Technolangues – la parole submergée

Image numérique tirée du film Matrix

L’évolution des technologies du virtuel, l’afflux d’informations venues du monde entier et le brouhaha du Global Village vont-ils finir par complètement supplanter la parole vivante dans les traditionnels lieux d’échange et de partage d’informations ? La révolution numérique apporte-elle davantage de liberté d’expression, favorise-t-elle la construction objective des opinions ? Sera-t-elle un moteur entrainant d’autres révolutions politiques et idéologiques ? Ou au contraire la diversité des cultures et des modes de vie seront-t-ils encore un peu plus menacés par l’uniformisation qui s’étend partout dans le monde ? 

En tout cas l’omniprésence d’Internet oblige à ce passage vers le monde parallèle du virtuel, comme un miroir qui déforme et « augmente » notre existence, pour venir y chercher des réponses, participer à un forum de discussion. Chacun y laisse une trace de son existence terrestre, vient y tremper son âme et parfois s’y dissoudre ! Le numérique a déjà transformé bien des aspects de la société : notre manière de penser, notre mode de vie et jusqu’aux rapports humains !

Dépossession des mots et du moi

Forum du Centre Pompidou

En diversifiant les angles d’approche, en multipliant les possibilités de contact en temps réel ou en différé, à l’autre bout de la planète comme au bureau d’à côté, la techno science contraint les individus à une remise en question intime : éclatement de la parole et de son utilisation, dispersion de sa propre image : un décentrement progressif du moi.

D’un autre côté, la Toile, si elle peut susciter prises de conscience, positionnement et participation, n’est déjà plus l’Eldorado des premiers internautes, ces pionniers du Web. D’accélérateur de l’Histoire, elle peut aussi devenir uniquement une fin en soi et affadir les rapports humains, se révéler une impasse, un relationnel chimérique, qui anime le mirage d’une société interconnectée et plus bavarde – à défaut d’être plus savante. Entre les lignes du langage HTML ou Javascript, où se situe l’action et la vie réelle ? Seuls des ingénieurs en informatiques ou des hackers peuvent maîtriser les réseaux du numérique, le réel pouvoir actuellement, pour s’en servir à des fins plus ou moins honorables. Est-il possible de dépasser la simple utilisation pratique, celle qui permet à chacun, encore librement, de communiquer à travers le monde, d’échanger des fichiers, de commander des biens de consommation ou de pirater des données et des logiciels ? Internet permet-il de retrouver une conscience politique, le souci de l’autre et du bien public en devenant un outil partagé et fonctionnel, un élément indispensable au fonctionnement de la société ? Peut-il, comme le propose le Parti Pirate, responsabiliser le citoyen et assoir une véritable démocratie participative ? Il y a déjà des exemples de vote numérique, mais leur fiabilité a été contestée dans des pays où ils ont été testés, comme aux Pays Bas. La réflexion est en tout cas en cours…

B.a.-ba du langage informatique :

Le HTML est à la base de toute la structure web et s’articule comme une technolangue universelle. Issu de la technologie américaine, il comporte des mots, en anglais exclusivement. L’anglo-américain est donc une langue qu’il est de plus en plus conseillé de maîtriser pour entrer dans les arcanes de la Toile. On peut considérer que le langage informatique est de fait le plus répandu et utlisisé dans le monde contemporain. Un monde qui mute un peu plus chaque jour en une nouvelle Babel virtuelle et fusionnelle.

Un humanisme numérique est-il possible ?

Matrix (cliquez pour l’animation)

Comme l’air (et au contraire de l’eau qui a été largement privatisée pour la spéculation capitaliste) ce nouveau langage doit rester simple, accessible à tous, devenir même intuitif. Le Web peut-il être la panacée de tous les maux de la modernité, ou les renforce-t-il ? Sera-t-il un nouveau vecteur de dialogue et de compréhension entre les différentes cultures du monde, un terrain de confrontations constructives, un facteur d’enrichissement spirituel et poétique ?… L’irruption de cette technologie dans notre existence n’a pas fini de poser des questions, de bousculer les différentes sociétés humaines et de fragiliser les modes relationnels traditionnels. Espérons qu’on y gagne plus qu’on y perd, et qu’en restant en phase avec ce futur qui est déjà notre quotidien, on sera plus réactifs et pertinents.

