Un peu de clarté dans la constellation psy

Cet article vient en complément d’information avec Les mots nous mentent et nous aimentent.

Les psys représentent un corps professionnel toujours relativement obscur pour les non-initiés à une discipline jugée elle aussi complexe et parfois ésotérique. Peut-être aussi complexe et ambigue que les différents ordres religieux, quand la morale chrétienne servait d’unique garde-fou officiel et autorisé en Europe en matière de mœurs, de santé, d’affects mais aussi de psyché. Si l’on s’en tient juste à la psychothérapie contemporaine et à la cure par la parole, ils, elles ont pris le relai d’ecclésiastiques jouant le rôle de directeurs de conscience dans l’aristocratie de l’Ancien Régime, tandis les abbés, curés et pasteurs étaient dévolus au petit peuple pour appliquer la confession, évaluer sa propre conscience face aux épreuves et défis que nous régale la vie terrestre. La grande bourgeoisie de la révolution industrielle du XIXe siècle ayant progressivement pris les leviers du pouvoir, se posait elle aussi des questions d’ordre intime relatif au Bien et au Mal, à la folie et à la sagesse, mais aussi aux relations humaines en général et à l’organisation de la société dans ses recoins les plus sombres, telles les manifestations de la dépression et de la cruauté. Elle était surtout animée de l’esprit positiviste et s’entichait de savoir comment fonctionne ce mental, cette grotte cérébrale d’où sortent tant de merveilles et de désordres.

Possiblement le passage d’un monde très rural à un univers urbain dévorant devenait anxiogène pour beaucoup d’individus, toutes classes confondues, les techniques progressaient à pas de géant et les valeurs en étaient bousculées, retournées voire déjà inversées (matérialisme et consumérisme). L’invention du cinéma qui projette des ombres et des images du passé sur un écran blanc est concomitant de l’invention de la psychanalyse par Freud. Le spiritisme faisait parler les morts et tourmentait certains vivants dans leur chair. Pour les psychiatres de l’époque, il s’agissait de rechercher dans un cadre judéo-chrétien toujours plus éprouvé voire déjà dépassé, de véritables thérapies pouvant aider ou soigner les différentes maladies de l’âme et les sortes de folies répertoriées depuis des générations de médecins, de mieux en mieux formés à l’esprit de la science moderne et expérimentale.

Philippe Pinel (1745-1826) est un psychiatre français qui s’intéresse à la pathologie mentale de la personne âgée et son aspect invalidant. On lui doit la première classification des maladies mentales. Il regroupe les malades en quatre catégories : les maniaques, mélancoliques, idiots et déments. Les psychiatres ont prospéré dans un XIXe siècle qui investissait toutes les disciplines, dont la psychologie et la médecine, avec l’esprit scientifique des Lumières. Ce qui permit de grandes avancées de la profession qui partait de peu d’expérience clinique et s’inspirait surtout de théories plongeant jusqu’à l’Antiquité ou s’appuyant sur la pharmacopée arabe, pas encore sur la chimie moderne, ce qui viendra particulièrement avec les scientifiques allemands puis étasuniens et soviétiques au XXe siècle.

Charcot (1825-1893), à l’origine de l’École de la Salpêtrière, travailla sur ce qui s’appelait alors l’hystérie, cela servit de base à la théorie psycho analytique de Freud. Pour autant, un scientisme radical appuya aussi des dérives fatales comme l’évaluation des névroses en fonction de la morphologie crânienne ou la hiérarchisation des races en fonction de capacités intellectuelles et sensorielles sensées être plus ou moins limitées selon les peuples et les cultures, prétexte au racisme dans la conquête coloniale en Afrique et en Asie – les Amériques étaient enchaînées depuis la conquista espanole et portugaise – mais également socle du nazisme en Europe.

Évoquons la notion d’inconscient collectif, un concept de la psychologie analytique s’attachant à désigner les fonctionnements humains liés à l’imaginaire. Selon le psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875–1961), créateur du concept, l’inconscient collectif constitue « une condition ou une base de la psyché en soi, condition omniprésente, immuable, identique à elle-même en tous lieux ». Dans le même registre, les notions de trauma ou de tabou collectifs sont une réalité. La colonisation des populations non-européennes depuis le XVIe siècle puis la persécution des communistes, le génocide des Juifs et des Gitans par les nazis ont laissé de profondes blessures en Europe, mal cicatrisées aujourd’hui. Les contorsions de la société étasunienne autour des communautarismes et les dérives religieuses sectaires sont aussi des stigmates sociétaux, dans lesquels se dégagent une volonté évidente, celle de faire de certaines populations ou individus des victimes perpétuelles, d’une part rabaissées, discriminées au sein de l’ensemble d’une nation voire de tout l’Occident, d’autre part dans l’exigence sans fin de réparations symboliques ou matérielles.

Plus récemment, on constate une manipulation des foules et un conditionnement des individus de plus en plus forts par la publicité mais surtout par les médias officiels « aux ordres », sinon par d’autres moyens plus occultes avec la chimie, les neurosciences et le virtuel ; l’instrumentalisation de combats légitimes tels que le féminisme ou la reconnaissance de l’homosexualité à des fins peu glorieuses, en général pour imposer, en parallèle de la recherche d’un confort domestique optimum et d’une stabilité émotionnelle, des idéologies telles que le transhumanisme. Ce qui produit des réactions de défense ou de protection d’une partie de la population, accusées souvent à défaut de complotisme – un terme lancé par la CIA après l’attentat de John Fitzgerald Kennedy en 1963 – opérant un schisme, une forme de manichéisme dans les sociétés occidentales entre les suivistes, les favorisés d’un côté et de l’autre les résistants, les sacrifiés à un système qui met en place l’esclavage technologique et numérique, la déréalisation, la perte de certaines sensibilités au réel (goût, odeur, toucher) et l’excroissance d’autres jusqu’à leur épuisement (vision, audition) comme par exemple la promotion de la vidéoconférence dans toutes les activités humaines et le projet Metaverse de Facebook, une autre manifestation du conditionnement des foules à des fins mercantiles et dogmatiques.

De même, selon une stratégie de division mûrement évaluée et appliquée, selon qu’on s’estime progressiste ou traditionnel, on va être mené à se radicaliser concernant la confusion des notions de sexe et de genre, avec les convaincus, les sceptiques et les lanceurs d’alerte. Radicalisation digne de l’affaire Dreyfus au début du XXe siècle en France, qui provoque incompréhension et impossibilité totale de dialogue, rupture profonde entre des personnes d’une même famille, d’une même milieu socioculturel et plus largement entre différentes régions du monde : Occident collectif dont USA et Israël, Union Européenne, Japon et Corée du Sud versus le reste du monde mené par la Russie, la Chine, l’Afrique, l’Inde, les pays musulmans et de tradition bouddhiste ou confucéenne ; certaines parties du monde restant dans l’entre-deux (pays d’Amérique latine dont le Brésil, le Mexique, certains pays d’Europe dont la Hongrie, la Serbie ; la Turquie).

