
La maison flottante pourrait être construite partout car elle n’a pas de racine ni de fondement, même si sur les perspectives et mise en situation des dessins d’architectes, elle est toujours située dans un environnement naturel ou urbain qui la magnifie. Elle n’a pas à s’adapter à une géologie particulière car les techniques de nivellement modernes permettent d’aplanir le terrain ou de lui donner davantage de relief. Le terrain initial n’est qu’un socle, l’inframonde n’y a plus sa place pas plus que la mémoire transgénérationnelle. Elle est sortie tout droit de l’univers virtuel et tente de s’appliquer au réel, tout comme les nouveaux ensembles résidentiels qui ressemblent à des agrandissements de maquettes en carton, métal et plastique. Une maison dans un monde aseptisé, régulièrement désinfectée et en apesanteur intemporelle.
C’est la maison cubique tout confort qui hante les cabinets conseils, de grosses boîtes spécialisées en immobilier et d’agences d’entrepreneurs en ce nouveau millénaire. Celle-ci sera livrée clef en main, toute équipée, « optimisée », bien isolée et très lumineuse, construite sur un ou deux niveau maximum, si possible blanche et grise avec une touche de boiserie extérieure. Ce même modèle de base est déclinable à l’infini, car la maison traditionnelle rectangulaire de type Maison Phénix, avec toit de tuile en pente et aux murs recouverts de crépi beige-rose semble dépassée. Désormais on construit des unités d’habitations déstructurées avec toit plat et terrasses, jardin aménagé en demi-niveaux et si possible piscine ou jacusi. Un rêve de maison à la fois calme et festive, intime et extravertie qui alimente le morcèlement périurbain mais aussi le clonage social et le conformisme, et dont la fonctionnalité est définie dans de nombreux téléfilms et séries type Un si grand soleil (France TV) ou Demain nous appartient (TF1), qui servent de « vie-mode-d’emploi » pour un public francophone à ces espaces sans âme. Ce sont aussi des diversions, des stratégies d’évasion qui détournent la pensée vers un mode fictionnel, les regards des tragédies sociales et géopolitiques en cours.
Exemples trouvés sur des sites de vente en ligne
L´habitat privé se normalise et se dépersonnalise. C’est probablement un point de vue personnel, une question de goût pour chacun. Pourtant, se promener dans les quartiers résidentiels actuels aux maisons standardisées, aux murs d’enceinte ou grillages industriels défendant une micro propriété privée permet de se rendre compte que l’inventivité architecturale est toute relative. Déjà commencé dans les années 1950, ce phénomène de massification des logements a aussi donné des innovations intéressantes, mais surtout des ensembles dérivés de Le Corbusier, des cités dortoirs, jusqu’aux immeubles tape à l’œil, aujourd’hui tout droit sortis des logiciels de simulation 3D. Raison pour laquelle le bâti ancien rénové séduit de plus en plus. Selon les nouvelles modes de l’habitat, qu’il soit en appartement avec grand balcon ou en résidence avec jardin, la vie sera toujours belle car sans aspérités, hygiénique et facile à meubler comme à vider. Bien sûr, il sera bio-responsable voire autonome énergétiquement, afin que si le monde s’écroule, le frigidaire continue de fonctionner, mais peut-être pas de se remplir suffisamment avec les quatre tomates cultivées dans le jardin biologique adjacent. Et bien sûr, l’équipement de l’intérieur sera intelligent et adapté aux moindres besoins de l’habitant-consommateur. Le compteur Linky installé de force scrutera ses moindres gestes, analysera les variations de sa consommation en électricité pour en informer des ordinateurs sous IA qui digèreront sa vie quotidienne. De belles ouvertures prolongent le regard vers un lointain en trompe l’œil…
Des habitations modernes et performantes
« Adoptant souvent des formes géométriques et laissant une large place au verre, la maison contemporaine tend à privilégier la bonne qualité de vie, le bien-être et l’utilisation de matériaux écologiques. Il n’est donc pas rare de voir ce type de construction associé aux dernières normes environnementales en vigueur : RT 2012/2020, HPE… Garantissant un confort optimal, les maisons contemporaines sont fabriquées avec des méthodes et des matériaux modernes et performants. À ces qualités s’ajoutent l’intégration d’outils technologiques permettant d’optimiser les performances énergétiques et faciliter la vie quotidienne des usagers : volets roulants automatiques, commande à distance du chauffage ou de la lumière, vidéosurveillance… »
Périon réalisations
Les nouvelles modalités de l’urbanisme changent également la donne. Ce que j‘en ai vu à Marseille ne m’a pas convaincu. En effet, la mixité sociale et l’image d’Épinal de la vie heureuse et équitablement partagée sous le soleil est loin d’y être la réalité. Le repli identitaire comme socioculturel se creuse. À Montpellier, c’est un peu différent car la métropole semble plus rationnelle au niveau des transports publics, plus inventive et expérimentale au niveau des bâtiments qui se construisent à toute vitesse, et même des logements sociaux. Mais ce n’est peut être qu’une impression. Le cloisonnement des vies particulières nous entraîne de toute manière bien loin des aspirations sociologiques des années 70, 80 et même 90. La destinée-couloir ou répétitive avec peu d’interactions hors de sa zone de confort et d’habitus devient la norme, une fois la vibrante vie étudiante achevée.
