À la suite d’un billet de blog publié sur Mediapart le 15 janvier 2015 par Jean-Charles Champagnat et titré d’une manière assez polémique Les enfants musulmans ne sont pas tous des crétins dans les remous des assassinats à Charlie Hebdo, j’ai posté le commentaire qui suit un peu plus bas.
À la relecture de mon commentaire m’est venu en évidence un vocabulaire appartenant au champ lexical du corps, du corps hurlant, des entrailles remuantes, qui vient appuyer sa puissance évocatrice de l’incarnation à mon développement, que je résume par ce titre : un corps social malade.
Corps social car il s’agit ici de corps tout symboliques : structures étatiques et corporations professionnelles : champ politique, syndical, économique, éducatif, administratif, législatif, judiciaire… Je me réfère, dans mon coup de gueule, à deux secteurs clefs, le politique et les médias (surtout). Deux secteurs de l’organisation sociale a priori en confrontation constante avec la réalité, et pourtant qui semblent fonctionner en vase clos. Suite au trauma social des événements à Charlie Hebdo, les médias s’intéressent d’un peu plus près à la réalité de la société française, sans faux-semblants ni projections excessives. Les contorsions lexicales qu’on peut révéler dans de nombreuses tribunes cependant sont révélatrices d’un mal-être généralisé et de la stigmatisation de groupes sociaux identifiés, ces parties composant ce tout qu’est la France aujourd’hui, comme les Roms et les Musulmans.
Malade, blessée, violentée car les prises de position, les replis identitaires et les débats que ces deux groupes suscitent donnent un panorama d’une société en proie à des questionnements existentiels, séduite par les sirènes de la haine, la haine de l’autre, la haine du musulman ou du juif pour commencer, haine de la différences, des différences, haine des homosexuels pour sortir du champ religieux, bref tout ce qui sépare, segmente plutôt que de réunir, ce qui fait de la société française, du moins en apparence dans les médias mainstream, un corps démembré, en panne, passé queue par dessus tête, à recoller, à recomposer, à retisser, à ré-articuler.
Il m’a semblé intéressant de dégager cette symbolique du corps, mais aussi d’élargir ma réflexion hors du contexte actuel de violence et de peurs terroristes, notamment grâce à une iconographie plutôt occidentale, artistique et subversive, à la fois classique et contemporaine, et certainement inspirée par un héritage culturel judéo-chrétien…
Porté par le choc émotionnel de Charlie Hebdo, par l’image permanente de la mort, de la blessure sanglante, de cette réaction instinctive à l’horreur à la souffrance, je voulais retourner cette force brutale, indescriptible – malgré l’absurdité d’un tel acte, malgré l’incompréhension, malgré l’effroi – vers une prise de conscience et une forme de réflexion apaisée, mais aguerrie. Et libre ! Les sujets et arguments se suivent sans véritable rigueur scientifique, sans analyser chaque composante de la société française, mais en suivant mon propre fil, porté par un regard inquiet mais mesuré.
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Et puisqu’on parle de caricatures, de la puissance des images, regardons des images qui nous font aller plus loin que les apparences !
Métonymie (fem.) :
Figure par laquelle on désigne le tout par la partie, le contenu par le contenant, etc. (ex. : « boire un verre », pour désigner le liquide contenu dans ce verre)
Voici donc mon commentaire dans son intégralité, suivi d’une seconde partie en forme de conclusion et d’ouverture. Je vais utiliser dans ce développement une sorte de métonymie hors champ linguistique, appliquée au niveau des sciences humaines, pour plutôt étudier ce qu’on appelle la société française, et plus particulièrement son rapport à l’Islam, aux musulman(e)s, aux noirs, aux arabes, à certains de ses démons (trop) partagés tels que racisme et islamophobie. Et donc les blessures que ce frottement de cultures occasionnent.
D’ailleurs qu’est ce-que la France, et qui sont les Français(es) ? Qui pourrait répondre à cette question ?!!
