison – annexes

Sidi Bou Saïd / سيدي بو سعيد – Tunisie, 2010

Des photos de maisons, j’en ai retrouvé plein dans mes archives. Des architectures qui ont attiré mon regard lors de mes différents voyages, et sur lesquelles j’ai certainement fait des projections, ou qui me paraissaient simplement belles comme celle-ci-dessus.

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Montpellier street art 2024 – fin

Pour terminer ce tour d’horizon street art sur Montpellier et environs, voici une sélection d’œuvres disséminées du quartier Sainte Anne à Figuerolles, et le long de la ligne 3 jusqu’à Celleneuve :

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La maison et la famille déstabilisées

Montpellier, aire de jeu pour enfants – avril 2024

Dans Mes maisons, j’ai évoqué la plupart de mes lieux de vie, afin de relier par le fil de la narration une existence en méandres sur plus de cinquante ans, ponctuée de nombreuses habitations entre l’Afrique, la France et le Mexique, puis à nouveau la France. Et encore, je n’y ai pas abordé les trois ou quatre premières maisons dans lesquelles j‘ai habité avec ma mère, mon père puis mon frère à Nouakchott pendant une douzaine d’années, avec parfois l’aide d’une nounou, parfois d’une fatou (femme de ménage, cuisinière) ou d’un boy (aide à domicile, cuisinier et gardien) d’origine mauritanienne ou guinéenne. Une époque heureuse et riche en découvertes, trouvant sa dynamique dans l’oscillation entre deux cultures, celle de mes origines et celle des populations installées au sud du Sahara occidental.

Dans La maison, toit du moi et du nous, suivi de La maison flottante et la ville fluide, je présente le « virus du wétiko », ainsi que l’a formulé Jack D. Forbes universitaire, écrivain, enseignant et activiste politique, né en 1934 de parents natifs en Californie, et mort en 2011 dans ce même État. Spécialisé dans les questions amérindiennes, il est surtout connu pour son rôle dans la création de l’un des premiers programmes d’études amérindiennes. J’y parle également de l’appauvrissement des relations sociales en France et de la standardisation des modes de vie comme des lieux d’habitation. Un parallèle vient naturellement entre le wétiko, qui enferme les gens dans des calculs égoïstes et les rend prisonniers de perversités psychiques, capables de multiples cruautés envers les autres, et la toue récente pseudo-pandémie Covid associée à la pensée covidiste, qui ont tant déstabilisé les populations de l’Europe, les Français en particulier.

Ici, je vais m’intéresser à l’articulation entre famille et maison, ces deux piliers concrets et essentiels qui ne tiennent pas pour la plupart des personnes sans un troisième qui est le travail. J’entends famille au sens de liens sanguins, mais aussi le couple sous différentes formes avec possibilité d’avoir une descendance, et constitution plus ou moins conscient de « sa » famille de choix. Sans aller revisiter mes souvenirs d’enfance pour m’appuyer encore sur mon vécu, je traiterai la déstructuration de la société française du fait de la dissoution des solidarités au sein de la famille aujourd’hui, et du fait de la réduction de son aspect symbolique. Mais aussi de sujets actuels qui suscitent rejet et méfiance, précipitatant un Nous, un Tout en une série de couches impérméables : l’appauvrissement et de la difficulté à trouver un logement décent ; les nouvelles stratégies de survie pour continuer à exister dans un environnement compétitif : le néolibéralisme / ultra-capitalisme / individualisme de plus en plus hostile aux personnes qui n’ont pas les armes ni la vocation à étendre le mode de vie dominant promu avec force depuis une quarantaine d’années ; le monde envisagé uniquement en termes compétitifs, survivalistes, marchands ou guerriers.

Voici un constat douloureux mais sincère d’un monde glissant vers une instabilité et une incommodité permanente.

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La maison, toit du moi et du nous

El Tule, Oaxaca 2023

J’aime traiter de thèmes qui me sont sensibles et, selon les besoins de l’écriture, élargir ma recherche en m’appuyant sur des documents menant ma réflexion plus loin. C’est une manière de prendre du recul par rapport à des problématiques personnelles dans un mouvement allant du centre à la périphérie. Également dans le but de ne pas tourner constamment autour de mon nombril, le travers étant de faire de son cas personnel une généralité. Partant de ma difficulté existentielle à occuper une habitation durablement, à trouver un « chez moi », le pérenniser ou le défendre, je prolongerai ici avec des documents traitant de la dualité enracinement/déplacement, en relation avec le thème de l’appropriation, de la colonisation et des exemples emblématiques de l’actualité. Cela afin de susciter une prise de conscience sur les tensions qui s’accumulent pour avoir un lieu de vie stable, (re)construire une éthique de l’existence et la maison symbolique. Ce texte est publié en deux parties

