Curanderos du Mexique (1)

Cérémonie du cacao avec la curandera Myriam Yolotlxochitl – Oaxaca, septembre 2021

Les chamans sont des guérisseurs appelés curanderos au Mexique ou encore medicine men (hommes/femmes-médecine) plus au Nord de l’Amérique. Ce sont des personnes qui se consacrent à guérir le corps et l’âme par la médecine traditionnelle et la connaissance de nos ancêtres. Ils, elles ne constituent pas pour autant un corps ecclésiastique à part de la société, mais y vivent immergés tout en étant en surplomb sur les manifestations de ce monde. Même si un chaman sait plonger dans les profondeurs humaines, il se protège en gardant ses distances par rapport aux remous et labyrinthes de ses semblables. Un peu comme un psy occidental, un chaman doit avoir passé plusieurs étapes afin de se soigner de ses maux personnels, de voir plus clair en lui-même avant d’apporter son aide et sa science aux autres. Je les ai évoqués à plusieurs reprises dans mes textes, particulièrement lorsque je vivais à Oaxaca, mais je ne leur avais jamais consacré un article entier. Voici chose faite !

C’est une caractéristique culturelle plus largement amérindienne. Cependant, au Mexique, cette tradition reste très vivace du fait de la diversité des communautés natives qui ont survécu à l’envahisseur espagnol, de la fidélité d’une partie des nationaux à leurs cultures ancestrales, mais aussi grâce au mouvement Beatnik, au psychédélisme rock et à la vague New Age arrivés des USA depuis les années 60-70, qui ont revivifié des pratiques longtemps considérées comme ringardes et inquiétantes du fait d’une pensée catholique moralisatrice voire inquisitoriale très ancrée.

Aujourd’hui, on ne peut que constater le succès chez les Mexicains de l’usage du temazcal (bain de vapeur rituel et purificateur), de la limpieza (nettoyage de l’âme ou du lieu de vie par l’encens et des invocations) comme de la persistance de la médecine par les plantes et de certaines croyances ésotériques dans les marchés populaires. Impossible de ne pas sentir la délicieuse odeur du copal, de ne pas voir les curanderos installés en permanence sur la place du Zócalo, au centre de la capitale Mexico. Ils offrent une purification aux passants et touristes pour quelques pesos, comme pour les faire traverser par un sas de bienvenue et défaire des liens invisibles. Le culte de la Santa Muerte (sainte mort) est un aspect typiquement mexicain et un exemple des nombreux syncrétismes païens-chrétiens qui s’est développé en Mésoamérique.

Une réalité sur laquelle surfe le tourisme vert et bio-thérapeutique, attirant de nombreux Nord-américains et Européens qui tentent, l’espace d’un court séjour ou plus durablement, de se soigner d’un manque, de combler un vide existentiel, émotionnel ou même de s’affranchir du moule de leur société désacralisée, aseptisée, malade du matérialisme et du consumérisme. On revient ici au thème de marchandisation de la culture, qu’elle soit élitiste ou populaire et dont la médecine traditionnelle fait évidemment partie ; plus précisemment de l’adaptation des pratiques chamaniques à un public étranger riche et demandeur de sensations fortes, source d’images pour épater leurs contacts sur les réseaux sociaux. Ce phénomène n’est cependant pas nouveau – les surréalistes et autres artistes, poètes, anthropologistes, chercheurs scientifiques venaient au Mexique attirés par son aura mystique et sacrée – mais se massifie. Perte d’identité, nivellement par le bas des particularismes qui nourrissent une civilisation, « Hollywoodisation »…

« Oaxacalifornia », la capitale zapotèque version deuxième millénaire de notre ère s’est laissée entrainée sous une forme « thématisée » dans la société du tout-spectacle, pour laquelle elle s’est complètement adaptée et réorganisée désormais. La motivation touristico-commerciale prédominante partout est due aux planificateurs politiques, aux entrepreneurs du secteur touristique, au culte du management et à la valorisation de son égo plus généralement. Même certaines communautés indiennes jouent totalement, cniquement ce jeu (voire l’histoire de Maria Sabina plus loin). Un « savoir être » qui affecte les comportements de chacun et est tellement omniprésent au Mexique qu’on ne s’en rend presque plus compte. Pour autant, en gardant un minimum de distance avec cette évolution des choses, on peut simplement venir recevoir le meilleur de ce pays si généreux quand on sait encore donner de soi-même !

