Situé à l’Est du centre historique de Querétaro, Hercules est un quartier pitoresque et toujours populaire, où a commencé l’industrialisation de la ville. La première fabrique de fils et de tissus s’appelait Hercules. Elle s’y est installée en 1836 et a définitivement rebaptisé le quartier, pourtant aujourd’hui officiellement identifié comme délégation municipale de Cayetano Rubio, du nom du premier propriétaire.
Celui-ci a qui a donc lancé l’industrialisation de la zone, et, comme les Hacendados (grands propriétaires d’haciendas, ces immenses exploitations agricoles privées héritées de la période coloniale espagnole, rendues publiques et redistribuées aux paysans après la Révolution) a de manière autoritaire édicté ses propres lois, appliqué sa propre justice (une prison a été construite sur place) et même constitué une petite armée pour créer une sorte de petite république autonome et productiviste.
L’industrie locale du textile ayant été progressivement dépassée par la concurrence étrangère, cette activité a périclité. Restent les grands bâtiments de pierre et de métal, au milieu des habitations des familles ouvrières. Le quartier prend une nouvelle dynamique depuis que des brasseries se sont installées dans les lieux, notamment celle de la bière Hercules.
Ce jardín de cerbeza (jardin de bière) au décor brut de décoffrage et impersonnel a repris le nom et l’emplacement de la première usine textile. Le bar-restaurant aux larges espaces propose des bières artisanales fabriquées sur place pour un public assez conventionnel et familial, des pizzas et saucisses à grignoter en accompagnement, dans un esprit gourmet et nice. Les prix sont évidemment beaucoup moins populaires et l’ambiance bien terne, absolument rien d’alternatif ni d’artistique dans ce type de concept où le commerce prime avant tout… mais il y a des tables de ping-pong pour passer un moment détente entre amis !
Passons, allons plus loin dans la découverte du quartier.
Hercules est également célèbre pour être un spot de street art. Je me suis donc lancé un dimanche sur mon vélo pour arpenter ses rues, glisser le long du petit cours d’eau qui traverse la ville et qui, à force de recevoir les rejets chimiques et industriels, est devenu un égout à ciel ouvert. Voici une sélection des œuvres du quartier et des environs – los Arcos, la Cañada, el Marqués – qui m’ont appelé l’attention, comme disent les Mexicains.
J’ai suivi le chemin de fer sur l’avenida du même nom. Un train immobilisé sur le quai est devenu une bibliothèque publique et un support de fresques aux personnages historiques ou symboliques. J’ai traversé un village a vu naître le Robin des Bois mexicain. J’ai mangé de délicieux fromages et donné la tétée à des chevrettes, mais ca, c’est une autre histoire !
Florent Hugoniot
Video : Gustavo Gonzales
SOURCES :
ce que tu fais sur ton blog, et en plus à vélo, est passionnant, bravo