Le Global Mirage

Playa Ventanilla, Mazunte 2022

« À sa naissance, l’homme est doux et faible
à sa mort, il est dur et tout raide.

Les dix milles êtres, plantes et arbres
pendant leur vie, sont tendres et vulnérables
à leur mort, ils sont secs et recroquevillés.

Car ce qui est dur et fort est serviteur de la mort
ce qui est doux et faible est serviteur de la vie.

La dureté et la rigidité sont inférieures
la souplesse et la faiblesse sont supérieures.

Les êtres devenus forts vieillissent, car cela s’oppose au Tao.

Quiconque s’oppose au Tao périt prématurément. »

Lao Tseu, extrait du Tao Te King

X

J‘ai commencé à rédiger il y a presque 6 ans l’introduction et la première partie de mon essai « Comment peut-on être mexicain ? » à Ciudad Juárez, intrigué, aiguillonné par la signification improbable de El Grito (fête nationale mexicaine) aux portes du Texas, USA. Je le conclus avec ce texte écrit à Oaxaca fin 2022. Les différentes parties sont toutes sous-tendues par une forme d’introspection., l’expérimentation d’une nouvelle culture m’ayant permis de sonder plus profond en moi, de passer d’un niveau à un autre de conscience, de présence au monde, comme les couches successives d’un oignon coupé.                               

Déconstruire pour se reconstruire, avec une mise en perspective des deux dynamiques sociales, la française et la mexicaine, dans une époque de transition telle que nous la vivons ; particulièrement dans la mise en pratique, l’adaptation aux machines industrielles, à l’outil informatique devenu invasif avec ses prolongements virtuels, et donc  comment les deux sociétés évoluent, dans les flux et tensions la globalisation mais aussi selon leurs critères culturels propres.

« Postmodernité : Concept utilisé par certains sociologues pour caractériser l’état actuel de la civilisation occidentale, dans la mesure où elle aurait perdu confiance dans les valeurs de la modernité (progrès, émancipation) qui ont prévalu depuis le 18e siècle. »

Larousse

La construction purement théorique du postmodernisme est un processus de changement de paradigmes, une volonté de dépasser, voire faire table rase d’une supposée ancienne réalité en faveur d’une autre, mesurable et quantifiable en tout. Un peu comme aux temps de la Renaissance (fin du XIVe, XVe et XVIe siècles) mais en plus court et plus radical. Dans cette entreprise, après l’instrumentalisation de la nature au delà de ses limites avec la poursuite de l’aventure industrielle et du désir de puissance absolue, la connaissance de l’être humain et son usage dans toutes ses composantes (spirituelle, émotionnelle et psychologique, capacité de raisonnement, biodynamique, chimique, génétique, etc.) est devenu le principal enjeu de pouvoir actuel. Celui-ci est de plus envisagé dans la Nouvelle Réalité qu’en tant que première matière première et énergie vitale nécessaires pour faire tourner la machine néolibrale-ultracapitaliste.

Sans idéal ni utopie, l’homo occidentalis se convertit en un produit. Son conditionnement constant est maintenu par la propagande des médias, l’instrumentalisation du langage et l’art du renversement, son infantilisation par la dégradation de la qualité, de l’honnêteté et de la rigueur au sein de l’Éducation Nationale et de la Culture – pour atteindre probablement l’excellence macronienne. Les « réformes » successives de l’EN n’ont été depuis 40 ans qu’une suite de démission des autorités publiques et le cadeau fait de celle-ci, morceau par morceau, à l’enseignement privé confessionnel, à des entreprises et à des intérêts privés peu soucieux de la formation et de la transmission des trésors intellectuels que nous pouvons tous avoir en héritage, mais plus axés sur la productivité et l’insertion professionnelle. Le niveau de scolarité n’est pas tombé, en France, au niveau de celui de l’État de Oaxaca, un des plus pauvres et sous-développés du Mexique, mais on y arrive à grands pas…

Les structures, les pouvoirs font de moins en moins confiance à l’humain dans ses faiblesses, encore moins dans ses réactions pour la sauvegarde de son entité et de ses droits dont celui de vivre en paix son autonomie, et de fait privilégient le contrôle, la prévision et la robotisation du monde. Cette réalité devient de plus en plus évidente dans le monde occidental, dont le Mexique moderne est en grande partie héritier, mais aussi prisonnier.

Défilé du 16 septembre 2022, Oaxaca

D’une fête nationale à une autre…

Depuis plus de deux siècles, chaque année le Mexique célèbre son indépendance avec la commémoration du grito (le cri, la déclaration) que le prêtre catholique Miguel Hidalgo lanca le 15 septembre 1810 à destination de la couronne espagnole et du peuple mexicain. L’identité mexicaine, le sentiment national sont motivés par la nécessité de fédérer différents peuples aux croyances, modes de vie et idéologies parfois contradictoires, ainsi que j’ai décrit ce pays-mozaïque au début de l’essai. Et de traiter d’égal à égal avec ses envahissants partenaires nord-américains.

Ce que je compris initialement avec Día de Muertos, banalement comme l’expression de la force biodynamique de la vie, qui renait suite au processus de mort, de destruction et de métamorphose est tout simplement un appel à vivre pleinement, mais aussi à protéger l’essentiel de ce qui permet le maintien de la cohésion sociale, jusque dans le sensible et l’affectif, dans beaucoup de petits riens du quotidien. Sur ce point, c’est encore la tradition chrétienne qui tient l’ensemble de la structure sociale mexicaine, avec l’amour, la tolérance comme clefs, donc comme valeurs l’unité, la continuité, la conciliation plutôt que la dispersion dans des conflits de tout ordre. Il ne me semble pas pas que le présent des Mexicains, même s’ils y sont fortement invités, ressemble aux scénarios des films nord-américains, ni aux séries policières et criminelles de Netflix, ni aux telenovelas qui sont des manifestations d’une époque tragiquement superficielle. Ceux-ci savent encore rire et s’en jouer, et dans un mouvement d’amplification et de débordement baroque d’images, de satires, de doble sentidos et de memes, poussent les (in)signifiants de la posmodernité aux limites de l’humour et de l’absurde. Vers l’épuisement et la fin de ce concept ?