Inversion des sexes, confusion des genres, attrait du neutre, vertige du vide…

LGBTQIA+ voire 2ELGBTQQIA+ au Canada francophone dans ses formes les plus longues, sont des sigles utilisés pour qualifier les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers et intersexes, c’est-à-dire pour désigner des personnes non hétérosexuelles, non cisgenres ou non dyadiques (qui lie deux choses). Le sigle « LGBT » est ainsi complété avec d’autres lettres ou avec un « + » pour inclure d’autres variantes d’identité de genre, de caractéristiques sexuelles, ou d’orientation sexuelle, comme l’asexualité, la pansexualité, la non-binarité ou la bispiritualité. Ces sigles peuvent également être utilisés dans des expressions qui se rattachent à ces personnes. (Wikipedia)

D’un point de vue intime, les prémisses de la schizophrénie se mettent en place lorsqu’on déstabilise profondément les identités sexuelles naturelles (masculin / féminin) en provoquant une perte tragique des repères chez les plus jeunes qui succombent à la mode des gender fluid (une personne dont le genre fluctue ou oscille entre la masculinité et la féminité). Un partie des jeunes qui se disent « non binaires » vit cette métamorphose physique ou dogmatique (ou les deux) très mal en leur for intérieur malgré les apparences festives et colorées du passage d’un à l’autre sexe, avec le recours trop rapide à la chirurgie.

Dans la même dynamique, les genres s’accumulent dans la communauté LGBT, avec un sens du ridicule qui peut parfois tuer la personnalité ou l’individu tout entier, des cas de détresse psychologique ou de fortes dépressions pouvant mener au suicide, suite à un choix fondamental trop précipité. En effet, le mental ne suit pas forcément le physique dans ce processus toujours difficile et douloureux, qui demande des sacrifices. Si on s’en tient seulement au genre, on ne peut prétendre pas TOUT être à la fois, féminin, masculin, plus ou moins nuancé et neutre… au risque de n’être plus rien. Afin de légitimer cette dérive sociétale, les avocats de la cause transgenre vont chercher des références historiques, tels les désormais fameux cinq genres des Indiens des grandes plaines nord-américaines – ce qui n’existait absolument pas dans la Méso-Amérique comme au Mexique ou au Pérou. Au point d’affirmer «Ils ont célébré des mariages gays pendant des centaines d’années !». Et pourquoi pas à la mairie de Paris ou de Montréal ?… En oubliant que la procréation artificielle et la reproduction ex-utérus n’existaient pas, que nous n’avons pas de preuves ou d’exemple d’adoption par des couples femmes ou hommes, et que l’enfance restait pour l’entière communauté amérindienne quelque chose de sacré. Alors qu’on se permet ouvertement de transformer les enfants au XXIe siècle en objets expérimentaux et qu’ils deviennent de plus en plus les réceptacles du mal-être des adultes.

Identité féminine, identité masculine, homme – femme, femme – homme et transgenre, tous vivaient dans la plus parfaite harmonie. Et, pour ne pas être influencés, les enfants de certaines tribus étaient habillés de vêtements neutres jusqu’à ce qu’ils puissent choisir eux-mêmes ce qu’ils souhaitaient porter. Les tribus Amérindiennes accordaient en réalité peu d’importance à la sexualité des individus. Ces derniers étaient jugés selon leur utilité au sein de la communauté, leurs qualités et compétences. Ainsi, les préjugés sexistes n’existaient pas ! (positiv.fr)

À se demander si la machine à remonter le temps a déjà été inventée pour aller vérifier ce genre d’affirmation ! Cette tendance à vouloir comparer des époques aux réalités, aux contextes historiques, aux conditions d’existences et aux constructions psychiques très différentes, afin de justifier des partis-pris discutables ne serait-ce qu’à notre époque contemporaine, est devenu l’apanage de la pensée liquide, provocante et présomptueuse postmoderne. A-t-on jamais entendu parler d’un grand chef iroquois ou cherokee « gay » ou encore d’une tribu sioux dirigée par un aréopage d’amazones lesbiennes ? Très possiblement certaines fonctions dans le groupe étaient dévolues à des « two-spirits » tel que la médecine, le chamanisme ou la célébration d’évènements sociaux et festifs, tels naissances, baptêmes et mariages, comme c’est toujours le cas pour les Muxes dans l’Isthme du Mexique et les Hijras (ou « troisième sexe ») en Inde. Mais dans un cadre de convenances sociales très règlementées.

Il n’en demeure pas moins que l’homosexualité a toujours été abusivement punie et pourchassée par la morale judéo-chrétienne comme musulmane, et que ce n’est pas en passant aux extrêmes inverses qu’on pourra effacer d’un revers de main des crimes et persécutions commis au nom de la culture ou de la religion, s’acquitter d’un douloureux processus socio-historique de reconnaissance des différentes facettes de la libido humaine, propre à l’Occident. Balancer ainsi si rapidement et si violemment entre deux pôles, d’une part diabolisation et de l’autre survalorisation, cela démontre que la stabilité psychique n’est pas encore gagnée lorsqu’on traite de la liberté de ses choix sexuels et sentimentaux.

« Il faut savoir que les Indiens d’Amérique perpétuent encore cette conception du genre et refusent en bloc appellation LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). »

Sciencepost.fr

Un vie d’adulte est faite de choix et d’orientations franches et assumées. C’est une autre manifestation de la fragmentation du Moi en cours, pourtant présentée, dans une logique d’inversion désormais partout en place, comme un immense pas en avant…

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De la libido

Depuis la théorisation de la psychanalyse par Freud, l’histoire de cette discipline a été ponctuée par des figures marquantes et des nouvelles théories, contre-théories, des débats houleux, des errements et des impostures dévoilées, des digressions et des retours aux sources, des adaptations à l’évolution de la société et des techniques. Trop long pour en faire un compte-rendu ici, Wikipédia recèle de toutes les infos nécessaires pour une première recherche, on peut aussi visiter le site https://www.cairn.info/ spécialisé sur le sujet, pour une recherche plus approfondie et plus riche au niveau sémantique et dialectique.

Mais c’est certainement l’incursion de Freud dans le domaine de la sexualité, un domaine très intime et jusqu’alors réservé à la religion, à la morale ou au commerce, et particulièrement celle supposée infantile, le fait de développer le thème de la libido, cette énergie vitale dans laquelle le sexe tient une place fondamentale, déterminante, qui a déclenché les foudres de la société puritaine de son époque. Ce terme, sa définition continue de donner du grain à moudre aux intellectuels d’aujourd’hui, à toute une population mise en demeure de se prononcer et de se déterminer en fonction de ses pratiques sexuelles, de binarité ou non-binarité, de genre ou de non-genré.