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Les animaux malades de la peste – Illustration de la fable de Jean de la Fontaine par Gustave Doré
16/01/2015, 14:03 | Par Yannis en réponse au commentaire de esculape le 16/01/2015 à 13:15
Je pense qu’on assiste aujourd’hui malheureusement à une projection de beaucoup des maux de la société française – les plus abjects et tout cas – sur une partie de celle-ci, pas vraiment homogène mais définie par « les Musulmans ». Notre réalité de tous les jours, dans ce chouette pays qu’est la France, malgré un orgueil souvent mal placé et la certitude d’être le centre du monde, prouvent de sa diversité. Il suffit de marcher dans les grandes villes jusqu’aux village du terroir pour s’en rendre compte. Le mythe du « Français de souche » n’existe pas plus, j’y croise même parfois des hommes et des femmes déracinés… Le tout, la société française dans toutes ses composantes, étant également très hétérogène.
Le tout par la partie ou la partie pour le tout…
Qu’on appelle aujourd’hui cette partie « communauté musulmane » prouve qu’en suivant les injonctions des sirènes communautaristes et identitaires, on finit par ressentir le besoin de tracer un grand coup de crayon pour simplifier les choses, délimiter, afin pour certains, pour beaucoup de Français(e)s d’en faire un repoussoir, un terrain en friche sur lequel parquer quelques nouveaux boucs émissaires. Elle n’a certainement pas plus de cohérence que celle qui fut désignée à la vindicte populaire dans les années 30, la « communauté juive » bien pratique pour déverser toutes les haines et les peurs que la grande crise économique et d’autres problèmes pourrissant silencieusement depuis la salle Grande Guerre (auxquels s’ajoutaient les inquiétudes et remises en questions provoquées par les révolutions communistes, les atteintes de (vrais) socialistes comme Jaures à l’ordre établi réactionnaire).
La seconde n’était pas plus homogène que la première ne l’est aujourd’hui : petits commerçants, artisants, ouvriers, prolétaires, fonctionnaires, enseignants, chefs d’entreprise ou grands banquiers d’affaire, bourgeoisie établie et élite artistique, intellectuelle (les populations issues de nos ex-colonies arriveront à pourcentage égal de leur nombre, qui se dilue toujours plus, dans la société française à ces dernières catégories, si on leur en laisse le temps).
Sauf que la Shoah a définitivement mis l’interdit sur les propos et actes antisémites ou anti-juif, allant dans un excès de tabou à condamner aussi l’anti-sionisme (sionisme qui est pourtant un projet politique partagé). Pour satisfaire les rancœurs et frustrations des citoyens européens de 2015 paumés dans une Union Européenne qui part complètement en couille, souffrant dans leur majorité des affres d’une nouvelle crise économique mondialisée : concurrence généralisée, ostracisme, baisse des droits sociaux, surveillance etc.. Les musulmans, ou affiliés par leurs origines et traditions, sont-ils, sont-elles une population vierge pour un nouveau sacrifice de masse en Europe ?
Ouvrez les yeux, c’est le même crachat qu’au nom de cas isolés, manipulés ou pas, on fait à la face de milliers d’hommes et de femmes qui, dans leur majorité sont des victimes expiatoires toutes désignées.
Du fait non pas de leur religion mais de leur position sociale « inférieure » car souvent en deçà de la norme et du confort minimum acceptable par les quelques nantis qui manipulent les opinions pour préserver leurs intérêts, au delà des morts et des guerres qu’ils aiment provoquer quand le moment leur semble nécessaire.
Horrible de constater comment l’histoire avec un petit h a de ces hoquets, qui s’ils ne font pas toujours le même son, annoncent une déferlante de catastrophes, un grand vomi dans lequel les tripes et les entrailles ont toutes la même couleur, celle de la mort putride.
Tous des Charlies ou tous Charlot ?
