Les mots nous mentent et nous aimantent

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Ciel plombé sur la Bufa de Zacatecas

Croire a toujours été le moteur. Croire au destin, croire en Dieu, en l’amour, à la justice, croire en l’homme, croire en soi… Croire, c’est aimer encore. Lorsqu’un système de croyance s’avère trop étriqué ou dépassé, il s’écroule sur lui-même comme un vieux temple aux rites désormais désuets. L’être humain – être social autant que de transcendance – a alors vite fait d’en reconstruire un autre. Car il faut bien croire que notre passage sur terre n’est pas vain, que notre corps et notre esprit ne sont pas voués aux quatre vents, qu’il y a une finalité à tout cela ; que nous accomplissons un destin où l’individu se mêle aux affaires communes, où la quête personnelle s’appuie sur une conscience universelle qui nous permet de nous surprendre et de nous dépasser et parfois même de nous sublimer. Sinon, à quoi bon se lever tous les jours pour gagner sa croûte, élaborer des projets et les réaliser, faire des enfants, éduquer, transmettre ?…

La vie n’est pas juste la satisfaction de désirs immédiats. Chacun tente de se projeter dans le futur et formule des espoirs, nourrit des rêves, du moins ici-même au sein de sa propre réalité, à défaut dans un réel absolu et totalement objectif, dans l’au-delà ou pour une plus belle réincarnation.

Or, en commençant une psychothérapie, j’étais convaincu que j’allais enfin voir en ce monde la Lumière, celle de la connaissance de soi, que les rayons de la compréhension et de la bienveillance allaient mettre en relief les aspérités les plus marquantes de ma personnalité, tous ces récifs et écueils qui m’empêchaient de naviguer sereinement sur le cours de ma vie.

Cela, afin de prendre part avec plus d’entrain aux affaires sociales, professionnelles, amoureuses, pleinement et au-delà de la complexité de mon ego. J’imaginais une version personnalisée de la lutte entre le Bien et le Mal, sauf qu’il fallait accepter mon être comme terrain de bataille et ne pas craindre de contempler mes ombres dans le miroir. Avec au final cet espoir d’une émancipation, d’une libération par l’usage de la parole et d’un certain nombre de rituels, sous les auspices des spécialistes de la chose. De fait, ‘étais persuadé du besoin impérieux de me libérer d’un poids familial oppressant, d’un joug que je portais sur mes épaules, d’un monstre qui rongeait mes entrailles et qui ne se voyaient pas.

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La diversité des sensibilités et des approches chez les différents psychothérapeutes que j’ai sollicités tout au long de mon parcours m’a appris cela : si le patient reste au centre de la cure, les techniques utilisées, bien que basée sur une expérience qui se fortifie et la théorie initialement choisie, sont souvent intuitives et aléatoires, et tout se joue sur la relation entre le patient et son analyste. L’hyperpersonnalisation de chaque thérapie est-elle un plus ? Arrive-t-on à se délivrer de ses névroses, de ces schémas qui nous entravent d’une manière invisible en recréant de nouveaux liens affectifs, et donc de soumission (transfert et contre-transfert) encore plus forts parce que plus profonds, plus intriqués, avec une auto-persuasion qui rejoint souvent la force de conviction des religions ? De toute manière si le patient n’adhère pas à la croyance qu’il peut se guérir ou du moins s’améliorer grâce à l’analyse, ça ne fonctionnera pas. Alors qu’un blessé ou un névrosé peut être soigné sans une réelle conviction, même si on parle parfois d’effet placebo ou de volonté personnelle, par d’autres techniques, comme la médecine moderne allopathique ou l’acupuncture.

La psychanalyse, plus que soulever le voile des apparences et donner une signification à la valse des ombres sur l’écran du quotidien, propose de soigner l’être humain de ses blessures ontologiques, autant dire de se libérer de ses souffrances les plus souterraines, de sortir des rails que lui ont tracés les dieux, les astres, ou les conditionnements familiaux et socioculturels. En une formule, de se libérer des diktats trop écrasants de l’inconscient comme du subconscient et de redevenir le capitaine du bateau.

Me, myself & Aïe !