Le pays vit à différentes époques en même temps, il y est donc possible de s’y épanouir ou de s’y réfugier dans des niches spacio-temporelles, des capsules sub-lunaires. Dans ce clair-obscur bien terrien, je me suis adapté – une caractéristique de l’être humain. Avec ce qui me revenait d’ombre, je me suis blotti et fait petit. Puis j’ai trainé mon ombre sous la lumière crue, cruelle du Mexique, et j‘ai titubé… Je suis tombé de haut, plusieurs fois, j’ai glissé, j’ai volé aussi. J‘ai au moins changé de point de vue. J’ai avancé en âge et je ne sais pas si je suis plus souple ou plus dur. Peut-être les deux…

Mais l’identité culturelle du Mexique, c’est aussi une projection animée en partie par l’industrie du cinéma étasunien comme national. Elle s’est constituée dans un fuseau de valeurs brassant le brutal et le distingué, la virile fierté hispanique se radicalisant en machisme, la féminité encadrée, le surréalisme et le mythes ancestraux, les rituels, la fête, la douceur de vivre, le fatalisme dissimulé sous la religion qui fait avaler tant de souffrances, d’injustices dans l’histoire non linéaire du pays… Malgré les mythes olmèques ou aztèques, le doute des origines persiste d’où le vague de la finalité de l’aventure moderne dans le fonctionnement quotidien ; désir de briller, compétition pour les privilèges et nouveaux totems ne cachent pas le manque d’ambition symbolique et transcendentale, ontologique de la phase actuelle, en comparaison avec la période de constitution de la nation mexicaine puis la phase révolutionnaire et communiste dans la première moitié du XXe siècle, qui a développé un projet intrinsèque de modernisation inspiré du communisme et adapté à la réalité nationale, tout en ré-écrivant, en fabulant parfois une narration cohérente englobant plus de 3000 ans d’Histoire et plusieurs traumas collectifs.

Un défilé militaire dans les rues de Oaxaca reste cependant une expérience visuelle surréaliste, si on met de côté la démonstration de force guerrière commune à ce genre d’événement !

Les résistances au Global Village ont souvent la même cause, mais prennent des formes différentes. Pourtant, le désir d’émancipation reste ici comme en France dépendant d’une narration, d’un imaginaire et de techniques nord-américains, ce qui ne pourra jamais satisfaire toutes les populations mexicaines. En effet, la table rase coloniale n’a jamais été aussi profonde au Mexique, aux débuts de la Renaissance, une époque encore mêlée de mysticisme et religion en Europe, qu’aux USA avec un XIXe siècle industriel au matérialisme ravageur. N’ayant pu conquérir la liberté des indiens des Plaines de l’Ouest, les colons fuyant la vielle Europe oppressante les ont enclavés ou exterminés… Alors que le métissage entre arrivans européens et natifs mexicains s’est progressivement opéré au Mexique, même si certaines communautés se protègent encore bien hermétiquement d’influences extérieures trop toxiques.

Vivre ici, vivre là-bas, vivre ici et là-bas, entre le reflet des images et le labeur routinier. Vivre ses rêves, magnifier sa réalité, retomber dans le réel, construire son destin en tension entre désir et frustration, faire des plans et éprouver la résistance du terrain. Recevoir l’attraction des astres et subir celle de la terre, ou l’inverse.

Nager dans le virtuel, y croiser d’autres vies, s’en inventer plusieurs. La connexion wifi urbi et orbi permet de se situer dans des flux différents d’information, sans pourtant jamais couper le cordon ombilical avec ses différents soi, voire les plus toxiques. Dans cette proximité de tout, l’oubli est devenu impossible, ou alors un luxe, une frivolité.

Mural sur Calzada Reforma, Oaxaca

Souvent quand j‘écris un texte sur le Mexique, je me rends compte que je peux l’adapter pour la France, après un séjour aux sources, un bain culturel vivifiant ; et vice versa. Dans cet effet de miroirs qui existe et que je manipule entre les deux pays, des points saillants, des grandes lignes communes aux deux modes de vie s’affirment. Le contexte néocapitaliste, avec l’accroissement des services et des transactions financières est y définitivement identique dans ses objectifs : la croyance en l’enrichissement maximum qui protégera de tous les aléas, dont ceux de la santé de plus en plus. La liberté, les efforts d’émancipation deviennent individuels, relatifs et moins populaires, moins universels. Les institutions sont en effet dans les deux pays complètement perverties et corrompues, et il est difficile de comprendre que le président actuel est de gauche, aussi bien en France qu’au Mexique. Les attentes concernant l’écologie, la Culture, l’assainissement de l’administration, la lutte contre les cartels ont été décues depuis qu’AMLO a remporté les présidentielles mexicaines. Le massacre des 43 étudiants d’Ayotzinapa en 2014 n’a toujours pas été élucidé ni sanctionné faute de coupables, malré les promesses de celui-ci et de son gouvernement.

Macron est cependant incomparable en cruauté sociale, à moins que la dictatura perfecta mexicana mise en lumière par l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa en 1990 ne devienne trop évidente et brûlante dans sa version française de douce dictature ?

En politique extérieure, la neutralité (en fait le non-alignement à la propagande de guerre de l’Empire, une impolitesse mexicaine) du grand pays latino et nord-américain est à l’inverse de la posture occidentale mise quant au conflit qui va s’éterniser en Ukraine et possiblement s’étendre à l’Europe.