Alors que les choix érotiques relevaient encore jusqu’à la fin du XXe siècle plus du jeu que de la catégorisation, de transgressions à la norme hétérosexuelle, c’est cette dernière qui se trouve totalement remise en question, marginalisée par rapport aux nouvelles étiquettes LGBTQIA+ : un autre aspect de l’inversion des valeurs dans un entre-deux, une neutralité de plus en plus figés dans une quête obsessionnelle d’identité dictant ses codes. De plus, ces stratégies adulescentes ne tourneraient plus qu’autour de la sexualité et seraient surtout préoccupées de séduction, de volonté de pouvoir, de possibilité de se reproduire naturellement ou non, d’exclusivité, de domination de l’autre, d’obtention de faveurs, de richesses, via des artifices permettant de triompher en société, avec les compromissions, la vénalité, les hypocrisies, les soumissions et les perversions psychiques qu’elles entraînent. On semble un peu avoir perdu à notre époque plus que troublée notre rapport au beau, au bon et au bien, aux équilibres naturels et cosmiques…

Le terme latin libido, repris tel quel en français, signifie littéralement « désir, volupté ». En psychanalyse, la libido correspond à l’énergie de la pulsion sexuelle. L’adulte mûr utilise cependant son énergie sexuelle dans d’autres domaines que celui de la reproduction, des plaisirs terrestres et, s’il n’est pas uniquement l’esclave de sa volupté, il, elle trouve cette capacité de sublimer ses désirs dans par exemple la création artistique, le développement de ses capacités intellectuelles, allant jusqu’à parfois renouer avec une forme de transcendance dans le symbolique et le sacré… mais aussi sans le sport, une autre forme de dépassement de soi, la pratique du yoga, de la méditation d’arts martiaux, ou encore plus prosaïquement dans la vie culturelle, associative, dans le jardinage, l’étude en général.

Citons les pionniers, la triade germanique des débuts de l’aventure psychanalytique, allant de Vienne à la Suisse : Freud, Adler et Yung (ces deux ayant été les principaux alliés de Freud dans les premières années de la création de la discipline, devenus rapidement des frères ennemis) ; Donald Winnicott, Anna Freud (fille de Sigmund Freud émirée à Londres) et Mélanie Klein de la prestigieuse école anglaise ; pour les États-Unis, Edward Louis Bernays (neveu de Freud émigré aux USA, considéré comme le père de la propagande politique et d’entreprise), pour la France, Jacques Lacan (qui envisage le rapport de l’Imaginaire au Symbolique et au Réel), Françoise Dolto (spécialiste de l’enfance dans les années 1960-1970, aujourd’hui très contestée) et Bruno Bettelheim (Psychanalyse des contes de fées, 1976), Jacques-Alain Miller qui a contribué à la fondation de l’École de la cause freudienne et est légataire et éditeur des séminaires de Jacques Lacan, dont il est le gendre.

Bref, plusieurs générations ont déjà fait leurs œuvres et transmis leur héritage à la nouvelle génération (on parle de quatrième ou cinquième génération de psys en 2020), d’où surgissent Boris Cyrulnik et Gérard Miller (frère cadet de J.-A. Miller), deux figures médiatiques de notre époque caractérisée par la société du spectacle.

Alors que dans les années 1970 et 1980, la psy était toujours un sujet qui enflammait et remuait les sociétés occidentales comme aux meilleures heures du surréalisme avec entre autres Louis Aragon, Robert Desnos, Paul Éluard, Salvador Dalí et Georges Bataille, les grandes figures de la psychanalyse se font rares au XXIe siècle du fait d’une perte d’influence de cette discipline dans les grands centres de pouvoir symbolique et effectif, comme à l’Université ou dans les grands médias, mais aussi dans la culture et les Arts.

L’utilisation de l’écriture automatique pour les surréalistes (eux-mêmes héritiers du mouvement dada, des symbolistes et des romantiques) a inspiré la libre parole et les associations d’idées de manière apparemment désordonnée pour la cure psychanalytique.

État des lieux de la psychanalyse et psychiatrie au début du XXIe siècle, quelques notions de base

Il est difficile de trouver des statistiques concernant le recours aux différentes formes d’analyses en fonction des classes sociales. La plus courante étant celle de type freudien pour la moyenne et haute bourgeoisie, comme pour l’ensemble très vague de ce qu’on nomme la « classe moyenne ». Du fait de la formation du personnel thérapeutique, souvent issu des classes moyennes supérieures, c’est aussi celle appliquée pour les prolétaires, les déclassés et tous les laissés pour compte que la société ultra-capitaliste produit. Ce clair-obscur a pour cause de secret médical certainement, mais on ne peut que constater la perte de la popularité de la psychothérapie freudo-lacanienne face aux neureosciences et à thérapie comportementale. Tout de même plus répandue et défendue en haut plutôt qu’en bas de l’échelle socioculturelle, le recours à la psychanalyse tend son miroir et apporte son aide davantage aux professions libérales, aux enseignants qu’aux manœuvres et aux agents d’entretien, car les premiers partaent les mêmes modalités, la même culture et les mêmes biais cognitifs, la même réalité. Il reste que chacun trouve les outils et soutiens psychiques adaptés pour sa survie en fonction de ses moyens, de son environnement direct de son accès aux soins… ou pas.

Aujourd’hui, les psy « suivent » ou conseillent des cadres supérieurs, journalistes, chefs d’entreprise, conseillers en communication, spécialistes financiers, créateurs de Start’up, beaucoup d’adeptes de l’ultralibéralisme et du tout virtuel… en définitive un peu trop livrés à eux-mêmes avec la théorie du do it yourself et du développement personnel sous un mode guerrier (être stable et fort intérieurement pour réussir dans un monde de compétition ouvert), l’incantation au bien-être et à la positive attitude, le recours à l’optimisation de ses capacités propres afin d’augmenter ses compétences et ses dividendes voire l’usage de la manipulation des esprits dans un cadre ultralibéral ou une vision néo-conservatrice. La popularisation de la formule pervers narcissique, d’abus de pouvoir ou du terme sociopathe illustre l’étendue du mal-être sociologique et même anthropologique, un malaise relationnel qui règne du haut en bas de l’échelle sociale en 2023 ; le président de la République française actuel, E. Macron et ses alliés, ses soutiens affichés en étant des exemples saisissants.

Pour autant le besoin d’une meilleure connaissance de soi s’est répandue dans les pays occidentaux, et de fait la psychothérapie s’est démocratisée et banalisée. Au point qu’il y a tout type de psys pour tout type de public et de clients aujourd’hui, disséminés dans une myriade d’écoles et de pratiques.

