Ces prochains jours auront lieu à la Grande Pagode de Vincennes comme partout dans le monde, plusieurs cérémonies bouddhistes très importantes dans la période de la célébration du Vesak 2011. Il s’agira, pour les vénérables moines et bonzes, les membres de communauté bouddhiste d’Ile de France et aussi sûrement quelques curieux – vous peut-être – de célébrer le 2600ème anniversaire de l’Éveil de Siddhārtha Gautama, moment fondamental dans son accession à l’état de Bouddha. C’est sous le feuillage de l’arbre Bodhi, de l’espèce des figuiers, que Bouddha atteindra la Bodhi ou connaissance suprême. Cet arbre est donc sacré pour les bouddhistes. L’arbre historique de la Bodhi est situé à environ 100 km de Patna dans l’État indien du Bihar et jouxte le temple de la Mahabodhi à Bodh-Gaya, un de quatre lieux saints du bouddhisme. Le moment clef de l’Éveil du Bouddha à cet endroit marque la naissance de la religion du bouddhisme en Inde, en rupture avec l’Hindouisme et parallèlement au développement d’un autre courant religieux ascétique, le Jaïnisme. Le Bouddhisme, qui est à la fois une religion et une philosophie de vie, s’est propagé progressivement en Asie, jusqu’en Chine et au Japon, puis assez récemment depuis le XXème siècle, partout ailleurs dans le monde. Paradoxalement en Inde, sa terre natale, le Bouddhisme, est devenu aujourd’hui minoritaire mais reste vivant surtout autour de Dharamsala à la frontière népalaise, où réside le Dalaï Lama, chef du gouvernement tibétain en exil depuis 1959.
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« En regardant le monde avec l’œil de Bouddha, tout est Bouddha.
Tous les êtres sensibles et insensibles sont la Voie : l’herbe, la pierre, l’arbre, le pays, la fleur, la planète, tout est Bouddha.
Découvrir notre Nature. Découvrir la Nature vraie de la réalité, c’est embrasser d’un seul regard le panorama de l’univers.
Quand on a compris cette vision on a compris l’enseignement de Bouddha. »
Sômon Kodô Sawaki, Le Chant de l’Éveil
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Pour l’adepte, l’Éveil signifie la délivrance du cycle des réincarnations, la sortie du cauchemar du Samsāra, monde de la souffrance et des illusions. En interrompant le mouvement infernal des naissances et des morts, en n’étant plus soumis au Karma, Bouddha il y a 2600 ans montrait la voie à la libération de l’âme humaine par la pratique de la méditation et le respect de ses enseignements, le Dharma. Après avoir intériorisé la loi karmique de cause à effet (chacune de nos pensées et chacun de nos actes ont une conséquence sur la conduite de notre vie, car même l’état d’esprit dans lequel on s’installe influe sur tout notre être – ou autrement dit, c’est avant tout notre propre volonté qui nous guide et peut, par la prise de conscience, nous amener vers le dénouement et l’épanouissement, le stade de l’Éveil. L’esprit peut ainsi entrer dans l’état bienheureux du Nirvāna.
Définition de l’Éveil dans le Bouddhisme Theravâda
Pour les Theravâdins, ceux qui suivent la « Voie des Anciens », l’Éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités qui sont :
- La vérité de la souffrance, car toute vie implique souffrance et insatisfaction
- la vérité de l’origine de la souffrance, qui repose dans le désir et les attachements
- la vérité de la cessation de la souffrance, car la fin de la souffrance est possible
- la vérité du Chemin du Milieu, le chemin menant à la fin de la souffrance étant la voie médiane.
Définition de l’Éveil dans le Bouddhisme Mahāyāna
Pour les adeptes du Mahāyāna – ou « Grand véhicule » – en revanche, l’Éveil est en rapport avec la sagesse et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha (la nature essentielle de tout être humain).
Il en convient que, le Mahāyāna laisse aux Bodhisattvas (ceux qui sont éveillés) la possibilité de se maintenir dans le monde sans toutefois produire de Karma, par compassion pour les êtres vivants, qu’ils vont alors guider à leur tour vers l’Éveil.
