In Situ Art Festival, Fort d’Aubervilliers, été 2014

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Par un beau samedi ensoleillé, nous voilà partis, Isa, Rodo et moi, dans la proche périphérie nord de Paris. Direction IN SITU ART FESTIVAL, métro Fort d’Aubervilliers. Bon, ce n’était pas la grande aventure, pas bien difficile de trouver le site après un peu de marche le long de l’avenue principale. Mais le déplacement valait la peine, car il y avait beaucoup à voir dans cette friche industrielle.

De nombreux visiteurs s’étaient déplacés en ce début d’après midi, déambullant et investissant ces immenses espaces qu’occupait une ancienne casse automobile. On avance de surprise en surprise, après un passage couvert de graffitis hétéroclites et en majorité amateurs. Sur une place-parking démesurée a été installée une buvette, elle-même décorée de grandes fresques. Plus loin, quatre grands espaces d’exposition s’offrent aux visiteurs.

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La façade longiligne d’un entrepôt moderne nous accueille avec grandiloquence, ornée de gigantesques motifs géométriques et de couleurs vives. Devant, le macadam du parking est peint d’un immense visage. Ces deux oeuvres donnent l’échelle du projet. On retrouve à quelques pas d’autres peintures au sol, notamment des pochoirs de Moko&Associés.

Un angle formé par deux bâtiments en brique est consacré à la célébration de l’événement Fêtes et Forts de l’été 1984, qui a inicié le mouvement hip-hop en France, avec des reproductions de photos de Willy Vainqueur et Pierre Terrasson.

france ete 2014 128Puis, en longeant par la droite l’entrepôt, on suit une première galerie à ciel ouvert, avec une succession de peintures grands formats, bien encadrées par ce qui devait être des fenêtres, aujourd’hui condamnées. La variété des styles picturaux surprend et réjouit.

Nous allons à notre rythme, je fais beaucoup de photos et m’amuse de cet espace de jeu et d’investigation visuel. C’est la raison pour laquelle cet article est illustré d’une large sélection, mais il faut aussi reconnaître que le nombre d’oeuvres est impressionnant ! Je vous laisse les découvrir. Les textes explicatifs sur l’histoire du Fort d’Aubervilliers, Fêtes et Forts et également sur la manifestation elle-même, IN SITU ART FESTIVAL, organisé par l’association Art en Ville, sont reproduits ici et permettent de se plonger dans la démarche d’un travail artistique et social et de rappeller que certains thèmes, comme la mixité, l’expression artistique et la tolérance, sont plus que jamais d’actualité en 2014 !

Une cinquantaine d’artistes dont beaucoup de grand renom dams le milieu, et des pionniers de l’art urbain, ont relevé le défi en participant pleinement à cette manifestation unique, qui a reçu un trés bon accueil critique et fut un succès populaire. Lapartmanquante a déjà consacré quelques articles à certains d’entre eux, notamment Pascal Bruandet, Da Cruz, Marko93, Jef Aerosol, Mosko et associés.

Voir également en pages Culture du Monde : À Aubervilliers, le street art fait très fort

france ete 2014 274Les artistes

9ème Concept (FR) – 13bis (FR) – 93 MC + guests (FR) – Jef Aerosol (FR) – Michaël Beerens (FR) – Borondo (ES) – Btoy (ES) – Stéphane Carricondo (FR) – Cyclop (FR) – Sylvie Da Costa (FR) – Dan23 (FR) – Graffiti Researsh Lab France (FR) – Guy Denning (GB) – Jean Faucheur (FR) – Laurence Favory (FR) – Fenx (FR) – FKDL (FR) – H101 (ES) – HEC + guests (FR) – Kan (FR) – Kenor (ES) – Rachid Khimoune (FR) – Kouka (FR) – Kram (ES) – Jace (FR) – Jana&JS (FR/AT) – Jim (FR) – Jimmy C (AU) – Benjamin Laading (NO) – Levalet (FR) – Marko93 + guests (FR) – Gilbert Mazout (FR) – Monsieur Qui (FR) – Mr Bmx (FR) – Mygalo (FR) – Nemi (FR) – Milo (FR) – On Off (FR) – RCF1 (FR) – Ripo (GB) – Jorge Rodriguez Gerada (CU) – Sixo Santos (FR) – Stoul (FR) – Pierre Terrasson (FR) – Willy Vainqueur (FR) – David Walker (GB) – Gérard Zlotykamien (FR)

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Historique du lieu

« Espace mythique et méconnu, situé aux portes de Paris, le Fort d’Aubervilliers accueille du 17 mai au 14 juillet 2014 2014 l’In Situ Art Festival et réunit sur près de 2 hectares une cinquantaine d’artistes urbains internationaux. Organisée par l’association Art en Ville, l’événement prélude à l’aménagement d’un écoquartier par AFTRP, établissement public industriel et commercial et propriétaire des lieux depuis 1973. Le festival célèbre ainsi la reconversion d’un ouvrage militaire chargé d’histoire, et qui a connu au cours du XXème siècle des affectations diverses.

