LES UTOPIES EXTRAORDINAIRES est un atelier qui propose différentes expériences d’écriture collaborative, créé à Montpellier le 20 octobre 2021 à la librairie Scrupules, à l’initiative de quelques fondateurs passionnés. « Utopies critiques » fut proposé par Régis, mais finalement c’est « Utopies extraordinaires » qui sera choisi comme titre du projet. La plupart des permanents sont aussi membres de l’association du même nom, mais la composition du groupe effectif fluctue selon les disponibilités de chacun. Celui-ci est formé plus largement par des personnes issues de divers horizons : milieu associatif, étudiant, littéraire, journalistique, enseignant et culturel…

Il compte actuellement une vingtaine de participants. En moyenne, 6 à 12 personnes se réunissent une fois tous les 15 jours en soirée à 19h30, le mardi jusqu’à présent, le mercredi à partir de la rentrée scolaire prochaine, dans le local de la librairie Scrupules ou à la Maison des lofts à Figuerolles.

Elles, ils ont en commun la passion de l’écriture, de la lecture, du partage et de la culture. L’atelier est animé à tour de rôle par un(e) volontaire, qui propose deux ou trois exercices différents, selon un thème particulier. Il se déroule autour d’une table sur laquelle chacun apporte à boire et à manger, car l’esprit fonctionne d’autant mieux avec des papilles et un estomac satisfaits. L’ambiance est conviviale, studieuse, sympathique et créative. La séance d’écriture dure une heure et demie et commence donc par un apéritif avec quelques infos culturelles ou annonces concernant le fonctionnement interne, en attendant que tous les participants soient présents. Elle se clôture avec la remise en état initial de l’espace et une collaboration de l’ordre de 2 ou 3 € pour soutenir le local qui accueille l’atelier.

LES UTOPIES EXTRAORDINAIRES, c’est aussi un fanzine sur les imaginaires publié également à Montpellier à partir s’une sélection des textes créés à l’occasion des ateliers d’écriture sur une année. Deux premiers numéros ont déjà été publiés. Le premier aborde le thème de la métamorphose, le deuxième celui de l’inconnu. Le troisième, en préparation, sera sur le thème de l’autopsie.

LES UTOPIES EXTRAORDINAIRES se sont donné un cadre associatif légal, car depuis le 11 juillet 2023 c’est une association inscrite Loi 1901 à but non lucratif, elle n’a pas de salarié. Son domaine d’activité est l’édition de livres. Elle organise notamment le concours de nouvelles Anticiporg et participe à XXX sur le Club Médiapart. D’autres activités telles que vente du fanzine, lecture publique et participation à des émissions de radio se déroulent dans les endroits appropriés tels que marchés, places, bars et local radiophonique (Divergence FM) dans la Ville de Montpellier.

Sur la Toile :

https://www.helloasso.com/associations/utopies-extraordinaires

https://www.facebook.com/p/Les-Utopies-Extraordinaires-100080514549187/

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Deux productions littéraires sorties des ateliers d’écriture :

TEXTES COURTS / HAÏKUS sur le thème de l’autopsie avec un mot choisi parmi une proposition collective – Julien, Alexandre, Aurore, Florent, Alyss, Joëlle, Philippe, Régis

• Formol : Je me sentais seul, calme et éternel comme dans du formol.
• Inertie : l’inertie est une bien belle façon de nommer la froideur de l’âme.
• Interdit : Braver l’interdit pour que faiblisse la lumière.
• Tranchant : je laisse tomber mes vices pour ne pas devenir marteau. Maintenant j’opte pour la scie qui ne me fait jamais des faux (défaut).
• Ongle : Manucure en couleurs irisées, les ongles m’en tombent.
• Recoudre : Recoudre les liens brisés des multiplicités rendrait-il le chaos plus habitable ?
• Etiquette : Le cadavre dit : « toute ma vie, j’ai été jugé, catégorisé, assigné. Et voilà que dans ma mort, je suis encore étiqueté ».
• Transgression : Il enjamba la tombe de son propre père et, dans un acte transgressif, pissa un bon coup sur les fleurs fanées.

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CADAVRE EXQUIS À 12 MAINS : L’amour discourtois – personnage 1 : Bourreau Truc – personnage 2 : Madame Jeanne

– Bourreau Truc : « Vous n’auriez pas vu ma hallebarde ? Je viens de me rendre compte que je ne l’ai pas sur moi…

– Madame Jeanne : C’est relou c’que t’es distrait ! Oui, elle est tombée dans les douves. Au fait, tu peux passer récupérer la tête du dernier condamné ?

– Mais je t’ai dit que je n’avais pas le temps de m’en occuper, c’est fou, tu ne m’écoutes jamais ! Et puis c’est toute une logistique cette histoire de transport de tête morte, tu sais pas toi !

– Il me semble que ce n’est pas plus compliqué que d’oublier une hallebarde. Une HALLEBARDE à l’entrée de la forteresse. Explique-moi ce qui est si compliqué ?

– Ah, ma Jeanne, laisse-moi t’avouer que ce qui est compliqué, c’est de devoir se trimbaler cet absurde objet phallique sur le dos toute la journée quand on s’appelle Truc et qu’on aime la légèreté… Tout ca pour correspondre à des injonctions de virilité !

– Mais enfin, bourreau de mon cœur, la virilité c’est un aspect complètement intériorisé, métaphysique comme disait Pascal qui en savait quelque chose : « La hallebarde est à l’homme ce que les lunettes sont aux myopes ». C’était un visionnaire, lui !

– … Et au royaume des aveugles, le borne est roi ! Donc imagine, moi qui ai deux yeux et toi un seul, même si… cet œil, je l’avoue, il est magnifique !

– Magnifique, oui, fais ton gentilhomme, parce que quand tu parles de hallebarde, je sais très bien que tu parles d’autre chose, grand machin coquin. Tu me complimentes pas sur mon unique œil, mais sur le trou béant qui se trouve à côté.

– Dès que je la retrouve, je te la montrerai… Dis-moi, tu viendrais pas m’aider à chercher dans le fond de ma poche ?

– Désolée mais je n’ai pas ma pince à épiler sur moi pour mettre la main sur ton mini-machin. »

Coécrit par Julien, Alexandre, Aurore, Florent, Alyss, Joëlle, Philippe, Régis, Marie en mai 2024