Les psys de différentes obédiences peuvent avoir toute sorte de parcours, Certains ont fait des études très avancées et se prévalent de leurs niveaux de qualification, d’une haute spécialisation. En général c’est 7 ans de médecine générale plus 4 années de spécialisation pour les psychiatres qui obtiennent donc leur diplôme national au bout de 10 ans minimum. D’autres (psychologue ou psychanalystes, thérapeutes formés selon différentes philosophies et courants) se basent sur leur propre expérience analytique, se forment et valident leurs connaissances théoriques auprès d’un collège de praticiens aguerris. Ils/elles agissent donc selon différents besoins, dans des champs d’action très variés également : clinique d’État conventionné et encadré, médico-social, en cabinet sous forme de profession libérale ou dans le milieu associatif.

Le psychiatre peut exercer au sein d’un cabinet privé, d’un hôpital, d’une clinique ou encore d’institutions spécialisées. En France, la moitié des psychiatres travaille en milieu hospitalier. Et la demande ne cesse de croître, notamment aux urgences. Après validation de leur diplôme, les jeunes diplômes trouvent facilement un emploi stable. Il dispose d’un diplôme d’État (DE) de médecin qui lui permet de procéder à des soins remboursés par la Sécurité sociale et de délivrer des ordonnances médicamenteuses.

Les autres sont beaucoup plus libres, le cadre étant à géométrie variable, même si un besoin de régularisation de toute la profession psy est en cours depuis la fin du XXe siècle.

En fonction de l’offre et de la demande d’un suivi analytique personnalisé (et en dehors du strict secteur clinique et des urgences psychiatriques), les psys se répartissent les analyses en fonction de la demande ou des besoins des patients. Les psychiatres, du fait de leur longue formation scientifique et de leur expérience médicale, constituent le haut de la pyramide.

La folie nous gagne…

Compliqué aussi d’avoir un panorama global de la santé mentale en France. Car il faut recouper les données sur l’enfance avec les troubles du neuro-développement, celles sur la souffrance psychique au travail – le harcèlement, parfois partie des stratégies des Ressources Humaines et qui fait de plus en plus de victimes – le passage à des actes violents de la part d’individus fragiles psychologiquement (du domaine de la Police, parfoit du fait même de celle-ci, voir statistiques sur Le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a doublé depuis 2020) et les statistiques plus larges sur la santé mentale et les suicides, selon les différentes catégories d’âges. Les cas de psychose, qui se traduisent par un désinvestissement de la réalité extérieure (mécanisme de déni) et un surinvestissement de soi-même, tels que la schizophrénie, la psychose maniaco-dépressive et la paranoïa) sont très généralement identifiés depuis l’adolescence et chez les adultes jusqu’à très tard, jusqu’au décès. Mais on doit aussi y intégrer les cas de bipolarité, les dépressions, les obsessions et autres troubles ou souffrances psychiques névrotiques. Dans les névroses, on classe aussi les crises d’angoisse, l’hystérie, les phobies, les TOC (névrose obsessionnelle), les obsessions, les dépressions, l’hypocondrie.

Les principales pathologies rencontrées chez les personnes âgées sont la dépression, le délire tardif, l’anxiété, l’hystérie, la confusion et la manie. S’ajoutent les formes de démence chez les personnes âgées. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence (60-70 % des cas) et provoque des troubles de la mémoire, de la pensée et du comportement. Les symptômes apparaissent généralement lentement et s’aggravent au fil du temps, devenant assez graves et interférant avec les tâches quotidiennes. Mais la dépression atteint ou poursuit aussi de plus en plus d’entre eux. La démence et la dépression touchent respectivement environ 5% à 7% des personnes âgées dans le monde.

Le bouleversement de la vie quotidienne par la crise du Covid-19 et les confinements successifs ont mis en lumière les souffrances psychiques. C’est dans ce contexte que se sont déroulées les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie les 27-28 septembre 2021.

Une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique, soit 13 millions de Français. Le taux de suicide en France est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable. Avec plus 23 milliards d’euros par an, les dépenses remboursées au titre de la détresse psychique et des maladies psychiatriques sont le premier poste de dépenses de l’assurance maladie, devant les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Plus généralement, les constats sur la santé mentale de la population sont alarmants, selon les chiffres publiés aux Assises :

  • 64% des Français ont déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique 
  • 15% des jeunes en France connaissent un épisode dépressif caractérisé entre 16 et 25 ans
  • le suicide est la deuxième cause de mortalité pour les 10-25 ans (après les accidents de la route)
  • les Français sont les plus grands consommateurs au monde de psychotropes.

De plus, les chercheurs ont constaté une augmentation du nombre d’enfants autistes en France, selon l’Inserm. L’autisme (TSA) est une maladie de naissance de type TND ou troubles du neuro-développement qui au total touchent 5 % de la population, soit environ 35 000 naissances par an, selon la Haute Autorité de santé. Parmi les TDN, on répertorie aussi les troubles du développement intellectuel, les troubles dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie) et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) représentent, eux, entre 0,9 % et 1,2 % des naissances, soit environ 7 500 bébés chaque année. La Haute Autorité de santé estime donc qu’environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes sont autistes en France.

Un organigramme confus pour le néophyte

Parmi les métiers des soins de l’âme, le psychiatre est le seul à avoir suivi de longues études de médecine. Spécialistes des souffrances psychiques, il est le seul qui soigne les troubles de la santé graves comme la paranoïa, la dépression, les troubles affectifs bipolaires, les troubles addictifs et les troubles du comportement comme l’autisme.  Le psychiatre, grâce à sa formation de médecin, peut prescrire des  médicaments dits psychotropes (antidépresseurs, antixiolytiques ou neuroleptiques). Il ou elle soigne entre autre à thérapie avec différents outils. Il peut dans les cas graves prescrire une hospitalisation dans un établissement de santé.

Il ne faut pas confondre le psychiatre et le psychologue, qui n’est pas un des métiers médicaux et ne peut pas prescrire des médicaments, mais doit obligatoirement faire 5 années d’études de psychologie. Le psychothérapeute quant à lui se limite aux thérapies avec des certifications variables.

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Une psychose : maladie mentale ignorée de la personne qui en est atteinte (à la différence des névroses) et qui provoque des troubles de la personnalité (ex. paranoïa, schizophrénie…). Obsession, idée fixe. Psychose collective.

À l’inverse du psychologue ou du psychanalyste, le psychiatre exerce en tant que médecin. Son rôle est de soigner les troubles du comportement et les souffrances morales et psychiques des patients. Pour y parvenir, il écoute avec attention ses patients et analyse minutieusement leurs comportements et schémas psychiques.

Le/la psychanalyste est un thérapeute qui utilise la psychanalyse et l’exploration de l’inconscient pour réduire les troubles de la personnalité et du comportement.

