Curanderos du Mexique (1)

Cérémonie du cacao avec la curandera Myriam Yolotlxochitl – Oaxaca, septembre 2021

Les chamans sont des guérisseurs appelés curanderos au Mexique ou encore medicine men (hommes/femmes-médecine) plus au Nord de l’Amérique. Ce sont des personnes qui se consacrent à guérir le corps et l’âme par la médecine traditionnelle et la connaissance de nos ancêtres. Ils, elles ne constituent pas pour autant un corps ecclésiastique à part de la société, mais y vivent immergés tout en étant en surplomb sur les manifestations de ce monde. Même si un chaman sait plonger dans les profondeurs humaines, il se protège en gardant ses distances par rapport aux remous et labyrinthes de ses semblables. Un peu comme un psy occidental, un chaman doit avoir passé plusieurs étapes afin de se soigner de ses maux personnels, de voir plus clair en lui-même avant d’apporter son aide et sa science aux autres. Je les ai évoqués à plusieurs reprises dans mes textes, particulièrement lorsque je vivais à Oaxaca, mais je ne leur avais jamais consacré un article entier. Voici chose faite !

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Les Utopies extraordinaires

Pause café avant de vendre le fanzine sur le marché des Arceaux, Montpellier, mai 2024

LES UTOPIES EXTRAORDINAIRES est un atelier qui propose différentes expériences d’écriture collaborative, créé à Montpellier le 20 octobre 2021 à la librairie Scrupules, à l’initiative de quelques fondateurs passionnés. « Utopies critiques » fut proposé par Régis, mais finalement c’est « Utopies extraordinaires » qui sera choisi comme titre du projet. La plupart des permanents sont aussi membres de l’association du même nom, mais la composition du groupe effectif fluctue selon les disponibilités de chacun. Celui-ci est formé plus largement par des personnes issues de divers horizons : milieu associatif, étudiant, littéraire, journalistique, enseignant et culturel…

Il compte actuellement une vingtaine de participants. En moyenne, 6 à 12 personnes se réunissent une fois tous les 15 jours en soirée à 19h30, le mardi jusqu’à présent, le mercredi à partir de la rentrée scolaire prochaine, dans le local de la librairie Scrupules ou à la Maison des lofts à Figuerolles.

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Anatomie d’une chambre

Oaxaca 2021 – draps et doigts

Une odeur persistante d’encens bon marché, des volets violets et une collection d’attrapes-rêves saisissent les sens en entrant dans l’espace. Le regard descend progressivement sur un tapis de chaussures en plastique, multicolores et impatientes, qui piétinent dans une nappe d’eau.

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Au fil de l’eau (2)

Quais du Vidourle, fête de la musique – Sommières 2024

Suite de la première partie

Évaporé, vaporisé, doux, dispersé, ventilé, condensé, humide, pluvieux, orageux, foudroyé, boueux, stagnant, amer, pollué, déprimé, filtré, drainé, ressourcé, lent, fluide, vivant, fertile, guilleret, contournant, clapotant, dévalant, rapide, cascadant, débordant, contrarié, réconcilié, mélangé, salé… Vague retrouvée au gré des courants et marées.

J’ai suivi le cycle de l’eau ! Je suis retourné visiter d’anciennes amours, me suis ouvert à de nouvelles…

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Au fil de l’eau (1)

Berges du Lez, piste cyclable – Montpellier 2024

Il aura beaucoup plu ce printemps, des années que cela ne s’était pas produit : les rivières endormies comme les ruisseaux apathiques ont accueilli des tonnes d’eau supplémentaire et bienvenue. Le réseau fluvial déprimé a retrouvé son cours majestueux, les nappes phréatiques assoiffées ont refait le plein dans toute la France. Les régions du Nord et de l’Est auront certes subit des inondations à plusieurs reprises, mais sans catastrophe majeure. Au contraire d’infortunés résidents rendus moroses par quelques meubles flottants dans leur zone résidentielle sinistrée, la végétation s’est enthousiasmée, gorgée de sève. La Nature s’est mise en tenue de fête des pieds à la tête. Les paysages français si variés se sont habillés de toutes les nuances de vert, ornés des couleurs jaillissantes et intenses de la flore nouvelle, chapeautés des infinies formes mouvantes des nuages jouant avec l’arc-en-ciel dans les airs.

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Montpellier street art 2024 – Viaduc du Lez (2)

Suite de Montpellier street art 2024 – Viaduc du Lez (1)

Sous le viaduc, sur les grosses piles de béton qui le soutiennent on peut voir aussi quelques œuvres davantage graphiques et calligraphiques, enrichies de portraits ou d’autres éléments figuratifs. En m’engageant plus loin, cette fois-ci sous le grand pont de structure métallique de la déviation autoroute A9, appelée aussi « La Languedocienne », jusqu’à la voie rapide en direction de Lattes puis Carnon (également ligne sud du tramway ligne 3, que longe une jolie piste cyclable), j’ai découvert d’autres œuvres de belle facture peintes sur un fond vert d’eau uniforme. La plupart sont préservées du fait de la difficulté d’y accéder. Figuratives et illustratives, elles datent de 2017, année d’inauguration du viaduc du TGV comme de doublement de l’autoroute au niveau de Montpellier, et sont inspirées par Dali, Docteur Folamour, le Jazz, la statuaire gréco-romaine, la mort, la nature ou encore la techno-invasion.