Mais, pour la majorité des praticiens, en quoi consiste la routine des séances, si ce n’est de soulager les bobos du Moi et de caresser l’égo de son patient, qui comme le consommateur dans le système capitaliste, est le roi. De le remettre en état pour qu’il puisse survivre ou rapidement se réinsérer dans « la vie active ». Inversement, pour les patients/clients de cette nouvelle médecine de l’âme, de quoi finalement s’agit-il de se libérer, si ce n’est d’états dépressifs chroniques, de névroses secondaires voire tertiaires, d’un mal de soi-même plus général, parfois poussé à la caricature, surinvesti car principalement créé par l’exaltation de l’individu, le besoin d’excellence et le narcissisme intrinsèque à la société de consommation ? Il s’agit donc surtout ici de s’accepter, de savoir s’aimer et de s’insérer sans trop de soubresauts dans la société marchande, à défaut de se métamorphoser. Rien de révolutionnaire, contrairement aux effets d’annonce.

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Espace lacanien centre de psycho-analyse et « Viandes fines ». Zacatecas, Mexique 2013

La cure analytique sait aussi bien sûr faire ressortir les fondations de son être propre, revient sur la construction de soi, met à jour la trame de nos rapports au monde, et permet de douter de toute une série de fonctionnements, des plus généraux comme l’aliénation de masse, aux plus subtils comme le narcissisme, la victimisation, le sadisme/masochisme et autre formes de perversité. Voir plus notre cheminement plus clairement, avec plus de hauteur, dégager les obstacles, combler des fosses. Mais révéler la structure de ce monde surréaliste, voir l’envers du tapis, cela reste à la discrétion du patient. Toutes les architectures sont sujettes à la déconstruction, et se (re)construire s’apparente aussi à une progression dans les catacombes de soi. Or comment ne pas voir en la vague psy une nouvelle forme d’ésotérisme, avec ses codes, son langage propre, ses logiques déroutantes, tels que l’enchaînement des mots, les lapsus, l’analyse des rêves sensés donner accès aux portes de l’inconscient. Des chaînes de mots qui délivrent ou qui produisent de nouveaux liens, des flux de paroles qui lavent ou qui noient ?

On peut se poser d’autres questions plus ouvertes : les relations humaines sont-elles devenues si pauvres dans nos sociétés matérialistes, marchandisées, qu’il faille aller communier chez le psy pour enrichir sa réalité ? Cette quête de sens n’aboutit-elle pas à de nouvelles mystifications, d’autres aveuglements ?? Une religion devient inutile, lorsque, tel un labyrinthe éventré, elle ne permet plus de se perdre pour se retrouver. Quand on traverse ses préceptes, ses lois et ses interdits de but en blanc, sans élévation ni abaissement, sans changement de perception entre le dedans et le dehors ; lorsque la lumière est définitivement la même, celle qui caresse dehors l’arbre poussé contre le vitrail, ou celle qui s’écoule, multicolore, sur la stèle et le tabernacle.

Couverture de la revue « Acéphale » par Georges Bataille

C’est par son ingéniosité, grâce à son esprit mais aussi à son élan vital, du fait de l’urgence de l’enfermement, du dépérissement et de la mort promise, qu’Icare réussit à s’échapper de l’architecture labyrinthique, méticuleusement construit par lui-même. Son fils, qui voulait trop se rapprocher du Soleil-Vérité, s’y brûle les ailes et est précipité dans la mer. En revanche, Thésée tue le Minotaure, cet être mi-homme mi-animal qui représente les passions obscures et l’inconscient, mais il n’aura pas respecté les règles de l’art ni les conventions sociales : meurtre du monstre avec une massue plutôt qu’avec l’épée confiée par son père Égée, fuite et trahison d’Ariane, suicide du père suite à l’erreur de la voile noire, celle de l’échec, dressée en lieu de la voile blanche sur le chemin du retour.

Ombre et lumière : le mystère est percé à jour mais nécessite l’ultime sacrifice du fils (Dédale et Icare) ou de l’être dévoué (Thésée et Marianne), mais dévoile peu concernant les liens de l’amour.