Pour revenir rapidement à la mobilisation immense du dimanche 11 janvier 2015 dans toute la France, je pense que la grande majorité ne connaissait pas réellement Charlie Hebdo, que de nom, et rien de son évidente dérive islamophobe depuis que Philippe Val fut opportunément le directeur de l’hebdo satyrique quelques années, le temps d’en faire une machine de combat idéologique douteux. Avant d’être promu par N. Sarkozy directeur à Radio France, certainement en remerciement de son discours raciste ou atlantiste qu’il continue de déverser dans les médias alignés avec la bénédiction des autorités, comme Alain Finkelkraut, BHL (Bernard-Henri Lévy), tous ces bons petits soldats de la propagande identitaire, allant du FN à de nombreux politiques PS, en passant bien sûr par la droite conservatrice. Val a trouvé le prétexte de l’antisémitisme pour licencier un dessinateur historique du journal, SINÉ dont le préjudice a pourtant été jugé en 1ère instance et en appel au tribunal comme n’ayant pas de caractère antisémite, faisant passer l’indemnité du dessinateur de 45000 à 90000 euros.
Combien de cathos qui ont défilé dimanche avaient vomi avant, ou vomiront après en avoir pris connaissance, sur Charlie ? Combien se sont insurgé du côté libertaire, sans scrupule, sans limites, crade, sexuellement sans complexes, anti-militariste et anti-religieux du journal aujourd’hui superstar ? Des journalistes et des personnalités influentes juives ont porté plainte pour obtenir de licenciement de SINÉ il y a quelques années, ce qui provoqua une mini tornade médiatique en France.
Combien après la marche dominicale triomphante et multicolore, plurielle, savent aujourd’hui ce qu’est la liberté d’expression, sa valeur, son importance cruciale pour la démocratie, ce qu’est le droit à l’insolence, la caricature, la satyre dans une société dite libérale, et pourquoi il faut le défendre ? Combien présents dans les cortèges, une fois réchauffés par les bons mots de solidarité, fraternité, liberté, égalité, vont voter FN aux prochaines élections ??
Alors les bons sentiments de dimanche, on repassera et surtout on attend de voir de quoi concrètement cette grande vague pacifique, dressée pour défendre toutes nos libertés essentielles, va accoucher. Pour l’instant ce sont surtout des mesures répressives d’urgence annoncées et très vite mises en place par le gouvernement Hollande / Valls, des comparaisons immédiates court-circuitant la Justice, plus de surveillance et de tracas pour le quidam…
Enfants black blanc beur, futurs citoyens français
On assiste à une désignation des bons et des mauvais élèves de la République. Dans la recherche des responsabilités et des complicités de responsables en France du massacre de Charlie Hebdo chez l’ensemble des Musulmans, on lit ou on entend déjà la dénonciation de populations de culture maghrébine, africaine, bref des arabes des noirs… Des enfants, fruits de métissages en cours depuis des dizaines années.
« Je travaille en banlieue, c’est un choix, mais je n’enseigne pas auprès d’enfants qui se déclarent de confession musulmanes, je n’enseigne pas auprès de noirs, de gens qui sont issus du Portugal, moi j’enseigne auprès d’Êtres humains… Si vous voulez que ces enfants se sentent français, commencez par les reconnaître Français, commencez par les reconnaître Français avant tout. Et là ils n’auront pas besoin d’aller chercher ailleurs. »
Marie-Sandrine Lamoureux – Débat télévisé Laïcité à l’école : qu’est-ce qui doit changer ? du 22 janvier 2015
Des journalistes, éditorialistes, d’honnêtes citoyens français n’hésitent pas à interpeller ces enfants également français, mettre le focus sur des enfants « issus de l’immigration » pour leur demander des comptes, prouver de leur inoffensivité, exiger qu’ils se mobilisent davantage ou qu’ils ne bougent pas d’un pouce, considérer les écoles du 93 ou des banlieues délaissées comme des repaires de terroristes, continuer à faire des cas particuliers et stigmatiser jusque dans les écoles publiques est scandaleux.
