Le Mexique à Montpellier : fleurs de cactus 1

En complément du texte en trois parties « Des êtres vibrants », ces annexes. Tout d’abord pour dire une évidence : nous ne vivons pas indépendamment de notre environnement, qu’il soit humain ou naturel, même si la postmodernité tend à nous le faire oublier. Ensuite, pour appuyer le fait que les médecines dites douces ou alternatives sont des médecines à part entière, combattues par les lobbies pharmaceutiques qui tentent de faire toujours davantage de bénéfices sur le dos de populations soumises à des législations qui vont rarement en faveur de la médecine dite holistique. En effet, Il n’existe actuellement plus en France de diplôme reconnu par l’État pour exercer le métier d’herboriste. Depuis 1941, la vente des plantes médicinales est réservée aux seuls pharmaciens. C’est un monopole de la médecine « classique » ou « scientifique » appelée aussi allopathique.

Pourtant la géographie de la France compose un immense jardin très propice aux plantes médicinales. En Provence par exemple, ne serait-ce qu’avec le thym, le romarin et la lavande. Le jardin des plantes de Montpellier est le plus ancien jardin botanique de France, et sûrement aussi un des plus anciens parcs publics d’Europe. La diversité de ses essences, la variété des parcours et l’harmonie de son dessin, son aura de mystère, la fraîcheur de ses allées et sa douce sérénité font tout son charme intemporel.

Médecine = plantes

Herboriste est l’un des plus vieux métiers au monde sur toute la planète, il remonterait à l’homme de Neandertal. Il est devenu illégal en France sous Vichy avec la loi du 11 septembre 1941. Depuis cette date, le diplôme d’herboriste n’existe plus, et les herboristes se sont éteints les uns après les autres alors que le marché des plantes médicinales n’en finit plus de croître actuellement. Une situation que la Fédération Française des Écoles d’Herboristerie dénonçait en 2017 dans une lettre ouverte adressée aux députés et sénateurs de France, ce qui a entrainé une mission d’information au Sénat pour remettre la profession dans la légalité. Les herboristes se spécialisent dans l’utilisation des plantes médicinales pour des problèmes spécifiques, tandis que les naturopathes adoptent une approche holistique pour traiter l’ensemble de la personne.

La phytothérapie désigne le traitement thérapeutique fondé sur les plantes, leurs extraits et les principes actifs naturels, dans le but de guérir, soulager ou prévenir une maladie.

Sur cette affiche avec des plantes médicinales, l’artiste botanique Kirsten Tind a illustré certaines des plantes qui peuvent être cultivées dans notre climat tempéré. koustrup&co

La phytothérapie traditionnelle, forme de médecine non conventionnelle et empirique, est l’un des types de traitement les plus anciens et continue à jouer un rôle important en Afrique, en Asie et en Amérique latine par l’usage de plantes médicinales.

La phytothérapie moderne, appelée aussi « phytothérapie rationnelle » ou « phytothérapie médicale, utilise des méthodes modernes d’extraction des principes actifs contenus dans les plantes médicinales, et valide leurs propriétés bénéfiques pour la santé par une approche scientifique d’analyses biochimiques et pharmacologiques appuyées par la puissance de calcul informatique, ainsi que par des essais cliniques. Cette seconde approche reprend la méthodologie de la médecine fondée sur les faits, si bien que cette méthode de guérison basée sur les plantes est désormais connue sous le nom de « phytothérapie fondée sur les faits » – ce qui est un abus de langage car la phytothérapie traditionnelle est aussi fondée sur les résultats observés sur les patients tout au long de leur traitement par un chaman, une guérisseuse qui transmettent leurs savoirs de générations en des générations, et même désormais via Internet !

