Oaxaca street art – mars 2023

Yankel – Muro, 29/11/2022 – 🕸🧠MÉDULA🫁🕷 – #artelibrenolameculos

Chronique d’une gentrification

En cette fin d’hiver – déjà chaude pour la saison – voici un tour d’horizon artistico-urbain dans le centre historique de Oaxaca. La gentrification – ou américanisation à la sauce de la globalisation – des secteurs nord, est et centre poursuivant son œuvre, il ne restera bientôt de quartiers populaires qu’au sud de la veille ville, ceinte d’un anarchique périphérique automobile.

Ces quartiers anciens à un ou deux étages, constitués d’une imbrication de petits commerces, marchés alimentaires comme artisanaux (toujours à prix local et non en augmentation constante pour vivre exclusivement de la manne touristique), mezcalerias, bars et lieux interlopes, résistent encore à la pression immobilière en demeurant vivants, animés par de typiques Oaxaqueños des deux sexes et de tous les genres. On peut les qualifier tout à la fois de chaleureux, rudes à la tâche, ouverts à la discussion informelle, drôles, encore catholiques ou liés aux anciennes cosmogonies et croyances zapotèques. Plus quelques foraneos : Mexicains venus d’autres parties du pays et installés de longue date, étrangers expatriés et adaptés, voire complètement enracinés, dont beaucoup d’Étasuniens rebelles au système de l’Empire mais aussi des Européens. Ce sont les vestiges hippies, novateurs, libertaires ou anarchistes qui constituent le peu d’intellectuels et artistes mûrs encore actifs et pertinents de la ville, continuant de produire (arts plastiques, poésie, édition) alors que les nouveaux riches de Oaxaca privilégient les services (banques et infrastructures touristiques, économie virtuelle).

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Barbare bourgeoisie bohême : les Bobobars

Nature dormante – Photographie Florent Hugoniot

¡Qué bárbaro!

X

Cette locution espagnole m’a toujours faite sourire. Au Mexique, celui ou celle qui l’utilise dans une situation où la grossièreté et le manque d’éducation sont manifestes, traduit ainsi sa stupéfaction d’une façon un peu rétro, un peu comique. Plus utilisée au nord qu’au sud du Mexique, elle marque plutôt qu’elle ne démarque : une partie dans le camp des « civilisés », l’autre dans le camp des « barbares » ; ce qui dans le contexte néocolonial mexicain, manifeste une trace de classismo ; le système de castes-dynasties de peau claire et d’origine espagnole (mais pas uniquement, communautés d’origine étrangère, métis millionnaires et plus) dominant la large classe moyenne composée de différentes ethnies et créolisations, étant toujours d’actualité dans le pays.

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O C É A N / O C E A N O – Florent Hugoniot – AFMO

Exposition à l’Alliance franco-mexicaine de Oaxaca, Mexique, septembre 2022 – Florent Hugoniot

Le thème de la lumière a toujours été prépondérant dans ma vie comme dans mon parcours artistique. Lorsque je voyage, j‘ai toujours un compagnon et un éclaireur en la personne du soleil. En Mauritanie, en France, au Congo, au Mexique, quatre pays où j‘ai vécu, la qualité de la lumière est différente. Le moment de la journée, la saison de l’année mais aussi la localisation géographique donnent différentes tonalités de lumière, plus ou moins chaude, douce, froide, rugueuse, tranchante, veloutée, et ces variations m’inspirent.

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Une goutte de mezcal…

… pour la Vie,

pour l’Amour,

pour la Mort.

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Oaxaca street art 2022 (3)

Deuxième partie de :

Tu es belle et large, Amérique du Nord

Extrait de El canto general, chapitre 9 « Que s’éveille le bûcheron » de Pablo Neruda, poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien.