N’oublions pas les psychologues institutionnels qui travaillent par exemple auprês des enfants depuis la maternelle, avec des adolescents névrosés ou présentant des troubles du comportement (hyperactivité, défaut de concentration, etc.) non cliniques et sont titulaires d’un diplôme national. Beaucoup travaillent en coordination avec l’Éducation Nationale ou le milieu associatif. Ils, elles ont été en première ligne pour constater les dégâts occasionnés sur les enfants par les confinements, obligation de port du masque toute la journée, distanciation, accusation de porter la maladie et la mort auprès leurs grands-parents, avec tous les sentiments d’exclusion, de culpabilité et la désocialisation, la déscolarisation qui en suivent. Comme pour l’ensemble de l’E.N., de l’Hôpital public dont le secteur de la psychiatrique clinique, ils manquent cruellement de moyens et de personnel, une stratégie de désinvestissement de l’État et des ministères concernés, observée depuis les années 1990 ; stratégie totalement irresponsable, voulue délibérément en haut lieu mais pas du tout assumée officiellement par les différents décideurs publics comme privés.

Une névrose : Affection caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels sans cause anatomique, et intimement liée à la vie psychique du sujet. Névrose obsessionnelle

Les autres thérapeutes ayant un bagage universitaire en général moins conséquent, voire pas du tout et étant issus de tous les horizons, peuvent provoquer l’amusement ou le dédain de la part des premiers ou des seconds, mais ils ont su étendre la pratique de l’analyse ou de la conscientisation de ses problèmes psychiques à travers une plus grande partie de la population. La vague New Age n’a pas épargné un bon nombre de ces thérapeutes ; si certains ont été bien inspirés par les progrès de la sociologie et les médecines alternatives, beaucoup ont surfé sur le tropisme du « bien être » et ont pioché dans les nouveaux dogmes en matière d’alimentation ou dans les spiritualités orientales, dans la relaxation, l’ésotérisme, allant chercher sous les cieux les plus exotiques matière à enrichir leurs pratiques et leur réflexion, pour le plus grand bonheur des patients en quête de divertissement et d’évasion. C’est ainsi que les pratiques se sont diversifiées et sont apparues, pour citer les principales,  les cures basées exclusivement sur le revécu émotionnel ainsi que la résurgence de l’hypnose, la sophrologie, la sexothérapie, etc.

Un traumatisme : ensemble des troubles provoqués dans l’organisme par une lésion, une blessure grave. Traumatisme crânien. Synonymes : trauma, choc émotionnel très violent.

~ Revenus en 2022 ~

Les tarifs vont de 60/70 € à 100 € la séance de 45 minutes environ voire plus, en fonction de la notoriété du praticien. Certains ont opté pour des séances courtes ne dépassant pas 15-20 minutes. Il est très rare qu’elles dépassent une heure.

Un psychologue gagnerait 2 550 € net par mois en moyenne. Mais peut aussi gagner beaucoup plus. Dans le public, la fourchette de salaire d’un psychologue s’étend de 1 800 € à 3 700 € bruts/mois.

Un psychanalyste gagne entre 383 € bruts et 3 960 € bruts par mois en France, soit un salaire moyen de 2 172 € bruts par mois, avant paiement des charges et impôts qui représentent environ 60% des revenus des professions libérales.

Pour certains, dont les psychiatres conventionnés de haute réputation, travaillant à leur compte ou en clinique privée, les gains mensuels peuvent monter jusqu’à 5000, voire à 7000 € environ.

Les revenus de l’ensemble de la profession sont en baisse constante depuis quelques années, surtout pour les psys qui commencent leur carrière professionnelle.

Détail qui a son importance : selon l’état de santé du patient, jusqu’à 7 séances de suivi avec le psychologue partenaire peuvent être remboursées par l’Assurance Maladie. Tarif remboursé de 30/40 € .

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Un peu d’ordre et de hauteur

salle de classe de maternelle – San Bartolo, Oaxaca, Mexique 2023

Dans le monde, ce sont les USA, la Grande Bretagne, la France, l’Argentine et le Brésil qui ont toujours compté le plus de psys en fonction de leur population. Mise largement en doute et ayant une influence déclinante depuis quelques années dans les pays occidentaux, c’est surtout dans le dernier pays cité que la profession retrouve actuellement son assise et sa reconnaissance publique.

Pour les différents types d’analyse, on peut identifier les psychothérapies d’inspiration psychanalytique, celles humanistes avec la Gestalt-thérapie, systémiques (le déterminisme familial), la thérapie cognitivo-comportementales (ou TCC, une forme de thérapie brève qui vise à éliminer les idées négatives et les comportements) et la psychologie analytique (Jung).

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Le titre de psychothérapeute est désormais réglementé, celui de thérapeute beaucoup moins. Il faut donc compter, dans cette vaste galaxie psy, avec les myriades d’associations de thérapeutes spécialisés et parfois autoproclamés, qui exercent d’une manière totalement libérale et peu contrôlée, malgré un effort de régulation en France par l’État depuis 30 ans. Régulièrement cette tentative d’y voir plus clair dans une profession éprise de liberté et aux ramifications obscures provoque une levée de bouclier des concernés : elle est en général vue comme une menace et une dangereuse incursion des pouvoirs publics par les psychiatres responsables et respectés comme par les charlatans et les profiteurs du mieux-être.

Ce besoin d’éclaircissement signe aussi la défiance de plus en plus grande de certains cercles intellectuels, d’organismes officiels comme du public en général vis à vis des psys. On a constaté les envolées délirantes de certains tarifs ; ou encore souligné les paradoxes et errements d’une discipline qui se veut scientifique, mais sans envisager de réelle sanction avec des résultats effectifs et des données mathématiquement quantifiables. Des résultats bien difficiles à évaluer si on parle juste de cure analytique et d’accompagnement pour les différents niveaux de névroses, en mettant de côté la psychiatrie médicale avec le traitement des psychoses graves, voire dangereuses, qui elles sont plus quantifiables en terme d’avancées thérapeutiques, avec données personnalisées et statistiques à l’appui.

S’il fallait pousser la comparaison un peu contre-nature entre cure analytique et religion, ce serait avec l’islam, qui a ses dogmes, ses écoles de pensée et ses chapelles, son schisme entre deux grands courants théologiques (le sunnisme et le chiisme, comme les deux principaux axes psychanalytiques de Freud et Jung, puis les contre-secousses comme les lacaniens), qui admet les interprétations et les contradictions, et n’impose pas, comme pour les chrétiens ou les juifs, un corpus officiel mais permet à chacun, du fait de la relation directe de l’homme à son Créateur (ou au cosmos), de devenir imam. En France, deux structures se partagent le droit d’autorité en matière de psychanalyse, la SPP (Société psychanalytique de Paris) et l’APF (Association psychanalytique de France).