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La maison flottante et la ville fluide

Montpellier 2024 – Port Marianne, rives du Lez

La maison flottante pourrait être construite partout car elle n’a pas de racine ni de fondement, même si sur les perspectives et mise en situation des dessins d’architectes, elle est toujours située dans un environnement naturel ou urbain qui la magnifie. Elle n’a pas à s’adapter à une géologie particulière car les techniques de nivellement modernes permettent d’aplanir le terrain  ou de lui donner davantage de relief. Le terrain initial n’est qu’un socle, l’inframonde n’y a plus sa place pas plus que la mémoire transgénérationnelle. Elle est sortie tout droit de l’univers virtuel et tente de s’appliquer au réel, tout comme les nouveaux ensembles résidentiels qui ressemblent à des agrandissements de maquettes en carton, métal et plastique. Une maison dans un monde aseptisé, régulièrement désinfectée et en apesanteur intemporelle.

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La maison – annexes

Sidi Bou Saïd / سيدي بو سعيد – Tunisie, 2010

Des photos de maisons, j’en ai retrouvé plein dans mes archives. Des architectures qui ont attiré mon regard lors de mes différents voyages, et sur lesquelles j’ai certainement fait des projections, ou qui me paraissaient simplement belles comme celle-ci-dessus.

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Montpellier street art 2024 – fin

Pour terminer ce tour d’horizon street art sur Montpellier et environs, voici une sélection d’œuvres disséminées du quartier Sainte Anne à Figuerolles, et le long de la ligne 3 jusqu’à Celleneuve :

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La maison et la famille déstabilisées

Montpellier, aire de jeu pour enfants – avril 2024

Dans Mes maisons, j’ai évoqué la plupart de mes lieux de vie, afin de relier par le fil de la narration une existence en méandres sur plus de cinquante ans, ponctuée de nombreuses habitations entre l’Afrique, la France et le Mexique, puis à nouveau la France. Et encore, je n’y ai pas abordé les trois ou quatre premières maisons dans lesquelles j‘ai habité avec ma mère, mon père puis mon frère à Nouakchott pendant une douzaine d’années, avec parfois l’aide d’une nounou, parfois d’une fatou (femme de ménage, cuisinière) ou d’un boy (aide à domicile, cuisinier et gardien) d’origine mauritanienne ou guinéenne. Une époque heureuse et riche en découvertes, trouvant sa dynamique dans l’oscillation entre deux cultures, celle de mes origines et celle des populations installées au sud du Sahara occidental.

Dans La maison, toit du moi et du nous, suivi de La maison flottante et la ville fluide, je présente le « virus du wétiko », ainsi que l’a formulé Jack D. Forbes universitaire, écrivain, enseignant et activiste politique, né en 1934 de parents natifs en Californie, et mort en 2011 dans ce même État. Spécialisé dans les questions amérindiennes, il est surtout connu pour son rôle dans la création de l’un des premiers programmes d’études amérindiennes. J’y parle également de l’appauvrissement des relations sociales en France et de la standardisation des modes de vie comme des lieux d’habitation. Un parallèle vient naturellement entre le wétiko, qui enferme les gens dans des calculs égoïstes et les rend prisonniers de perversités psychiques, capables de multiples cruautés envers les autres, et la toue récente pseudo-pandémie Covid associée à la pensée covidiste, qui ont tant déstabilisé les populations de l’Europe, les Français en particulier.

Ici, je vais m’intéresser à l’articulation entre famille et maison, ces deux piliers concrets et essentiels qui ne tiennent pas pour la plupart des personnes sans un troisième qui est le travail. J’entends famille au sens de liens sanguins, mais aussi le couple sous différentes formes avec possibilité d’avoir une descendance, et constitution plus ou moins conscient de « sa » famille de choix. Sans aller revisiter mes souvenirs d’enfance pour m’appuyer encore sur mon vécu, je traiterai la déstructuration de la société française du fait de la dissoution des solidarités au sein de la famille aujourd’hui, et du fait de la réduction de son aspect symbolique. Mais aussi de sujets actuels qui suscitent rejet et méfiance, précipitatant un Nous, un Tout en une série de couches impérméables : l’appauvrissement et de la difficulté à trouver un logement décent ; les nouvelles stratégies de survie pour continuer à exister dans un environnement compétitif : le néolibéralisme / ultra-capitalisme / individualisme de plus en plus hostile aux personnes qui n’ont pas les armes ni la vocation à étendre le mode de vie dominant promu avec force depuis une quarantaine d’années ; le monde envisagé uniquement en termes compétitifs, survivalistes, marchands ou guerriers.

Voici un constat douloureux mais sincère d’un monde glissant vers une instabilité et une incommodité permanente.

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