Que ces enfants un peu trop bronzés pour beaucoup de Français(es) « de souche » semblent bien « intégrés » – c’est à dire pas trop contestataires de cet ordre établi depuis des décennies, des siècles – qu’ils portent un voile, une barbe ou encore crachent par défi sur Marianne, cette attitude revancharde, inquisitrice est vraiment ignoble de la part d’adultes pour le coup complètement irresponsables.
Ce sont avant tout les enfants d’une République défaillante, les petits-enfants d’une démocratie agonisante.
Les remèdes sont dans notre propre histoire, mais aussi dans la réflexion, le partage et la parole débarrassée de tant d’hypocrisie et que les même (ou leurs petits soldats poussés dans les médias) qui craignent pour leurs pouvoirs continuent à vider de son sens pour que le débat ne puisse plus avoir lieu.
Merde, le projet France, tout comme le projet européen, ça pourrait être pourtant autre chose non ? Plus généreux, plus noble, plus drôle aussi !!
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La construction d’un racisme d’état
Parlons aussi des appels à la haine et à la méfiance réciproque, osons (ré)écouter les discours racistes légitimés dans le débat public.
« …quelque chose de mauvais » sature l’air de France comme l’affirme l’écrivain Tahar Ben Jelloun dans une tribune dans Le Monde.
Il y a des évidences, des vérités qui dérangent l’establishment médiatique et politique. Par exemple les tribunes récurrentes à l’encontre des Musulmans et de l’Islam que profèrent des éditorialistes, philosophes, ayant leur créneau d’antenne sur les ondes de Radio France ou sur les chaînes TV qui surfent sur le spectaculaire et les peurs.
Ainsi de A. Finkelkraut et de ses envolées réactionnaires sur France cul, qui s’est mis à dos une bonne partie de jeunes français et multicolores, un peu plus sages.
Et Philippe Val a pris la ferme direction de Charlie Hebdo, transformant un journal satyrique libertaire en machine de guerre, avant d’aller propager sur les ondes de France Inter ses boules puantes clairement islamophobes, à l’invitation d’un certain Nicolas Sarkozy. Il n’a peut-être pas cherché à monter certains Français contre d’autres ? A voir… Je crois même qu’il continue sa petite croisade médiatique. Ses manipulations régulières dans des tribunes et des coup de gueule au micro n’ont pas provoqué l’hallali, contrairement à un Dieudonné ouvertement anti-juif (que je trouve également répugnant de surfer sur les haines et les peurs, « Dieudo » comme disent ses fans étant ensuite seul responsable de sa triste dérive et son radicalisme aveugle), qu’une grande partie des médias et de la classe politique s’est empressée de condamner et d’ostraciser.
Ainsi des démonstrations de C. Fourrest, qui réussit ce tour de force de démonter des arguments sectaires, anti-féministes ou tout simplement réactionnaires, pour passer comme laïque, tolérante et anti-islamophobe mais développer au final une analyse islamophobe ! Trop fort de café, et combien lui tendent le micro, figurant ne pas s’apercevoir de la supercherie, ou acclamant de tels non-sens ?!!
On pourrait rajouter André Glucksman, ex maoïste reconverti en néo con et expert en atlantisme (chacun ses dérives..) qui va peut être trouver un argument avec les morts à Charlie Hebdo pour revenir sur le devant de la scène. Quand à BHL, inclassable dans son opportunisme et sa désinformation, silence radio !! Oui, tout ça pue un peu du cul…
Deux poids deux mesures pour deux idéologies, l’islam radical et l’islamophobie qui n’utilisent pas les mêmes méthodes mais qui se rejoignent dans le mensonge et la manipulation, celle des mots, celle des populations.
