
Ce texte vient, en parallèle de la série sur les curanderos du Mexique, appuyer les médecines dites alternatives ou non conventionnelles, et même les formes de chamanisme. Comme le prescrit la médecine chinoise millénaire, il est essentiel de prévenir plutôt que de guérir, car la maladie provient avant tout d’un déséquilibre du métabolisme : soit d’un déficit, soit d’un excès d’énergie yin ou yang, ou encore d’une opposition entre, par exemple, l’élément eau et l’élément feu. Le symbolisme fait donc partie de ce type de médecine. Dans la Chine ancestrale, le médecin du village, notre médecin de famille, était payé par ses patients pour les maintenir en bonne santé. Tout le contraire de la pratique occidentale qui intervient lorsque le terrain est attaqué, qu’un agent pathogène a commencé son œuvre destructrice du fait d’une faille de nos défenses immunitaires naturelles.
La faiblesse, la défaillance de l’organisme peuvent être des conséquences du surmenage, de l’angoisse ou autre facteur psychologique, mais aussi dues à une mauvaise alimentation, à un épuisement physique ou au contraire à un manque d’activité, ou encore du fait de l’usure de l’âge, d’un facteur génétique, des suites d’un accouchement difficile, d’une maladie ou d’un accident. Si leur santé régulière était considérée comme bonne, normale, satisfaisante, les patients souffrants recevaient alors de la part du médecin un traitement gratuitement car il avait mal estimé leur état en fonction de données physiologiques générales qu’il était sensé percevoir, bien estimer et connaître, et donc mal fait son travail !
Une bonne santé ne s’évalue pas seulement en fonction d’une digestion satisfaisante, du bon fonctionnement de nos organes vitaux, de la respiration, de la circulation sanguine, de l’état de nos nerfs ou même d’un sommeil réparateur peuplé de rêves plaisants, même si tout cela constitue une base corporelle et mentale saine. En effet, selon les Védas de l’Inde immémorielle, nous sommes constitués de différents corps subtils, emboîtés les uns dans les autres à la manière des poupées russes. En tout, nous possédons 7 niveaux ou 7 couches. Plus exactement, notre moi demeure imbriqué dans 7 enveloppes ayant chacune des caractéristiques propres. Ces corps sont situés à l’intérieur ou à l’extérieur de notre corps physique. Nous possédons également une aura, qui n’est pas un corps subtil à proprement parler mais un champ d’énergie électromagnétique situé autour de notre corps charnel.
C’est sur les 5 premiers niveaux, inscrits dans notre incarnation, que peuvent intervenir le/la chamane, la pratique du yoga indien, la méditation, les médecines asiatiques centrées sur l’équilibre des énergies et le souffle vital ou encore une psychothérapie. Avant d’être physiques, les maladies ont leur empreinte énergétique (fuites d’énergie, blocages, dépression, etc.) dans la 2e couche, le corps éthérique liée au système sanguin comme nerveux et aux méridiens.
Pour les deux ultimes niveaux – ou plans d’émanation divine relevant de l’Absolu universel – c’est avec la prière, la méditation, l’humilité requise lors d’une pénitence et les offrandes sacrées telles que l’encens ou la consumation par le feu sanctifié, voire au bout de plusieurs réincarnations si l’on y croit, qu’on peut en trouver la voie pour d’éventuels bénéfices. Or à ce stade, on n’agit plus pour soi-même mais pour la communauté humaine et sa relation au cosmos, dans une forme de rayonnement. Plus largement, ce sont les deux dernières étapes essentielles afin d’accéder à l’Illumination spirituelle et à l’Éveil.

Koshas et chakras
Kosha est un mot sanskrit qui signifie « enveloppe » ou « étui ». L’être humain est composé de différentes enveloppes qu’on appelle aussi corps allant du plus grossier au plus subtil. Ces 5 koshas correspondent à des états de conscience qui sont : jagrat (état de veille), svapna (état de rêve) et sushupti (état de sommeil profond).