Le quart d’heure de célébrité

Une des plus grandes critiques qu’on peut formuler à l’encontre de la pratique actuelle de la psychothérapie est qu’elle permet de cultiver son ego indéfiniment, étant en ce sens parfaitement en phase avec deux tares de nos sociétés modernes : l’individualisme (en tant qu’égoïsme) et le narcissisme, qui mènent au désenchantement du monde. L’analyse propose ainsi un antidote-poison, comme un serpent qui se mord la queue. Dans le paysage que dessine l’introspection, notre regard se tourne magnétiquement de nos abysses de frustrations à l’horizon de nos désirs, au point de ne plus voir, même dans la contemplation des montagnes, que le reflet inversé de nos propres abîmes. La pulsion romantique en quelque sorte, qui dans un mouvement de retour aux sources, de fascination vis-à-vis des impuretés de soi, du scatologique, du pervers, espère faussement purifier alors qu’elle consume. Le patient aura tout le loisir – jusqu’à son propre épuisement, et encore ce n’est pas prouvé – de trouver la narration adéquate, de reformuler son storytelling et de revisiter indéfiniment ses souvenirs, d’analyser le moindre de ses actes afin de faire durer le plaisir et prolonger l’illusion d’exister.

Il me semble que quand on arrive au stade qui consiste à privilégier le symbolique sur le réel, c’est qu’on est devenu complètement accro aux circonvolutions psy et qu’on épouse son propre labyrinthe sans souhaiter s’en soustraire. Au contraire, lorsqu’on sait mettre en balance ces deux aspects fondamentaux de l’être humain, projection symbolique et appréhension du réel, afin d’envisager des portes de sortie, évaluer des solutions, tracer des perspectives qui prolongent, voire surpassent les fondations maintes fois revisitées, c’est qu’on est en train de, ou déjà sorti de sa propre analyse. Une analyse de la psyché ne propose pas des solutions toutes faites mais des questionnements, et il est si facile de s’étourdir d’hypothèses, confortablement assis ou allongé dans un espace qui protège tel un fœtus, mais n’ouvre pas forcément au monde.

Le narcissisme, la jouissance et le principe de réalité sont pourtant des thèmes amplement développés par Freud et ses disciples. Ainsi il affirme en 1911 que le remplacement du principe de plaisir par le principe de réalité signifie la « garantie » du principe de plaisir, et non sa destruction. La relation platonique que développent analyste et patient serait donc garante de nos énergies vitales, et non de leur dévoiement pour telle ou telle cause triviale. C’est à ce niveau qu’il faut savoir donner le change, pour que cette relation soit constructive. Or cette relation est également un contrat de type commercial, avec qu’on le veuille ou non, un client et un professionnel qui remplit un service, sauf qu’il n’y  a pas vraiment de garantie de succès ; du moins les modalités et les critères ne peuvent pas être clairement énoncés, encore moins écrits, du fait de la particularité de chaque cure, toujours en devenir. C’est donc une première imposture transactionnelle, l’objectif pouvant, tel un mirage, sans cesse s’éloigner ou se redessiner.

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Vales la pena : « tu vaux la peine » ou « tu vaux ta peine » ?

D’autre part, la majorité des praticiens ne peuvent pas ou ne savent pas se défaire de tout l’éventail de marqueurs de classe et de rituels bourgeois afin d’impressionner et se donner un semblant d’autorité : l’installation du cabinet principalement dans les quartiers chics, dans un appartement cossu, une villa de charme, un loft ou dans tout espace qui en impose ; parfois même, l’étalage dans son bureau de son bon niveau socioculturel, avec des objets de décoration savamment disposés dans la pièce, pour le plus grand bonheur du patient qui peut faire rebondir son regard d’un coin à un autre et y trouver inspiration en cas de mutisme ; ou alors (pour l’avoir vécu) quand les locaux sont tristement fonctionnels, les tarifs restent suspendus à un lustre de cristal imaginaire. Cependant, certains psy humanistes respectent les tarifs conventionnés, déjà honorables, et font des facilités de paiement, acceptent des déclassés sociaux. Ce sont d’ailleurs souvent ceux qui ont le plus besoin d’un soutien psychologique que Pôle Emploi est incapable de leur prodiguer (c’est même plutôt le contraire avec l’automatisation et la dépersonnalisation du traitement des dossiers).

