Bain de jouvence à LLano Grande

En ces temps de grandes chaleurs estivales, je vous propose une ballade le long d’une petite rivière fraîche, qui serpente pendant quelques kilomètres jusqu’aux majestueuses chûtes d’eau appelées Llano Grande, à mi-hauteur de la Sierra Madre, au sud du Mexique dans l’État de Oaxaca.

C’est une sortie qui s’effectue en minibus en partant de la côte pacifique et qui dure une journée entière car il faut une heure et demi environ, par exemple depuis Huatulco, pour arriver à la rivière Copalitilla, avant de cheminer sur un petit sentier jusqu’aux cascades qui se succèdent en large escalier. C’est une expérience rafraichissante et revigorante que je conseille vivement. En outre, cela permet d’avoir un autre point de vue de la région, en parallèle des magnifiques baies et plages de la côte pacifique de Oaxaca. Il y a exactement trois destinations pour les Cascadas Mágicas, Copalitilla, Llano Gande y Las Brisas, qui font partie de la municipalité de San Pedro del Puerto. Mais nous resterons ici à LLano Grande (qui signifie « grande plaine », assez paradoxalement pour ce lieu encaissé), la plus impressionante des trois cascades.

Sont prévus à l’occasion de ce tour, un repas collectif et copieux dans un restaurant populaire et la visite de la finca La Gloria, petite exploitation familiale de café dont le fondateur est un immigré allemand. En effet, le café de la région, qui a pour appelation cafe de Pluma, est très réputé pour son arôme, le principal centre de production étant la petite ville de Pluma située plus en altitude. Vous pouvez le déguster sur place, ou encore dans les cafés chics et fresas de la ville de Oaxaca, capitale administrative, commerciale et culturelle de l’État du même nom.

Avec quelques amis et collègues de la Umar, nous sommes donc partis, via l’agence de voyage Conejos de Santa Cruz, accompagnés d’un guide professionel très sympathique, qui nous a donné d’intéressantes informations sur la faune et la flore locale, mais aussi sur les modes de vie et le développement économique en moyenne montagne tropicale. Les habitants de cette zone ont réellement le souci de la préservation des écosystèmes et de leurs richesses naturelles, ce qui n’est pas le cas dans bien des endroits du Mexique. Mais ici, presque chaque plante, chaque fleur a son utilité, recelle un trésor d’utilisations. On trouve ainsi un grand nombre de plantes médicinales, aromatiques ou décoratives. Le miel récolté est de trés bonne qualité pour l’alimentation, et une autre sorte de miel fabriqué par de minuscules abeilles a un effet curatif si vous en mettez une goutte dans chaque oeil. Mais attention, ca pique ! Vous pouvez aussi, une fois dans l’eau, tester un nettoyage de la peau avec un masque de terre rouge extraite à plusieurs kilomètres dans le sous-sol, qui vous laissera le visage reposé et tout doux.

La survie, le développement économique des habitants dépend ici directement de leur environnement. Ils en prennent donc grand soin, essaient de conserver les cours d’eau, leurs terrains en l’état, purs et fertiles. Car le tourisme, encore à petite échelle, n’est pas leur seule source de revenus. La vente de produits tels thés et miel curatifs, mezcal parfois aromatisé ou liqueur de mezcal, café et liqueur de café, plantes et fleurs d’agrément, permet de faire un commerce lucratif au delà des limites de la municipalité. Cependant les prix sont assez élevés sur place, privilège de l’écotourisme certainement ! Et il faut s’acquiter d’environ 60 pesos (3 modestes euros) par personne comme droit de passage, auprès de la coopérative qui administre le site et propose aussi des guides locaux.

Au départ, un peu avant d’arriver aux cascades, est également prévu un arrêt dans un atelier-boutique certifié développement durable, proposant des produits naturels et traditionnels. Certes, c’est une incitation à l’achat, mais avec un but pédagogique non négligeable, ce qui permet de mesurer l’interaction des hommes et des femmes avec la nature dans cet environnement très boisé, virant au vert émeraude intense uniquement à la saison des pluies, c’est à dire de juin à novembre. Pour autant, la rivière Copalitilla est toujours alimentée en amont, et la végétation juste aux alentours est constamment arrosée et en fête.

Il y avait beaucoup de monde au dernier point de baignade, le plus spacieux, là où on peut se jeter dans l’eau depuis une corde en jouant à Tarzan, ou encore se faire grignoter les peaux mortes des pieds par de petits poissons d’eau douce. Mais la sérénité du lieu fait qu’on ne se sent pas dans un bain de foule épuisant, mais au contraire dans un bain de nature au milieu de laquelle s’ébattent avec joie, tout en souplesse et volupté, les visiteurs.

Je vous laisse maintenant suivre le fil de la rivière et, à défaut de ressentir la brise du renouveau glisser sur votre corps, je vous invite à vous plonger visuellement dans cette région tropicale sylvestre encore intacte, et de vous mélanger virtuellement aux familles zapotèques venues des environs, aux touristes nationaux présents ce jour là, avec toute l’animation et les bonnes vibrations que les Mexicains et Mexicaines savent générer autour d’eux et offrir aux étrangers.

Remercions enfin Pacha Mama pour ces saveurs uniques, apaisantes et intenses.

Florent Hugoniot

************************************************************************************

SOURCES

https://www.nvinoticias.com/nota/95028/san-miguel-y-sus-cascadas-magicas-en-la-costa-de-oaxaca

Cascada de Llano Grande, Huatulco

A propos lapartmanquante

Part-iciper, part-ager, part-faire, part-ir, partout et par ici !
Cet article, publié dans Comment peut on être mexicain, Promenades dans le réel, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s