Écosystème = biotope + biocénose

Au Mexique, la médecine par les plantes n’a jamais été autant contestée qu’en France depuis le début du XXe siècle et reste au contraire très populaire, d’autant plus qu’elle est souvent moins chère que les médicaments chimiques vendus en pharmacie. On trouve des préparations à base de plantes comme des tisanes dans tous les marchés d’alimentation, dans des zones dédiées aux herboristes, mais aussi dans les boutiques de naturopathie répandues dans les villes. Elle remonte aux diverses origines ethniques et culturelles du pays, bien avant que les Aztèques en furent les derniers conquérants amérindiens. D’autant plus que du nord au sud, les écosystèmes, les plantes qui y poussent avec leurs propriétés sont très différents. Chaque civilisation a apporté au panier commun mexicain son héritage de connaissances sur les plantes.

6 des 8 écosystèmes planétaires sont représentés au Mexique. Ses écosystèmes terrestres peuvent être regroupés en 10 systèmes : forêts, forêts tropicales, maquis, mangroves et autres végétation hydrophile, pâturages naturels, végétation halophile et gipsofile. Cet immense pays était complètement à l’écart des grandes routes commerciales internationales avant l’arrivée des premiers Espagnols avec Cortés en 1519, après la « découverte » de la zone caraïbes par Colomb en 1492.

En écologie, un biotope est un lieu de vie défini par des caractéristiques physiques et chimiques déterminées relativement uniformes. Ce milieu héberge un ensemble de formes de vie composant la biocénose : flore, faune, fonge, et des populations de micro-organismes. Le biotope est l’environnement physico-chimique, inerte, dit « abiotique » (littéralement « sans vie »). La biocénose est l’ensemble des êtres vivants qui peuplent un écosystème donné. Elle se compose de trois groupes écologiques fondamentaux d’organismes : les producteurs (végétaux), les consommateurs (animaux), et les décomposeurs (bactéries, champignons, etc.). Tout écosystème est donc constitué par l’association de deux composantes en constante interaction l’une avec l’autre : le biotope et la biocénose

La France abrite 4 des 5 principales zones biogéographiques européennes : le climat océanique comportant une sous-catégorie nommée climat océanique dégradé, le climat semi-continental, méditerranéen et enfin montagnard. Sur le territoire de l’Union européenne existent 6 grandes zones biogéographiques : atlantique, continentale, méditerranéenne, alpine, boréale et arctique, auxquelles on peut ajouter le bassin pannonien d’Europe centrale (limité au nord par le Danube et située à cheval sur les actuelles Autriche, Hongrie, Slovénie, Croatie, nord-ouest de la Serbie et nord de la Bosnie-Herzégovine), la région des steppes (delta du Danube et côte nord de la mer Noire), la pontique (côtes sud de la mer Noire) et l’anatolienne.

L’aromathérapie

L’aromathérapie fait partie de l’une des médecines douces et est une branche de la phytothérapie. Elle est utilisée depuis l’Antiquité pour soulager de manière naturelle certains maux du quotidien, comme la fatigue, les douleurs musculaires ou encore le stress.

Utilisées en diffusion aérienne, les huiles essentielles ont de multiples vertus sur la santé : relaxer, lutter contre l’insomnie ou les maux de tête, libérer les tensions, ou encore tonifier. Ces essences précieuses sont des substances odorantes volatiles issues de la distillation de plantes (fleurs, fruits, feuilles…) et qui ne contiennent aucun corps gras, bien que l’on parle d’huile. Les huiles essentielles peuvent être employées, certaines par voie interne, certaines par voie externe cutanées, toutes par voie aérienne à des fins thérapeutiques.

Quelques huiles essentielles indispensables

Huile essentielle de lavande fine
Huile essentielle de Ravintsara
Huile essentielle de Tea Tree
Huile essentielle d’eucalyptus
Huile essentielle de pin
Huile essentielle de cèdre du Liban
Huile essentielle d’Ylang Ylang
Huile essentielle de cyprès
Huile essentielle de thym
Huile essentielle de romarin
Huile essentielle de gaulthérie
Huile essentielle de menthe poivrée