Mais un psy n’est pas une assistante sociale, il prend bien garde de ne pas mélanger torchons et serviettes. Son patient n’est pas sensé colmater les fissures du quotidien, mais travailler sur lui-même en profondeur et dans la durée. Pour autant, le rituel invariable de la séance et les thèmes généralement abordés, qui portent sur la symbolique des choses, fixent l’un et l’autre dans le moment présent, comme une éternité qui reprend au début de chaque rendez-vous. Le temps semble alors s’arrêter (même si discrètement il faut consulter sa montre) et on replonge en soi, on redevient le centre de toutes les attentions. La bête parlante déroule sa langue et laisse s’exprimer si possible tous ses niveaux de conscience, fascinée par tant de plans de réflexion, multipliée à l’infini. Ce retour permanent à soi, son mal-être, son ressenti, son histoire propre et ses frustrations, c’est le fil du scénario qu’inévitablement le patient déroule, du fait de la vulgarisation de la cure analytique dans les revues psy, féminines et jusqu’aux quotidiens avec les people de la profession. C’est, pense-t-il, ce que le thérapeute attend de lui : creuser ses rêves et son inconscient, crever la bête, la fatiguer et la dominer par la parole…

Un conditionnement formel qui laisse finalement peu de place à la créativité, à une réelle dialectique constructive. Cette forme de facilité du rituel est contrebalancée par cette sensation qu’il se passe tout de même quelque chose, parce que des projecteurs semblent braqués sur le patient : l’écoute ou le regard du psy cautionne et rend crédible l’heure, la demi-heure voire le quart d’heure de célébrité selon d’Andy Warhol, où le patient/consommateur réorganisera son récit en fonction de ses besoins du moment. Il modèle son image en creux et s’auto-illusionne afin de meubler une routine des retrouvailles qui sinon paraîtrait terriblement vide et désincarné. Le retrait du thérapeute étant sensé le faire avancer à tâtons sur une corde tendue dans le vide, le visage tourné non pas vers une gloire télévisuelle, mais vers son reflet sublimé.

Érotique du cabinet

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Photo : Özcan Ertük

Impossible également de ne pas envisager l’érotique de la relation du patient au thérapeute, car nous sommes dans le cadre d’une grande entreprise de séduction mutuelle. Dans la quête initiale du « bon psy », cet aspect est primordial ; il est mobilisé dès la première séance avec la présentation de ses problématiques, afin d’estimer si on peut faire « un bout de chemin ensemble ». Ainsi, comme dans tout premier contact, on évaluera l’harmonie et les expressions du visage, les gestes, la modulation de la voix…

La quête de l’Autre, de son/sa promis(e) est une odyssée universelle et a fait basculer des empires, a fondé des religions. Aime-toi toi-même serait-il synonyme de connais-toi toi-même ? Ou encore aime ton prochain comme toi-même… Le Bien Aimé prend chair, dans le cadre d’une analyse, d’abord avec un visage recomposé : la superposition d’un Moi idéal avec la transparence de l’analyste, la profondeur d’un crâne humain, l’attirance de la Mort ou la beauté du Diable… Quel est donc notre obscur objet de désir ?… Les corps cependant restent sagement à leur place, les jambes se croisent et se décroisent, les pieds et les mains parlent mais à une distance respectable. Quand à la sexualité, elle reste du domaine de l’imaginaire certes. Alors que pour faire parler le patient, il est si facile d’appuyer sur le bouton maman ou papa, comment se fait-il qu’il est si incommode d’aborder ouvertement la question de la sexualité des deux côtés, quand on connait pourtant son positionnement central dans l’œuvre de Freud, mais aussi dans celle de Bataille par exemple.

Le rôle du sexe dans l’équilibre mental mais aussi physiologique ou comme temporisateur social, est une évidence que Freud a su mettre en lumière dans la société conservatrice et puritaine de la fin du 19e siècle ; au point d’aller porter vers la fin de sa vie, son message révolutionnaire et terriblement shocking jusque dans une Angleterre aux accents encore victoriens. C’est un de ses grands mérites. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés les surréalistes irrespectueux, une mise à nu de la psyché humaine qui a inspiré les performances les plus trash des artistes-performers du XXe siècle, mais aussi les combats politiques des Pussy Riots. Ces provocations ne provoquent d’ailleurs aujourd’hui plus que des haut-le cœur chez les adeptes du « Mariage pour tous », en totale déconfiture morale et idéologique. Cependant, pour de très nombreux croyants, la religion a su imbriquer le sacré avec une sexualité fonctionnelle et purement reproductive en flirtant avec ce grand interdit de l’inceste. La peur du corps dans toutes ses fonctions et toutes les formes de castration qui en découlent sont parmi les grandes victoires du religieux sur les consciences. Ainsi, l’évocation du Kama Sutra relève du sacrilège pour certains intégristes, alors que la sacralité et la puissance énergétique et psychique du sexe est constitutive de l’être humain.

