Tour de France 2022 – Bruniquel

Le village médiéval aux deux châteaux

Bruniquel est une commune française, située dans l’est du département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie. Bruniquel fait partie de la liste des plus beaux villages de France. Sur le plan géologique, historique et culturel, la commune est dans le causse de Caylus, au sud du causse de Limogne, occupant une situation de carrefour à la limite du Quercy et du Rouergue.

Les deux châteaux de Bruniquel sont perchés sur un éperon rocheux dominant les vallées de l’Aveyron et de la Vère, surplombant de 90 mètres l’Aveyron au sortir de ses gorges. À l’extérieur des châteaux, de très beaux jardins en terrasse offrent une halte agréable à toutes les saisons.

Le château vieux

Le château légendaire de la reine mérovingienne Brunehaut ou Brunehilde domine d’un côté la falaise de l’Aveyron, de l’autre le village étagé à flanc de colline. Le lieu avait été attribué à la reine en 587 jusqu’à son exécution en 613, ses cheveux attachés à la queue d’un cheval. La fondation du village et du premier château se fit sur l’emplacement déjà occupé à l’époque romaine par un castrum (camp fortifié).

À l’origine, Bruniquel fut un château destiné à veiller sur la route de la vallée reliant le Quercy à l’Albigeois. Un village, descendant la pente opposée à la rivière, se forma près de lui et devint une cité prospère dont témoignent les demeures de notables. Bruniquel devient une vicomté vers 1050. Sur les ruines de ce premier château a été construit l’actuel « château vieux », au XIIIème siècle.

Le castrum est conquis, en 1176, par les comtes de Toulouse sur les Trencavel. En 1211 le troubadour Guilhem de Tudèla, coauteur de la « Chanson de la croisade » s’y réfugie chez Baudouin de Toulouse (demi-frère du comte Raymond VI de Toulouse) qui livre Bruniquel aux Croisés et est pendu comme traître en 1214, à Montauban.

Après la croisade, le village connut un grand essor au Moyen Âge car il se trouve sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. La majorité des maisons ont été construites entre le XIVe et le XVIe siècle, essentiellement en pierre, mais il en existe également à colombage. La plupart des ruelles tortueuses ont conservé leurs pavements et c’est au sommet de la principale que l’on trouve les châteaux, quasiment suspendus au-dessus du vide.

Le château jeune et les guerres de religion

Au milieu du XVème siècle, le vicomte en querelle avec son fils, décide de vendre les terres situées à l’Est de son château à un cousin, Maffre de Comminges. Après quinze années de procès qui opposeront le père et le fils, le cousin pourra enfin acheter les terres afin d’y construire son propre château entre 1485 et 1510, le « château jeune » ou « castel djoubé ». Pendant trois siècles, les deux branches ne vont cesser de se quereller, les propriétaires du « château vieux » étant catholiques et ceux du « château jeune » protestants. Le « château vieux » porte encore aujourd’hui la trace de ces différentes attaques, notamment la salle dite des chevaliers.

Bruniquel s’endort ensuite jusqu’au XIXe siècle où se développent les forges de Caussanus qui trouvent leurs matières premières dans la Grésigne et le causse.

La salle des chevaliers, château vieux

À la fin du XVIIIème siècle, le vicomte du « château vieux », Louis Rigal d’Ouvrier, décide de racheter le « château jeune ». À la même époque un impôt prélevé sur les ouvertures incitera le vicomte à murer toutes les portes et fenêtres de sa nouvelle acquisition. Grâce à la famille des anciens propriétaires, les vicomtes d’Ouvrier de Bruniquel, descendants des comtes de Toulouse, les châteaux de Bruniquel ont été classés «Monuments Historiques» en 1840 par Prosper Mérimée.

Seul le « château vieux » continuera à être habité en permanence, puis comme résidence secondaire jusqu’en 1980, année du décès de la dernière vicomtesse de Bruniquel, Madame de Bellefon, propriétaire des châteaux. Jusqu’à son décès, ces derniers feront l’objet de travaux d’entretien (toiture, restauration du bâti, etc.). Après le décès de madame de Bellefon, la municipalité s’en portera acquéreur en 1987 pour la somme de 660 000 francs. Depuis cette date, , tandis que le fait l’objet de peu de restauration. Le «château jeune» avait été laissé à l’abandon pendant deux siècles et sera donc paradoxalement le plus abîmé des deux lors du rachat par la municipalité de Bruniquel. Les restaurations ont essentiellement porté sur la partie du « château jeune », moins sur le « château vieux ».