Le fait de se promener dans des zones libérées des voitures mais entièrement dédiées au consumérisme ne crée pas de lien social, plutôt du divertissemen et du plaisir immédiat, une respiration temporaire. La rue, à part encore dans les films et les séries, n’est pas le lieu privilégié pour établir des relations de longue durée. Sinon, c’est dans les expérimentations au niveau de l’associatif et des collectifs que la volonté de faire société est encore vivace. Là, ou lors d’ateliers, d’événements culturels, sportifs, les remparts tombent et des interactions se mettent en place. Une confluence autour de l’échange des expériences de vie, du partage d’intérêts et de valeurs communes, de la défense de droits comme d’objectifs participant à l’émancipation et non à l’exclusion ou l’enfermement – qu’il soit physique, psychologique ou affectif – c’est tout cela qui crée véritablement des ponts au-delà de la routine du quotidien ou de la complexité de vivre décemment dans une période généralisée de rigueur et de baisse du « pouvoir d’achat ».
Du fait d’un appauvrissement de la classe moyenne et de l’affranchissement de toutes les règles du vivre-ensemble de la part des classes favorisées et ultra-riches, mais aussi de communautés constituées sur des bases religieuses ou identitaires, la fameuse « fracture sociale » est manifeste dans les rues, selon les différentes zones urbaines, périurbaines ou campagnardes, et les formes de sécession sociales viennent d’en haut comme d’en bas de l’échelle.
On marche encore beaucoup dans les villes mexicaines, à côté des transports motorisés. Le Mexique fait partie des pays de l’OCDE (organisation intergouvernementale d’études économiques, dont le siège est à Paris et dont les pays membres — des pays développés pour la plupart — ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché) mais est classé en bas de liste de presque tous les critères de développement. Plus généralement, c’est la glisse qui définit aujourd’hui l’urbanité occidentale : automobiles, métro, tramways, trottinettes, vélos électriques… On ne peut plus s’y poser ni s’assoir un moment tranquillement dans la rue. Sinon dans des parcs et placettes ou sur des marches, en sortant son smartphone de sa poche pour scroller en glissant sans fin ses doigts sur l’écran…
Pour revenir au wétiko (voir La maison, toit du moi et du nous) en tant que perversité de l’âme et désordre psycho-social qui se répand telle une épidémie :
« À la différence d’une économie de marché libre, la wétikonomie dans laquelle nous vivons est soumise à l’intervention et à la manipulation de la banque centrale, une entité qui s’est interposée entre nous et le marché. L’agence de la banque centrale, dans ses tentatives d’interférer et de contrôler un marché naturel et autorégulé, est un symbole vivant de l’agent pathogène wétiko et la façon dont il perturbe un système vivant. (…)
La wétiko-économie est essentiellement une opération de contrefaçon légitimée. Les grands wétikos utilisent leurs ressources militaires et policières pour s’assurer que d’autres ne puissent pas accumuler et faire circuler des capitaux en dehors de leur système. Comme si cela ne suffisait pas, dans un autre tour de passe-passe diabolique, cette monnaie fiduciaire virtuelle, qui n’est adossée à rien de réel et n’a aucune valeur intrinsèque en soi, est ensuite assimilée à une dette, ce qui la rend pire que tout. Cette inversion totale de notre concept même de valeur est un symbole flagrant du dysfonctionnement total de notre système financier. Nous vivons dans une économie virtuelle complètement déconnectée de l’économie réelle, dictée et manipulée par quelques-uns aux dépens du plus grand nombre. »
extrait de la deuxième partie de Paul Levy : « L’insatiable cupidité d’une économie tentaculaire – Une étude du cas du virus Wétiko »
[Banque centrale = FED aux USA, qui n’est qu’un conglomérat de trusts et banques soumis à la spéculation permanente et à la manipulation budgétaire via le levier de la création monétaire, faisant tourner la planche à billet depuis des décennies sous le patronyme de Système fédéral de réserve, dont la création ne date que de 1914, à la suite de crises bancaires à répétition].