IV

Mais si tu armes tes hordes, Amérique du Nord,
pour détruire cette frontière pure
et mener le boucher de Chicago
gouverner la musique et l’ordre
que nous aimons,
nous sortirons des pierres et de l’air
pour te mordre,
nous sortirons de la dernière fenêtre
pour te verser du feu,
nous sortirons des vagues les plus profondes
pour te clouer avec des épines,
nous sortirons du sillon pour que la semence
frappe comme un poing colombien,
nous sortirons pour te refuser le pain et l’eau,
nous sortirons pour te brûler en enfer.

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Oaxaca street art – été 2022 (2)

Comme promis dans Oaxaca street art – été 2022 (1), voici la première partie de :

Tu es belle et large, Amérique du Nord

Extrait de El canto general, chapitre 9 « Que s’éveille le bûcheron » de Pablo Neruda, poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien.

(…)

à toi, fille de l’Arkansas ou plutôt
à toi jeunesse dorée de West-Point ou mieux encore
à toi mécanicien de Detroit ou bien
à toi débardeur de la Vieille Orléans à tous
je m’adresse et je dis : affermis le pas,
ouvre ton oreille au vaste monde humain,

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Le Global Mirage

Playa Ventanilla, Mazunte 2022

« À sa naissance, l’homme est doux et faible
à sa mort, il est dur et tout raide.

Les dix milles êtres, plantes et arbres
pendant leur vie, sont tendres et vulnérables
à leur mort, ils sont secs et recroquevillés.

Car ce qui est dur et fort est serviteur de la mort
ce qui est doux et faible est serviteur de la vie.

La dureté et la rigidité sont inférieures
la souplesse et la faiblesse sont supérieures.

Les êtres devenus forts vieillissent, car cela s’oppose au Tao.

Quiconque s’oppose au Tao périt prématurément. »

Lao Tseu, extrait du Tao Te King

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Une cinquième image du Pacifique

VV

La beauté boudeuse

Bruno, tout à ses souvenirs qui s’accumulaient tels les bois flottés sur le rivage, avait oublié à quel point il est si facile, depuis la plage de la Ola, d’accéder aux petits escaliers de roche et de ciment qui grimpent en pente raide vers Mazunte.

Mais où avait-il la tête ? Bruno s’était laissé entraîner dans les méandres de sa mémoire, émerveillé par le fait que tant d’univers puissent se déployer dans un si petit espace que celui du cerveau, au point de pouvoir s’y perdre tant de fois…

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Besoin de réalité (5)

La Réalisation

Je reprends ce projet d’écriture, laissé en plan depuis l’arrivée d’une nouvelle donnée incontournable dans nos réalités plurielles, qu’on peut indéniablement qualifier d’irruption dans le réel à un niveau universel : l’épidémie de Covid, survenue début 2020 avec le chamboulement qui en a suivi dans nos vies respectives. En considérant déjà que la manière concrète de vivre ce nouveau paradigme n’a pas été équivalente, loin de là, que l’on vive en Asie, en Afrique, en Europe ou dans les Amériques. Pour ma part, j’ai suffisamment documenté ces deux années de coronafolie – douce au Mexique, furieuse en France – pour ne pas y revenir dans le texte qui suit.

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­­­­­Oaxaca street art – été 2022 (1)

Une fresque en peinture et pochoir, sur la Calzada de la República, Oaxaca City

Pour ce nouveau panorama street art à Oaxaca de Juárez, je vous emmène du côté d’un des plus pittoresques itinéraires, tout en courbes et en ondulation, tel un long serpent qui traverse la ville du Nord au Sud avec une légère inclinaison Est-Ouest : la Calzada de la República.

Ce boulevard (littéralement calzada signifie chaussée) est l’un des plus importants axe routier de la capitale. Il longe le célèbre quartier ancien de Jalatlaco, objet de frénétiques spéculations immobilières de la part de Mexicains et Étasuniens, C’est aussi une zone propice pour le street art à Oaxaca. Mais les œuvres de plus en plus décoratives et conventionnelles dans l’esprit touristique actuel m’ennuient, je ne les détaillerai donc pas dans ce blog. Nous resterons sur et dans les environs de la Calzada de la República.

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