Purification par le copal sur le Zócalo de Mexico – 2018

Pourquoi des chamans ?

À l’époque préhistorique, nos lointains ancêtres humains passaient la journée à chercher de la nourriture, l’après-midi à essayer de trouver un abri pour se sauver chaque nuit de l’obscurité et du danger des prédateurs. Les siècles, la civilisation, la technologie nous ont offert une vie longue et différente. Nous sommes devenus moins audacieux, plus paresseux. Nous avons gagné du temps. Du temps pour perdre du temps, pour tomber plus malade, pour s’inquiéter, pour nous éloigner de ce que nous faisions tous les jours et qui nous maintenait en vie : nous déplacer dans la nature, composer avec notre environnement naturel et notre propre nature. Nous nous sommes retrouvés progressivement coincés dans les villes et coupés de nos racines, ce que raconte le mythe de Gilgamesh au Moyen Orient, lorsque dans cette partie du monde l’urbanisation a pris toute son ampleur. C’est aussi ce que Freud a avancé en 1929 dans le fascicule « Malaise dans la civilisation », son seul véritable exposé de la conception de la réalité sociale et de la philosophie politique.

Pourtant, dans les campagnes et dans certaines villes persiste une partie du lien fondamental que nous devrions maintenir avec les éléments. En Sibérie, en Corée, les chamans ont une longue histoire et existent toujours. Au contraire, en Europe depuis le XVIe siècle avec la « chasse aux sorcières », nos médecines traditionnelles sont passées dans l’ombre et le dénigrement, parce que systématiquement associées à la magie noire et aux cultes sataniques par l’Église. Même nos traditions rurales ont été étouffées par la société industrielle, la standardisation et de l’uniformisation. La chimie et Big Pharma ont mené une bataille sans scrupule contre les herboristes et remèdes de grand-mère accessibles pour tous. De nos jours, on ne consulte un « rebouteux » – par exemple pour barrer le feu ou chasser des verrues – que secrètement.

Inversement, la vénération des orishas yorubas en Afrique, le candomble au Brésil, le vaudou en Haïti animent toujours profondément les sociétés humaines dans ces régions du monde, imprégnées d’animisme. Dans la plupart des cultures afro-descendantes non musulmanes, le culte des esprits et des ancêtres, la concoction de breuvages et remèdes naturels bon marchés, la transe et la possession restent des pratiques courantes. Et encore, dans le Maroc arabo-berbère et islamique, vivent très bien les musiciens-guérisseurs gnaouas. C’est ainsi que l’Afrique s’est épargnée, lors du covidisme, les injections obligatoires à ARN messager, en ayant directement accès à l’Artémisia. La face sombre est que la sorcellerie est aussi une réalité dans ces régions, le blanc et le noir sont toujours liés dans une dualité.

Accueil et purification avant la cérémonie du cacao à Oaxaca

À mi-chemin entre nature et humains, luttant contre l’oubli, il y a encore au Mexique les chamans des communautés indigènes et métisses qui pratiquent ce qu’on considère plutôt comme de la magie blanche, car leurs actions sont bénéfiques pour la communauté. Ils, elles cherchent à soigner les troubles plutôt qu’à étendre le mal ou avoir une emprise sur l’esprit d’une personne. Pratique syncrétique et panthéiste, car elle est à la fois sous l’égide des Saints, de la Trinité, de la Vierge catholiques, celle d’un Grand Tout et sous ceux des forces tutélaires précolombiennes, qu’elles soient mayas, mixtèques/aztèques, toltèques, zapotèques… En observant ce que les autres ne peuvent pas ou plus accomplir, leurs carences et leurs réticences, ils, elles ont appris à soigner les maux du corps et de l’esprit. Leurs existences sont des ponts entre différents niveaux de conscience, leurs actions retissent des liens avec le cosmos, car la nature humaine est bien plus ample que ce que la société contemporaine nous conditionne à être.