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La profession vit une véritable crise depuis quelques années, particulièrement en France. Elle a été prise à parti d’une manière peu élégante par Michel Onfray, mais pas seulement. Je conseille la lecture de l’article de Yann Verdo dans Les Échos avec une intervention de Elisabeth Roudinesco (historienne et psychanalyste française, biographe de Jacques Lacan et de Sigmund Freud, co-autrice, avec Michel Plon, d’un dictionnaire de psychanalyse) Quelle place pour la psychanalyse en France ? dont voici un court extrait :

Mais ce succès est à la mesure de la haine que la psychanalyse n’a jamais cessé de susciter et dont témoignent les « Freud Wars » qui éclatent sporadiquement sur une rive ou l’autre de l’Atlantique, à grands coups de livres à charge visant à mettre à bas la doctrine de celui que Nabokov appelait le « charlatan de Vienne » : depuis Les Fondements de la psychanalyse (1984) du philosophe des sciences américain Adolf Grünbaum jusqu’au crépusculaire Crépuscule d’une idole (2010) de Michel Onfray, en passant par l’ouvrage collectif Le Livre noir de la psychanalyse (2005).

Ainsi que l’écoute sur Thinkerview de l’interview passionnante de Jean-Jacques Tyszler, psychiatre, psychanalyste, ancien président de l’Association lacanienne internationale (ALI)

FH

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Attente – Montpellier, été 2022
Statue de bronze d’un cheval et de son jeune jockey, trouvé dans une épave au large du Cap Artémision en Eubée. Le jeune jockey tenait les rênes dans la main gauche et un fouet dans la main droite. Les plis sur son visage et notamment sur son front révèlent l’excitation et la passion. Cette œuvre est connue sous le nom de « Jockey de l’Artémision ».

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SOURCES – INFOS CONNEXES

https://information.tv5monde.com/terriennes/un-troisieme-genre-reconnu-au-mexique-les-muxes-ni-hommes-ni-femmes-au-role-social-si

https://theconversation.com/les-hijras-une-communaute-transgenre-en-voie-de-disparition-106412

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https://www.studyrama.com/formations/fiches-metiers/psychologie/psychiatre-1263

https://www.hellowork.com/fr-fr/metiers/psychiatre.html

https://www.studyrama.com/formations/fiches-metiers/psychologie/psychanalyste-1262

http://provirtuel.com/doc/4psy.html

http://www.santementale.fr/actualites/le-panorama-des-etablmissements-de-sante.html

https://www.ameli.fr/assure/remboursements/rembourse/remboursement-de-seances-chez-le-psychologue

https://www.cairn.info/la-psychanalyse-americaine–9782130547105-page-79.htm

https://www.thinkerview.com/jean-jacques-tyszler-analyser-un-monde-anesthesie-par-lhorreur/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Surr%C3%A9alisme

https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2004-1-page-181.htm

https://www.vie-publique.fr/en-bref/281664-sante-mentale-repondre-la-forte-demande-de-soins-des-francais

https://handicap.gouv.fr/la-strategie-nationale-autisme-et-troubles-du-neuro-developpement

https://www.femmeactuelle.fr/enfant/news-enfant/le-nombre-denfants-autistes-en-france-augmente-pourquoi-cette-hausse-2092099

https://www.larevuedupraticien.fr/article/troubles-psychiques-du-sujet-age

https://www.academie-medecine.fr/troubles-mentaux-non-dementiels-des-personnes-agees/

https://www.legrandsoir.info/le-nombre-de-personnes-tuees-par-un-tir-des-forces-de-l-ordre-a-double-depuis-2020.html

https://www.legrandsoir.info/hier-j-ai-surpris-france-telecom-semant-des-graines-de-suicide.html

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jockey_de_l%27Art%C3%A9mision

https://www.decitre.fr/livres/le-symbolisme-du-corps-humain-9782226448989.html

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13 Responses to Un peu de clarté dans la constellation psy

  1. Extrait d’une interview de Carlos X. Blanco

    Que pensez-vous du concept de «conscience» dans l’intelligence artificielle et de la manière dont il pourrait affecter notre compréhension de l’esprit humain et de la conscience ?

    La conscience dans l’intelligence artificielle est traitée de façon magistrale dans le plus grand film philosophique de tous les temps : «2001, l’Odyssée de l’espace». Hal 9000 a une conscience, une conscience «de». Dans le cas présent, il s’agit de la «conscience de la mort». Les astronautes doivent éteindre (de manière irréversible) un dispositif. Mais cet appareil, le super-odénateur qui contrôle le vaisseau spatial, a la «conscience de». Hal 9000 a peur de la mort et tue pour vivre. La conscience même de la mort nous identifie en tant qu’être humain, et HAL 9000 était donc humain. La conscience n’est pas une «substance» qui abrite un animal ou une machine.

    La conscience est une intentionnalité, c’est-à-dire une référence ou une relation qui transcende celui qui en fait l’expérience. C’est une sorte d’ouverture à d’autres réalités (transcendance), surtout si ces réalités sont d’autres consciences. Les programmes et les robots d’aujourd’hui ne sont pas conscients, mais ils usurpent des fonctions anthropologiques qui étaient conscientes. On le voit dans l’éducation : on veut faire des enfants occidentaux des bêtes droguées au porno et aux jeux vidéo, en leur épargnant des efforts, et en épargnant à l’État l’obligation de mieux embaucher et former les enseignants. La conscience disparaît dans la numérisation de l’éducation. Nous vivons l’éclipse de la conscience.

    Comment l’intelligence artificielle pourrait-elle changer la façon dont nous comprenons des concepts tels que l’identité, la vie privée et l’autonomie personnelle ?

    Ils ont déjà changé. C’est un fait. Et ce qui risque d’arriver, c’est que les droits et attributs fondamentaux de la personne disparaîtront. La personne finira par devenir une fiction, quelque chose qui existe légalement sur le papier mais qui ne correspond à aucune structure ontologique. Nous assistons à un processus de vidange, d’«usurpation» des facultés humaines. De même qu’à l’époque du fordisme et du taylorisme, pour être ouvrier, il n’était pas nécessaire d’être une «personne», il était plus intéressant, comme le disaient les premiers «managers» du capitalisme, d’embaucher des gorilles dressés… aujourd’hui, le système veut des consommateurs sans identité réelle. Ce capitalisme aliénant a fait disparaître des milliers de métiers, des milliers de compétences et de traditions que les gens portaient en eux depuis des générations. Eh bien, maintenant, l’assaut n’est pas seulement dirigé contre le «savoir», mais aussi contre les attributs fondamentaux de l’être humain. Pour ce faire, ils suppriment le père, la mère, l’enseignant et toute forme d’autorité et de source de règles. Les règles sont fixées par le Grand Dispositif et dans chaque enfant il doit y avoir un terminal (le téléphone portable) avec lequel conduire la créature jusqu’à ce qu’elle devienne un légume et une marchandise.