Ces jeux de pouvoirs personnels ou de stratégies ont des conséquences désastreuses sur la société française, puisqu’ils poussent tous à une guerre communautaire, jouant à la fois sur les plans religieux, culturels et ethniques. Les porte-paroles de la haine sont responsables de leurs mots et portent une lourde part dans la puanteur actuelle. Et non, la laïcité ne doit surtout pas se transformer en religion d’état, alors oui, que tombent les voiles…

« Baissez le rideau, la farce est jouée » – Honoré Daumier – lithographie, publiée dans La Caricature, le 11 septembre 1834
Des favoritismes et des hypocrisies évidentes
Le gouvernement de Hollande a fait une faute majeure en se montrant avant tout l’allié des Israéliens, à la stupeur de beaucoup de citoyens français(es) une fois de plus – après le soutien populaire et le dégoût soulevé par la dernière opération militaire en Israël et le soutien tout a fait direct et personnalisé des deux plus haut représentants de l’État français, le président de la République et son premier sinistre…
Mais apparemment on en est plus à une trahison près à l’Élysée et à Matignon !
Maintenant un porte-avion se rapproche de l’Irak ? Mais dans quelle guerre veulent-ils faire entrer les Français(es) à leur corps défendant ?? Ce gouvernement joue avec le feu et en est tout a fait conscient, pourquoi ? Aux journalistes français de poser des questions qui commencent à se faire brûlantes, l’impression de trahison d’un peuple précède de grands chamboulements. On sait qu’on est déjà passé à une vitesse supérieure mais à ce moment il faut exiger plus de visibilité et plus de cohérence dans l’action du gouvernement.
Tiens : en quoi l’intervention des forces armées françaises en Irak et en Syrie, au Mali, en Afghanistan – et où encore ? – en quoi ces déclaration de guerres néo-coloniales à peine cachées vont permettre de réduire les risques d’attentats en France ? En quoi il vont assurer l’ordre public ? Quels sont les résultats de telles opération de protection de la « civilisation » contre la « barbarie » ? Catastrophiques, ils sont pires remèdes que le mal…
Pourquoi, où sont nos intérêts, quels sont les objectifs réels, au delà d’aller toujours chercher chez l’autre la faute impardonnable et l’initiative du Mal ?? Et si le focus et les moyens étaient davantage portés sur le terrain intérieur, plutôt qu’à l’extérieur du pays, en quoi les responsables européens œuvrent pour plus de paix, de liberté-égalité-fraternité dans l’espace Shengen ?…
Une sorte de remise en question qui ne soit pas une guerre menées par les armes, mais plutôt une confrontation, un vrai débat démocratique français, qui pourrait nous amener à avoir un dialogue tout a fait fécond avec l’Islam (ou plus largement les pratiques religieuses et leur rapport à la République, à la politique, leurs signes et manifestations dans l’espace public, leurs hypocrisies et manipulations aussi) et à envisager ensemble un futur plus serein, plutôt que de répondre bêtement à la violence par d’autres formes de violence.
Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, dis et meurs.
Tahar Djaout
L’islam c’est aussi (et surtout) un appel à l’amour du divin, un appel à se surpasser, un appel à la guerre, le Jihad. Mais une guerre sacrée que se fait à l’intérieur de soi, dans son âme est conscience, une (in)quête et non pas une guerre contre l’autre, les autres, individus ou identifiés en communautés. L’autre qui est en soi, quelque chose comme ça.
Et puis tout ne passe pas par le crible de la religion, mais aussi des intérêts géostratégiques par exemple. on dirait qu’on est train de réinventer la poudre…
L’islam évoluer, il est en changement perpétuel du fait de ses différentes versions, interprétations, sectes et courants, dont certains ont été et sont des appels au crime , tout comme l’église catholique a beaucoup varié dans ses dogmes et ses stratégies, dans lesquelles la guerre gagna bien souvent par rapport à la paix. Pour autant, les positions officielles semblent bouger du côté du Vatican : enfin un pape qui dit pas que des archaïsmes enrobés de fausses paroles d’amour universel et de pardon !