Mais les y traditions restent vivaces, c’est même un combat identitaire au Mexique. Par exemple à Oaxaca le rôle des curanderos, curanderas (guérisseurs, et guérisseuses) souvent issus de familles impliquées de longue date dans la médecine naturelle, dont la connaissance des plantes et les incantations sacrées (un synchrétisme chrétien-mexicain). Ils ont un rôle tout à fait réel dans la société contemporaine, au point que la région devient un sanatorium pour Occidentaux désorientés, malades de l’âme. Certes, il y a des charlatans partout, dans l’univers clair-obscur de la psychanalyse et de la psychothérapie et dans toute la médecine en France, mais aussi ici chez les curranderos du fait du tourisme de masse.

Et contrairement à la France, le sens du sacré n’a pas disparu au Mexique, malré la normalisation catholique. La complexité sociale nord-américaine positionne les USA entre les deux précédents exemples, pays hyper-matérialiste et en même temps terreau du New Age et industrie d’églises évangéliques.

L’époque folle demande de faire inévitablement des choix et de privilégier certains aspects de notre réalité. Ce qui met en relief les différences de mode de vie concrets, particulièrement en temps de crise sanitaire puis diplomatique. La prise en compte et la gestion de ce nouveau fléau postmoderne et technologiste de l’épidémie de Covid par exemple, fut moins traumatisante de la part des autorités mexicaines. La population, méfiante de nature envers la capacité des institutions à gérer les crises, a trouvé le modus vivendi le moins violent, le plus souple, s’auto-organisant traditionnellement au niveau de la communauté et des municipalités. Contrairement aux autorités francaises et à la majorité des citoyens francais, aspirés dans une spirale de soumission inquiétante. Pour autant, la réponse militaire, autoritaire à des problèmes civilisationnels profonds s’impose souvent ici comme là-bas, et ce trait est assez inquiétant dans un pays aux élites contrôlées par les gangs et la narco-économie.

Oaxa-California

La culture mondialiste est omniprésente au Mexique, peut-être depuis plus longtemps qu’en France, mais propage-t-elle des valeurs partagées par le peuple mexicain en 2022 ? Que représentent aujourd’hui les symboles de la nation tels le drapeau tricolore créé en 1821 selon le modèle du drapeau français et adopté officiellement en 1968, la figure d’un Hidalgo d’origine espagnole, d’un Juárez indigène, un berger oaxaqueño devenu résistant puis président de la République ?

Souvent ridiculisés dans l’espace virtuel, ces symboles ne mobilisent plus beaucoup au regard des conduites et pratiques d’aujourd’hui, dans un pays rendu entièrement à l’économie de marché. Mais les valeurs du peuple mexicain continuent de s’articuler autour de l’autorité régulatrice de la famille, de la communauté (souvent le village, mais aussi groupe artistiques, intellectuels, activistes politiques et culturels, la société civile reste vivace ; ce qui a souvent pour conséquence la difficulté à prendre des décisions en autonomie rapidement) et des règles de conduite sociale, la tension entre la quête de performance et la réalité des infrastructures matérielles, des filtres et blocages entre différentes catégories socioculturelles du pays.

Il faut aussi souligner la vitalité de la société mexicaine, partout on ne peut que constater la préférence du verre à moitié plein et la culture de la force vitale, de la tonicité (une particularité reprise par le catholicisme). Le rapport à la mort, et donc à la spiritualité, la transcendance en particulier reste un marqueur culturel fort dans une modernité en tâtonnements et fragmentée. La valorisation de la libre entreprise, de l’individualisme et  du “Do it yourself”, la méfiance par rapport aux institutions d’une manière générale, dont évidemment la justice, l’armée, la police et le système administratif sont d’autres aspects, développés dans les différentes parties de mon essai :

https://lapartmanquante.com/category/comment-peut-on-etre-mexicain/

« Dans un monde où l’enterrement est plus important que la mort, le mariage plus que l’amour, le corps plus que l’intellect, nous vivons la culture du contenant qui méprise le contenu. »

Eduardo Galeano

Benito Juárez baillonné par la Covid, grimmé en clown triste par l’indutrie touristique – Oaxaca 2022

L’hédonisme se déploie en parallèle d’un système d’espionnage individuel inclus dans une techno-structure contraignante, ce qui permet de donner une impression de liberté nécessaire pour respirer et participer. Chacun, chaque groupe pouvant présumer des capacités de changement du système selon la satisfaction de ses désirs, sa grille de confort, son endurance ou d’autres critères personnels multipliés. Cette perspective reste limitée pour le destin d’un grand pays de plus 130 millions d’habitants.

Connexe à la recherche de liberté, le thème de la solitude : ce sentiment d’être une embarquation transportée dans un courant d’obligations administratives, professionnelles, capturé dans une servitude technologique que génère l’hypermodernité, toujours davantage en vis à vis avec un écran, et mis en contrainte dans des flux d’informations, confronté à l’univers virtuel extrêmement invasif, quoiqu’uniquement palpable de l’autre côté du miroir, comme derrière une membrane, qui ne dépasse pas le toucher du clavier ou de la silice. Ce qui déstabilise de plus en plus les nouvelles générations, saturées d’informations et injonctions contradictoires, et laisse croitre ce sentiment d’impuissance propre à la période postmoderne :

« Jouis de tout, mais soumets-toi à la dématérialisation de ta réalité. »

Un réel vidé de sa substance, de poésie, sur lequel on a juste une prise commerciale, mais auquel nos pensées, émotions, habitudes, préférences politiques et comportements sont sensés se soumettre au fur et à mesure du modelage mental par des psy-opérateurs (une autre forme de la tyrannie globale, également made in USA-UK, mais les bots ont envahi la sphère occidentale). Un monde redessiné par Facebook et sa censure, où ce qui n’est pas monnayable n’existe pas tout comme ce qui contredit la version officielle du système globalement mercantile, ce qui revient au même. Zuckenberg et Musk savent la formule magique pour capitaliser les émotions via Facebook et Twitter.