    Carlos X. Blanco : Nous vivons l’éclipse de la conscience

    Carlos X. Blanco es doctor en Filosofía y profesor de instituto en Ciudad Real, España

  2. « La ville de Juchitan de Zaragoza dénombre près de 5000 « muxes » parmi ses habitants. Ce troisième genre, reconnu et toléré, ne vit cependant pas au paradis. La pression familiale et sociétale les accompagne dès l’enfance. Reportage

    En mai 2018, durant la campagne électorale mexicaine, ce qui pourrait passer pour une anecdote a fait couler bien de l’encre. L’histoire se déroule dans l’Etat d’Oaxaca, dans le sud-est du Mexique. Dix-sept hommes annoncés transgenres et inscrits sur les listes électorales féminines de dix municipalités se retrouvent disqualifiés à la suite d’une dénonciation du Collectif pour la diversité sexuelle de la ville de Juchitan de Zaragoza. En effet, depuis 2013, une réforme constitutionnelle impose qu’un équilibre homme-femme à 50-50 soit observé durant les élections. Et les transgenres sont comptabilisées dans les candidatures de femmes. Les dix-sept individus avaient donc mis au point leur supercherie pour contourner ces règles paritaires. (…) »

    https://information.tv5monde.com/terriennes/un-troisieme-genre-reconnu-au-mexique-les-muxes-ni-hommes-ni-femmes-au-role-social-si

  3.  » Il existe quelques individus bispirituels ayant joui d’une certaine popularité et les livres d’histoire s’en souviennent. Citons par exemple Kaúxuma Núpika, surnommé « l’homme-femme », qui appartenait à la tribu Kootenay ayant vécu au début du XIXe siècle dans l’actuel Canada. Les explorateurs britanniques David Thompson et John Franklin à qui l’on doit une grande partie des connaissances en cartographie relatives à l’Amérique du Nord relataient tous deux leur rencontre avec Kaúxuma Núpika dans leurs récits. »

    Homme ou femme ? Peut-être ni l’un ni l’autre chez les Amérindiens qui envisageaient cinq genres différents !


    Rédigé par Yohan Demeure, expert géographe

  4. « L’épidémie de Covid-19 est incontestablement terminée dans une énorme majorité des 229 pays ou territoires qui ont pu être affectés, à un moment ou à un autre.

    Elle aura fait, in fine, un nombre infime de victimes: 0,885 décès pour mille habitants en 3 ans et demi, soit 0,25 décès sur 1000 habitants en moyenne annuelle, principalement des personnes âgées atteintes de comorbidités (88%). Elle aura donc été plus politique et médiatique, que réelle et grave.

    Des vaccins élaborés à la hâte, vendues pour une efficacité de 95% sur les formes graves, et injectés en priorité aux personnes les plus exposées, auraient dû enrayer très vite (dès 2021) cette pandémie, s’ils avaient eu l’efficacité proclamée par l’industrie pharmaceutique, ses relais politiques et médiatiques, et les autorités de santé les plus corrompues. (…) »

    https://reseauinternational.net/rapport-trimestriel-de-situation-covid-planetaire-du-samedi-1er-juillet-2023-0h00-gmt/

  5. Manque de moyens et approche sécuritaire
    Détruire la psychiatrie publique
    par Emmanuel Venet

    « Comment soigner les maladies mentales ? Au-delà des querelles d’écoles, marquées notamment par des tentations liberticides et par la remise en cause de l’approche psychanalytique au profit de protocoles centrés sur un traitement des symptômes, une logique implacable se déploie en France. Aux établissements privés les affections rentables, à l’hôpital public, toujours plus démuni, les autres. »

    « En 1838, avec la loi faisant obligation à chaque département d’ouvrir un asile dévolu aux malades mentaux, naît la psychiatrie moderne. Jusqu’alors, on les enfermait avec les délinquants, les vagabonds, les indigents ou les handicapés de toutes sortes. Mais vite la réalité douche les espoirs des premiers aliénistes — Philippe Pinel, Jean-Étienne Esquirol : ces établissements servent d’abord à lutter contre les nuisances liées à l’aliénation. On y entre en général à la suite d’une mesure d’internement, les malades y restent longtemps et, souvent, leur pathologie s’y aggrave. « La loi de 1838 n’a pas pour base l’idée de soigner et de guérir des hommes atteints d’une maladie mentale, constatait en 1925 le journaliste Albert Londres dans Chez les fous (Arléa, 2009), mais la crainte que ces hommes inspirent à la société. » Les moyens thérapeutiques se révèlent au mieux indigents, au pire sadiques : douche froide, camisole, coma insulinique, inoculation du paludisme, lobotomie, épilepsie provoquée, etc. La surmortalité dans les hôpitaux psychiatriques français durant la seconde guerre mondiale — estimée à près de 50 000 malades — conduit à rompre avec le modèle asilaire. Sous l’impulsion de psychiatres « désaliénistes » — François Tosquelles, Lucien Bonnafé et bien d’autres —, la sectorisation psychiatrique s’impose en 1960 : elle repose sur le maillage du territoire national en secteurs de 70 000 habitants, disposant de lits d’hospitalisation et de structures de soin extrahospitalières. Il s’agit de développer une psychiatrie accessible, ambulatoire, plus respectueuse de l’insertion socioprofessionnelle des patients, moins stigmatisante et susceptible d’éviter les hospitalisations au long cours, même pour les pathologies chroniques comme les psychoses (schizophrénies, paranoïa) ou les troubles de l’humeur graves (troubles bipolaires, avatar de l’ancienne psychose maniaco-dépressive). Deux évolutions décisives ont rendu possible ce progrès : la création de la Sécurité sociale en 1945, qui (…) »
    Taille de l’article complet : 1 976 mots.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2023/07/VENET/65933

  6. Avatar de Carolina Carolina dit :

    Les enfants trans : Enquête sur ces sacrifiés au nom d’une idéologie

    Arthur de Watrigant, directeur de la rédaction du magazine l’Incorrect et Aude Mirkovic, juriste et porte-parole de l’association des Juristes pour l’enfance.

    https://reseauinternational.net/les-enfants-trans-enquete-sur-ces-sacrifies-au-nom-dune-ideologie/

  7. Avatar de Carolina Carolina dit :

    Dans son livre posthume (Le Pouvoir de la drogue dans la politique mondiale) publié en 1990, Yann Moncomble (1953-1990) reconstruisait les parcours de la drogue, les scandales, les artifices mystérieux et ingénieux par lesquels l’argent sale, tiré de la vente de la drogue est recyclé avec des transferts en temps réel dans des dizaines de banques, pour être transformé en armes pour le terrorisme international ou bien en investissements lucratifs à travers des sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux.

    Rappelons que c’est le « Tavistock Institute » (Ex-clinique psychiatrique créée en 1920 à Londres, financée par la « Rockefeller Foundation » et qui changea son nom en 1947 en « Tavistock Institute of Human Relations ») qui, dans les années 60, en collaboration avec « l’Intelligence Service » (les services secrets anglais), et grâce aux larges subventions de la Fondation Ford, du Centre Britannique d’Etudes sur l’Environnement, du Ministère de la Défense britannique, de l’Université de Harvard et du Conseil des Recherches en Sciences Sociales de Grande Bretagne, pilota l’expérience de la diffusion et de l’emploi de la drogue, surtout de la drogue produite artificiellement (LSD), dans le cadre de ce phénomène socialement déstabilisant, qui fut appelé « contre-culture ».

