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Dans la série d’articles Besoin de réalité, j’ai traité de la perte de repères dans un contexte plus large, allant de l’intime au social et sociétal, et d’une manière plus générale du concept de « postmodernité » ou encore de « post-vérité ». La société hors-sol dans laquelle nous vivons – celle qui vénère l’image, le virtuel, le simulacre et la cancel culture – est une supercherie, un écran de fumée géant et une fabrique d’aliénés. Heureusement, certains éclaireurs, certaines éclaireuses tels Alexandro Jodorowsky et Marie de Hennezel veillent, travaillent, résistent à l’obscurcissement du monde et à l’abrutissement des individus, défont les peurs créées comme entretenues en nous reliant au symbolique, au spirituel et au réel – la renaissance, le perfectionnement mais aussi la mort en faisant partie. D’autres, tels Louis Fouché ou Christian Perronne, nous ramènent à plus de rationalisme et de bon sens, par exemple pour démonter la globale et criminelle supercherie covidiste, mais aussi les ressorts de la manipulation des masses de plus en plus insistante actuellement.
« Dans un monde aussi extraverti que le nôtre, comment est-ce que je perds le lien avec moi-même ? Comment ma vie intérieure donne-t-elle forme à ma vie extérieure ? Un accompagnement et des temps de partage seront proposés, mais l’essentiel de la marche se fera en silence, ce qui nécessite un engagement des participants sur ce point. Entretien préalable avec les organisateurs. »
Feuille d’information exposée dans le petit musée des archives du MuCEM – Origine : Marche et ressourcement dans le désert tunisien « L’écoute intérieure » – du 8 au 18 mars 2001 – Animation : Marie de Hennezel, écrivain, psychothérapeute, fondatrice et présidente d’honneur de l’Association Bernard Dutant (Sida et ressourcement, Maison des Associations, 93 La canebière, Marseille).
Leçons pour les mutants
Pont invisible – IV
En quoi consiste être soi-même ? Pouvons-nous savoir qui nous sommes ?
Le « connais-toi toi-même » signifie en fait qu’on est l’univers. Je n’ai pas de limite parce que e suis uni à l’univers comme un organisme : le temps est ma vie, ce qui m’arrive est ma vie et c’est la vie. Si e me connais moi-même, je suis l’acteur et le spectateur. À la fois le connu et celui qui connait. Jusqu’à un certain point, je peux passer d’acteur à spectateur, mais il y a un moment suprême où l’acteur et le spectateur fusionnent. Ce n’est plus de la connaissance. C’est la conscience à l’état pur.
« Que signifie se réaliser à travers le transpersonnel ? N’a-t-on pas abusé de ce mot ?
Ce n’est pas du bavardage, c’est seulement une construction théorique utile. Ce qu’on entend par personnel correspond à l’attitude qui consiste à s’enfermer à travers soi. Le transpersonnel, en revanche, signifie accepter que l’autre existe, en tenir compte pour percevoir le monde et comprendre les choses.
En ce sens, le transpersonnel va au-delà des limites. Nous devrions, par ce chemin, arriver à la pensée androgyne*. Si tu étais une personne ordinaire, tu penserais d’abord en tant qu’espagnol, puis en tant qu’homme et ensuite en tant que terrestre. L’idéal est de penser en dehors de tout concept de nationalité, de définition sexuelle, et sans être déformé par le système solaire.
Pouvons-nous penser qu’un jour, nous nous réaliserons ?
C’est un piège, car personne ne se réalise pleinement. Qu’est-ce que se réaliser ? on avance doucement, comme on peut. Par exemple, ‘ai passé ma ournée à écrire Les Technopères, une série de bande dessinée que j’adore. (…)
L’art de guérir
L’organisme, d’après vous, est un puits de problèmes non résolus.
Oui, parce que quand on ne veut pas prendre conscience de son problème, le corps le transforme en maladie. Tout secret tend à apparaitre de même que tend à se manifester ce qui est caché. La nature veut qu’on soit en bonne santé e qu’on se réalise. Lorsqu’on se retient, on retient quelque chose de soi qui finit par sortir d’un côté ou de l’autre.
D’où viennent les addictions qui flagellent nos sociétés ?