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Mise en scène sur la plage de Mazunte pour une publication Tik Tok – Oaxaca 2022

Un univers à la fois archi-matériel et dématérialisé, dans lequel l’humain recherche ses repères, va jusqu’à redéfinir son identité, ses affects et ses objectifs en regard de machines et d’excroissances technologiques de plus en plus sophistiquées, poussant les peuples chacun selon ses modalités vers le transhumanisme. Parfois un événement mondial savamment orchestré vient remettre tout le monde en rang devant les écrans : la dramatisation du changement climatique, l’attentat spectaculaire du 11 septembre en direct, le pic de production des hydrocarbures toujours reculé, la fausse pandémie Covid.

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux »

Cette citation célèbre est attribuée à un des pères fondateurs des USA, Benjamin Franklin.

Hollywood, ce miroir sans tain

Métissage entre l’imagerie de la Star Wars et la tradition populaire oaxaqueña – collage

Hollywood, grande aventure artistique, commerciale, idéologique, de plus en plus porteuse d’une vision unilatérale et étriquée, a colonisé les esprits occidentaux et autres. Cet emblème du cinéma globalisé, ce pilier de l’identité, de la narration et de l’économie étasunienne, s’est inspirée de comme a inspiré, fait réagir toutes les cultures du monde. Elle les a reflétées et remodifiées selon ses propres critères esthétiques ou de valeur, mais on peut dire que le monde entier est venu se mirer dans les miroirs que lui tend Hollywood (le « bois sacré » peuplé d’elfes et de fées du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare ?). Les costumes traditionnels mexicains par exemple se sont parés de tous leurs atours d’importation, ont fusionné avec d’autres influences pour briller sur la scène hollywoodienne, exister à la face du monde. Ceux des Mariachis en particulier se sont vus rehaussés de broderies et breloques clinquantes pour satisfaire le show-business. Le monde entier a défilé sous les projecteurs des Majors de la 20th Century Fox, la Paramount et de la Metro Goldwin Mayer pratiquement à toutes les époques du passé et du futur. Dans le nord du Mexique, à Durango, Paseo del Viejo Oeste est un faux village de western, construit dans les années 50 pour accueillir de nombreux tournages étasuniens. Les Indiens (des figurants locaux) y jouaient en général les méchants. Ce plateau de tournage en plein air est devenu un parc d’attraction aux portes de la ville.

Collage, Oaxaca 2022

Certes le western est un genre artistique et un produit culturel qui a donné des pépites, également dans la manière dont certains réalisateurs indépendants ont revisité le genre. Celui-ci apparait néammoins avec le recul comme étant une propagande nécolonisatrice et deshumanisante, une justification a postériori de l’extermination des cultures natives, humiliante souvent pour tout ce qui vit au sud du Rio Bravo et en Alaska. Parfaire l’image de l’homo occidentalis super-héros, l’Homme Nouveau. L’espion russe, le perfide asiatique, le Zorro-Robin des Bois et le corrompu sournois mexicains, ou le brave afroaméricain restent également, dans d’autres genres cinématographique, tragique ou comique, des seconds personnages clefs du roman nord-américain.

Le cinéma et la télévision, Youtube et Netflix sont à la fois des modèles, les reflets de comportements et les thèmes principaux de discussion d’une époque  (le Zeitgeist). De plus en plus, c’est le premier aspect qui s’impose, proposant une palette limitée de personnages qui serviront de patron pour se créer soi-même son personnage dans la société du spectacle total. Des séries comme Dallas, Friends, Plus Belle la Vie, Walking Dead  ont défini les principaux thèmes du postmodernisme et remodelé les rapports sociaux du monde (presque) entier. Ce sont les produits du prêt-à-être, prêt-à-penser, prêt-à-paraître de l’industrie cinématographique.

Le phénomène d’identification à un ou des personnages n’est absolument pas nouveau. La littérature en est la preuve vivante, qui aide à se construire tout au long de sa vie. Le cinéma américain aura autant illuminé qu’illusionné la planète et produit des merveilles dans le genre de la science-fiction par exemple. Pour autant, la phase actuelle de désagrégation anthropologique est inquiétante du fait qu’elle déconstruit sans aider à reconstruire la personnalité, et propose des clônes virtuels comme remède. Des autres, dé-réalisés et inatteignables qui orientent la construction de soi dans les abîmes plus que les hauteurs.

Contrairement à ce que Jean-Luc Godard affirmait dans le monde d’avant (le contexte compte évidemment), le cinéma ne rend pas aujourd’hui la vie plus belle mais les injustices et l’apauvrissement général moins insupportables. De la même manière que la désinformation orchestrée par les médias mainstream est devenue virale par sa propagation dans les réseaux sociaux, le mode de pensée hégémonique, la diffusion des affects et des comportements autorisés sont assurés par l’industrie de la fiction, jusqu’aux documentaires constitués d’éléments orientés et de faits parfois faux, souvent tronqués.

Faut-íl ajouter que la séduction publicitaire, la création de nouveaux besoins superficiels et les frustrations qui en naissent, suivis de la non-réalisation de ses besoins les plus profonds comme de ses aspirations les plus nobles, est un des ressorts essentiels du capitalisme (et de ses ramifications comme le néolibéralisme pour l’économie et la finance, le postmodernisme pour le socioculturel). La consommation compulsive comme maigre satisfaction éphémère, le « pouvoir d’achat » comme unique perspective et solution ?