Au niveau du corps physique, nous avons des centres d’énergie que l’on appelle Chakra. Chaque chakra, également au nombre de 7, est en lien de manière énergétique avec les 7 corps allant du moins au plus subtil et qui entourent le corps physique. Ils interagissent les uns sur les autres, comme des informations qui seraient transmises par des ondes. Chaque chakra est également en affinité vibratoire avec les éléments (Terre, Eau, Feu, Air, Espace), avec des couleurs, des odeurs, des saveurs et avec des sons.
Rudolf Steiner, ancien théosophe et fondateur de l’anthroposophie vers 1910, distingue chez l’être humain les même sept constituants, dont 5 corps successifs, couronnés par 2 plans supérieurs immatériels :
1 – le corps physique / 1er Chakra racine (périnée) « Terre »
2 – le corps éthérique / 2e Chakra sacré (nombril) « Eau »
3 – le corps astral ou émotionnel / 3e Chakra (plexus solaire) « Feu »
4 – le corps mental / 4e Chakra du cœur « Feu »
5 – le corps spirituel ou causal / 5e Chakra (gorge) « Air »
6 – le plan bouddhique / 6e Chakra du 3ème œil « Espace »
7 – le plan atmique ou divin / 7e Chakra coronal « Espace »
L’anthroposophie se rattache en partie à la théosophie de Helena Blavatsky. On y retrouve des éléments empruntés au bouddhisme, à l’hindouisme, au christianisme. En particulier, de l’hindouisme et du bouddhisme, l’anthroposophie tire sa conception du karma et de la réincarnation ; du christianisme, l’idée du Christ en sauveur du monde. Il prône un nouvel accès au monde spirituel pour l’être humain moderne, à travers des exercices que Rudolf Steiner décrit dans son livre L’Initiation. Pour les anthroposophes, la rationalité mathématique et la science moderne n’expliquent que la partie matérielle, « visible », du monde. Selon eux, des esprits et des forces surnaturelles agissent dans un monde invisible, imperceptible pour nos sens. L’anthroposophie serait « la science » qui perce, par la voie spirituelle, les mystères de ce monde occulte. Wikipedia
1. Anna-Maya-Kosha
Il s’agit du corps physique. Il représente le niveau le plus grossier de la manifestation. On l’appelle aussi le corps de nourriture. Il est composé des cinq éléments qui sont l’Espace, l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre. C’est le corps qui nous permet d’expérimenter la matière. Il est un microcosme à l’image de l’univers. Cependant, il ne fait pas partie des corps dits énergétiques, bien qu’il soit constitué d’énergie concentrée à l’état de matière. Le corps physique est en lien avec le 1er chakra, que l’on appelle chakra racine, qui se trouve au niveau du périnée.
2. Prana-Maya-Kosha
Il correspond au corps « pranique » qu’on appelle aussi corps de vitalité. Il est constitué de prana (l’énergie vitale). Il se perçoit au niveau physiologique et nourrit le corps physique. Avant d’être physique, les maladies apparaissent d’abord au niveau énergétique de l’être. Prana-Maya-Kosha est composé des Karmendriyas qui désignent les organes ou facultés d’action qui sont la voix, la main, le pied, l’anus et l’organe génital. C’est le gardien du corps physique, qui assure sa surveillance et sa survie en cas d’absence de conscience. Il est l’enveloppe de nos chakras. C’est dans ce corps que se trouvent les méridiens, les canaux d’énergie qui circulent en nous. Il capte les énergies cosmiques et telluriques et les redistribue dans tous nos corps subtils. Il assure les fonctions vitales en lien avec les différents corps subtils. C’est ce corps qui anime le corps physique : sans lui le corps physique serait sans vie.
3. Mano-Maya-Kosha
Il s’agit du corps mental. Il comprend l’ensemble de nos processus mentaux et émotionnels constituant l’aspect psychologique, et nous permet de nous déplacer dans les plans astraux. Il est situé à l’intérieur du corps physique et en épouse la forme. Il est relié au corps éthérique par un cordon d’argent qui ne se rompt qu’à la mort. C’est le corps qui nous permet d’entrer en relation avec nos guides spirituels.
