Sueños de la nación. Un años después 2011

Tierra Fecunda, Jesús de la Helguera, 1958

« Rêves d’une Nation, un an après 2011 »

Un an après les commémorations du Bicentenaire de l’indépendance du Mexique et du centenaire de sa Révolution, le MUNAL (Museo Nacional de Arte) propose une relecture de certains codes visuels qui ont participé à la fabrication de l’identité mexicaine avec Sueños de la nación. Un años después 2011. L’exposition s’amuse à confronter représentations officielles avec d’autres icônes plus alternatives. Riche et subtil, ce parcours a travers les siècles nous plonge dans l’imaginaire et la symbolique mexicaine postcoloniale, puis moderne. L’exposition reconsidére avec un œil critique, avec distance et ironie, ce qui a participé de l’élaboration du mythe national mexicain : des origines pré-hispaniques et aztèques, souvent fantasmées, à l’épopée indépendantiste puis révolutionnaire, jusqu’aux préoccupations plus contemporaines de pertes de repères tangibles et de questionnement sur les identités (ethniques, politiques, sexuelles…), le champ est vaste.

Peinture, caricature politiques, photographies et vidéos, la sélection est éclectique et trans-genre, avec parfois un kitsch assumé. La sélection de peintures montre un échantillon de ce drôle de mélange, avec une vision coquine sur les valeurs familiales tant mises en avant, les allégories pompier… La ressemblance de certaines œuvres avec la propagande soviétique ou les canons US des années cinquante est frappante. La sélection photo, plus épurée, tend vers le constructivisme et l’abstraction. On retrouve des grands noms de la photographie mexicaine tel que Manuel Álvarez Bravo.

Le projet SEFT-1, manned railwaiy exploration probe nous fait retourner sur les vestiges du réseau ferroviaire mexicain, symbole de la conquête d’un territoire façon Western et de son entrée dans la modernité (ce réseau est aujourd’hui complètement délaissé au profit des lignes de cars). Cette expédition artistique, effectuée dans un véhicule hybride pouvant circuler sur routes comme sur rails, est partie au printemps 2011 sur les traces et les vestiges de ce qui fut anciennement un grand réseau de communication national. Il s’agit d’une sorte d’enquête archéologique, ludique et pseudo-scientifique, qui questionne en creux les choix politiques faits pour le développement du Mexique ces dernières décennies, de la question de la prédominance du pétrole sur l’électricité dans les transports et de l’impact écologique qui suit. Des problèmes qui méritent d’être posés quand on voit la construction exponentielle d’échangeurs et de voies rapides intra et périurbaines, à Mexico DF comme à Puebla.

¡Oh! Patria mía, Jesús de la Helguera, 1963

Cette exposition invite donc le spectateur mexicain ou étranger à se réveiller à la dissonance visuelle, au changement de regard que le temps et le Zeitgeist opère, et à (re)découvrir, avec son sens critique et toute sa subjectivité ces images nées des circonstances historiques, sociales, religieuses, culturelles que le Mexique a traversé depuis deux siècles. Un propos intéressant à souligner, et qui constitue le fil de l’accrochage.

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« Grâce a la participation de nombreuses institutions privées et publiques, le MUNAL a réussi a concrétiser un projet de grande envergure et au fort potentiel critique, afin que le public réfléchisse sur sa participation dans l’élaboration des rêves comme des cauchemars que nous vivons actuellement. »

Sin titulo, Bogotá, 1968 – Illustration du massacre d’étudiants de Tlatelolco en 1968 perpétré par l’État mexicain, juste avant les jeux olympiques de 1968, qui eurent lieu à Mexico, par un caricaturiste en exil en Colombie.

« Gracias a la colaboracíon de numerosas instancias publicas y privadas, el Museo Nacional de Arte ha logrado materializar un projecto de gran envergadura y profundo potencial crítico, a fin de que el público reflexione acerca de su participación en la configuración tanto de los sueños como de las pesadillas que vivimos actualmente.« 

Cette exposition, tel un miroir, tend donc un reflet aux multiples facettes aux visiteurs, souvent léger voire sexy, parfois dénonciateur, toujours à reformuler… histoire de contredire Jean Cocteau qui disait que « les miroirs ne réfléchissent pas assez » ! Et de réaffirmer qu’on ne détient jamais une vérité historique absolue car les modes de représentation de la société sont toujours mouvants.

Le thème de la représentation est loin d’être innocent dans un pays où par exemple l’iconographie catholique baroque est omniprésente. On fait aussi le rapprochement avec l’engagement social et politique des muralistas, lire Diego Rivera, murales del Palacio Nacional.

C’est au MUNAL de Ciudad de México, et c’est jusqu’au 29 janvier 2012.

Florent Hugoniot

Linda Tehuanita, Mario Chávez Marión, s/f

Sueños de la nación. Un años después 2011

« Los sueños de una nación. Un año después, 2011, enfoca su mirada con ironía en los imaginarios simbólicos de la nación mexicana. La exposición pretende llevar al público a reconsiderar con conciencia crítica y participativa las circunstancias históricas por las que ha transitado el país. La muestra se compone de pintura, caricatura política y fotografía; expresiones que no ocultan su subjetividad y colocan índices detonadores de una conciencia crítica. 4 artistas visuales, Melanie Smith, Mariana Botey, Erick Meyenberg e Iván Puig participan a través de intervenciones con la finalidad de poner en interlocución el pasado y los tiempos actuales. »

« A un año de las commemoraciones del Bicenterario de la Independencia y del Centenario de la Révolution Mexicana, el Museo Nacional de Arte presenta la Exposición Los sueños de una nación, muestra que se centra en una aproximación irónica a las imágenes de lo « nacional mexicano » que se configuraron a lo largo del siglo XX y que comienzan en los siglos XVIII y XIX. Lejos de ser una exposición histórica, est a exhibición es una revisión crítica de la función de los imaginarios simbólicos de la patria, la identidad, el poser, etc. La muestra está conformada por cerca de 200 piezas, pertenecientes tanto al acervo del museo como a colecciones públicas y privadas. » 

« El inexplicable retraso con el que la caricatura hace su aparición en la cultura (europea) no ha de (…) buscarse en una supuesta creencia en la eficacia mágica de la imagen, sino en el hecho de que, fuera del cosmos emblemático, la dislocación de la figura humana revestía necesariamente una intención blasfema. »

Giorgio Agamben

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« A través de valores artísticos especificos como la épica, lo kitsch y la sátira, en contraposición con el uso del documento, a exposición esta lève una dialéctica entre la fantasia y la « verdad » que hay detrás de las construcciones imaginarias y los discursos del poder sobre los que se edifica el sueño de lo nacional. En esta exposición se confrontan obras emblemáticas del arte mexicano con aquéllas que se deslizan entre los márgenes de lo canónico, tales como el cartel, la caricatura y la fotografía periodística. De igual forma, las piezas de arte contemporáneo de est a muestra funcionan como momentos críticos, desde el presente, a las invenciones de lo nacional. El objectivo de esta muestra es invitar al espectador a « despertar » a la realidad y enfrentarse con una mayor conciencia crítica y participativa a las actuales circunstancias históricas por las que transita el país. »

Hasta 29 de enero 2012


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