« Mierdaguetza » de Capital Centro de Arte, Oaxaca 2022 – satire de la Guelaguetza, événement culturel et touristique majeur de la ville de Oaxaca : « Anniversaire de l’hommage raciste, la fête totale pour les étrangers »

Déculturations

Aujourd’hui, l’industrie touristique globalisée (en grande partie à destination des populations aisées dans les régions opulentes du Globe) valorise la ville et l’État de Oaxaca, pour le malheur de la culture vivante locale et le bonheur d’une économie du folklore qui se fige. On ne va plus en 2022 dans une Exposition Universelle comme en 1900, en 1925, en 1937 à Paris pour se rassurer de la domination culturelle, scientifique, économique de l’Occident, ni pour découvrir avec des reconstitutions in vivo un mode de vie barbare ou même sophistiqué d’un pays étranger. On va sur Youtube ou au multiplexe. Ou alors, pour vivre comme là-bas, mais en restant dans sa zone de confort, les centre-villes, les zones exotiques, charmantes pour la photo romantique, la publication en ligne, toutes les nouvelles trouvailles du tourisme global sont vidées des vendeurs ambulants un peu trop couleur locale pour accueillir d’honorables citoyens du monde occidental ; on ajoute sa troisième chambre avec une décoration standard à la liste des locations AirBnB en ligne ; le parc hôtelier est étendu en massacrant les écosystèmes, la 5G est dans les tuyaux pour rester connecté même en pleine forêt primaire, les zones de minéraux rares nécessaires à l’industrie du numérique sont bien repérées, des villages sont évacués par des milices aux ordres de multinationales ou caciques locaux, d’autres dommages collatéraux… Tout s’empoisonne, tout se tient !

"Merci James Bond pour nous offrir une belle tradition"
« Merci James Bond pour nous offrir une belle tradition »

L’uniformisation s’effectue au prétexte des rencontres de différentes cultures, mais avec un confort maximum, sous le dogme mondialiste recouvrant comme un filet les cultures, les races de la terre (au Mexique le terme la raza est beaucoup moins connoté négativement, presque humoristique d’autant plus qu’il décrit tout le processus de rupture civilisationnel puis de viol-métissage de ce pays) en les travestissant, les caricaturant, les dénaturant. Et en faisant évidemment fi de la réalité et des besoins des populations locales. Ou en les « remasterisant » : depuis que Día de Muertos est devenu un produit touristique global, via notamment le cinéma d’animation et James Bond (Spectre sorti en 2015), la Ville de Mexico organise un défilé Vu à la TV, chaque année fin novembre sur ses boulevards. Une néo-tradition postmoderne qui rapporte beaucoup de pesos aux secteurs économiques concernés.

La mise en scène de soi sur Instagram ou Tik Tok, la construction d’une image et d’un récit personnel idéalisée, nettoyés de toutes les scories de la vie, virtuellement pure selon un mode publicitaire, la survalorisation de la fiction et de ses rêves serait l’ultime étape la société du spectacle ? Chacun fonctionnant comme un robot semi-autonome au sein de la matrix des images, incité à créer, publier pour multiplier, propager, magnifier la religion hollywoodienne de l’apparence. Les smartphones se sont dressés entre nous et le réel, dans une overdose de likes, créant un manque d’authenticité, de véracité et même de vraissemblance dès le premier toucher. Le royaume du factice demande beaucoup de participation et de travail personnel bénévole. Les profits vont ailleurs, dans le monde réel.

La magnifique décoration régulièrement renouvelée du centre-ville historique de Oaxaca sert avant tout de toile de fond pour des valorisations de soi et autour de soi, du groupe, ou tout simplement de cadre (de plus en plus vidé de toute scorie à la culture mondialiste et à son auto-célébration) pour une cérémonie marquant un moment important de la vie, de l’année. Un décor coloré et mouvant pour une mise en scène parfaitement rodée et un peu répétitive, comme dans le village idéal de la série britannique The Prisoner, de George Markstein avec Patrick McGooha comme acteur principal.

L’Empire du mensonge

Star Wars à Oaxaca, l’Empire fait démonstration de sa force et son autorité

En parallèle de la création de l’homo americanus depuis la fin du XIXe siècle et la mise en avant / instrumentalisation de la contre-culture depuis les années 1960, la fabrique des USA a aspiré tout au long du XXe siècle, comme un ogre dévorant ses parents, les caractéristiques de ses alliés comme de ses ennemis. Premièrement le Royaume-Uni, puis le reste de l’Europe a suivi, surtout après la deuxième guerre mondiale – après les années folles de l’entre-deux guerres, où le jazz et Jopéphine Baker reçurent un meilleur accueil à Paris, toujours en mal de nouveautés. C’est valable pour l’économie du cinéma comme pour la société étasunienne toute entière, qui afin de faire perdurer le rêve americain de la prospérité et de la toute puissance, et sous prétexte de melting pot, a syphonné les élites de la terre entière (Europe, Afrique, Inde, Iran, Pakistan, Palestine…). Se positionnant au niveau d’une nation-démiurge mais suivant des intérêts particuliers s’avérant régulièrement mortifères, ce pays est de moins en moins perçu comme progressiste ni leader du monde.

L’Afrique fut également un bien virtuel continent pour un ex-chef de la CIA, Obama, malgré le Story Telling diffusé sur ses origines kenyanes, sa proximité avec les aspirations de la communauté afro-américaine. Pour autant, l’Afrique en 2022 n’est plus une chasse gardée occidentale. Le franc CFA et la présence politico-commerciale francaise sur ce continent ont vécu dans de plus en plus de pays de l’ex-second empire colonial requalifié en francophonie pour faire passer la pilule. Le continent asiatique a définitivement son destin en main, et les pays musulmans même producteurs de pétrole prennent leurs distances avec Washington.

CIA et industrie du cinéma savent aussi très bien travailler ensemble pour parfaire le rêve américain, le maintenir dans le monde et impulser des sentiments nationaux aux USA pour le marché intérieur, surtout en opposition à un danger extérieur le plus souvent imaginaire, ou à des cultures plus anciennes, jugées dépassées, méfiantes du mythe de la Liberté à géométrie variable. Dégoulinantes injonctions aux Droits de l’Homme, très mal appliqués en Occident. Droits fondamentaux dispersés en un multiplicité de droits de la femme, des populations indigènes, des religions, des genres sexués ou asexués, ce qui est un retournement total du concept d’universalité via la désormais célèbre formule du Soft Power, une forme de colonisation douce mais implacable du mental. Le cinéma étasunien et plus généralement occidental est aussi devenu une propagande pour les interventions militaires de l’OTAN. Diviser pour régner selon le principe macchiavélique, tout en donnant des lecons de morale au monde entier. La Tour Eiffel, l’Empire State Building, les écrans des multiplexes éclaireraient les foules occidentalisées (ou aliénées à différents niveaux).