4. Vijna-Maya-Kosha
Il correspond au corps de la connaissance, de l’intelligence, de la logique, de l’intellect. Il constitue l’aspect psychique. C’est le siège de nos pensées, de l’intellect, de l’imagination, de l’inné et de l’acquis. C’est avec lui que nous visualisons. Le corps mental est divisé en 2 parties distinctes :
- Le corps mental inférieur : c’est le corps de la raison, de la logique, il constitue principalement notre personnalité, notre ego. Il est influencé par nos acquis, notre savoir et nos émotions.
- Le corps mental supérieur : il permet l’accès à notre intuition, aux perceptions de niveau supérieur, aux pensées que nous captons et qui proviennent de l’Esprit et du Divin.
5 . Ananda-Maya-Kosha
Il s’agit du corps causal, celui de la béatitude ou de la félicité. C’est l’état où n’existe aucune perception de plaisir ou de souffrance. Il s’agit du corps le plus subtil de tous. C’est le corps de l’âme, qui préside les causes de notre existence. Il enregistre tout ce qu’il y a dans cette vie et dans nos autres incarnations. Il contient les qualités les plus élevées : intuition plus élevée, foi, inspiration. Ananda-Maya-Kosha est le siège de la conscience supérieure.
6. Jivatmanan
Le plan bouddhique ou christique. C’est le corps de la connaissance. Il est décrit comme ne se manifestant que chez les saints ou les hommes, les femmes ayant intégré leur corps causal et ayant accepté de se réincarner de nouveau pour accomplir une tâche précise. Il permet l’illumination spirituelle, la connaissance totale de toute chose et l’accès à la conscience divine.
7. Paramatman
Le plan divin ou atmique (la monade). C’est le corps en relation avec Dieu. Il correspond donc à notre partie divine. Il est le « corps de conscience parfait », appelé aussi « corps supra mental ». Il est le siège de la conscience cosmique. Seuls les éveillés y ont accès. Une fois atteint ce plan ultime, nous sommes en mesure de réintégrer la conscience divine.

Rééquilibrage et ré-harmonisation
Suivant les secteurs de vie qui sont ébranlés, fragilisés, il est possible de savoir quel est le chakra perturbé et le corps subtil qui sera en lien et donc à harmoniser. De même, en fonction des dérèglements de santé exprimés par le corps physique, il sera possible de savoir quel chakra est déséquilibré et quel corps subtil en lien avec celui-ci est affecté. Ces points douloureux sont des indicateurs d’un problème plus général. La douleur, la maladie, le sentiment de mal-être ou de désordre intérieur sont simplement des alarmes, des signes qui indiquent un blocage, un nœud, un conflit plus profonds, une perturbation dans le fonctionnement de notre organisme, naturellement harmonieux, protégé par un système immunitaire rodé depuis des générations et exempt de souffrance dans son état initial et neutre.
Cependant la ré-harmonisation n’est pas uniquement affaire de volonté. Seul l’Être Suprême peut donner l’impulsion à ce rééquilibrage énergétique, par une mise en mouvement sur différents plans : le plan personnel, avec l’attention particulière qu’on porte à ces signes ; le plan médical avec le soin que nous engageons sur nos corps subtils via l’intervention de thérapeutes, médiums ou chamans, sinon une auto-thérapie pour les initiés ; social par une disponibilité d’esprit, des rencontres et des circonstances qui vont permettre que la cure se fasse concrètement et dans les meilleures conditions.
Suivant les secteurs de vie qui sont ébranlés et fragilisés, il est possible de savoir quel est le chakra perturbé et le corps subtil qui sera en lien et donc à harmoniser. Le corps physique est une concentration d’énergie, une énergie dense qui se retrouve à l’état de matière, c’est la fréquence vibratoire la plus basse. Chaque corps subtil vibre à sa propre fréquence. Chaque niveau, que ce soit le corps physique ou les corps subtils, est important. Les corps subtils s’influencent les uns les autres et modifient le corps charnel. Ils interfèrent sur le physique, au niveau de notre santé, mais également sur notre manière de réagir aux situations, sur nos expériences, les situations que nous attirons… qui elles-mêmes vont avoir une incidence sur notre organisme. Tout est lié et interactif. Ce qui sous-entend, qu’il y a plusieurs portes d’accès possibles pour rééquilibrer les corps et retrouver l’harmonie, quelles que soient les situations que nous vivons.
