Street art du côté de la Place de Clichy

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Œuvre collective de LMDLDZR, Jérôme Mesnager, Mosko et Associés, rue Biot 75018 Paris

La façade du cinéma L’Européen mérite le coup d’œil. Située dans la petite rue Biot qui part de la Place de Clichy, elle a été complètement décorée par trois artistes emblématiques du street art parisien, Jef Aérosol, Jérôme Mesnager et Mosko et Associés. C’est une grande composition vivante et éclatée, faites de différents éléments se juxtaposant avec légèreté. On y observe un joyeux chassé-croisé d’animaux sauvages, de silhouettes blanches et d’icônes Rock&Folk, un drôle de ballet composé par un enfant triste, une nageuse, une geisha et des papillons… En écho, de l’autre côté de la rue, se trouve une plus petite réalisation fraiche et aérée, réalisée par les mêmes artistes – auxquels s’est joint LMDLDZR pour y dessiner une envolée de robots abstraits et graphiques. L’ensemble égaie ce passage animé, et entraine parallèlement les curieux vers deux espaces oniriques : la nostalgie d’une nature fantasmée et stylisée, à laquelle répond celle des années vinyles, pop et rebelles (époque d’un autre siècle maintenant), avec les figures tutélaires de Bob Dylan et Serge Gainsbourg.

DSC07370À quelques pas de là se tiennent deux autres fresques murales tout en hauteur, avec également beaucoup d’éléments variés et isolés, juxtaposés dans une composition globale, comme des découpages recollés par-ci par-là sur la façade aveugle : des visages regardant le ciel, des miscellanées d’objets délicats, des personnages aux tonalités rétro et littéraires.

Et puis, à 5 minutes de marche, dans le petit jardin public à côté du BAL, on peut découvrir une œuvre de JonOne. Il s’agit d’une commande municipale inaugurée en janvier 2011, en hommage à l’Abbé Pierre et à son appel, qui fut prononcé le 1er février 1954 sur les antennes de Radio Luxembourg :

« Mes amis, au secours…

Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée… Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant l’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! Écoutez-moi : en trois heures, deux premiers centres de dépannage viennent de se créer : l’un sous la tente au pied du Panthéon, rue de la Montagne Sainte Geneviève ; l’autre à Courbevoie. Ils regorgent déjà, il faut en ouvrir partout. Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s’accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait couvertures, paille, soupe, et où l’on lise sous ce titre « centre fraternel de dépannage », ces simples mots : « Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprend espoir, ici on t’aime »

Abbé Pierre

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Hommage à l’Abbé Pierre, JonOne (détail), Impasse de la Défense, 75018 Paris

F.H.

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