Encore faut-il y avoir accès, à l’Internet, car la « fracture numérique » divise toujours le monde en différentes zones : censure en Chine, ou manque infrastructure et d’équipement dans les pays pauvres. Et du côté des démocraties occidentales, une offensive à ce « débordement de libertés » se met en place ; on le voit avec les réactions sécuritaires des États, des grands médias faiseurs d’opinion et des groupes d’intérêts privés, comme en France avec l’ex loi Hadopi. Une seule exception, l’Islande qui, échaudée par les conséquences de la crise financière de 2008, la banqueroute de son système financier et le mirage de la globalisation, s’est érigée en paradis de l’Internet !

Éparpillement et émancipations

Œuvre participative de Norman Jeane au pavillon italien de la Biennale de Venise 2011 : s’exprimer à partir de trois blocs de pâte à modeler aux couleurs du drapeau égyptien

Mais n’est-ce pas adopter une vision naïve – ou encore néo-colonialiste – d’imaginer que ces autoroute virtuels permettront de débloquer des mentalités oppressées ou ignorantes ? Car la liberté d’expression, on l’a vu pour l’Occident et sa culture de masse, ne favorise pas toujours l’expression du meilleur chez l’être humain… Assourdir l’espace démocratique par une pléthore de messages, opposer des stratégies commerciales là où on s’attend à trouver du sens, faire passer avant tout la distraction, ou carrément imposer de stratégies d’évitement voire d’occultation sont le fer de lance de la désinformation. Comme il existe une « malbouffe », il y a aussi une « mal-information », l’une et l’autre étant aussi dangereuses pour la santé physique que mentale. Et puis aura-t-on toujours du temps et l’énergie nécessaire pour exister et s’affirmer, individuellement, dans cette marée humaine virtuelle (plus de 7 milliards d’êtres humains sur Terre en 2012).

Le mouvement des Indignés a pris le contre-pied de cette évolution, en réactualisant le principe du forum et du débat avec des assemblées bien réelles, à la Puerta del Sol à Madrid. Il a néanmoins aussi tout de suite investi les forums virtuels et les réseaux sociaux. Les deux aspects sont complémentaires mais une large partie de la population compte surtout sur ces réseaux professionnels ou « amicaux » du web pour se constituer un bon carnet d’adresse et avancer ses petits pions sur l’échiquier du troisième millénaire. D’où le succès des réseaux tels LinkedIn, Viadeo, Twitter, Tumblr et Facebook en ce moment.

Un nouveau techno-colonialisme ?

Image d’intro de Blade Runner, Ridley Scott, 1982

Le point de vue néo-colonialiste qui s’est développé en Amérique du Nord et en Europe en direction des dictatures dans certains pays émergents, nous fait parfois oublier que les garanties sociales d’une vie sont ici attaquées de toute part, l’avis du citoyen complètement nié. D’où cette fascination pour les révolutions arabes, dont le processus d’expansion virtuelle a effectivement été accompagné et amplifié par Facebook et Twitter ; mais aussi principalement grâce à la chaîne TV Al Jazeera située au Qatar, pas si indépendante que cela (les intérêts des producteurs des monarchies pétrolières s’y reflètent). Celle-ci est cependant devenue la principale référence, un forum de débat et un terrain d’élaboration et de revendication pour une culture arabe/musulmane moderne, dans beaucoup de pays de la région.