La maison vidée et l’inexistentialisme
On dit « rentrer à la maison », car le terme maison définit aussi un archétype, depuis que l’être humain s’est sédentarisé, a construit des murs autour d’un foyer pour cuisiner et disposé des nattes pour se reposer, un toit pour se protéger des intempéries et du soleil. En psychanalyse, chez Jung, l’archétype signifie le symbole primitif, universel, appartenant à l’inconscient collectif.
Il existe donc des maisons communes qui vont bien au-delà de l’habitat privé, et qui englobent des communautés entières. L’Église a longtemps tenu ce rôle en Europe, puis dans les colonies des couronnes catholiques, avec des cathédrales, des chapelles qui étaient à la fois la maison de Dieu et celle des Hommes, et le point de rencontre entre le spirituel et le matériel, le sacré et le séculaire. Temples, mosquées et maison des esprits ont la même fonction dans d’autres religions monothéistes comme pour les cultures polythéistes. Dans la Nouvelle Espagne, elles sont venues recouvrir des sites païens, ont réutilisé les pierres des grandes pyramides comme à Tenochitlan-Mexico quand elles n’ont pas coiffé la plus grande des pyramides existantes, recouverte de terre par ses habitants pour la protéger de la destruction des conquistadores, comme à Cholula. En revanche, les Indiens natifs des plaines nord-américaines ou les Huitcholes au nord du Mexique sacralisent pierres, arbres ou cavernes directement dans la nature. Les cultures nomades se déplacent avec leurs objets rituels et recréent dans des huttes, des tentes ici ou là selon les besoins et les énergies, des lieux de culte et de guérison de l’âme. À côté des églises, les châteaux et résidences de l’aristocratie étaient les lieux du pouvoir féodal, politique et militaire. Les nouveaux élus jouissent désormais de ce même pouvoir dans les ministères, ambassades, garnisons et quartiers des forces de l’ordre.
Maintenant que dans le monde occidental, les églises chrétiennes ont perdu leur rôle fédérateur comme celui de pouvoir religieux (sauf en Amérique latine), ce sont des entités financières, institutionnelles et économiques qui ont repris à leur compte les mythes anciens relatifs à une divinité omnipotente et se tiennent à la croisée des chemins obligés pour vénérer le Veau d’Or et d’inquiétantes nouvelles idéologies comme le transhumanisme ou la réduction des populations jugées inutiles à leurs sombres desseins. C’est le cas pour des superstructures qui planent tellement loin au dessus de nos têtes qu’elles en deviennent fantomatiques…
La fuyante et incohérente Maison de l’Union Européenne, posée en lévitation sur ses institutions protéiformes, a repris certains symboles anciens à son usage (dont le drapeau-couronne du Christ). La Banque centrale européenne, la Cours de Justice européenne, le Conseil de l’Europe, l’OMS et tant d’autres entités ne tiennent que sur des illusions d’optique et de la manipulation des masses. Le premier mensonge étant d’être au service des intérêts publics. Car ces institutions sont nécrosées et ne servent que de quartiers généraux et de relais de transmission à des dogmes et idéologies aux objectifs tout sauf généreux, tolérants, démocratiques et altruistes. Comment pourrait-on donner un sentiment d’unité à des cultures aussi diverses que celles présentes en Europe ?
Le Conseil de l’Europe est une organisation internationale qui rassemble environ 675 millions de ressortissants de 46 États membres, par le biais des normes juridiques dans les domaines de la protection des droits de l’homme, du renforcement de la démocratie et de la prééminence du droit en Europe.
