
Du vendredi 2 au dimanche 4 février 2024 s’est déroulé aux salines de Villeneuve-lès-Maguelone le douzième événement appelé Galerie éphémère, dont l’association INKARTAD assure la direction artistique. C’est une exposition collective dans les murs d’un unique bâtiment du site dit « la maison du saunier », qui a réuni treize artistes : Mokë, Sarah Munos, Fahrenheit, Margot Merandon, Pascal Merguez, No-Luck, Moot, Faust, Nadim Zeraïa, Wobe Johnson, Sixo Santos, Ti’lab et Sacha Emel ont chacun fait une proposition in situ. Mais étaient également prévus pour ces Journées mondiales des zones humides (qui correspondaient aussi au week-end de la Chandeleur), des ateliers de sensibilisation et des visites guidées à la découverte de la biodiversité des étangs et zones humides environnants.
La Galerie éphémère est une manifestation hybride qui a pour ambition de provoquer la rencontre des amoureux de la Nature et des amateurs d’Art. Au programme : illustrations, photographies, peintures, vidéos, graffitis, théâtre, musique, danse, ateliers de sensibilisation et visites guidées à la découverte de la biodiversité qu’abrite l’espace naturel d’exception les Salines de Villeneuve-lès-Maguelone. Ce festival porté par le Conservatoire d’Espaces Naturels en Occitanie, artistiquement dirigé par l’association INKARTAD, s’inscrit dans le cadre de la Journée Mondiale des Zones Humides.

Les journées mondiales des zones humides
« C’est un 2 février, en 1971 dans la ville iranienne de Ramsar que la convention sur les zones humides d’importance internationale, la convention de Ramsar, a été ratifiée. Le site Natura 2000 des étangs palavasiens, qui s’étend sur plus de 6000 ha entre les étangs de l’Or et de la lagune de Thau a été reconnue site Ramsar, en 2008. Cette reconnaissance mondiale valorise les actions de préservation menées sur ce chapelet de lagunes, paysage unique du littoral méditerranéen. »

Le site et son histoire
« Situées sur les communes de Villeneuve-lès-Maguelone, de Mireval et de Vic-la-Gardiole, à 15 km au sud-ouest de l’agglomération de Montpellier (400 000 habitants) et à 25 km au nord-est de l’agglomération de Thau (90 000 habitants), les Salines de Villeneuve s’étendent sur 292 hectares des berges de l’étang de Vic aux pieds du massif de la Gardiole. En liaison avec les étangs de Vic, des Moures et de Pierre blanche, le site naturel protégé des Salines de Villeneuve s´intègrent dans un complexe lagunaire exceptionnel de 1 817 hectares au sein des 6 015 hectares des étangs Palavasiens. Lieu naturel d’épuration et de montée des eaux, réservoir de biodiversité, lieu de loisirs et d’activités économiques, les Salines jouent un rôle important pour la conservation du patrimoine naturel des sites RAMSAR et Natura 2000 des étangs Palavasiens . On y observe une mosaïque de milieux naturels entre eau douce et eau salée où de nombreuses espèces remarquables, en particulier des oiseaux viennent se reproduire ou s’alimenter.
Outre ces classements, au titre de la biodiversité, les Salines de Villeneuve sont également remarquables d’un point de vue paysager : vestige de l’exploitation salinière sur le littoral languedocien elles sont incluses dans le site classé de l’étang de Vic et de ses berges, au titre de la loi de 1930 sur la protection des paysages.
Les 180 hectares de marais Salants sont exploités dès le XII siècle par l’évêché de Maguelone. En 1596, un édit d’Henri IV fait noyer la plupart des salins Languedociens. C’est en 1790, suite à la révolution française que les Salins de Villeneuve sont rouvert. En 1889, la Société civile des Salins de Villeneuve-lès-Maguelone alors propriétaire des Salins signe un bail d’exploitation de 100 ans avec la compagnie des Salins du Midi et du Nigeria. Les Salins de Villeneuve jugés trop petits et peu compétitifs furent fermées en 1969 mais un garde continua à les entretenir jusqu’en 1989. Le site était alors utilisé comme chasse privée par la compagnie des Salins du midi. »

