Ciudad Juarez ou le vertige horizontal

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Jeunes acrobates devant une file de voiture au feu rouge, Ciudad Juarez, Chihuahua, Mexique 2015

Appréhender, comprendre (au sens de prendre avec) une ville américaine ou mexicaine, de l’étendue de Mexico, Dallas, Los Angeles ou encore Ciudad Juarez, oblige à laisser de côté toute référence urbaine européenne !

Mégapole en projection, sans limite ni centre

En effet, pour un Français habitué à des villes centrées et historiquement structurées, vivre dans une aire urbaine comme Ciudad Juarez peut être une expérience déroutante, voire très perturbante ! Cette grande ville mexicaine de plus d’un million cinq cent milles habitants environ, la sixième du Mexique en population et située tout au nord de l’État de Chihuahua à la frontière du Texas, est l’antithèse de repères familiers que me sont par exemple Paris, Besançon ou Montpellier. Loin du schéma rassurant des grandes villes françaises, italiennes, espagnoles, allemandes, etc. : des villes modelées en fonction de la topologie et de l’histoire, patiemment agencées, architecturées par la féodalité et l’Église, parfois tracées selon le fameux axe romain du Cardo Maximus et du Decumanus Maximus, puis planifiée par la volonté des services publics pendant les périodes monarchiques puis républicaines.

juarez caretera 078Le tissu urbain s’y découvre par strates, se développe par aires concentriques. Il est le résultat méthodique et patient des métiers, des répartitions socioculturelles qui composent l’ensemble de la société, avec tous les repères visuels emblématiques qui se présentent à l’œil du passant comme du visiteur occasionnel : la mairie, les commerces de proximité, l’église et son esplanade ; la place centrale qui réunit les principaux attraits,  commerciaux, administratif ou culturels de la ville ; le réseau des rues, les parcs et squares, la placette ou l’avenue où on retrouve régulièrement le marché ; et puis ce balcon, cette enseigne, ce graffiti qui chaque fois accroche le regard, les majestueuses arcades de ce passage, le décrochement de cette tourelle, la façade-miroir de la bibliothèque municipale… de ces repères familiers, il ne reste que quelques bribes, dont deux ou trois vestiges coloniaux éparpillés dans le paysage urbain actuel de Ciudad Juarez. Combien d’édifices remarquables démolis sans état d’âme, pour permettre le développement de cette ville démesurée et totalement fuyante ?…

Du village à la mégapole, les zones urbaines françaises sont l’illustration plus ou moins charmante, parfois éclatante, d’une histoire locale, régionale, internationale, mais aussi de la suprématie de la chose publique sur la sphère privée. Même si nos villes s’éparpillent désormais toujours un peu plus en zones commerciales et résidentielles, avec l’étalement urbain et son corolaire, le fameux mitage du territoire et la perte de terres arrables.

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Ici, dans une ville qui existe réellement depuis moins de 150 ans – il y avait seulement un peu plus de 8 milles habitants en 1900 à Cd Juarez – le présent semble figé sur lui-même et révèle davantage l’artificialité de l’occupation humaine. La modernité a chamboulé tous les codes : des édifices administratifs flambants neufs éclosent à côté de friches/parkings occasionnels ou de maisonnettes en pisé à moitié effondrées, tandis que le climat extrême rythme la vie dans l’état de Chihuahua, avec des étés caniculaires et des des hivers glacés. Obligé donc de vivre aussi au rythme de le climatisation et du chauffage, de se maintenir souvent dans un climat artificiel. Préoccupée par sa recomposition constante, tirée vers un futur incertain, la ville de Ciudad Juarez s’effiloche dans le désert qui l’entoure, à peine contenue par quelques montagnes environnantes. La principale limite à son développement (mais aussi son principal moteur) est la ligne-frontière avec les USA, en plein milieu du Rio Grande, ou de ce qu’il en reste.

Seul le ciel immense et l’horizon plat semblent capables d’aspirer et de calmer les énergies débordantes d’un des principaux poumons économiques du Mexique, du fait de sa position frontalière, du faible coût des salaires mexicains, de la corruption des autorités et du laxisme total de manière environnementale. Cd Juarez, comme toute la région limitrophe, est en développement constant depuis l’arrimage des économies nord-américaines il y a 20 ans (ALENA : Canada + USA + Mexique). Contrairement aux régions du Sud du pays, l’état de Chihuahua et de Sonora bénéficient d’un développement éclair, malheureusement entrainant un enlaidissement des villes, dans un paysage rude, surtout vu sous son aspect productif. Une page blanche pour le capitalisme triomphant.