Construit entre 1843 et 1846 pour renforcer le défense de Paris, le Fort a d’abbord accueilli une caserne, avant de laisser place dans les années 1980 à une fourrière et une casse-auto. C’est aussi un lieu ouvert à la création : le site accueille des ateliers d’artistes, dont celui du sculpteur Rachid Khimoune, et le théâtre équestre Zingaro en borde la partie ouest depuis 1989. À l’époque, ses allures de friche industrielle séduisent aussi la contre-culture. Le Fort sert alors de point de rassemblement aux Punks et en 1984, s’y tient le premier festival de hip-hop hexagonal, Fête et forts.

Pour évoquer cette histoire protéiforme, l’association Art en Ville a choisi de faire imtervenir en résidence une cinquantaine d’artistes autour du thème de la transition. Graffiti, pochoir, collage, muralisme, danse hip-hop… Le festival s’ouvre à la diversité des expressions artistiques dans l’espace public.

La création in situ s’avère en effet le mode d’expression le plus à même d’évoquer les reconverssions successives du Fort. Dès son émergence dans les années 1960, l’art urbain affectionne les espaces en transformation. Les pionniers du mouvement et leurs continuateurs investissent volontiers friches, chantiers, bâtiments désaffectés et immeubles voués à la démolition. Situés à l’abris des regards, ces délaissés offrent aux artistes autant d’espace où développer leur pratique en toute tranquilité – et ce d’autant plus qu’ils sont à l’image d’un art éphémère en mouvement permanent… »

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Les œuvres, reflet d’un espace en transition

« Le Fort d’Aubervilliers n’en est pas à sa première transformation : tour à tour caserne militaire, casse-auto, fourrière ou espace d’expression artistique, les lieux n’ont au contraire cessé d’évoluer depuis leur construction.

Pourtant, l’amménagement prochain d’un écoquartier sur le site marque dans son histoire un tournant inédit. Pour la première fois, le Fort s’ouvrira à la mixité : mixité des usages (logements, activités, équipements…), mixité sociale et surtout mixité de genres. Aux univers virils (armée, automobile, etc.) qui en ont composé la fréquentation quasi exclusive depuis sa construction, promet ainsi de succéder un lieu ouvert à tous.

Ce sont ces transitions que reflètent la plupart des oeuvres créées dans le cadre du Festival.

Si les carcasses de voitures disséminées sur le site en évoquent les usages passés, la variété des médium retenus (fresque, graffiti, pochoir, collage, etc.) et les nombreux portraits – de femmes, d’enfants et de couples, mais aussi d’animaux – esquissent le devenir du Fort et le préfigurent comme un écosystème tirant sa richesse de sa diversité. »

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Florent Hugoniot ©Photo

Merci de respecter le droit d’auteur et de mentionner également le nom des artistes.
Si certains se reconnaissent ici ou désirent ajouter une info, merci de laisser un commentaire et lapartmanquante effectuera les corrections 🙂

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Les 30 ans du festival Fêtes et Forts

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« En 1983, dans un contexte marqué par les premières émeutes urbaines et la marche pour l’égalité, l’architecte Rolland Castro et l’urbaniste Michel Cantal-Dupart initient la mission imterministérielle « Banlieue 89 ». Sa vocation : désenclavaer les banlieues françaises et, trente ans avant la création du Grand Paris, déborder les frontières de la capitale.

L’une des propositions du plan est de faire des Forts d’enceinte de Paris des lieux d’animation culturelle.Le projet se concrétisera dans six d’entre eux, dont celui d’Aubervilliers. Du 14 juillet au 4 août 1984, dans un décor de casse automobile, le site accueille le festival « Fêtes et Forts » où se succèdent concerts punk ruck, concours de break dance, performances artistiques (Jean Faucheur y peint notemment en public) et graffiti.

Deux photographes albertivillariens, Willy Vainqueur et Pierre Terrasson, sont témoins de l’événement. Leurs clichés offrent de saisir la place accordée aux cultures alternatives au sein du festival.

Par sa programmation, Fête et Forts contribue notamment à la diffusion d’une culture encore confidentielle en France à l’époque : le hip-hop. Lors de la soirée de lancement le 13 juillet, sous l’oeil attentif de Willy vainqueur, le site voit converger les pionniers du mouvement. Dee Nasty est aux platines, les Paris City Breakers s’adonnent au break dance tandis que les graffeurs des environs couvrent les murs de fresques.

Fête et Forts fait aussi la part belle au rock, au Punk et eu garage, genres musicaux rois dans les années 1980. pour Pierre Terrasson, ce sera l’occasion de photographier, notamment lors de la soirée organisée par Libération le 28 juillet, des artistes tels que Oberkampf, Rachid Taha ou Charlélie Couture. »

 

IN SITU ART FESTIVAL, Fort d’Aubervilliers – L’équipe

 

Idée originale et direction artistique : Olivier Landes

Responsable technique : Olivier Da Costa

Responsable accueil du public : Jessy Delvallée

Textes : Stéphanie Lemoine

 

AFTRP : Chloé Duval-Zack, Géraldine Ajax

Mairie d’Aubervilliers : Sandra Rigoni, Mathilde Behhar

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