Cependant, se positionnant au niveau d’une nation-démiurge mais suivant des intérêts particuliers s’avérant régulièrement mortifères pour les autres, les USA sont de moins en moins perçus comme progressiste ou ultime modèle. Puisant dans une très vaste tradition et un savoir-faire cinématographique, ils sont devenus une fabrique de mensonge et de désinformation de plus en plus grotesque. Une entreprise menée également grâce au dévoiement de la psychanalyse et de la médecine en général pour en faire des outil d’aliénation, des logistiques du contrôle des populations : prévoir les comportements et anticiper les besoins de l’individu, du potentiel client, mais aussi du système pour se maintenir, se protéger.

En parallèle, on a bien du mal à voir ce qui reste de l’identité, de l’exception culturelle françaises aujourd’hui, principalement au niveau de ses frontières physiques, de ses racines linguistiques (la nation) et de sa culture historique, incluyant le concept de francophonie complètement instrumentalisé pour la politique extérieure de l’Empire. Ce débat avait été très mal amené, possiblement en préparation d’intérêts étasuniens et sionistes par Nicolas Sarkozy en 2009, les cabinets privés de conseil mais aussi l’obligation d’une réaction politique face à irrésistible montée du FN.

On pourrait ajouter à ce dark panorama le revival de la guerre des sexes, via le néo ou ultra-féminisme, qui voit en chaque être masculin, fondamentalement un agresseur. Exacerber la haine entre les communautés, mais aussi celle entre les deux sexes est une stratégie de survie de l’hégémon occidental. Précipiter la jeunesse dans les doutes et les affres de la sexualité trop tôt, puis dans dans la confusion de sa condition humaine, est donc le grand projet pédagogique de l’UE ? Faire en sorte que femmes et hommes ne s’accordent plus sur leurs propres définitions naturelles, ne se supportent plus et que la guerre, la destruction mutuelle et existentielle soit totale et quotidienne ? Indépendamment du fait de chacun de pouvoir vivre une sexualité qui lui corresponde – selon certaines règles sociales, morales, comme par exemple la protection des mineurs et l’interdit de l’inceste – la construction personnelle est un long cheminement qui ne dépend pas uniquement des modes. La sexualisation des enfants sur les réseaux sociaux est une conséquence de cette néo-inconscience, ludiquement transformés en produits-vitrines populaires à des fins commerciales dans la nouvelle économie du clic.

« Le Conseil d’État a estimé, mercredi 28 septembre, que les élèves doivent pouvoir se faire appeler par le prénom de leur choix à l’école, même s’ils n’en ont pas changé à l’état civil. Une décision favorable aux personnes ne se reconnaissant pas dans le genre qui leur a été assigné à la naissance et qui souhaitent utiliser un nom, masculin ou féminin, différent de celui qui leur a été donné. »

La Croix

Plus prosaïquement, une start up suisse a crée récemment Dunaduo, une application numérique qui note la qualité du couple. Un beau cadeau pour Noël, la Saint Valentin, l’amour et la paix des familles ! Tout ce qui rapporte peut être donc mis sur le marché, sans aucun contrôle éthique, médical, comme les injections Pfizer-Moderna de tests transgéniques pour la population mondiale, jusqu’aux enfants en bas âge et aux femmes enceintes.

Les genres deviennent  interchangeables, le neutre deviendrait la norme, une étape de plus dans le transhumanisme et l’objectivisation des êtres humains, qui comme des pièces de Légo, chacune pouvant magnifiquement et parfaitement s’intégrer à l’ensemble, au sein de la msatrix. La règle de base étant de ne plus savoir qui on est pour ne plus savoir quoi communiquer ni partager quoique ce soit avec les autres, au risque d’être éjecté de la pyramide de Légos. Perdre le Global Logos.

Néo-fascismes

Le dépassement ou le recouvrement du réel semble être le moteur et la finalité du concept de postmodernité, tandis que la théorie néolibérale construit les moyens de la confusion, de l’aveuglement faute d’apporter un quelconque espoir d’enrichir, de fertiliser et d’éclairer la condition humaine. En quelque sorte un bricolage mental pour se donner bonne conscience. En architecture, le courant postmoderniste se dit aussi « façadisme » assez proche du terme fascisme (sans lien linguistique) qui nous vient du latin fascinus et a donné également fascination :

« Les Romains appelaient fascinus ce que les Grecs appelaient phallos. »

Pascal Quignard – Le sexe et l’effroi, Gallimard 1994

Pourtant la main de fer du complexe militaire dans le gant de velours hollywoodien devient de plus en plus apparent, ne serait-ce qu’au nombre de victimes de conflits provoqués par les USA dans le monde et du XIXe au XXIe siècle ; ou face aux dommages écologiques – le Pentagone avec ses activités émet en effet plus de gaz à effet de serre que des pays comme le Portugal, la Suède, ou encore le Danemark – culturels et psychologiques. Les frontières des conflits mondiaux se sont déplacées et installées partout dans notre environnement quotidien, et les efforts de guerre pour mériter la Pax Americana, indécents et considérables les efforts pour résister aux mirages masquant un énorme trou noir.

Alors que le leadership des USA sur l’Occident est généralement apparu comme un miracle à la fin de la 2e GM (éclipsant progressivement dans les mémoires le sacrifices de millions de Russes pour sauver l’Europe) puis un enrichissement permanent tout au long du XXe siècle, il aura coûté beaucoup d’argent à ses alliés et contributeurs via le monopole toujours renouvelé du dollar. Dans une actualité brûlante de guerre froide renouvelée entre les deux blocs, et entrant dans la valse des taux de change des principales monnaies internationales (dollar, euro, livre, yuan, yen, rouble) nous avons ces forces en présence :

  •  celui de l’Occident mené par les USA aux commandes de l’OTAN et de toutes les interactions et régulations internationales de cette partie (système SWIFT)
  • celui de l’Eurasie, des pas ex-communistes dominé par la Russie et la Chine
  • les BRICS+ non-alignés cherchent leurs marges de manœuvre entre ces trois premières superpuissances. L’Argentine va  incorporer ce groupe. Le Mexique avance doucement sur la voie de la neutralité mais pas trop, du fait certainement de fortes pressions des riches voisins du nord-américain mais aussi de la grande bourgeoisie mexicaine liée à la narco économie, rejoignant ainsi encore bien timidement des pays comme l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud.