La théorie du complot

L’application réelle de la liberté et de la démocratie est bien plus délicate, avec des milliers de morts en Libye et en Syrie. Seuls les peuples tunisiens et égyptiens ont pour l’instant fait basculer les choses concrètement et expérimentent dans des balbutiements une nouvelle société participative et plus égalitaire. Malheureusement ce sont les partis islamistes, mieux structurés, qui pour l’instant ont accédé aux pouvoirs par les urnes, au détriment des courants révolutionnaires qui ont impulsé le changement politique, car trop éparpillés. Une fois qu’une forme plus ou moins convaincante de démocratie s’est mise en place, des courants idéologiques réactionnaires, les intérêts particuliers et les réflexes égoïstes, voire la peur de l’autre, grignotent facilement le terrain dans un monde en perte de repères et de valeurs, où l’argent est le seul dieu. La fameuse théorie du complot qui circule sur le Web trouve dans tous ces aspects du quotidien largement de quoi le nourrir. L’occident s’est aliéné à cette confusion des genres. Est-ce que les futures et jeunes démocraties arabes seront à même d’amener une bouffée d’air frais dans un débat démocratique au niveau mondial ? Il faut le souhaiter car c’est à la fois la mémoire et la conscience de tous les peuples qui est en jeu pour les années à venir.

Quelle facture énergétique et politique ?

De gros intérêts financiers sont en branle dans la nouvelle donne technologique (Google par exemple). Sous couvert de soutien aux populations opprimées et d’émancipation démocratique, la révolution numérique s’exporte : « La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton soutient des projets humanitaires mêlant affaires et technologie : voici venue l’ère de la diplomatie numérique ». (La diplomatie du téléphone portable à la conquête des pauvres, Le Monde diplomatique, mai 2012).

Se pose aussi la question de la facture énergétique de toute cette nouvelle activité, du pillage des matières premières nécessaires aux composants, et des guerres qu’elles provoquent et entretiennent. Avez-vous entendu parler du coltan, un des 5 matériaux rares qui entre dans la composition des téléphones portables ? Voici deux liens, l’un sur OWNI, l’autre sur Slate Afrique qui vous éclaireront.

Mécanismes de dépersonnalisation

Station Concorde à Paris, la déclaration des droits du citoyen de 1989 est inscrite sur la faïence du métro, mais qui lit encore ces mots garants de notre liberté ?…

Certes pour des situations invivables et urgentes comme dans des pays avides de liberté et de justice, ou des décennies de dictature ont créé une pression intolérable, la puissance et la rapidité, l’ampleur que les réseaux sociaux du Web ont pris est tout à fait positive et jubilatoire. Mais dans nos démocraties européennes consuméristes et fatiguées, cette pléthore technologique brouille les données en mélangeant encore une fois les cartes.  Dans le grand jeu de la modernité et du progrès initié au siècle des Lumières, qui seront les grands gagnants ? Encore une fois les puissances économiques et les empires financiers, qui ont su si bien se renouveler et se renforcer après chaque grande crise mondiale ? La société civile, ou ce qu’il en reste, saura-t-elle, grâce aux nouvelles possibilités d’échange sur la Toile, dans les forums et le débat virtuels, se recomposer ? Car forts et contradictoires sont les courants issus de l’individualisme et du narcissisme, que le capitalisme a su si bien inscrire ou amplifier en chacun de nous…

Image du film Brazil de Terry Gilliam, 1985

On lit, on voit, on écoute des messages en général seul devant son écran. Via Internet, la diffusion de l’information est désormais complètement désincarnée. Quelquefois on en prend plein la vue pour pas un rond ! Comment donner du crédit à tout ce qu’on peut y recevoir. Il faut déjà faire preuve d’un certain sens critique, qui ne s’élabore pas seulement en dialoguant avec un ordinateur… Partager une info peut-être de l’altruisme, encore faut-il un minimum de compréhension et d’investissement personnel pour ne pas faire un simple copier-collé de n’importe quoi, succomber au buzz. Parfois un simple bug, comme dans Brazil de Terry Gilliam, peut faire tout déraper et entraîner des situations absurdes ! Dans la « numéro-logique » très administrative et mathématique du Web, chaque dossier doit être bien rangé, un ; ou un / égaré sera fatal !! Et parmi toutes les messages issus du monde numérique, combien impactent-ils notre réalité effective ?

