Des êtres vibrants (1)

Pierres utilisées en lithothérapie

Nous vibrons chacun à plusieurs niveaux et selon diverses fréquences, ce qui définit notre état énergétique, psychologique ou affectif. En parallèle, cet « état ondulatoire » – qui peut être pour une part notre base rythmique et par ailleurs un état passager selon les humeurs et le contexte du jour – provoque telle situation, nous attire dans tel contexte, vers tel individu ou au contraire nous éloigne de tel autre. Comment expliquer, sans rien connaître d’une personne, que les premières informations sensorielles qu’on reçoit d’elle, de ce qu’elle dégage (apparence, son de la voix, aura gestuelle, soit selon le langage non verbal) ou seulement après un bref échange de mots, qu’on se sente en sympathie voire compatible avec untel ; qu’untel nous laisse froid car on trouve cette personne sans résonance, sans profondeur, sans intérêt ; ou encore qu’untel nous semble émettre de « mauvaises vibrations » et est donc à éviter, qu’il faut passer outre ?

Attraction, répulsion, indifférence

Quand notre système réceptif est vif, en alerte, même s’il est trahi par nos propres biais cognitifs ou des attentes irréalistes et le eu des projections, la première personne entrera alors dans un champ relationnel des possibles tandis qu’on ignorera ou qu’on coupera court pour les deux autres. Comment expliquer également qu’après de longues années de complicité, d’amitié ou d’une relation amoureuse avec un, une (très) proche, on ne sente plus en phase et que la relation s’effiloche sous nos yeux, quand elle ne s’effondre pas du fait d’un malentendu et d’une dispute, avec rupture radicale ?

Ce type d’expérience ne se limite pas à notre environnement social et affectif avec nos semblables, il déborde largement sur les lieux et pourrait-on dire sur les « espaces-temps ». On se sentira bien dans tel paysage, mal à l’aise dans tel autre. Une ville nous parait accueillante voire familière, des ouvertures vers de nouvelle aventures fleurissent, une autre est parfaite pour y passer quelques jours de vacance en mode touriste, pour s’y laisser glisser et se retrouver soi-même, alors qu’une troisième nous conduit inévitablement vers le bas, la déprime, vers des impasses et des portes qui se ferment…

Oaxaca, été 2023

Et puis on ne sait pas pourquoi, mais un jour on se sent étranger, déplacé au milieu d’un environnement dans lequel on a fait sa vie. Cela s’impose comme ca, sans prévenir : là bas nous appelle, un chemin se dessine en dehors des limites rassurantes de notre routine car on a besoin de terrains vierges, de visages inconnus et de nouvelles expériences ! Inversement, le besoin de retrouver un endroit dans lequel on n’a plus mis les pieds depuis des lustres se fait pressant. Certaines personnes ne supporteraient pas d’être déracinées, d’autres ne se sentent pleinement vivantes que dans la découverte de nouveaux territoires. De plus, à notre époque où voyager ou s’installer ailleurs est plus aisé, il est possible de connaître tous ces états, ces impressions en l’espace d’une seule vie si l’on en a vraiment la volonté.

J’ai senti par exemple en arrivant en 2011 dans l’État de Oaxaca, que ce serait l’endroit parfait du Mexique pour vivre. Tout me semblait à la fois surprenant et familier, je m’accordais avec les vibrations de cette région. Ce n’est qu’en 2018 que j‘ai pu y vivre réellement et commencer à m’immerger dans le rythme de vie oaxaqueño, en arrivant à Huatulco sur la côte pacifique pour prendre mon poste de professeur de FLE à la UMAR. Mais en 2023, au bout de cinq années passées entre cette côte et la ville de Oaxaca, j’ai su que je ne pourrai jamais m’installer définitivement dans cet État du Mexique, que j’ai pourtant beaucoup aimé : j’y avais fais mon temps.

Suis-je arrivé trop tard pour m’y enraciner définitivement, après une période propice aux projets artistiques novateurs, dans un moment de « folklorisation » de la culture à des fins d’enrichissement économique, alors que le prix de l’immobilier partout flambait et que je ne pouvais plus envisager d’acheter un bout de terrain avec une maisonnette, ou même de louer un logement décent et bien placé ? L’accueil traditionnellement chaleureux et bienveillant s’est évaporé, le niveau de tolérance aux étrangers aventuriers, ceux qui se sont intégrés en participant à la réputation de capitale culturelle de Oaxaca avait considérablement baissé pour ne laisser la place qu’aux rois de l’import-export, aux investisseurs fortunés et aux touristes avides d’achats exotiques… Heureusement, à l’échelle des villages dans ce même État, on retrouve toujours les fondamentaux humains qui font le charme de ce pays, mais ils sont aussi en sursis désormais.

Place de la Comédie – Montpellier, été 2024

Oaxaca ne me faisait donc plus vibrer. Vivre au Mexique était devenu une routine, y persister dans le temps un effort permanent pour ne pas me laisser submerger par l’amertume alimentée par l’état de saleté et d’abandon des environs de la ville, l’avancée de l’esprit matérialiste, superficiel et du profit maximum typiquement nord-américain, la réduction en biens de consommation des plus beaux aspects du patrimoine culturel et l’instrumentalisation de la gentillesse et de la disponibilité des habitants natifs de la région à des fins de projet de développement hors-sol.