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Montpellier street art 2024 – suite

Pour continuer ce tour d’horizon street art sur Montpellier et environs, voici une sélection d’œuvres disséminées du quartier Près d’Arènes à Figuerolles, en passant par le centre-ville :

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Montpellier street art 2024 – Viaduc du Lez (1)

Berges et viaduc du Lez

La déferlante street art reste légère à Montpellier, particulièrement dans le centre-ville historique qui est précieusement entretenu et nettoyé depuis déjà bien longtemps pour un public choisi. Certes, certaines fresques monumentales de commande municipale y sont bien réalisées mais peu originales en général – ces trompe-l’œil au style lourd et démodé qui ornent certaines façades lle et que je ne présenterai pas ici. Peut-être faut-il parler de vagues polymorphes, tant les propositions sont hétéroclites. Ce sont plutôt des petits formats, peintures, pochoirs ou collages, qui ont attiré mon attention et qui font l’objet des deux articles à suivre. C’est au niveau du Viaduc du Lez que j’ai trouvé matière à faire cette première publication. Dominé par le splendide pont métallique ferroviaire de 600 mètres, en forme d’arc blanc (on peut aussi imaginer deux roues gigantesques de vélo semi-enterrées), une longue fresque orne les berges du Lez sur sa partie prévue pour le déversement des eaux de la rivière, en cas de très fortes pluies.

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Mes maisons

Colonia Reforma agraria, Oaxaca 2021

De la maison cassée à la maison mirage

Depuis de nombreuses d’années, je vis sans réel « chez moi », accompagné de quelques affaires personnelles dans mes bagages que je dépose ici ou là, dans une errance ponctuée de havres de paix et de sécurité. À l’arrivée dans un nouveau lieu stable, je range mes vêtements dans la commode et le placard, je pose sur un emplacement réservé mon ordinateur que j’ouvre et que je connecte à la Wifi, je décore mon espace avec des souvenirs et des objets-talismans et enfin je ressors mon matériel artistique. Un rituel rodé, un peu comme on déploie un éventail de possibles à l’intérieur d’une grande boîte interchangeable, un éventail appelé à devenir plus ample au fur et à mesure de mes acquisitions et créations. J‘ai additionné je ne sais plus combien de lieux de vie, studios, maisons en colocation ou appartements à mon seul usage…

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Ronde est la Terre – suite et fin

Dans la série d’articles Besoin de réalité, j’ai traité de la perte de repères dans un contexte plus large, allant de l’intime au social et sociétal, et d’une manière plus générale du concept de « postmodernité » ou encore de « post-vérité ». La société hors-sol dans laquelle nous vivons – celle qui vénère l’image, le virtuel, le simulacre et la cancel culture – est une supercherie, un écran de fumée géant et une fabrique d’aliénés. Heureusement, certains éclaireurs, certaines éclaireuses tels Alexandro Jodorowsky et Marie de Hennezel veillent, travaillent, résistent à l’obscurcissement du monde et à l’abrutissement des individus, défont les peurs créées comme entretenues en nous reliant au symbolique, au spirituel et au réel – la renaissance, le perfectionnement mais aussi la mort en faisant partie. D’autres, tels Louis Fouché ou Christian Perronne, nous ramènent à plus de rationalisme et de bon sens, par exemple pour démonter la globale et criminelle supercherie covidiste, mais aussi les ressorts de la manipulation des masses de plus en plus insistante actuellement.

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Ronde est la Terre (3)

Un jour, j’ai reçu en cadeau de mes parents une boîte de magicien. C’était la Boîte de Magie « Amusez-vous avec Garcimore », le magicien qui foirait tous ses tours à la TV mais qui faisait bien rire son public pendant les insouciantes années soixante-dix. Elle était garnie de jeux de cartes, de tubes en carton de différentes dimensions, d’un foulard en viscose, de l’image d’un lapin, de celle d’une colombe et de gadgets pour enfants, telles les célèbres souris Tac et Tac Tac en plastique blanc. L’essentiel de cet équipement cheap résidait dans le symbole, l’intention, le signe et l’autosuggestion, le tout saupoudré d’une bonne dose de comédie, de dextérité manuelle et d’autodérision…

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