    Profitons-en pour rappeler que le LSD, a été mis au point en 1943 par le chimiste Albert Hoffman qui travaillait alors pour la Société « Sandoz AG », maison pharmaceutique suisse, propriété des banquiers Warburg de Londres. La Société « Sandoz AG » a été absorbée en 1995 par la « Swiss Bank Corporation », la plus grande banque suisse dirigée par le banquier Georges Blum. La « Swiss Bank Corporation », aussi connue sous son nom français, la Société de banque suisse (SBS), a fusionné avec l’Union de banques suisses en 1998 pour former l’un des premiers établissements financiers mondiaux : UBS.

    L’un des personnages les plus en vue de la contre-culture de la drogue était Gregory Bateson, le père des hippies californiens, l’un des cinq savants de pointe du « Tavistock Institute » qui effectuaient des expériences d’« ingénierie sociale » avec usage de la drogue. Signalons qu’en 1967, sous la direction de Andrew Shonfield qui dirigeait le groupe de psychologues du « Tavistock », Ronald David Laing, publia un livre intitulé « The Politics of Expériencee & The Bird of Paradise », qui faisait l’apologie de la schizophrénie et de la drogue, dans lequel il affirmait que « la démence est l’unique forme de santé. » (Ce qui pourrait expliquer, en partie, les décisions de plus en plus « saines » prises, depuis, par toutes les élites mondialistes et leurs marionnettes). L’un des plus étroits collaborateurs à l’époque du « Tavistock Institute » fut Max Horkheimer, l’un des pères de l’« Ecole de Francfort », qui traitait de sociologie et de psychologie marxiste. C’est de cette école que sortit Herbert Marcuse, qui joua un rôle de premier plan pour préparer la révolution culturelle de 1968.

    C’est dans ce même Institut que, depuis 30 ans, un service s’est « spécialisée » dans les questions d’identité de genre, et qui, sous couvert de venir en aide aux enfants, s’est transformé en une véritable « usine à trans ». Aussi, suite à certaines révélations scandaleuses, la fermeture de ce site a été annoncée en juillet 2022.

    Gregory Bateson est, avec l’école de psychiatrie de Palo-Alto, un des inventeurs des théories systémiques et des thérapies cognitivo-comportementales toujours très en vogue aujourd’hui, puisque très compatibles avec les approches neuropharmacologiques si chères à l’industrie.

  8. Un problème exclusivement américain (extrait d’article de Alan MacLeod, source The Alt Word)

    « Près de 10 millions d’Américains font un usage abusif d’opioïdes sur ordonnance chaque année, à un rythme bien supérieur à celui des pays développés comparables. Les décès par surdose d’opioïdes aux États-Unis sont dix fois plus fréquents par habitant qu’en Allemagne et plus de vingt fois plus fréquents en Italie, par exemple.

    Cela est dû en grande partie au système de santé à but lucratif des États-Unis. Les compagnies d’assurance privées américaines sont beaucoup plus enclines à prescrire des médicaments et des pilules que des thérapies plus coûteuses qui s’attaquent à la racine du problème à l’origine de l’addiction. C ‘est pourquoi la crise des opioïdes est communément qualifiée de «problème exclusivement américain».

    Si les médecins américains sont beaucoup plus enclins à administrer des analgésiques exceptionnellement puissants que leurs homologues européens, c’est en partie parce qu’ils ont fait l’objet d’une campagne de marketing hyper-agressive de la part de Purdue Pharma, fabricant du puissant opioïde OxyContin. Purdue a lancé l’OxyContin en 1996 et ses agents ont envahi les cabinets médicaux pour promouvoir le nouveau «médicament miracle»
    .
    Pourtant, procès après procès, l’entreprise a été accusée de mentir sur l’efficacité et la dépendance de l’OxyContin, un médicament qui a rendu d’innombrables Américains dépendants des opioïdes. Et lorsque les opioïdes sur ordonnance, légaux mais incroyablement addictifs, se sont taris, les Américains se sont tournés vers des substances illicites comme l’héroïne et le fentanyl pour les remplacer.

    Les propriétaires de Purdue Pharma, la famille Sackler, ont régulièrement été décrits comme la famille la plus diabolique d’Amérique, beaucoup leur imputant la responsabilité des centaines de milliers de décès par overdose. En 2019, sous le poids de milliers de poursuites judiciaires, Purdue Pharma a déposé son bilan. Un an plus tard, elle a plaidé coupable à des accusations criminelles concernant la mauvaise commercialisation de l’OxyContin. »

    https://reseauinternational.net/le-succes-massif-de-leradication-de-lopium-par-les-talibans-souleve-des-questions-sur-ce-que-faisaient-vraiment-les-etats-unis-et-lotan-depuis-le-debut/

  9. Au sujet de la fabrique des illusions, qui est un aspect de la guerre psychologique développée dans « Un peu de clarté dans la constellation psy » (notamment la trahison des objectifs a priori nobles et émancipateurs de Sigmund Freud par son neveu Edward Bernays, parti d’Europe enfant avec sa famille pour finalement collaborer adulte avec certaines multinationales implantée sur ce territoire, volé par le mensonge des colonisateurs aux Indiens d’Amérique du nord et les intérêts impérialistes étasuniens), cet article éclairant de Naram Sarjoun, « Quel peuple a acheté les illusions américaines et en est sorti gagnant ? » :

    https://arretsurinfo.ch/quel-peuple-a-achete-les-illusions-americaines-et-en-est-sorti-gagnant/

    On peut aussi se demander si certains mécanismes inconscients de Freud comme d’autres grands théoriciens de la psychanalyse/psychothérapie étaient réllement en phase avec les objectifs affichés et conscients, rationnels, associés à une pratique scientifique (ou pseudo.scientifique disent les contradicteurs)…

  10. Avatar de Yanis Yanis dit :

    Au sujet du soft power, de la manipulation psychologique des masses et de la vision binaire « Progressistes versus fascistes » diffusée par tout globaliste (ou américano-centriste) qui se respecte…

    https://reseauinternational.net/comment-influer-sur-le-monde-a-lepoque-de-linternet/

    • Connaissez-vous le « complexe de Napoléon » étudié en psychiatrie sur Mars ?

      Dmitry Orlov l’a inventé :

      « La profession psychiatrique préfère ignorer la possibilité d’une folie collective et se concentrer sur les troubles individuels, en dépit d’une masse de preuves historiques montrant que des sociétés et des nations entières ont été saisies par des troubles mentaux d’une sorte ou d’une autre. Quoi qu’il en soit, le complexe de Napoléon, ainsi nommé en l’honneur de Napoléon Bonaparte, qui était beaucoup trop petit pour un dirigeant national de son époque et aussi incroyablement méchant et imbu de sa personne pour compenser, n’est en aucun cas un diagnostic médical reconnu. (…) »

      https://reseauinternational.net/le-complexe-americain-de-napoleon/

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