Vertiges horizontaux

021Si New York donne le vertige par sa verticalité, Ciudad Juarez fait perdre tout repère par son horizontalité démesurée. Les horizons happent les repéres humains. Pour autant, point de passage important du Mexique et de l’ensemble latino avec le Texas et ses grandes villes comme El Paso, Houston, Austin, tout le réseau routier se conforme, s’aligne sur le tracé du Rio Grande (Rio Bravo pour les Mexicains) aux berges tracées à l’équerre et pétrifiées par des tonnes de béton : la nature doit être dominée par l’homme, selon le positivisme américain.

Mais aussi ce cours d’eau au lit fluctuant pendant les siècles passés est un enjeu de territoire : le grand parc Chamizal qui existe depuis quelques décennies côté mexicain, en bordure du Rio Grande, est une restitution des USA au Mexique en 1963 de quelques km2 de terrain contesté depuis de nombreuses décennies. Ce rio-frontera doit être infranchissable par les hordes barbares latinos, et le moindre interstice est grillagé, les grillages bordés de barbelés coupants multipliés. Le Rio Bravo n’a donc absolument plus rien du bucolique cours d’eau à moitié asséché des westerms, avec les cow boys passant fièrement à cheval, tel le Blueberry de Giraud dans Chihuahua Pearl !

El Paso (Paso del Norte, Le Passage du Nord, est l’ancien nom de Cd Juarez) à vue et à portée de main avec un visa en bonne et due forme, est la première matérialisation des USA. Ses buildings Art Déco soignés, ses hautes études, son gisement d’emplois précaires ou qualifiés et son confort au quotidien, la frénésie consumériste avec des mols commes ultimes horizons ; mais aussi ses codes et obligations, sa ponctualité et sa moralité bien carrées pour un Mexicain.

Pour comprendre réellement Ciudad Juarez, pour la cerner, il faut avoir fait le déplacement au moins une fois à El Paso. Voir sa ville jumelle, son miroir étasunien de l’autre côté et mesurer, du haut des Franklin Mountains l’étendue de cet ensemble urbain coupé en deux, rampant et tentaculaire. C’est la seconde zone métropolitaine transnationale du Mexique/États-Unis, avec une population totale de plus de 2,8 millions d’habitants.

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Panorama de l’agglomération El Paso-Cd Juarez vu des Franklin Mountains

El sueño americano

Ciudad Juarez, avec les villes-frontières telles Tijuana/San Diego ou Mexicali est l’ultime étape en terres latines pour le périple de millions de migrants, Centre et Sud-Américains ; mais aussi bien souvent terminus, point de non-retour ou d’expulsion pour de nombreux hommes et femmes animés par l’Américan Dream. C’est en effet un objectif plus ou moins désiré de milliers de Mexicains de toute la Fédération attirés par ce foyer d’emplois, et s’épuisant dans les maquilladoras (usines) qui se multiplient pour atteindre au confort et se plier à la société matérialiste… Tant d’énergies vives qui se brûlent aux lumières de la Ville, tant de yeux hallucinés, conditionnés tournés vesr ces immenses panneaux annonceurs ponctuant la lente nuit qui reprend possession du désert !

Les transfuges et les réfugiés économiques, bientôt les réfugiés climatiques risquent de s’entasser toujours un peu plus à la frontière, avec des conditions d’entrées aux USA de plus en plus strictes. La construction d’un mur de plusieurs milliers de kilomètres, reliant le Pacifique à l’Atlantique et garantissant une étanchéité totale aux WASP de la vermine latine est toujours en cours. Certain qu’avec un Donald Trump à la Maison Blanche, ce sera bientôt bouclé malgré le titanesque de la tâche !

juarez 032Pour autant, concernant les réfugiés climatiques, les USA ne sont pas à l’abri de catastrophes écologiques : ainsi la sécheresse qui sévit en Californie depuis déjà 5 ans, ou les ouragans de plus en plus violents, tel Katrina qui a dévasté la New Orleans en 2005. Inversement, le Mexique aride du nord et du centre voit son climat devenir plus humide et plus frais… Ce ne sont peut-être là que des impressions saisonnières, mais les rôles risquent un jour de s’inverser et les étasuniens regarderont peut-être avec envie leur voisin tant méprisé et exploité. À moins que d’autres États du Mexique – après le Texas, la Californie, le Nouveau-Mexique et l’Arizona au XIXe siècle – ne viennent rejoindre le panier de l’Oncle Sam ! Car pour l’instant, plus besoin de guerres au clairon, le Nord du Mexique se fait lentement digérer tant au niveau culturel qu’économique par le chantre du capitalisme mondial.