Sous un soleil généreux et accompagnés d’amis, je suis allé faire un tour du côté des Salines de Villeneuve le 4 février. Il y avait du monde ce dimanche après-midi, un air de printemps précoce. En sortant de la maison du saunier, une des organisatrices annonça presque 2000 visiteurs après avoir consulté son compteur. Je n’ai pas trouvé la proposition artistique particulièrement excitante dans son ensemble, mais j‘ai récolté des images, retenu quelques noms d’artistes, en fonction des propositions qui ont apporté un petit plus au seul fait d’être transporté dans un lieu paradisiaque, en marge et un peu mélancolique. De plus, la manifestation était entièrement en accès libre, le public joyeux et l’accueil très sympa, donc nous avons passé un moment très agréable.
Les paysages, la faune et la flore ont beaucoup inspiré les participants. On pouvait déceler un parfum de temps figé, celui d’un monde post-apocalyptique qui permet de prendre conscience de la fragilité de la zone des étangs de Palavas-Maguelone-Vic-Frontignan, et plus généralement de tout le littoral qui part de la Camargue et s’étend jusqu’à Sète ou encore plus loin vers les Pyrénées. Mais aussi de l’évanescence de beaucoup de nos certitudes concernant la modernité, son hédonisme, son consumérisme aouté à une bonne dose d’inconscience et d’irresponsabilité, un cocktail destructeur de territoires comme d’êtres humains.
Florent Hugoniot



SIXO SANTOS
Graphiste, muraliste, tatoueur, Sixo est avant tout un univers avant d’être une pratique. On identifie facilement ses compositions alliant graphismes géométriques et illustrations rétro souvent cinématographiques avec un goût prononcé pour les films noirs.
NADIM ZERAÏA
Nadim Zeraïa recherche des images qui peuvent raconter une histoire tout en gardant des codes esthétiques bien précis. Très différente de la photographie documentaire à l’approche réaliste, la photographie de Nadim est plus délicate et sensible, elle découle naturellement de ses sentiments. Une photographie spontanée, qui capture émotions, instants et réflexions.
PASCAL MERGUEZ
Pascal Merguez est un explorateur photographique, il creuse, cherche, décortique les différents possibles. Une prise de vue hors du temps dans laquelle il cultive la recherche du beau loin du parfait. Pascal Merguez capture discrètement le monde qui l’entoure, il collectionne et expérimente au gré de ses promenades autour des étangs.
NO-LUCK
No-Luck explore une écriture a-sémique, fusion de formes simples et de symboles tirés d’anciennes sources telles que livres, films et jeux vidéo. Ce langage graphique, miroir d’écritures traditionnelles ou imaginaires, invite à comprendre intuitivement l’œuvre par son esthétique et son support. L’objectif est de transformer le spectateur en archéologue, questionnant des symboles rouges derrière les fissures d’un mur, ou des traces effacées par les vagues sur le sable. Le langage, exprimé via divers supports (gravure, peinture, sculpture), demeure ouvert à toute interprétation. Il peut être perçu comme une langue oubliée, mystique ou des glyphes.
LA BROUETTE ENCHANTÉE – Avec CIVAM-Racines 34
Laissez-vous envoûter par la Brouette enchantée du CIVAM-Racines 34 : elle vous contera l’histoire des plantes qu’elle transporte, plantes de lagune et flore littorale, pour apprendre à les connaître, les protéger et les savourer avec nos cinq sens.
La totalité de la présentation des treize artistes sur le dossier de presse de la Galerie éphémère #12

Copyright Photos Florent Hugoniot
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SOURCES
Edition #12
































