El Chepe (3) : terminus coloré à El Fuerte

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Creel – El Fuerte : pour ce dernier tronçon du voyage sur les rails du Chepe, ce train unique au monde qui relie Chihuahua à Los Mochis sur la côte pacifique (lire El Chepe (1) : dernier train voyageurs au Mexique), je vous propose de suivre en photos la vertigineuse traversée de la Barranca del Cobre , dans la Sierra Tarahumara.

chepe mazatlan 347La Barranca del Cobre est un grand canyon situé au Nord-Ouest du Mexique, qui peut atteindre un dénivelé de 1 800 m. Ce parc naturel d’une superficie supérieure à 65 000 km2, vieux d’environ 30 millions d’années forme l’un des plus grands ensembles de canyons et de gorges au monde. La région est très verte et tranche totalement avec les paysages désertiques du nord du Mexique. L’eau est présente partout et la région possède de nombreuses cascades. La plus impressionnante de toutes, la cascade de Basaseachi, tombe en une chute libre de 246 m. Lors du précédent chapitre (lire El Chepe (2) : en traversant la Sierra Tarahumara) vous avez pu découvrir celle de Casarares.

Une fois traversée la Sierra Madre occidentale, el Chepe arrive dans la plaine côtière, beaucoup plus uniforme et somme tout assez banale après la spectaculaire succession de précipices et de vallées, tout en courbes, les murailles de pierres frolées, la traversée des nombreux tunnels tallés dans la roche et les ponts en arches de béton. Le train surplombe encore de majestueux plans d’eau, puis trace sa route tout droit en direction de la mer de Cortés. Nous avons déjà laissé l’État de Chihuahua pour celui de Sinaloa.

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La Barranca del Cobre

Préférant zapper le dernier arrêt à Los Mochis après lecture du Lonely Planet 2007, j’ai fait une étape dans la ville d’El Fuerte, endormie dans la chaleur étouffante de l’été. C’est un pueblo mágico au charme colonial et désuet qui mérite effectivement un arrêt. El Fuerte fut fondée en 1563 par un Espagnol, un certain Francisco de Ibarra. Le centre historique n’est pas très grand mais suffisamment beau, vert et coloré, pour y passer agréablement un ou deux jours de repos.

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Car hormis la visite d’un site archéologique d’art rupestre perdu dans la proche forêt et comportant de remarquables gravures sur pierres, une ballade le long de la rivière sur des berges aménagées et la visite du fortin et de son petit musée, il n’y a pas pléthore d’activités et de sorties. Une petite zone pietonne, des puestos (restos de rue, caravanes ou cabanons) permettent de se restaurer à bon marché, avec des tacos ou des mariscos (fruits de mer) frais. Mais le soir c’est calme plat, même le samedi ! Encore une chance de tomber sur un restaurant ou un bar ouverts en soirée, moment où la chaleur retombe un peu.

Sinon, on peut relier El Alamos, autre pueblo mágico célèbre de la région, seulement à une heure de bus ; ce qui permet de faire durer un peu le séjour sur place, ou de continuer plus au nord, dans l’État de Sonora (article et diapo à venir).

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Posada del Hidalgo, El Fuerte

Du fait de son classement dans la liste des plus belles villes du Mexique, El Fuerte, est bien entretenue par ses habitants. Elle fut un temps la capitale de l’immense Estado Libre de Occidente, qui comprenait l’actuel État de Sinaloa, celui de Sonora, et une partie de l’Arizona et renferme une architecture coloniale hispanique remarquable. Les essences sont nombreuses, la flore luxuriante du fait de la présence du rio Zuaque, ou Rio Fuerte.

Le zócalo d’El Fuerte fait voyager plus loin encore en pensée, dans les Caraïbes anglaises ou hollandaises, avec son kiosque blanc tout en dentelles, ses longs palmiers aux tronc clairs et lisses et ses chants d’oiseaux.

chepe mazatlan 412C’est aussi la ville qui a vu (selon la légende locale dument authentifiée) la naissance de Diego de la Vega, plus connu comme Zorro, qui se rendit au tout debut du XIXe siècle à Los Angeles, encore espagnole pour la groire d’Hollywood. Pour s’en assurer, il suffit d’entrer dans le prestigieux hôtel Posada del Hidalgo, à deux pas du zócalo, moins pour l’animation musicale destinée à un public familial et touristique, que pour admirer la demeure historique dans laquelle tône la statue du mystérieux justicier masqué, se divertir du spectacle des colibris butinant l’eau sucrée régulièrement ajoutée dans des assiettes suspendues, et profiter de la piscine bienvenue dans la moiteur estivale !

Disfruta tu estancia 😉

Florent Hugoniot ©photo et texte

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