« Ni una mas ! »

Ciudad Juarez n’a pas bonne réputation dans le monde, c’est le moins qu’on puisse dire ! Synonyme de guerre de cartels des drogues, prostitution et féminicides, la mégapole attire les prétendants à l’aventure, au confort et au mode de vie matérialiste, à l’expatriation vers les USA, mais elle fait fuir le touriste. Elle n’a jamais été célébre pour son intérêt architectural et culturel, tout comme un grand nombre des villes du Nord, qui se sont créées dans un environnement hostile et pauvre en vestiges archéologiques ou en beaux témoignages de l’époque coloniale. Point de passage obligé pour aller du Sud pauvre au Nord riche, checkpoint le long de cette frontière de plus en plus bétonnée, sécurisée, grillagée, qui relie l’Océan Pacifique à l’Atlantique, et coupe en deux le continent nord-américain, ce territoire était, du temps des Indiens natifs, un lieu de migration des bisons, un sol nomade.

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« Ni una Mas » (Pas une de plus) – la vague des milliers de féminicides, jamais élucidés, semblent avoir disparu comme elle est arrivée.

Ciudad Juarez est donc en 2016 une ville  fonctionnelle, industrielle et commerciale, et absolument pas touristique. D’ailleurs elle n’apparaît  pas, ou à peine, sur les guides de voyage tels Lonely Planet et Le Routard. Ou alors les quelques articles de la presse internationale qui lui sont consacrés conseilleront aux voyageurs d’éviter ce coin perdu ! Surtout, il y a encore peu, elle était considérée comme une des plus dangereuses de la planète pour la raison des féminicides et des règlements de compte entre cartels, dont la population civile a fait lourdement les frais.

Paradoxe de la réalité mexicaine, elle est vue dans les statistiques comme une ville des plus sûres du pays aujourd’hui ! Et la venue du Pape François en février 2016 « va enfin faire parler de la ville en bien » se félicitent l’ensemble des habitants ; à défaut de miracle, le défilé du saint Père permettra de boucher au moins quelques nids de poule/autruche du réseau routier, de remettre en état quelques façades et d’apporter un peu d’espoir à cette région particulièrement athée et perdue des dieux pour le Mexique. L’arrivée des 2 millions de visiteurs attendus risque de provoquer un micro-boom économique ou un électrochoc social, Ou, al mejor, le Saint Père vient donner de l’espoir à cet ex-territoire perdu de la Fédération et « panser les plaies de la ville selon cet article de Libération

Ancien haut-lieu de la vie nocturne, elle a connu sa gloire avant que Las Vegas ne lui ravisse le titre et que les touristes gringos préfèrent d’autres excursions plus sures, particulièrement après les événements récents qui ont ensanglanté Ciudad Juarez. Cependant, selon l’INEGI, un Institut National de la Statistique et de Géographie, depuis le commencement de la vague de violence en 2008, la ville a perdu près d’un demi-million d’habitants depuis 2010.

ciudad juarez 2016 - 1 023L’activité des casinos continue pourtant, ils se sont déplacés et ont quitté les ex zones sensibles, des bars se sont réouverts en grappes mais la vie nocturne reste assez discrète et privatisée. La ville semble désarticulée : difficile de comprendre la logique de ses tracés, d’avoir des repères donc. Claro que si, elle est moche et anarchique, on ne peut que se rendre à l’évidence ! Le centre-ville reste mal entretenu malgré des efforts récents. L’absence de politique de la ville, la privatisation tout azimut, la corruption des élites expliquant en grande partie l’aspect destructuré et fou de Ciudad Juarez.

L’omniprésence des véhicules entraine une pollution aérienne que les vents dispersent à tous les horizons, tandis que les parcelles de friches clôturées semblent vouloir donner une vague assignation future à des terrains toujours en vente, comme pour mieux maîtriser les traces de la nature hostile qui s’immisce et s’insère jusqu’en plein centre de la mégapole. Ciudad Juarez, ivre du trafic automobile, multiplie les nouvelles colonies et les panneaux annonceurs hors échelle, aux portes du désert

Comment peut-on vivre à Ciudad Juarez ?

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Habitant de Cd Juarez au pied de la statue du frère Garcia de San Francisco, fondateur de la ville en 1683

Plus généralement, comment faire soi une nouvelle ville ? Comment faire en sorte que ces rues, ces carrefours, ces administrations, ces devantures de magasins, ces tables de restaurant, ces noms de quartiers et d’avenues prennent sens ? Tout simplement en l’habitant diront certains ! Et pourtant si ce n’est pas si simple en général, c’est encore plus difficile par ici : comment sentir que ces murs aveugles, ces avenues bruyantes vibrent et résonnent de ma présence, que ce vendeur de superette s’adresse à moi plus spécifiquement qu’à n’importe quel autre client, autrement que dans un langage codifié et avec des formules cent fois répétées ?? Car je peux aussi vivre des années dans une ville tout en y restant malgré moi étranger, passer à côté…

