Le lundi soir à Puebla, c’est Lucha libre !!
Lapartmanquante est donc sortie faire un reportage grandeur nature sur le catch mexicain, ce sport/divertissement extrêmement populaire au Mexique et dont nous connaissons a minima les accoutrements exubérants des luchadores (1) et surtout leurs fameux masques-cagoules flamboyants qui ont fait cent fois le tour du monde. Mais il y a un fossé entre visionner un match à la TV ou sur Internet et assister en live a une soirée de Lucha libre (2), qui ne compte pas moins de cinq combats, plus invraisemblables les uns que les autres, et qui dure environ deux heures. Et pour sûr, le spectacle est aussi dans la salle, comme vous le verrez ici. D’ailleurs pour être vraiment dans l’ambiance, je vous conseille les balcons, ou le point de vue est parfait, et qui rassemble de part et d’autre du parterre central les supporters les plus passionnés et les plus imaginatifs. Les lumières des projecteurs sont braqués sur le ring, mais ce sont eux qui, des gradins hauts, mettent le feu à toute la salle !
Ce soir, en final et en Guest Stars, étaient annoncés : Avesto, Mephisto y Ephesto Versus Rush, Maximo y Toscano. Tandis que el Ultimo Guerrero, Dragon Rojo, el Rey Escorpio, Virus et autres Euphoria allaient progressivement chauffer la salle en faisant la preuve de leurs prouesses techniques – ou de leurs coups vicieux…
Nous n’étions au départ pas vraiment emballés par l’allure extérieure de l’arena poblana (3) située en centre ville mais plutôt sordide, malgré une fresque naïve et colorée peinte sur la façade extérieure. Cependant, fi des chichis européens, nous étions prêts à plonger dans la fosse, à patauger sur un sol trempé de bières et de crachats afin de voir ces incredibles dieux du ring. Des créatures débarquées assurément de Mars et de Vénus, ou d’autres galaxies encore ; peut-être sont-ce aussi de lointains cousins des Super héros de Marvel, mais à la sauce ultra piquante ! Listos/ready pour mouiller la chemise et se retrouver coincés dans une atmosphère surchauffée et suintant la testostérone, 100% macho (a ver…), afin de frémir sous les scintillements des costumes glitters, devant les cascades endiablées, les défis lancés sur le tapis et les brutaux retournements de situation. Eh bien quelle ne fut pas notre (bonne) surprise de voir parmi le public à majorité masculin, des femmes et des enfants faisant sagement la queue au guichet pour entrer dans le temple de la virilité mexicaine. Puis une fois a l’intérieur, de découvrir une splendide salle, immense, entièrement peinte en vert turquoise et rouge rubis, propre et savamment éclairée ! Juchés assez haut, derrière un grillage protecteur en nids d’abeilles, le point de vue est déjà impressionnant. Et le spectacle à venir, époustouflant ! Le parterre et les gradins se sont remplis régulièrement pendant les cinq combats,
car ce sont les champions programmés en derniers, qui attirent la foule des aficionados. Pendant toute la durée du spectacle, des vendeurs de refrescos (4), de cemitas (5), de poisson frit et de camerones (6) en sauce sillonnent agilement les rangs, pour répondre à une fringale subite ou à l’envie d’une cervesa fresca (7), servie uniquement dans des gobelets par sécurité. Nous étions dans les rangs des supporters des Technicos, auxquels en face répondaient ceux des Rudos, donc les gentils contre les méchants…
Anges Déchus contre Démons masqués
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Chaque combat débute par l’apparition théâtralisée et l’auto- célébration des deux équipes de lucheros, toujours au nombre de deux ou de trois. Ici, la Lucha « estila » en pareja (couple) ou en tríos, et les participants combattent chacun leur tour, contre un (ou plusieurs) membre(s) de l’équipe adverse. Après les consignes de l’arbitre, les choses sérieuses peuvent commencer : prises et acrobaties, écrasements corporels et piétinements, séries de gifles, levés et vols planés au dessus des cordes… Cependant les coups bas fusent et il est fréquent de voir trois méchants tomber à bras raccourcis sur un seul gentil pendant que ses deux coéquipiers reprennent leur souffle. Et l’arbitre bizarrement ne semble pas toujours tout contrôler… Les confrontations continuent même plus bas, à même le sol, parfois carrément sur les spectateurs du premier rang qui ne semblent pas si traumatisés que ça par la promiscuité des molosses encagoulés déplaçant beaucoup d’air ! Une claque des mains marque le relais entre les lucheros qui viennent (normalement) investir le carré central à tour de rôle. Les duels et mêlées s’arrêtent lorsqu’un luchero reste au tapis, les deux épaules clouées au sol pendant trois temps, ou lorsqu’il a été éjecté du ring.
Quelques précisions techniques…
Les règles de la lucha libre sont similaires à celles du catch américain. Les matchs peuvent être gagnés par tombé après un compte de trois ou par soumission mais à la différence du catch américain le lutteur se soumettant ne tape pas au sol mais agite la main ou se rend verbalement. Les matches peuvent être également gagnés par décompte à l’extérieur du ring après vingt secondes ou par disqualification. De la même manière qu’au catch américain, une fois un luchador dans les cordes, son adversaire doit lâcher la prise.
En général les match simple ou par équipe se déroulent en trois tombés appelé caidas. Il faut remporter deux tombé pour remporter le match. Lors d’un match de lucha libre par équipe, quitter le ring autorise un changement de partenaire. Cette règle est très importante dans le sens où elle permet des séquences très rapides et spectaculaires. Les match tríos à trois contre trois sont très pratiqués en lucha libre. Il y a des équipes trios stables et des championnats comme – ici – le Campeonato Mundial de Tríos del CMLL ou le Campeonato Mundial de Tercias AAA. (source Wikipédia).
Le spectacle est aussi dans la salle
Quand le combat gagne en intensité ou lorsqu’il faut relancer la colère des lucheros, les supporters n’hésitent pas à jouer du tambour et des crécelles bruyamment, ou encore à invectiver le camp adverse avec ce genre de poème improvisé :
« Méphistophélès, chinga tu maaadre ! »
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A mesure que les équipes se succèdent sur le ring, l’ambiance devient électrique et les arènes vibrent du bruit des corps chutant lourdement sur le ring et des exclamations, les spectateurs se galvanisent d’émotions fortes. Certains luchadores finissent la soirée sur un brancard d’apparat, mais le tout reste généralement très bon enfant. Au final, tout le monde rit beaucoup, on vient ici surtout pour s’amuser, en famille, entre amis. Il y a toujours quelque surprise au programme, certains lutteurs n’hésitant pas à monter sur scène dans des costumes délirants tandis que d’autres font les clowns ou jouent les affreux pendant toute la durée du combat. Ci-dessous la prise du baiser-qui-tue !
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Voici une expérience ébouriffante et complètement en dehors des normes « civilisées », un bain régénérant, à la fois brutal et aérien. C’est à la fois une prouesse physique, un ballet chorégraphié et un carnaval improvisé, une fête pour les yeux et les oreilles, un joyeux retour aux divertissements barbares et décadents. Ainsi La Lucha libre vous plongera dans des jeux du cirque intemporels et plutôt inoffensifs, un pied dans un empire antique et mythologique, l’autre dans une science fiction de pacotille. Sexy et hyper énergisant !
lucha libre 2 no funciona! no esta disponible caramba!!!
Si, estoy gravando la video 2 – con el beso que mata, exceptionnal !!
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