Saint Sébastien – Peter Paul Rubens, 1614 – Huile sur toile, 200 x 120 cm – Staatliche Museen zu Berlin, Gemäldegalerie, Berlin, Germany
« J’entends dire que les amants du vin seront damnés.
Il n’y a pas de vérités, mais il y a des mensonges évidents.
Si les amants du vin et de l’amour vont en Enfer,
alors, le Paradis est nécessairement vide. »
Omar Khayyam, musulman, libre penseur et savant du 11ème siècle
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Un peu de vérité, ça fait pas de mal. Un peu d’amour et de générosité aussi. Ce sont deux des choses que nous avons en partage, pour continuer à vivre ensemble comme dans grand corps céleste, retrouver une cohérence un projet d’avenir porteur et une nouvelle enfance.
Recréer du lien social, tisser la société, faire rêver…
La diversité des cultures est une richesse pour la France, richesse qui ne doit pas être étouffée par un enfermement identitaire petit à petit proposé comme uniaue solution. Car c’est le dialogue qui fait la culture, au sein de la partie comme du tout. Et la culture et la réflexion reste le meilleur rempart, la meilleure réponse virale, contre toutes les formes d’intolérances et de racisme.
« Et je répondrais ainsi à Alain Finkielkraut : il n’y a pas d’humanité sans universel. On a sacrifié la culture à l’identité, et de l’identité rien ne sort : ni culture ni universel. »
Olivier Roy dans Libération

Youth (detail) – Ron Mueck, 2009 – Un jeune homme blessé semble découvrir le sang qui coule de sa plaie, comme saint Thomas découvrait la blessure du Christ dans un tableau du Caravage.
Je ne peux que recommander en fin de cet article, en baume apaisant et en remède à nos maux, nos mots de corps, la lecture du livre passionnant d’Annick de Souzenelle, Le Symbolisme du corps humain, qui s’appuie surtout sur la Kabbale et le Nouveau Testament. Une participation lumineuse à la compréhension humaine.
Florent Hugoniot
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Iconographie et sources :
http://www.petruspapa2.org/galerie/van_eyck_crucifixion.html
http://pierrick86.over-blog.fr/pages/LE_CHARIVARI-2590163.html
http://francoisquinqua.skynetblogs.be/dubuffet/
https://manovincent.wordpress.com/2011/03/16/la-verite-sur-saint-sebastien/
http://proussegalibi.com/2014/07/29/crise-mimetique/
http://sinistremag.com/index.php/2010/08/trauma-oculaire-3-hermann-nitsch-et-lactionnisme-viennois/
Une analyse passionnante de Christian Salmon :
http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/de-quoi-je-suis-charlie-est-il-le-nom
Je suis venue ici à partir du lien que vous avez laissé dans votre commentaire sur le texte de Christian Salmon… Merci pour votre article.
En même temps, Yannis, vous pourriez faire quelque chose pour que Cacochyme enlève mon avatar de son billet sur les Charlie et les charlots. J’ai alerté G. Delacroix et F. Bonnet et envoyé un MP à E. Plenel mais aucune réaction de leur part depuis 15 jours!
Cordialement,
Bichette
Bonjour Bichette, j’ai mis un mot à la suite des commentaires pour vous appuyer. J’espére que á suffira. Maintenant ici on n’est plus tout à fait sur Mediapart, heureux de votre visite, à bientôt !
Oui, je sais bien mais j’ai voulu faire comme ça exprès…
Merci pour votre commentaire (que je n’ai pas encore lu).
Pour parler avec plus d’opportunité, je vous dirai que je vous rejoins tout à fait dans l’analyse que vous faites ici et votre façon d’exposer les choses en alternant avec des images et des citations rend le texte plus fort, plus riche, plus ouvert.
Je le relirai encore pour en apprécier plus chaque ligne et parce que je crois que j’aurai une ou deux questions à vous poser.
Bonne journée!
Une mise au point tout a fit salutaire par l’Union Juive Francaise pour la Paix : http://www.ujfp.org/spip.php?article3798