Source Wikipedia
A ce degré spirituel de la connaissance et de l’acceptation, les mystères sacrés du Cosmos et du Temps, ou la question de l’enchaînement de la vie et la mort sur Terre et dans d’autres mondes s’éclairciraient, tel un voile de brume se dissipant sur la surface d’un lac…
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« Si tu ne trouve pas la vérité à l’endroit où tu es, où espère-tu la trouver ?
Se connaître soi-même, c’est s’oublier.
S’oublier soi-même, c’est s’ouvrir à toutes choses.
Notre vie, à quoi la comparer ?
A la goutte de rosée secouée du bec de l’oiseau aquatique,
Où se mire le reflet de la lune. »
Maître Zen Dôgen
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La bâtiment de la Grande Pagode de Vincennes fut à l’origine le pavillon du Cameroun et date de l’Exposition Coloniale de 1931. La statue d’Athéna de la Porte Dorée en faisait aussi partie ainsi que le magnifique bâtiment Art Déco qui abrite l’actuelle Cité nationale de l’histoire de l’immigration (ex Musée des Colonies, devenu ensuite Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie et dont les collections ont été transférées au Musée du Quai Branly). Un peu plus loin dans le parc, en bordure du lac Daumesnil, après avoir abrité de 1931 à 1971 le Musée des Industries du Bois de la Ville de Paris, le pavillon du Cameroun fut épargné de la destruction et restauré en 1977. Grâce à la sage et tenace volonté de Jean Sainteny, il devient un lieu de culte bouddhiste et de méditation pour les communautés asiatiques réfugiées en Ile de France en accueillant l’Institut International Bouddhiste. Cette association s’est auto-dissoute en 2003, et c’est l’Union Bouddhiste de France qui a pris le relais pour la gestion de la Grande Pagode. Ce lieu emblématique et atypique continue ainsi à organiser des fêtes et cérémonies, organisées par différentes communautés bouddhistes localisées un peu partout en France. Le Centre Bouddhique International voisin, dont le siège est au Bourget, est un des plus importants. En face de la Grande Pagode se trouve également le pavillon du Togo, qui date lui aussi de 1931, mais est resté à l’abandon depuis. Ce bâtiment, une fois rénové par la Ville de Paris, renfermera une bibliothèque où seront réunis les textes sur les diverses traditions bouddhiques. Dans la même enceinte, un peu plus à l’écart fut également construit entre 1983 et 1985 un troisième bâtiment, le temple bouddhiste tibétain de Kagyu-Dzong.
Ci-dessous quelques informations pour vous rendre aux journées du Vesak 2011 :
Calendrier des commémorations à la Grande Pagode
- – le mardi 17 mai, jour de la pleine lune, par l’Union des Bouddhistes de France, qui organise à cette occasion une cérémonie, avec la présentation de l’arbre de Bodhi offert par le Président de la République du Sri Lanka.
- – le dimanche 22 mai à la Pagode du Bois de Vincennes de 9h du matin jusqu’à 19h, par le Centre Bouddhique International
- – les journées sri-lankaises auront lieu les samedi 11 et dimanche 12 juin 2011.
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Vesak 2011 : Commémoration des 2600 ans de l’Éveil du Bouddha
Détail du programme de la journée du 17 mai 2011 (susceptible de changements)
15h : ouverture des portes
– 15h30-16h30 : introduction à la méditation, recueillement
– 16h30- 18h : conférence du Professeur Galmangoda, Directeur de recherches à la Faculté Bouddhique et Pali de l’Université de Kelanya au Sri Lanka
18h : repas
– 19h30 : cérémonie de réception de l’Arbre de la Bodhi offert par le Sri Lanka
– 20h : veillée – méditation – cérémonie – procession des Reliques autour de la Pagode
– 22h : dédicace – clôture
Accès à la Grande Pagode de Vincennes (en bordure du lac Daumesnil) : voiture ou vélo par le périphérique sortie Porte Dorée, piétons par le métro Porte Dorée.