A-t-on fait le tour de la question du sexe, avec les derniers développements sur le genre et les nombreuses études consacrées au sujet aux USA, puis dans le reste du monde, sur les traces de Judith Butler. Le succès des revendications, mais surtout les modes LGTB ont heureusement en grande partie vulgarisé et démystifié la question du contrôle des esprits par les interdits jetés sur la sexualité, un interdit aujourd’hui usé jusqu’à la corde par tant de religions. Quoique l’instrumentalisation du drapeau arc-en-ciel dans à peu près tous les domaines, mais surtout en politique et dans la grande distribution, laisse parfois perplexe.

Si l’érotisme est l’art de suggérer, dans l’œuvre de dévoilement qu’est une analyse, il ne devrait pas être bien difficile de se déshabiller en pensée. Peur de dissiper le charme ?…

Revenir si souvent au complexe d’Œdipe, est-ce une manière de contourner un interdit dans les conventions sociales, afin d’aborder le sujet de la sexualité avec un thérapeute tout en se donnant bonne conscience ? Évidemment, c’est dans le secret de l’alcôve que tout se joue. Pourtant, si l’étude de sa propre sexualité comme des relations et des tensions érotiques au quotidien dépend du degré de désinhibition du patient en la matière, je ne suis pas certain que pour la majorité des personnes, il soit si facile d’entrer dans le vif du sujet si le thérapeute ne fait pas aussi un pas en ce sens. Que de pudibonderie dans le cadre d’une analyse…

Mais tout doit-il, peut-il se résumer au sexe, au désir ou à la pulsion de mort ? Dernière question : un rapport incestueux entre philosophie et religion aurait-il engendré la psychanalyse ?

Fin de la séance virtuelle

Yann se demanda s’il n’exagérait pas un peu avec ses séries de questions, lancées comme des rafales en direction du lecteur. D’ailleurs qui interrogeait-il, qui essayait-il d’atteindre? L’image du psy replié dans son mutisme s’imposait premièrement, mais aussi celle plus vague de sa propre conscience, qui finissait par se fatiguer de toutes ces hypothèses. Ses pensées s’embrouillaient, cette poussive dialectique plombait la dynamique de la narration. De fait il essayait de se sortir une nouvelle fois de l’embrouillamini existentiel et de la dictature du Moi, mais seul cette fois-ci…

Il n’arrivait plus à autoalimenter une réflexion qui se repliait lentement sur elle-même. Il imaginait un tourbillon dans l’eau, ou mieux encore, la double spirale propre aux galaxies qui s’ouvre ou se referme. Le Big Bang ne serait pas encore pour aujourd’hui… Songeur, il referma l’écran sur le clavier de son ordinateur portable.

Suite et fin de la réflexion avec Sortir du labyrinthe de l’ego

Florent Hugoniot

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RESSOURCES

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/barthes-et-la-tyrannie-de-la-langue-6912223

http://www.huffingtonpost.fr/ins-weber/psychologie-spiritualite-la-meditation-est-une-vraie-philosophie/

La relation la plus intime entre deux personnes, ce n’est pas la relation sexuelle, mais la mise à nu émotionnelle

https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2005-3-page-4.htm

Homosexualité et psy :

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2003-1-page-11.htmhttps://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2002-1-page-7.htmhttps://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2002-1-page-95.htm

Labyrinthe et Minotaure :

https://bscnews.fr/201603255395/philo/mythologie-le-syndrome-du-minotaure.html

Le Symbolisme du corps humain, Annick de Souzenelle

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2 Responses to Les mots nous mentent et nous aimantent

  1. A lire … de là à etre d’accord sur tout !

  2. Ping: Amor, l’amour à mort. | lapartmanquante

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