Tous les corps (physique et subtils) sont donc en lien les uns avec les autres, de la même manière que les chakras. Un chakra, c’est comme une roue à aube qui tourne pour faire circuler l’eau d’un niveau à un autre, un relai d’énergie situé sur notre pilier fondamental, flexible et centralisé qu’est la colonne vertébrale. Certains chakras sont plus ou moins harmonieux, ne tournent pas régulièrement ou pas dans le sens adapté à notre état du moment. La dysharmonie est l’expression d’une de ces problématiques. Celle-ci s’exprime à la fois sur le plan physique, à la fois sur le plan émotionnel, mais aussi dans nos comportements, dans les situations que nous créons par attirance vibratoire, en mobilisant selon notre disposition face à une personne, un groupe ou un événement de notre réalité, les trois états subjectifs que sont sympathie/indifférence/antipathie.
Nous sommes nous-mêmes acteurs dans la reproduction d’une situation qui nous affecte. C’est une répétition d’un mécanisme personnel, souvent dissimulé sous des formes changeantes et avec des intervenants différents. Elle cessera une fois que le schéma global et la cause profonde de la mise en place de ces situations seront mis en lumière, analysés et intégrés par le psychisme conscient. Plus en amont, ré-harmoniser les corps énergétiques va avoir un impact sur le corps physique et l’état de santé physique, émotionnel, mental, psychique, etc. Le soin énergétique sur les corps subtils est une aide parmi toutes les autres thérapies pour un accompagnement vers une « amélioration » de notre vie. Il aide à faire des prises de conscience de soi, de nos mécanismes, de notre responsabilité, et de notre pouvoir personnel et créateur.
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Que disent les Védas à propos de l’âme ?
Ces textes donnent une très belle métaphore pour expliquer les relations de l’âme et du Divin : Paramatman (la Conscience Universelle) c’est l’océan alors que Jivatman (l’âme individualisée) c’est la vague dans l’océan. Jivatman est égale au Paramatman en qualité (les deux sont de l’eau salée) mais pas en quantité. Chaque Jivatman représente l’une des milliers de manifestations originales du Paramatman. Ils forment une unité et en même temps, temporairement ils sont séparés.
Les notions d’Atman et de Brahman reprennent le même schéma. Les textes disent « Brahman c’est l’atman, car ce qui est Brahman dans un homme et dans le Soleil c’est le même ». Ainsi l’infini se trouve non pas au-delà du fini, mais dans son intérieur, il le traverse et le dépasse.
Les Védas donnent une explication transparente et complète de notre morphologie selon les différents corps. Cette même structure est applicable aussi bien aux hommes qu’aux animaux, aux plantes et à tout le monde organique. Une fois qu’un être prend véritablement conscience de sa nature spirituelle, il oublie le monde des apparences (Maya) pour atteindre l’Éveil.
Les Védas est un ensemble de textes qui, selon la tradition, ont été révélés aux sages indiens nommés Rishi. Cette « connaissance révélée » a été transmise oralement de brahmane à brahmane au sein du védisme, du brahmanisme, et de l’hindouisme jusqu’à nos jours sur une période indéterminée.
Florent Hugoniot (d’après Serge Boutboul, Margaux Naudin, Cindy et Maitri)
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SOURCES
https://mon.yoga/blog/koshas-enveloppes-de-letre/
https://www.institut-aurovida.ch/soins-energetiques/corps-subtils-energetique
https://www.editions-tredaniel.com/comment-realiser-un-bon-nettoyage-energetique-p-7804.html
https://www.elsevier.com/fr-fr/connect/le-diagnostic-en-medecine-chinoise-macioccia