Profusion de l’offre numérique

Il y a une offre exponentielle sur la Toile actuellement : médias traditionnels ou militants, blogs, billets d’humeur et commentaires, book, auto-promotion voire auto-célébration, sites institutionnels, e-commerce et publicité high-tech, spams clignotants, pornographie… Ce surgissement de discours complètement divergents crée la cacophonie pour qui veut avoir une vue d’ensemble. Ce sont donc les usages particuliers qui feront qu’on choisira tel territoire du virtuel plutôt que tel autre, en fonction de ses centres d’intérêt, de ses priorités. Le Global Village ressemble déjà à une super-mégapole, mais comment peut-il donc initier une prise de conscience à son échelle, pour avoir un débat pertinent sur les sujets concernant l’ensemble de la planète ? Le réchauffement climatique par exemple. On voit bien qu’après l’échec du sommet de la Terre à Rio, on en est bien loin, les intérêts nationaux et les stratégies commerciales reprennent le dessus.

Image tirée du film Blade Runner

La masse des données, en provocant une sensation d’étouffement par le trop-plein ne finira-t-elle pas par obscurcir toute réflexion critique en écrasant l’internaute ? L’écho du web, le gazouillis incessant des tweets finit par créer un bruit de fond permanent qui, telles les sirènes antiques, risquent de conduire les voyageurs naïfs à la folie. A l’exemple d’Ulysse, à quel mât faut-il s’attacher pour ne pas se perdre dans les abîmes de l’hyper-modernité qui semblent rejoindre celles de la psychologie humaine archaïque ? Hurler contre les éléments et les passions rend aphone, mais la submersion par la pléthore de messages numériques, qui se multiplient par la magie des algorithmes, quelques bits de plus, peut vous transformer en un insecte insignifiant, une puce électronique, vous ramener à l’état de légume… Le volume de notre voix intime va-t-il baisser progressivement jusqu’au silence total ?

Blade Runner, Ridley Scott, 1982

L’adaptation aux nouvelles pratiques du numérique semblent pourtant faire exploser les expressions individuelles, démocratiser l’accès à toute forme et tout type d’informations. Néanmoins, il faut un temps d’adaptation pour se familiariser avec ce nouveau mode de communication. Les nouveaux langages sont chronophages, ils nous volent toujours plus d’attention et de temps. De la même manière qu’ils nous assurent une connexion immédiate, qu’ils nous rassurent sur l’existence d’un moi social, ne nous isolent-ils pas davantage les uns des autres ? Et l’emprise du monde virtuel sur les sociétés humaines a été extrêmement rapide, deux ou trois décennies, un éclair dans la durée de l’aventure humaine. Qui dit modernité dit intensification, rapidité dans une époque d’immédiateté, où des décisions fondamentales peuvent désormais se prendre et s’appliquer en une fraction de seconde, partout dans le monde. Par exemple, l’utilisation généralisée de la voiture depuis un siècle n’est toujours pas entrée dans un cycle vertueux et responsable, loin de là ! Les problèmes de la pollution et des embouteillages, les accidents de la route semblent ne jamais pouvoir se résorber.

Et il y a également risque d’embouteillage sur le Net !

Le 5ème élément, Luc Besson, 1997

Épistèmê, ouvre-nous des pistes !

Michel Foucault, avec son concept d’Épistèmê, nous aide à mieux comprendre les mécanismes de mutation linguistique en fonction des évolutions des connaissances et des techniques :

« Ce sont tous ces phénomènes de rapport entre les sciences ou entre les différents discours dans les divers secteurs scientifiques qui constituent ce que j’appelle Épistèmê d’une époque. »

Michel Foucault, Les mots et les choses.

Juste avant sa mort, ce philosophe du structuralisme, critique de la post-modernité, développe en 1983/1984 au Collège de France un enseignement sur le « franc parler » (Parrêsia) dans la pensée grecque antique. Pour lui, la vérité est ce qui dresse une parole vivante face au bavardage et aux froides démonstrations, un rempart contre les danger d’une conversation sans âme. La vérité, en utilisant un langage simple, fait rupture, et constitue pour les pouvoirs autoritaires, de même que pour la démocratie, une sérieuse épine ! Michel Foucault a ainsi défini ce qu’est pour lui la philosophie : une activité qui lie ensemble, sans les confondre, les domaines de la science, de la politique et de l’éthique.