Rocío Flores, une journaliste originaire de Oaxaca a parfaitement formulé dans cet article en espagnol Oaxaca sin “oaxacos”: una ciudad sin identidad (Oaxaca sans ses habitants, une ville sans identité) son sentiment d’être, comme nombre de ses compatriotes, devenue une étrangère à sa propre terre natale… Alors pour moi, double peine !

Oaxaca m’ayant lassé, Marseille m’ayant éjecté (je n’y ai moi-même pas « pégué »), je suis revenu vivre à Montpellier où, malgré l’accroissement urbain et les changements survenus depuis 20 ans dans cette agglomération, je me sens toujours en phase avec les énergies naturelles mais aussi avec la dynamique sociale.

Je ne continuerai pas à encombrer ces lignes d’exemples personnels au sujet d’amitiés qui se sont défaites sur de mornes terrains de bataille de l’existence, d’autres qui arrivent et éclairent certaines journées enchantées car cela n’intéresse personne et n’apportera rien à mon propos. J‘ajouterai juste que, 20 ans plus tard, j’ai conservé dans cette région du Languedoc des atomes crochus avec d’anciens amis, toujours fidèles et curieux, je me suis éloigné d’autres tout aussi anciens, que de nouvelles rencontres ont nourri mon envie d’insister pour me réinstaller en France, malgré le décalage dû à mon aventure mexicaine et la réadaptation pas toujours évidente que cela m’a demandé.

Les rives du Lez – Montpellier, été 2024

L’avenir me dira si ce choix sera définitif car le monde ne tourne pas très rond en ce moment, particulièrement en France qui ne trouve pas d’issue à la crise morale et spirituelle que génère l’hyper-modernité, et de nouvelles secousses sociales et anthropologiques sont fort probablement à venir. Jusqu’ici, un peu à l’écart entre Camargue et Cévennes, on peut pourtant se sentir un brin protégé, bien loin du stress des métropoles occidentales et de la disharmonie du monde globalisé.

Du dedans au dehors

Pour revenir au sujet principal de cet article, il est important de différencier deux états énergétiques. D’abord le sien, qu’on essaie malgré les circonstances de maintenir au niveau adéquat. Il est toujours préférable de ne pas vibrer « trop bas », mais selon les individus, l’harmonie se situe dans une nuance de vibrations, ce qui constitue notre « mélodie interne », tel un répertoire d’airs familiers qu’on aime à se chanter selon le moment. D’ailleurs nos chakras correspondent chacun à une des 7 notes de la gamme (voir illustration ci-dessous). Ensuite, le niveau vibratoire de son environnement est évidemment à prendre en compte, et finalement les interactions entre ses centres énergétiques, ses niveaux de perception et le monde extérieur, qui va de notre relation de voisinage aux grands mouvements cosmiques, en passant par nos liens avec le monde naturel. Tout est relié, et même notre état personnel est changeant, notre harmonie ne va pas de soi. C’est par un effort conscient qu’on peut se maintenir ou se redresser si nécessaire tout en rester vigilant sur notre santé mentale et émotionnelle, grâce à un certain nombre de pratiques et rituels.

Pour l’ensemble de notre structure vivante qui va du physiologique au vibratoire, c’est tout un cheminement d’être déjà capable d’en prendre conscience, puis de faire coïncider nos 7 enveloppes de corps allant du niveau le plus grossier à celui le plus subtil (lire pour plus de développement sur ces 7 plans Corps subtils et énergétiques

Concernant notre rapport à l’environnement – mais aussi notre propre équilibre – un rappel des principes fondamentaux de la médecine chinoise me parait pertinent ici. En médecine chinoise, il faut maintenir un parfait équilibre dans le mouvement des saisons pour être en bonne santé. Pour cela, l’équilibre se fait selon deux cycles où les 5 éléments s’influencent :

1 – Le cycle d’engendrement ou de production : Le Bois engendre le Feu, le Feu engendre la Terre, la Terre engendre le Métal, le Métal engendre l’Eau et l’Eau engendre le Bois.

2 – Le cycle de contrôle ou de domination : le Bois contrôle la Terre, la Terre contrôle l’Eau, l’Eau contrôle le Feu, le Feu contrôle le Métal, le Métal contrôle le Bois. Ces 2 cycles maintiennent un équilibre dynamique entre les éléments qui s’aident mutuellement à assurer leurs fonctions plutôt qu’ils ne les entravent. Chaque élément restant à sa place sans domination anormale d’un élément sur l’autre.

3 – Le cycle de Contre-domination (Xiang Wu). En chinois, ce cycle est littéralement appelé « cycle d’offense » ou cycle d’épuisement. Il représente l’ordre inverse du cycle de Domination et est néfaste pour la santé. Ainsi, le Bois insulte le Métal, le Métal insulte le Feu, le Feu insulte l’Eau, l’Eau insulte la Terre et la terre insulte le Bois.

Deuxième partie

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SOURCES

http://shentao.fr/shentao-la-mtc/232-2/

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1 Response to Des êtres vibrants (1)

  1. Capsule vidéo vivement recommandée par Jean-Dominique Michel

    «Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas» aurait dit Malraux…

    Ce qui paraît sûr, c’est que la crise en cours est de cette nature, avec des «élites» perverses et même démoniaques qui cherchent à transformer ce monde en enfer, sauf pour eux !

    Il est d’autant plus urgent de revisiter ce sujet, à la lumière notamment de la socio-anthropologie, de la salutogenèse et des neurosciences…

    https://reseauinternational.net/quelle-spiritualite-pour-notre-epoque/

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