Les époques historiques se succèdent et pourtant demeurent toujours ces données, nos questionnements dus à notre condition d’êtres partagés entre le conscient et l’inconscient : la chaîne alimentaire, celle de la reproduction avec le cycle de la vie et de la mort, la crainte de la maladie, l’effroi face à la sexualité naissante, l’addiction au plaisir, la survie sociale, la manipulation mentale et émotionnelle sous de multiples formes, la dictature de l’égo et de ses propres désirs, l’angoisse de l’inframonde et ce grand mystère de l’au-delà. Malgré des pré-pensés tels que les réponses scientifiques, les thèses philosophiques, les élaborations métaphysiques et les cadres proposés par les religions, leur mise en scène dans les légendes et les grands mythes de l’humanité, nous ne sommes jamais vraiment personnellement satisfaits ni rassurés.

Calendrier aztèque (détail)

Les chamanes sont aussi bien des passeurs à travers tous ces paramètres que des portes ouvrant aux différentes dimensions et à la réconciliation avec les divers éléments. Ils, elles ont tous quelque chose en commun : les rites qu’ils accomplissent sont capables d’unir deux réalités, la nôtre et l’immatérielle. Les chamans savent, les chamans regardent. Ils se déplacent la nuit comme le jour. Ils ont les yeux ouverts pour percevoir l’absence, pour trouver ce qui manque, ce qui ne se dit pas. Leurs diagnostics soulignent l’imperceptible et triomphent, avec leurs cérémonies, leurs chants et leurs paroles, de toutes sortes d’affections : envie, jalousies, addictions, carences, déséquilibres énergétiques et psychiques, conflits, maux, mauvais œil, envoutements… Ils entonnent, prient, font des offrandes pour rétablir l’équilibre entre les humains, leur environnement naturel et les esprits. Par leurs actes, ils régulent la santé tant individuelle que sociale.

La chamane la plus célèbre au monde s’appelle Maria Sabina. Dans son rituel de guérison, elle utilisait beaucoup sa voix, mais aussi des champignons hallucinogènes. La guérisseuse a grandit dans les montagnes de Oaxaca de la Sierra Norte, dans le sud ouest du pays, là où vivent les Mazatèques. Dans son village, elle devient réputée pour pratiquer des rituels appelés veladas (veillées), des rituels qui permettent de guérir de nombreuses personnes de sa communauté grâce à ses visions, ses danses, ses incantations, ses plantes, ses poèmes et ses chants.

La cérémonie dure souvent toute la nuit. La chamane ingère des champignons hallucinogènes, elle en donne aussi à ses invités, de manière très précieuse, très codée. Et pendant leurs hallucinations, Maria Sabina chante, danse, frappe dans ses mains, sur son corps pour accompagner cette musique de transe. Elle récite des poèmes qui sortent naturellement de sa bouche et qui sont devenus célèbres dans le pays… Des poèmes comme : « Je suis une femme qui crie, je suis une femme qui murmure, je suis une femme qui éclaire”. 

Maria Sabina consacra la plupart de son temps à aider les personnes souffrantes de son entourage jusqu’aux années 50…  Elle accueille à ce moment-là Robert Gordon Wasson, un ethno-mycologue (quelqu’un qui étudie la place des champignons dans les sociétés humaines). Il vient des Etats-Unis et souhaite rencontrer cette fameuse guérisseuse. Elle accepte et dans la nuit du 29 au 30 juin 1955, Maria Sabina prépare pour lui et un photographe qui l’accompagne, un de ses rituels sacrés dont elle a le secret. 

Deux ans plus tard, Robert Gordon Wasson publie un article sur cette expérience en changeant le nom de la guérisseuse pour la protéger. Mais le mythe est né, et tout le monde veut retrouver cette femme aux champignons magiques. Certaines quêtes aboutissent, et Maria Sabina, dans sa grande bonté accueille ces étrangers venus essayer le rituel de la velada. Wasson disait d’elle qu’elle était une « femme immaculée, une qui n’a jamais déshonorée son appel en utilisant ses pouvoirs pour faire le mal. Une femme d’une morale et d’un pouvoir spirituel rares, engagée dans sa vocation, une artiste dans la maîtrise des techniques de sa vocation”.