« Au cœur de tout cela se trouve la tentative des Etats-Unis de rester la puissance hégémonique du monde, en multipliant les alliances militaires dans le monde entier pour contenir ou vaincre la Chine et la Russie. C’est une idée dangereuse, délirante et dépassée.

Les Etats-Unis ne représentent que 4,2% de la population mondiale et, actuellement, seulement 16% du PIB mondial (mesuré aux prix internationaux). En fait, le PIB combiné du G7 est désormais inférieur à celui des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), alors que la population du G7 ne représente que 6% de la population mondiale, contre 41% pour les BRICS.

Il n’y a qu’un seul pays dont le fantasme autoproclamé est d’être la puissance dominante du monde: les Etats-Unis.

Il est grand temps que les Etats-Unis reconnaissent les véritables sources de sécurité: la cohésion sociale interne et la coopération responsable avec le reste du monde, plutôt que l’illusion de l’hégémonie. Avec une telle politique étrangère révisée, les Etats-Unis et leurs alliés éviteraient la guerre avec la Chine et la Russie et permettraient au monde de faire face à ses myriades de crises environnementales, énergétiques, alimentaires et sociales. »

Jeffrey D. Sachs

« Ces dernières années furent marquées par une politique étrangère américaine de plus en plus belliqueuse et de moins en moins diplomatique. Mais, dans la même période, le reste du monde ne restait pas figé. En 1970, la population occidentale représentait 25% de la population mondiale pour un PIB de 90% du total. Aujourd’hui, les chiffres sont tombés à 12% (Japon compris) et 40% pour le PIB. Cette évolution de la démographie et de l’activité économique est incontournable et influence la géopolitique mondiale.

On ne peut, avec de tels chiffres, imposer un monde monopolaire qui serait dirigé par un pays dont la population ne représente que 4% de la population totale. De plus, peut-on encore parler d’un bloc occidental alors qu’on assiste à une main-mise  des États-Unis sur l’Union européenne via l’OTAN, ramenant les membres de cette dernière à l’état de vassaux ? »

Jean Goychman

Caricaturalement, on oppose les valeurs des deux blocs dans l’esprit de la querelle toujours renouvelée entre les Classiques et les Modernes, avec une faveur pour le camp occidental, le nôtre, le camp du Bien imaginaire qui tirerait l’ensemble de l’humanité vers des lendemains qui chantent : dynamiques des changement permanents mais en surface (la mode dans une autre version) versus respect de la tradition, néolibéraux versus conservateurs, cybors adeptes de la réalité augmentée et transhumaine versus gardiens du règne humain en l’état et de sa place dans l’univers, tel que défini par exemple par les religions ou la philosophie non spéculative. la précipitation dans le tout-matériel, la religion scientiste versus la cohésion sociale et la transcendance (humaniste, politique au sens noble, sacrée, etc.).

Concernant la bioéthique et la transhumanisme, la France, L’Europe sont incapables de défendre des valeurs fondamentales qu’elles ont participé pourtant à propager à l’international hier. Dans la définition des limites à ne pas franchir au niveau de la recherche médicale, par exemple avec le procès de Nuremberg. Le néolibéralisme anglosaxon est une stratégie mercantile qui avance contre la civilisation, le respect des peuples entre eux, de leurs différences. de plus en plus un venin pour les nations occidentales également, ce qui positionne les USA, sous prétexte de faire le bonheur des peuples et des foules sentimentales, au centre de l’entreprise mondiale de destruction de l’humain et de la barbarie postmoderne. Ces pays ne supportent pas de se voir aujourd’hui ranger dans le camp d’un mal bien sensible et concret, celui de l’aveuglement et de l’égocentrisme.

PIB de chaque pays

«  Confrontée à la rigueur des marchés, une certaine éthique à la française a été reléguée à l’arrière-plan politique et médiatique. Tenue pour ringarde, car assise sur des principes de non-marchandisation du corps humain (dignité, respect de l’intégrité de la personne, consentement, non-patrimonialité…), elle a été remplacée par des idéaux tenus pour « modernes » au motif qu’ils s’affranchissent de la notion de limite ou d’interdit. Comme si rien ne devait permettre de refuser tout ce qui est faisable, selon une idéologie de puissance illimitée dont s’est emparé le transhumanisme. La question qui devrait habiter la bioéthique n’est pas celle des petits pas, presque toujours justifiables parce qu’ils ont l’évidence du bon sens, mais celle de la limite : il n’y a pas de véritable construction éthique si tout changement consiste en une permissivité progressive et infinie par l’addition de nouvelles exceptions à ce qu’on présentait auparavant comme une règle. »

Jacques Testart, Bioéthique, es-tu là ? – Le Monde diplomatique, octobre 2022

X

Être à soi, en paix

Le monde géopolitique, le monde tout court suspend son souffle. Dans cette nouvelle partie de poker international, les cartes sont redistribuées, les illusionnistes rivalisent de tours et faisant, ils finissent par laisser apparaître toute la mise en scène. Nous assistons au reflux des certitudes, forces et motivations qui ont porté le concept d’Occident jusqu’aux rivages de l’Océan Pacifique et plus loin encore. Le décorum se décompose depuis que l’essence, les substances se sont évaporées.