On aimerait qu’il nous aide à y voir plus clair à l’ère du tout numérique ! En 2011, sur la Toile, Epistèmê et Parrêsia peuvent-ils se rejoindre pour le meilleur, ou pour le pire ?… On en doute car Internet amplifie aussi les passions. On voit on line des commentaires parfois injurieux à la suite d’un post, sans même que l’intitulé ou le sens du texte soit pris en compte, trop de clichés, des formules toutes faites et à l’emporte-pièce. Mais heureusement on trouve aussi des exemples de résistance à la médiocrité consumériste, certains sites critiques, alternatifs rassemblent des analyses audacieuses et extrêmement bien tournées, qui suscitent encore une réflexion stimulante.

La réappropriation de la parole est le premier acte politique

Manifestation populaire, Paris 2011

Le langage est, on le sait depuis la première prise de parole dans l’histoire de l’humanité, un instrument de pouvoir. Mais entre les discours officiels, religieux, féodaux ou monarchiques puis celui des groupes d’intérêt politiques et économiques, s’est immiscé à différentes périodes la clameur du peuple ou la voix de la sagesse. Ce fut par exemple le cas lors des révolutions américaines et françaises qui ont institué la liberté et le droit d’expression dans leurs deux constitutions. Les contre-pouvoirs se sont toujours battus pour avoir un droit d’existence et une action réelle sur le cours des choses. Ce fut aussi le cas à la fin de la deuxième guerre mondiale, lorsque l’horreur du conflit mondial et des atrocités nazies ont imposé comme à l’évidence de créer un nouvel ordre mondial – certes sous domination américaine, mais plus solidaire et soucieux des libertés, d’une juste répartition des richesses et du bien-être des peuples. L’évidence rejoignait la raison, mais pas pour longtemps… La contre-révolution néolibérale des années 70/80 a détruit cet équilibre et nous pouvons constater aujourd’hui les conséquences catastrophiques d’une société humaine reposant uniquement sur le profit et l’enrichissement d’une minorité au détriment de la majorité.

Le langage structure la pensée. Transformez la signification des mots, dévaluez leur valeur symbolique, créez des néologismes qui ne dureront qu’une saison, et vous changez la manière de penser. Car, si les mots, le vocabulaire et les phrases sont les instruments du langage, ils peuvent être si vite aujourd’hui « instrumentalisés », on les utilise, on les use et on les jette comme un vulgaire kleenex, dans l’illusion qu’ils ont « fait sens » dans une publicité, dans une conversation, alors qu’ils glissent eux aussi dans le grand courant du lavage de cerveaux, de la vacuité. Ne pas voir le DANGER d’un évitement de la réflexion critique, d’une anesthésie de la société civile, pour cause de fatigue ou de paresse. Ne pas vouloir analyser, exprimer ce phénomène d’oubli et d’accoutumance (parce que c’est moins exotique qu’un voyage, moins sélect qu’une exposition, moins divertissant qu’un film) c’est faire le jeu de la banalisation d’une  situation qui a pourtant de quoi être inquiétante. Parle-t-on encore des risques de contamination de la catastrophe nucléaire, encore bien réels au Japon, de la fonte de la banquise et du risque de montée du niveau des océans ? On préfère ne plus envisager les problèmes qui s’accumulent pour ne pas verser dans la morosité et la dépression, s’en tenir aux grands choix de société actuels et et remettre au lendemain les décisions qui s’imposent. On peut ainsi continuer à rester longtemps fasciné par les gadgets et les facilités de notre modernité. Allons-nous continuer à hypothéquer l’espoir des générations futures à vivre sur une planète viable, pour un confort somme toute relatif et très éphémère ?

En conclusion, il ne s’agit pas de verser dans le pessimisme et de refuser toute avancée technologique. Mais de prendre en compte aussi les enjeux pour la Terre, la biosphère et tous ses habitants. La révolution numérique est une chance et une avancée majeure pour l’humanité, qui peut entraîner d’autres révolutions positives et bien réelles. Il faut juste savoir où on veut aller.

Cet article fait partie d’un cycle sur le langage. Vous pouvez retrouver tous les articles dans la rubrique Flux du langage

Florent Hugoniot

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