La Maison de la Radio (ou Radio France) sert principalement de chambre d’écho à des voix soigneusement sélectionnées selon une affinité libérale (ce terme ne correspond plus à ce qu’il recouvre), et à censurer ou éteindre d’autres voix, d’autres points de vue qui dérangent ou qui tentent de nous faire revenir au réel.
Dans une perspective plus horizontale, les centres commerciaux et supermarchés sont les Temples de la consommation ; les centres d’aide sociale, la Sécu et l’Hôpital public, les cliniques privées s’occupent de notre santé et de la Santé en général ; l’Éducation Nationale et les Académies régionales évidemment de l’enseignement et de la formation ; les centres culturels, « Maisons pour tous/Maisons de quartier » et musées, centre d’animation sont les nouveaux Temples de la Culture.
Bref tout ce qui participe de notre vie sociale dans une relative normalité. On notera que le secteur de la grande distribution est en grande difficulté, avec des rachats massifs d’enseignes alors que la France était un leader mondial dans ce secteur il a encore quelques années. Et que dire de l’Education Nationale dont la destruction méthodique sert de miroir à toute la société française, majoritairement formée dans cette institution publique, et devenue une des premières lignes de front de la « Nouvelle Réalité » et du Great Reset pour le conditionnement et le désœuvrement des populations, malgré des professionnels de l’éducation encore combatifs, créatifs, semeurs de l’esprit critique ou du libre arbitre et toujours convaincus de la valeur de leur travail, pourtant très mal rémunéré. Cette destruction participe à l’elaboration d’un inconscient collectif négatif, avec une conséquence concrète, la valorisation d’un encadrement plus rigide, donc estimé plus exigeant, plus productif, plus pragmatique, et l’avantage donné aux écoles privées. La plupart sont de confession catholique, d’autres propagent un retour à un Islam passéiste avec d’autres formes de soumission. On peut cependant y entendre un besoin de structuration et de cadre dans une société où la spiritualité et les archétypes commencent â faire cruellement défaut.
Ces structures sont d’une manière ou d’une autre toujours en lien avec la population et ses besoins tangibles, tandis que les superstructures citées plus haut, d’autres telles la City à Londres et la FED aux USA, le Forum de Davos en Suisse mènent désormais une guerre opaque et sournoise contre les intérêts des peuples, dont ceux occidentaux supposés privilégiés.
Au niveau politique, le citoyen, la citoyenne habite physiquement ou symboliquement des lieux réels : au niveau individuel dans l’isoloir du bureau de vote, au conseil municipal, puis en progressant de plus en plus haut dans un ensemble cohérent et ultime que représente la Nation. Le citoyen peut siéger à l’Assemblée Nationale, sinon celui-ci y délègue selon le choix de la majorité des électeurs de sa circonscription, un élu et représentant. Le projet européen actuel consiste à l’inverse en une dilution des prérogatives nationales et des cultures historiques, un saut dans un trou noir aux apparences d’ensemble fédéral, dans lequel les peuples seront totalement dessaisis de leurs droits et libertés, et donc de choisir leur destin. 2005 en fut un moment emblématique.
« Macron s’est employé à créer une attente démesurée autour du discours qu’il a prononcé ce jeudi sur son ambition pour l’Europe. Ce moment devait relancer la campagne de la majorité présidentielle, qui est en difficulté. Il reste à démontrer que ce discours qui a peu enthousiasmé les scribes salariés du cartel de la presse subventionnée atteindra son objectif. Mais, au détour d’une phrase, on aura compris beaucoup de choses : la France va disparaître au profit d’une entité fédérale européenne. On ne pourra pas dire qu’on ne le savait pas. » Éric Verhaeghe
Sur un autre registre, quelle ne fut pas ma surprise, après avoir validé la laborieuse inscription que tout demandeur d’emploi doit effectuer sur le site France Travail, de lire ce texte d’avertissement (alors qu’une alerte de hacking avait été faite au niveau national quelques semaines auparavant) :
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« A la suite d’une cyberattaque dont nous avons été victimes, vos données personnelles sont compromises. Vos nom, prénom, identifiants France Travail, numéro de sécurité sociale, date de naissance, adresses électronique et postale, sont susceptibles d’être divulgués et exploités à des fins illégales.
Votre mot de passe et vos coordonnées bancaires ne sont pas concernés.
