
Chronique d’une gentrification
En cette fin d’hiver – déjà chaude pour la saison – voici un tour d’horizon artistico-urbain dans le centre historique de Oaxaca. La gentrification – ou américanisation à la sauce de la globalisation – des secteurs nord, est et centre poursuivant son œuvre, il ne restera bientôt de quartiers populaires qu’au sud de la veille ville, ceinte d’un anarchique périphérique automobile.
Ces quartiers anciens à un ou deux étages, constitués d’une imbrication de petits commerces, marchés alimentaires comme artisanaux (toujours à prix local et non en augmentation constante pour vivre exclusivement de la manne touristique), mezcalerias, bars et lieux interlopes, résistent encore à la pression immobilière en demeurant vivants, animés par de typiques Oaxaqueños des deux sexes et de tous les genres. On peut les qualifier tout à la fois de chaleureux, rudes à la tâche, ouverts à la discussion informelle, drôles, encore catholiques ou liés aux anciennes cosmogonies et croyances zapotèques. Plus quelques foraneos : Mexicains venus d’autres parties du pays et installés de longue date, étrangers expatriés et adaptés, voire complètement enracinés, dont beaucoup d’Étasuniens rebelles au système de l’Empire mais aussi des Européens. Ce sont les vestiges hippies, novateurs, libertaires ou anarchistes qui constituent le peu d’intellectuels et artistes mûrs encore actifs et pertinents de la ville, continuant de produire (arts plastiques, poésie, édition) alors que les nouveaux riches de Oaxaca privilégient les services (banques et infrastructures touristiques, économie virtuelle).
Lire la suite
Le Global Mirage
« À sa naissance, l’homme est doux et faible
à sa mort, il est dur et tout raide.
Les dix milles êtres, plantes et arbres
pendant leur vie, sont tendres et vulnérables
à leur mort, ils sont secs et recroquevillés.
Car ce qui est dur et fort est serviteur de la mort
ce qui est doux et faible est serviteur de la vie.
La dureté et la rigidité sont inférieures
la souplesse et la faiblesse sont supérieures.
Les êtres devenus forts vieillissent, car cela s’oppose au Tao.
Quiconque s’oppose au Tao périt prématurément. »
Lao Tseu, extrait du Tao Te King
Lire la suite →
Évaluez ceci :