
Marseille en mode caricatural
Où est donc passé le Marseille de Pagnol, celui de la trilogie Marius, Fanny et César, l’argot des marins, le parler gitan et l’accent de Fernandel ? Où se rencontre encore la marque fière du Comte de Monte-Christo d’Alexandre Dumas, incarné par Jean Marais ? Pourquoi s’est brisée la formidable vague jazzy qui fit de Marseille une terre d’accueil florissante pour les musiciens, depuis le Hot Club des Années folles au bar Le Pelle Mêle des années 1970-1980 ? Plus proche de nous, que reste-t-il de la puissante aventure du rap/hip-hop Marseillais avec IAM et la Fonky Family ? Dans les années 90, cette ville était en pleine ébullition artistique, dans l’invention de nouveaux codes et langages urbains, alors qu’aujourd’hui elle frémit à peine. Où est la verve joviale, loin de l’agressivité due à la vie chère, à la vie dure, dans une cité qui incarne le verbe haut ? Celle qui s’entend dans les films de Robert Guédiguian, avec son panthéon de personnages des environs de l’Estaque, au bagou et au cœur débordants… Peut-être que je n’ai pas su capter le poul de Marseille version 2024, que je n’ai fait que glisser sur les surfaces de cette ville, de peur de m’enfoncer dans ses bas-fonds et ses écueils partout apparents. En tout cas, je n’ai pas vraiment adhéré ni pégué !
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