L’huile essentielle de sarriette des montagnes est par exemple très stimulante et aide à combattre la fatigue. Celle de cyprès à l’odeur puissante et tonifiante a été étudiée pour ses propriétés sur l’attention. L’huile essentielle de menthe poivrée est quant à elle connue pour son action dynamisante et tonique, elle contribue à renforcer le système immunitaire ; cette plante est aussi efficace en cas de congestion nasale, de rhume ou de rhinite. L’huile essentielle de ravintsara est un antiviral puissant, surtout sur la sphère respiratoire, stimulante de l’immunité, de l’appareil cardiorespiratoire, expectorante, mucolytique. Celle de Tea Tree est anti-inflammatoire : elle lutte contre l’inflammation, contre les mycoses cutanées, gynécologiques, digestives et buccales ; immunostimulante, elle lutte contre la fatigue ; tonique et stimulant général, elle active les cellules donc les fonctions du foie. J’adore l’odeur suave de l’huile essentielle d’Ylang Ylang, antispasmodique, calmant respiratoire et cardiaque, hypotensive, anti-inflammatoire, antiparasitaire et anti-infectieuse. Mais la reine de toutes les huiles essentielles reste selon moi celle de lavande fine de Provence à l’odeur délicieuse. Elle est une antispasmodique puissante, décontractante musculaire, cicatrisante et régénératrice cutanée, apaisante, anti-inflammatoire, antalgique, hypotensive et aide au sommeil. Pour toute la gamme des huiles essentielles et leurs propriétés, voir la Bible des huiles essentielles de Danièle Festy

Nota : à part le peyotl qui contient plusieurs alcaloïdes dont la mescaline, utilisée pour ses propriétés enthéogènes, psychotropes et hallucinogènes, la famille des cactus est très peu utilisée en phytothérapie. La plupart des photos qui illustrent cette première partie sont donc d’ordre esthétique.

Pour terminer en musique et souligner l’importance des vibrations dans notre vie comme dans notre environnement, cette citation attribuée à Pythagore, suivie d’un extrait d’un texte sur sa découverte fondamentale, publié sur le site de la Philharmonie de Paris.

« La matière physique est une musique solidifiée »

« Pour Pythagore et les pythagoriciens, tout est nombre. Il est la matière des êtres, ce qui leur donne forme et les rend intelligibles. Connaître le nombre d’une chose revient à connaître la chose elle-même.

The Harmonic Serie : l’image du haut est un graphique des neuf premières harmoniques d’une série harmonique, l’image du bas est une radiographie de la structure interne d’un coquillage.

Selon la légende, Pythagore se promenait aux abords d’une forge lorsque son attention fut captée par le son des marteaux frappant l’enclume. Il y discerna à l’oreille les mêmes consonances que celles qu’il pouvait produire avec sa lyre. Son intuition mena alors à une découverte fondamentale : les sons musicaux sont gouvernés par les nombres. (…) Que vient de découvrir Pythagore chez ces forgerons ? Qu’en frappant l’enclume avec un marteau de 6 livres (en prenant cette unité de masse) et un autre deux fois plus lourd, on obtient deux notes consonantes correspondant à un intervalle d’une octave.

Afin de faire « entendre les nombres », Pythagore cherche rapidement à transposer cette découverte sur un instrument : le monocorde, de constitution très simple : il s’agit juste d’une corde tendue sur une caisse de résonance munie d’un chevalet mobile placé sous la corde et permettant de diviser celle-ci en deux parties. Ce n’est pas un instrument de musique à proprement parler, c’est un instrument pour l’expérimentation et un support pédagogique.

Comme le souligne l’historien David Creese, avec sa corde unique, son chevalet mobile et sa règle graduée, le monocorde fait se rejoindre les notes et les nombres, les intervalles et les rapports, la perception sensorielle et la raison mathématique. Le monocorde fait ainsi « entendre les nombres » et « voir les sons ». Plus encore, par l’acte même de mesurer des longueurs de corde (géométrie) pour les associer à des rapports de nombres entiers (arithmétique) liés aux intervalles musicaux, le monocorde fait converger deux domaines pourtant strictement séparés dans les mathématiques grecques. »