Des carences de l’enfance, que les individus essaient de compenser de cette façon, l’alcoolisme est en général causé par le manque de lait maternel. L’addiction à l’héroïne est due, le plus souvent, à un manque d’être, à l’absence de reconnaissance, pour combler le vide de ne pas être aimé.
Extraits du dialogue entre l’universitaire catalan Javier Esteban et Alexandro Jodorowsky – titre original : PSYCOMAGÍA aux Éditions Siruela, 2004 – traduction francaise par Nelly Lhermillier aux Éditions Albin Michel, 2019.
Dans le « Groupe de Laocoon » vu au Musée des Moulages de l’Université Paul Valéry (voir aussi le diaporama dans Ronde est la Terre (2)), j’aime à voir la représentation mythifiée de ma problématique familiale, avec au centre mon père sous les traits de Laocoon, à sa gauche mon frère et à sa droite moi, le plus empêtré dans les anneaux d’un des deux serpents. La légende de Laocoon est éclairante, puisque ce prêtre troyen tenta sans succès de mettre en garde ses concitoyens contre le cadeau soit-disant divin du Cheval de Troie. Madame est l’égale de ce Cheval de Troie, elle a investi notre maison sous le masque d’une jeune femme impulsive et un peu naïve, pour apporter ses cadeaux empoisonnés, s’emparer du patrimoine matériel comme symbolique et semer les graines de la discorde.
La guerre de Troie est un conflit légendaire de la mythologie grecque, dont l’historicité est controversée. C’est le prince Pâris, fils du roi troyen Priam, qui la déclenche en enlevant Hélène, épouse de Ménélas, roi de Sparte. La guerre dura dix ans et prit fin par le stratagème du cheval de Troie.
Laocoon est un prêtre troyen, rendant un culte à Apollon. Il est le seul à se méfier du Cheval de Troie, stratagème grec lors de la Guerre de Troie, qui doit permettre aux guerriers d’envahir la cité fortifiée. Les Troyens voulurent faire rentrer le cheval dans la ville, mais le prêtre Laocoon s’y opposa, lançant même un javelot contre son flanc, et les mit en garde contre les présents des Grecs. Mais alors que Laocoon pratiquait un sacrifice, deux serpents monstrueux envoyés par Poséidon, dieu de la mer et ennemi des troyens, sortirent des flots et l’étouffèrent ainsi que ses deux fils, dans leurs anneaux. Laocoon, ayant compris la ruse, envoie une lance percuter les flancs du Cheval, qui sonne creux. Mais personne n’y prête attention et bientôt, Laocoon et ses fils sont pourchassés par des serpents, envoyés par les dieux qui protègent les Grecs. Encore une fois, les Troyens interprètent mal le message, pensant que Laocoon, en refusant l’offrande, a offensé les dieux. Les Troyens ouvrent donc les portes de leur cité au Cheval, précipitant ainsi la fin de la guerre.
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Je suis retourné au Jardin des Plantes de Montpellier. À toute saison, c’est un enchantement pour les sens et un refuge pour l’âme. Le plus vieil arbre de ce lieu magique est toujours là, veillant à l’entrée d’une petite butte arrangée en allée appelée « Montagne de Richer ». Toujours en forme, avec son tronc noueux à cavités, c’est un Phillyrea latifolia de la famille des Oleaceae.
L’arbre et ses racines
Son nom de genre vient du grec phyllon, la feuille. L’arbre est effet densément feuillé toute l’année. Visuellement, le feuillage est donc persistant, mais l’arbre renouvelle une partie de ses feuilles a printemps. Par leur contour général élargi, ses feuilles s’opposent à celles du filaire à feuille étroite Phillyrea aungustifolia. Appartenant à la famille des Oleaceae, les filaires sont de surcroît proches des oliviers par leur fruit drupacé (fruit charnu à noyau renfermant la graine).
Âgé de 400 ans, le filaire de la Montagne de Richer est le plus vieil arbre du Jardin des Plantes de Montpellier. Les imposants reliefs de son tronc sont naturels. Ils créent des formes que chacun peut interpréter à la guise. Sur de petits papiers, les visiteurs confient à l’arbre leurs désirs les lus secrets et le considèrent soit comme l’ « arbre à souhaits » soit comme la boîte aux lettres des amoureux.
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Florent Hugoniot – Montpellier le 25 février 2024
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SOURCES
http://1oeuvre-1histoire.com/laocoon.html
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