Nous vous recommandons la plus grande vigilance quant aux risques d’hameçonnage ou de tentatives d’usurpation d’identité. »
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Ce qui signifie en résumé que les services opérationnel de France Travail, un organisme institutionnel traitant le profil privé de millions de personnes, n’est pas en mesure de parer et de corriger les propres failles de son système informatique. Une sorte de prise en otage de nos données, sans aucune garantie par la suite. On peut craindre la même pagaille, le même danger lorsque toutes nos données médicales seront centralisées dans une superstructure de l’Union Européenne, via la collecte sur des cartes à puces (quand celles-ci ne seront pas directement implantée dans notre plus intime demeure, notre corps ou notre mental), mises à jour régulièrement.

Les murs et le toit qui nous abritent, tout comme les paliers qui structurent une architecture de plusieurs étages, comportent différentes fonctions allant de l’espace intime à la macro-organisation sociale. Chaque niveau a son importance dans un grand tout, en équilibre et en synergie. En zoom inversé, on passe de l’appartement ou la maison individuelle avec ses pièces et ses couloirs, ses accès extérieurs, jusqu’aux infrastructures d’un pays tout entier, qui s’articule avec différents types de bâti et de voies de communication, comme un emboitement de poupées russes. Or nous assistons à une offensive systémique qui souhaite mettre à découvert tous nos moyens traditionnels et philosophiques d’existence comme de développement individuel, mais aussi de structuration collective harmonieuse. Partout l’exigence de transparence, le vol et l’utilisation de nos données personnelles du fait de l’omniprésence de l’Internet haut débit dans nos activités quotidiennes, facilite cette mise à nu de nos vies et du fonctionnement de la société. Un voyeurisme autant intéressé qu’antidémocratique, voire pré-fasciste.
« Dans son arrêt du 30 avril 2024, la CJUE vient de rendre sa décision concernant la légalité du système de surveillance massif de la Hadopi. Elle tempère très fortement sa précédente jurisprudence, au-delà du cas de la Hadopi. En considérant désormais que l’accès aux adresses IP n’est pas sensible, elle admet la possibilité de surveiller massivement Internet. (… ) Plus généralement, cet arrêt de la Cour européenne a surtout validé la fin de l’anonymat en ligne. Alors qu’en 2020 elle précisait qu’il existait un droit à l’anonymat en ligne concrétisé par la directive ePrivacy, elle l’abandonne aujourd’hui. Et pour cause : en permettant à la police d’accéder largement à l’identité civile associée à une adresse IP et au contenu d’une communication, elle met de facto fin à l’anonymat en ligne. » La Quadrature du Net
Se protéger des incohérences et des injustices de la logique ultralibérale devient d’utilité publique, mais c’est aussi un enjeu de santé au niveau psychique comme économique. Construire des barrages contre les déferlantes qui varient le cours de nombreuses trajectoires humaines n’est plus tant efficace, ce sont donc les mécanismes, les énergies et courants produisant ces vagues successives qui s’abattent régulièrement sur nos têtes qu’il convient de démonter et démystifier. Nous sommes toujours dans ce que Naomi Campbell a défini comme « la stratégie du choc ».
Cependant l’assaut, du fait de sa démesure, s’épuise et touche à ses propres limites existentielles. Espérons que nous survivrons à cette œuvre de destruction du vivant grâce aux formidables capacités de résistance et d’adaptation dont nous disposons encore. Celles-ci ont été mobilisées et se sont renforcées particulièrement depuis 4 ans. L’épisode Covid fut en effet – et ce n’est pas terminé – le prétexte d’un saccage orchestré de nos droits et libertés, ainsi qu’un des plus grands viols commis à l’échelle de l’humanité ; l’extermination méthodique de la population palestinienne par les entités israéliennes et sionistes, une horrible illustration de ce que peut produire la cancel culture doublée de suprématisme, qu’il soit idéologique, financier, ethnique, messianique ou religieux – tout ce qui anime les passions morbides. Il est donc fondamental de faire la lumière sur des motivations et des intentions qui mettent en péril l’équilibre de notre psyché comme la paix dans le grand ensemble constitué par presque 8 milliards d’êtres humains.