En 1962, Albert Hofmann qui a synthétisé la psilocybine, la molécule active du champignon psilocybe, vient la rencontrer. C’est un chimiste suisse notamment connu pour avoir découvert le LSD avec le professeur Arthur Stoll pour lequel il était laborantin. C’est l’automne, la fin de la saison des pluies et les champignons ne poussent plus. Il lui propose ses pilules de psilocybine, elle en prend, rentre en transe et célèbre une merveilleuse velada. Le lendemain matin elle lui dit que l’esprit des champignons se trouvait vraiment dans ces pilules.

Au cours des années 1960, de nombreux jeunes américains, marginaux, scientifiques ou autres, se mettent en quête de rejoindre María Sabina. On raconte que Bob Dylan, Mick Jagger ou encore John Lennon l’auraient approchée. Son enthousiasme du début s’est peu à peu estompé lorsqu’elle a pris conscience du manque de respect des visiteurs envers les buts sacrés des veladas traditionnelles. Maria Sabina devient une attraction touristique. Partout dans les villages alentours on vend ces fameux champignons hallucinogènes. Les cérémonies sont prisées, mais très vite, la chamane déchante : “J’ai réalisé que ces jeunes gens aux cheveux longs n’avait pas besoin de moi pour manger ces petites choses. Ces enfants les mangent partout, à n’importe quel moment, et ils ne respectent pas nos traditions”. 

Elle n’arrive plus à maîtriser comme avant les champignons, elle perd un peu pied tout en devenant une icône que l’on brandit pour faire venir le tourisme. Les communautés gagnent un peu d’argent mais perdent énormément de l’authenticité de leurs coutumes et traditions. Les cérémonies deviennent récréatives pour des occidentaux en manque de sensations fortes, et l’aspect curatif n’a plus de sens.

Maria Sabina est morte en novembre 1985 à l’âge de 91 ans. Elle est encore célébrée un peu partout dans le monde, des films ont été tournés sur sa vie, et sa voix a été enregistrée : on peut l’entendre chanter, marmonner et parler dans une langue et avec des mots dictés directement de ses hallucinations. 

Riviera maya, ceremonia del cacao – copyright photo David Paniagua

• Les planteurs de Morelos sont initiés à l’art de contrôler les conditions atmosphériques lorsqu’ils sont frappés par la foudre. Après cela, ils acquièrent la faculté de communiquer avec les nuages, de calmer les tempêtes ou de faire pleuvoir.

• Les Mayas lisent le vent, s’aident de la direction dans laquelle il souffle pour évaluer les souffrances.

• À Mexico city, Doña Pachita menait des opérations invisibles. Elle sauvait ceux que personne d’autre ne pouvait sauver, les SDF, et le faisait avec son esprit et un seul couteau.

• Les nahuas de San Sebastián Tlacotepec sont spécialisés non pas dans la réparation du corps mais dans la récupération des âmes perdues.

Pour chaque cérémonie, les objets rituels changent mais on retrouve souvent des bouquets d’herbes aromatiques, fleurs, épis de maïs, fèves de cacao, pierres, tambours et autres instruments à percussion, instruments à vent, coquillages et grande conque marine, jeu de carte espagnol, œufs, plumes, tabac moulu à la chaux, bougies, résine de copal et encens naturel… Les bains de vapeur de temazcal et les cérémonies de cacao contribuent eux à l’équilibre du corps et de l’esprit.

Lorsque je vivais à Oaxaca dans la Colonia Reforma agraria, un quartier populaire aux portes Sud de la ville, situé à proximité des abattoirs municipaux, des garagistes et des quelques champs de mezcal, surgissait parfois dans la rue Salvador Allende qui longeait mon appartement et selon un agenda qui lui était propre, un chaman assez excentrique. Il s’annonçait en frappant frénétiquement un tambourin à l’aide d’une baguette en bois et portait toujours le même accoutrement composé d’une cape rouge, d’une coiffe de plume (penacho) et de jambières garnies de grelots végétaux. Il semblait conjurer les mauvais esprits en marchant, s’arrêtait devant une ou deux maisons puis reprenait son chemin tout en tambourinant. Jamais je n’ai entendu le son de sa voix. J’aimais bien ses apparitions qui se mêlaient à l’agitation et aux bruits du quartier, parmi les vendeurs d’eau ou de tamales. Il choisissait quand même une journée plutôt calme. Depuis mon balcon du deuxième étage, j‘ai pu le saisir en vol, au milieu des fils électriques qui constellent tout le Mexique urbanisé tel un réseau de toiles d’araignées. Voici les 3 photos acceptables de ce chaman de la Colonia Reforma agraria.

