Au beau milieu du jardin des plantes de Montpellier, sur une allée surélevée – la partie très ancienne de ce domaine universitaire vieux de plus de quatre siècles – pousse un arbre sans âge et de forme bizarre, tout enchevêtré. Il s’agit de l’arbre aux voeux : un Phillyrea, une essence assez commune à la région méditerranéenne, et qui aime se mélanger aux chênes verts. Mais celui-ci semble sorti d’un conte ancien, on l’imagine même surgi de terre dans une époque antérieure à la fondation du jardin botanique en 1 593 par Pierre Richer de Belleval.
C’est son tronc sombre, épais et noueux, travaillé d’une multitude de petites cavités rugueuses, qui donne à cet arbre toute son étrangeté. Et cette particularité, en plus de sa longévité, fait de lui une des légendes de ce célèbre jardin des plantes languedocien, et un attrait pour les amoureux, les romantiques, les rêveurs… Ainsi tout promeneur peut glisser dans une de ces niches végétales, réparties tout autour du tronc et du sol à hauteur de main, un billet, un mot écrit sur lequel un souhait sera formulé. Comme annobli par tant et tant d’intimes secrets, chargé d’une infinité d’histoires particulières, l’arbre aux voeux (ou arbre à souhaits) trône discrètement au dessus des marches de pierre disjointes en attendant peut-être de recevoir votre prose et vos désirs. Mais certains indiscrets ne manquent pas de venir déplier quelques uns de ces papiers – ce que lapartmanquante n’a pas manqué de faire ! On peut ainsi lire ce genre de texte, à interpréter selon l’humeur du moment :
« Je veux que Kitty se fasse caresser par Sarah. »
Non loin de là, une bambouseraie offre aussi quelques beaux messages d’amour, d’autres mots, beaucoup de coeurs qui s’exposent volontairement aux yeux des passants, s’élargissent et se dilatent selon la croissance des bambous. A l’inverse des circonvolutions cérébrales et caverneuses de l’arbre antique, gardien de volontés tapies dans l’ombre, on voit ici des noms et des phrases gravées à même les tiges couleur émeraude, sur les troncs droits, jeunes, élancés et puissants. Les signes semblent vouloir y glisser comme la sêve pour se projeter vers la voûte intensément verte, planer dans le ciel d’azur, la nuit transparente. Voici en images quelques uns des plus belles inscriptions, des traces de présences, au message simple et universel :
Le jardin des plantes de Montpellier est le plus ancien jardin botanique de France, et sûrement aussi un des plus anciens parcs publics d’Europe. La diversité de ses essences, la variété des parcours et l’harmonie de son dessin, son aura de mystère, la fraîcheur de ses allées et sa douce sérennité ne manqueront pas de vous charmer. Si vous passez par là, entrez donc dans cet emblématique espace vert comme dans une parenthèse spacio-temporelle, allez donc y déambuller tout en formulant en pensée de fols espoirs !! Personne n’y trouvera à redire…
F.H.
Très sympa ce post sur les mots doux et les arbres ! J’aime beaucoup.
Super cet article !!
Bonjour ! C’est un très bel article, très intéressant !
Je me permets de vous envoyer un message car je suis étudiante en journalisme à Montpellier et je fais des recherches sur l’arbre à voeux, seriez-vous d’accord pour que je vous pose quelques questions (dans le genre : comment avez-vous découvert cet arbre ? Avez-vous écrit un voeux ? D’où vous vient cette passion pour la nature ?).
Dans l’attente de votre réponse, je vous souhaite une excellente journée !
Bonjour, merci pour votre commentaire amical Ambre. Ma contribution au Web reste amateure et libre. C’est en vivant à Montpellier que j’ai découvert cet arbre, mais qu’en dire de plus que ce que j’ai mis dans l’article ? Je n’ai pas souscrit à cette jolie superstition, mais l’amour de la nature (humains, faune et flore, écosustèmes) se lit je l’espère dans tout le blog 😉