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Florent Hugoniot, mai 2024
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SOURCES
https://www.france.tv/france-2/un-si-grand-soleil/
https://www.tf1.fr/tf1/demain-nous-appartient
https://www.perion-realisations.com/le-groupe/actualites/qu-est-ce-qu-une-maison-contemporaine
https://www.legrandsoir.info/synthese-de-la-lettre-ouverte-aux-elus-nationaux-a-propos-du-linky.html
https://www.cointribune.com/comment-les-banques-centrales-font-elles-tourner-la-planche-a-billets








Disrupter le regard colonial : Gaza et Israël après le 7 octobre
https://blogs.mediapart.fr/ekeland/blog/080524/gaza-letat-dexception-permanent
« Ivar Ekeland et Sara Roy L’expérimentation de Gaza est en cours, et elle pousse le monde plus loin que nous l’aurions cru possible. Dans notre article, The New Politics of Exclusion : Gaza as Prologue, publié il y a plus de deux ans, nous affirmions qu’Israël a transformé Gaza en un laboratoire humain où des conditions entièrement nouvelles ont été créées artificiellement. Une société de plus de deux millions de personnes s’est retrouvée coupée du monde, confinée par des clôtures et des murs à un petit lopin de terre et maintenue sous surveillance constante, privée de tous les droits sauf celui que le philosophe italien Giorgio Agamben appelle une « vie nue »; soit une vie réduite à la seule dimension biologique de manger et de se reproduire. Ils étaient même privés des moyens d’exercer ce droit, car ils étaient presque entièrement dépendants du monde extérieur pour la nourriture, l’eau, les médicaments et le carburant, comme les animaux dans une cage. Nous avons affirmé que cette expérimentation était un présage de choses à venir, que les pays occidentaux créaient des mini-Gaza dans le monde entier pour parquer les personnes indésirables, principalement des migrants non blancs (les Ukrainiens sont les bienvenus en Europe, les Africains ne le sont pas), et nous nous demandions où nous mènerait cette terrible situation. (…) »
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« Merci aux deux auteurs et merci à Jean Guinard pour sa traduction et son attention au-delà du halo habituel de la focale prescrite. On est en présence ici d’une approche large, profonde, diurne, essentiellement vitale, ne rejetant aucun des outils que les sciences humaines se sont forgés depuis ces derniers millénaires, une approche systémique qui est aussi et surtout un cri d’alerte de dernière instance. Le sort de Gaza, comme d’autres préparations apothicaires dystopiques et suicidaires (Covid 19, Ukraine, etc.) est l’avatar d’un monde régalien définitivement sans vision et sans pitié, broyé à la main et rentré aux forceps dans la machine infernale de l’I.A. » Cham Baya
« Projet de loi SREN : le Parlement s’accorde pour mettre au pas Internet
Nous vous parlions l’année dernière du projet de loi SREN (pour « Sécuriser et réguler l’espace numérique »). Il s’agit d’un texte censé réguler les plateformes en ligne, dont nombre de ses mesures ont révélé une vision archaïque d’Internet. Le 26 mars dernier, députés et sénateurs de la commission mixte paritaire (CMP) se sont accordés sur une version commune du texte. Les modifications apportées ne sont pourtant que cosmétiques. Après son vote la semaine dernière par le Sénat, cette version commune doit encore être votée par l’Assemblée nationale demain. Nous appelons cette dernière à le rejeter.
Vérification de l’âge : s’isoler plutôt que de se conformer au droit européen
(…)
Le projet de loi SREN n’a donc pas fondamentalement évolué. Il s’agit toujours d’un texte fondé sur un mode de régulation d’Internet à la fois vertical et brutal, qui ne peut mener qu’à une impasse et une restriction des libertés. Comme si l’État ne savait pas réguler un média autrement sur ce modèle autoritaire. Les autres modèles de régulation, notamment l’obligation d’interopérabilité des réseaux sociaux, ont été sèchement rejetés par le pouvoir. Le résultat de ce refus de voir ce qu’est Internet est un texte inadapté, dangereux pour les droits fondamentaux et l’expression libre en ligne, et qui ne résoudra aucunement les problèmes auxquels il prétend s’attaquer. L’Assemblée nationale doit donc rejeter ce projet de loi. Et pour nous aider à continuer la lutte, vous pouvez nous faire un don.
https://www.laquadrature.net/2024/04/09/projet-de-loi-sren-le-parlement-saccorde-pour-mettre-au-pas-internet/