Outre la répulsion a priori que me provoquait l’idée de venir vivre dans une des villes les plus dangereuses du monde, j’avais aussi ce non-désir d’évoluer et de passer du temps dans une des villes les plus laides que j’aie vue de ma vie. Et pourtant, il faut bien l’avouer après une période de grands doutes, je n’ai plus la sensation d’y souffrir de la violence du trafic, du désordre urbanistique, de la dépersonnalisation propre aux mégapoles, pas plus que dès le début de mon séjour d’y perdre mon temps. Il paraît qu’on est jamais là ou arrivé quelquepart par hasard… Je dois certainement m’y résigner afin de résoudre une intime énigme : quelquepart en moi, au plus profond de moi se reflète les lignes de fuite du désert, des doutes et des carrefours, d’autres villes isolées mais reliées par l’aventure humaine, en Amérique, en Afrique…

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Panneaux indicateurs immenses éclairés la nuit, vides intenses, perte de l’architecture à l’avantage des enseignes et de la publicité, la surface gagnant partout sur le volume et la profondeur… Manque de signalétique pour l’arrêt improbable des bus, gloires et rebuts de l’industrie automobile yankee passant et repassant… Les repères y sont postmodernes : on se retrouvera devant le Walmart de telle Colonia (quartier), sur le parking de l’Oxxo ou du Del Rio à l’angle de Bancomer ; tu tourneras après Soriana, puis comptera quatre cuadras (blocs d’habitation) pour arriver à l’Hopital de las mujeres sur le Paso del Triumfo de la República… Les panneaux annonceurs identiques se multiplient aux carrefours et désorientent confondent le visiteur non initié aux particularismes locaux.

Quartiers résidentiels aux rues coupées, recomposés en fraccionamientos, ces zones résidentielles privatisées et barricadées de tout standing, pour se protéger de l’insécurité, avec gardiens scrutant chaque voiture entrant ; grilles ouvragées aux balcons, aux terrasses, omniprésentes, chiens de toute taille aboyants, qui ponctuent le passage des rares piétons, sentiment d’abandon et de vacuité persistants, réseau routier contraignant, laideur quotidienne qui blesse les yeux, soleil plombant et ciel inversé…

torreon juarez desierto 284Et pourtant, je me suis habitué, adapté. J’ai fait mienne cette drôle de cité du désert, cette anti-ville pleine de friches et de creux, riche de possibles, encore ouverte à toutes les transformations structurelles et qui ne dissimule pas ses fractures, ses blessures, mais offre au regard ses terrains vagues et sa forêt d’antennes-relais comme autant de promesses pour un Mexique résolument moderne, à moins que la modernité ne finisse par être résolument mexicaine par ici.

Le mérite de cet improbable melting-pot poussiéreux est que, paumés pour paumés, venus de tous les horizons, les habitants de Ciudad Juarez affichent une tolérance, une patience et une gentillesse sans borne. Ils savent faire preuve de beaucoup d’attention vis à vis d’autrui, peut-être par lassitude ou par sagesse. Car au milieu de ce capharnaüm urbain, la véritable richesse reste l’humain, et entre les climatiseurs glacés et les vents de sable congelés se glissant dans la banalité des rues, ça fait réllement chaud au coeur !!

Florent Hugoniot, Cd Juarez, janv. 2016

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el paso - juarez 105Florent Hugoniot©photo

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3 commentaires pour Ciudad Juarez ou le vertige horizontal

  1. Boris Carrier dit :

    description vivante d’une non-cité improbable riche des fantasmes projetés en elle d’un peu partout dans le monde. Le réalisme de ce parcours agrémenté de vues originales nous transporte dans ces grandes avenues bordées de terrains vagues comme si l’on y était. On est soulagé d’apprendre en fin d’article que ses habitants ne sont pas les monstres que l’on s’imagine au vu de la réputation sulfureuse de cette ville mais tout simplement des humains éprouvés probablement par ces années de violence comme ailleurs dans le Mexique.

  2. Mauvaises nouvelles de Cd Juarez. L’accalmie relative depuis la fin de la guerre des cartels qui y a sévit 4 ans environ, de 2008 à 2012, risque de se terminer, depuis le changement de gouverneur (Javier Corral, PAN) : http://regeneracion.mx/60-personas-asesinadas-en-tan-solo-10-dias-en-chihuahua/
    http://segundoasegundo.com/se-aproxima-otra-gran-guerra-del-narco-juarez-jefe-sicario/

  3. Rémi dit :

    Merci pour cet article complet objectif et subjectif a la fois. Les infos recentes sur la ville sont rares et moi qui compte m’y rendre cet été j’ai appris pas mal de choses. Merci encore et bonne continuation!

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