L’ensemble architectural nous offrent quelques raretés telles que le donjon du XIIème siècle, une cuisine du XVIIème équipée d’un magnifique et très rare potager (ancêtre du fourneau) à neuf trous, la salle d’apparat réaménagée au XVIIème siècle, une chapelle transformée en cuisine, une galerie surplombant la rivière Aveyron à 90 mètres de hauteur.

Bruniquel, vue des deux châteaux depuis la sortie des gorges de l’Aveyron

La vocation artistique et touristique de Bruniquel

Ce sont les artistes qui vont faire revivre le village à travers ses paysages. En 1830, Bruniquel la quercynoise et Penne d’Albigeois, sa sœur languedocienne, attirent les romantiques et les premiers voyageurs. De 1915 à 1921, Marcel-Lenoir, peintre de l’école de Montparnasse, admiré de Picasso, vit tout près et une partie de son œuvre est exposée au château-musée de Montricoux.

L’histoire retient aussi que dès les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre des plans d’évacuation des populations résidant près des frontières de l’Est et des vraisemblables zones de combats, les habitants de Salonnes dans la Moselle (Lorraine) furent acheminés jusqu’à Bruniquel. Après juin 1940 et l’armistice signifiant la fin des combats, parmi certains de ces réfugiés qui furent autorisés à retourner chez eux en Lorraine, quelques-uns choisirent de rester dans le Quercy.

Le tournage du Vieux Fusil en 1975

La scène de l’incendie a endommagé la façade du château jeune, ce qui a entrainé des demandes de réparations de la part de Madame de Bellefon.

«C’était un grand moment ! » À Bruniquel, un village de 610 habitants du Tarn-et-Garonne à trente kilomètres de Montauban, le tournage du film Le Vieux Fusil, en 1975, reste un temps fort de l’histoire locale. Les figurants qui ont participé à cette aventure ne sont plus nombreux, mais le film continue à drainer toute l’année des touristes jusqu’à la cité médiévale, classée parmi les plus beaux villages de France. « À chaque fois qu’il repasse à la télévision, ce qui arrive plusieurs fois par an, il y a un afflux de visiteurs », témoigne le maire, Michel Montet.

Le film de Robert Enrico raconte l’histoire d’un paisible chirurgien de Montauban, Julien Dandieu (Philippe Noiret), qui, aux dernières heures de l’Occupation en 1944, venge le meurtre de sa femme Clara (Romy Schneider) et de sa fille réfugiées dans un village, décimé par par un détachement de soldats SS stationné dans le château. Cette sombre quête, inspirée du massacre d’Oradour-sur-Glane, est éclairée par l’ardente interprétation des deux acteurs principaux. La suite de l’article sur La Croix.

Date de sortie : 22 août 1975

Réalisateur : Robert Enrico

Musique : François de Roubaix

Distinctions : César du meilleur acteur, César des Césars

Atelier de Florence Davoult, 13 rue du Château, Bruniquel

De nos jours, Bruniquel vit essentiellement grâce au tourisme avec l’installation d’artistes et d’artisans – notamment le festival Offenbach organisé en août par la compagnie Brunehaut -, ainsi que grâce à la venue, à demeure, d’Européens du Nord, aux résidences secondaires de Toulousains et à la chasse en Grésigne.

En août 2021, l’artiste peintre Florence Davoult inaugure son atelier-galerie au pied des châteaux de Bruniquel.

« Soleil jaune », 70cm x 50cm, encres – Florence Davoult – collection particulière

Plus d’infos : https://www.facebook.com/pages/category/Artist/Florence-Davoult-Artiste-710613445806016/

Atelier-galerie Florence Davoult à Bruniquel, 13 Rue du Château, 82800 Bruniquel, Francecontact tél : 06 86 33 39 28

En juillet-août ouvert du mercredi au dimanche de 15 heures à 19 heures.

Copyright photos DR et Florent Hugoniot

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SOURCES :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teaux_de_Bruniquel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruniquel

https://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/nos-villages/bruniquel/

https://www.la-croix.com/Culture/Actualite/L-impact-du-Vieux-Fusil-a-Bruniquel-2013-08-14-998251

https://www.ladepeche.fr/2021/08/01/florence-davoult-inaugure-son-atelier-galerie-9707301.php

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