Florent Hugoniot (d’après Jimena Sánchez-Gámez et Aliette de Laleu)

Deuxième partie ici

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SOURCES

https://www.jeuneafrique.com/1058109/societe/artemisia-baobab-ces-plantes-africaines-qui-pourraient-aider-a-lutter-contre-le-coronavirus/

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/la-chronique-d-aliette-de-laleu/maria-sabina-la-triste-histoire-de-la-plus-celebre-des-guerisseuses-3562314

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%ADa_Sabina

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3 Responses to Curanderos du Mexique (1)

  1. Avatar de MAB MAB dit :

    Intéressant. Merci

  2. La tematización vs la autenticidad – Por Rocío Flores, el 24 de julio de 2024 en Oaxaca Media

    (…) Dans le cas de Oaxaca la « thématisation » peut être comprise comme un phénomène de simulation et de standardisation des sites touristiques, comme maintenant, dans cette Guelaguetza 2024, les couleurs, les statues de femmes sont devenus l’élément d’attraction partout. Auparavant, il s’agissait de chapeaux et de bibelots, ou le fameux tiliche, qui était la figure du précédent gouvernement et se vendait même en porte-clés.

    Tous ces éléments (réels ou imaginaires) sont consommés par de grands nombres de visiteurs sous l’influence de la société capitaliste, répondent aux attentes générées par le tourisme culturel, une des modalités qui semble être la plus demandée aujourd’hui, puisqu’il existe un nombre important de villes avec ces politiques. Il faut dire que ces actions se développent à partir des politiques, programmes et actions des gouvernements dans le but de commercialiser et de re-signifier ; c’est-à-dire donner de nouvelles significations à ce qui est fait et vécu dans les villages de Oaxaca pour mettre en place des produits touristiques commercialisables, tant sur le marché du tourisme national et international.

    La thématisation n’est pas ce que nous sommes, il devient évident dans l’adaptation des espaces qui étaient auparavant publics, dans la création de routes touristiques, mais aussi dans la diffusion délibérée par les médias et les annonceurs d’un produit touristique dont le « merveilleux » est mis en évidence de l’état ou en particulier la fête de la Guelaguetza, mais la réalité pour la grande majorité de ceux qui vivent dans la ville est autre : manque d’approvisionnement en eau, Coûts élevés des services, manque de lits pour les soins de santé et hôpitaux dignes, absence de prévention des maladies, emplois mal rémunérés ou avec des horaires de travail excessifs; et Maintenant, le manque d’espaces publics pour la discussion.

    La ville de Oaxaca est aujourd’hui un lieu pour le tourisme avec le thème identité comme produit. Un lieu où tout a un prix et on parle de déversement économique et non de partage comme c’est le cas dans les villages de cet état. Elle est promue comme « Oaxaca, la capitale culturelle du Mexique ». Mais une ville où ce que nous sommes est caché, un Oaxaca sans « Oaxacos », qui ne prend pas en compte les besoins de ceux qui font partie d’elle et en font une ville vivante, manque d’authenticité.

    Ceux qui en sont les véritables habitants savent que nous pouvons la comprendre dans sa complexité, la défendre comme les peuples aux territoires, et en cohérence, nous pouvons utiliser les facultés pour réapproprier les espaces communs. »

    https://oaxaca.media/2024/07/oaxaca-sin-oaxacos-una-ciudad-sin-identidad/

  3. Capsule vidéo vivement recommandée par Jean-Dominique Michel

    «Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas» aurait dit Malraux…

    Ce qui paraît sûr, c’est que la crise en cours est de cette nature, avec des «élites» perverses et même démoniaques qui cherchent à transformer ce monde en enfer, sauf pour eux !

    Il est d’autant plus urgent de revisiter ce sujet, à la lumière notamment de la socio-anthropologie, de la salutogenèse et des neurosciences…

    https://reseauinternational.net/quelle-spiritualite-pour-notre-epoque/

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