Au niveau écologique, la Californie, ex-paradis naturel, est en cours d’épuisement et d’assèchement. Vivre en harmonie avec son environnement ou l’exploiter jusqu’à la fin, la carrence en ressources naturelles des populations locales et le déménagement des multinationales. Coca Cola a particulièrement bien rodé cette stratégie en Amérique latine, vidant successivement les nappes aquatiques de régions entières pour sa production de sodas. Une Amérique latine qui tente à nouveau de se libérer des serres de l’oncle Tom et de ses icônes mercantiles. La réalité crue remonte à la surface, les gadgets et séductions made in USA s’avèrent de plus en plus dangereux pour la santé mentale ou physique de chacun. Reste l’enchantement et l’émerveillement des années 60-70, la société de consommation de masse. La magie est frelatée et la désillusion des peuples de l’Occident risque de devenir très amère, surtout périlleuse pour les prochaines années à venir, lorsque souhaitons-le ils sortirons du nuage de confusion et de mensonges dans lequel ils ne percoivent plus grand chose de la réalité du monde en 2022.

« La transition des politiques libérales de l’autre côté de l’Atlantique ne devrait pas surprendre. Le marché intérieur « trusté » de l’UE a été précisément conçu pour remplacer le débat politique par le management technologique. Mais la stérilité même du discours économique /technique a donné naissance à ce que l’on appelle le « déficit démocratique ». Ce dernier devenant de plus en plus la lacune incontournable de l’Union.

Les euro-élites avaient donc désespérément besoin d’un système de valeurs pour combler cette lacune. Ils ont donc sauté dans le « train » de l’éveil libéral. En s’inspirant de cela et du « messianisme » du Club de Rome pour la désindustrialisation, les euro-élites ont obtenu leur nouvelle secte brillante de pureté absolue, un avenir vert, et des « valeurs européennes » inoxydables pour combler la lacune de la démocratie. »

Alastair Crooke – 10 octobre 2022 – Strategic Culture Foundation

Dans cette époque entre deux eaux, l’effacement de beaucoup d’autorités de tout ordre laisse cependant de vastes champs libres pour redéfinir les modes de sociabilisation, à commencer par la famille avec la mise en cause lancinante du paternalisme partout en Occident.

La niche commerciale du “développement personnel” sert de faible contrepoids dans un environnement fait d’injonctions publicitaires (désirer tel produit, adhérer à telle idéologie, préférer telle religion, etc.) mais répare sans remettre en question les rouages de la tyrannie de cette fausse liberté. Le développement de soi ne devrait pas être à la marge mais au centre de nos préoccupations, car la barbarie occidentale crée de profonds troubles du comportement et d’identité. Également de nombreuses formes de thérapies en psychologie ne font que réadapter les êtres à un système pervers sans retrouver rien de leur être profond, mais en recousant divers travestissements, en maintenant des convictions (plus que des valeurs) partagées par le système pour tenir encore debout.

« Onze ans après le déplacement forcé du village de San Juan Copala par les groupes paramilitaires et l’attaque de la caravane humanitaire de Bety et Jiry Jaakoola, le cas reste impuni. Nous exigeons justice et le retour de la population »

Exister c’est aussi résister

Comment être soi, qui être, quoi être ? Est-ce que seulement une fois que l’escalade dans les abîmes de la psyché humaine sera majoritairement constatée, validée, qu’il sera possible d’entreprendre un virage individuellement sur soi et collectivement ? On ne se remet en question que dans la douleur et la nécessité. La crise actuelle, qui soufle sur les braises de la Guerre froide semble être le moment de vérité.

Les réseaux sociaux induisent en erreur, puisqu’ils permettent de rêver sa vie et se comparer en permanence aux autres, en terme de compétition pour le bonheur, un oxymore. Tout en stagnant dans le marécage virtuel, un univers clôt, une sorte de grande essoreuse. De plus, difficile sur Instagram ou Twitter d’exister sans les autres qui alimentent le système tout en épiant la vie des autres ou en s’inventant un autre personnage plus vendeur.

« Je suis tout seul. C’est donc l’être en moi, le fait que j’existe, mon exister qui constitue l’élément absolument intransitif, quelque chose sans intentionnalité, sans rapport. On peut tout échanger entre les êtres sauf l’exister. »

Emmanuel Levinas, Le temps et l’autre, Paris, PUF, Quadrige, 1983, p. 21.

Défilé du 16 septembre 2022, Oaxaca

Le mode de vie occidental arrose les mauvaises herbes partout dans la Cité-monde, mais elles ne se doivent pas se voir pas sur la pelouse parfaitement arrosée et tondue devant sa maison ou le siège de la multinationale. L’hypocrisie, l’aveuglement, la duplicité sont des attitudes indispensables à avoir pour y survivre ou gagner beaucoup d’argent, un statut social envié. L’or est ailleurs, en partie dans les coffres des Banques de Chine ou de Russie, s’il n’a pas été volé en Irak ou en Lybie par les USA et leurs alliés pour aller à la banque d’Angleterre, en Suisse ou autres comptes off shore. Symboliquement et concrètement, l’Occident ne peut plus prétendre à dominer la planète, contrôler ses océans, ses richesses comme il a commencé l’aventure de la modernité avec les merveilles artistiques de la Renaissance payées rubis sur le doigt par le sacrifice dans le sang des civilisations précolombiennes et l’esclavage de l’Afrique.

le postmodernisme n’a pas réenchanté le monde comme il le prétendait, il l’a juste surchargé d’artifices, de mensonges et de manque de courage d’affronter la réalité, ses solutions devenant progressivement de nouveaux problèmes s’ajoutant aux anciens. Nous nous abîmons dans le matériel et dans les réponses uniquement technologistes. Où est l’éthique humaine, le devoir de précaution, le respect des faibles considérés comme des inutiles dans la dynamique de surproduction permanente, de pléthore de gadgets technologiques, logorrhée de réponses « performantes et innovantes » avec des ya ka fo con, et comme quoi les faibles et les esclaves seraient les seuls responsables de leur malheur ou de leur soumission.

Si l’excès de du religieux crée des guerres, le manque de sacré crée cette violence, cette douce morbidité intrinsèques au dogme postmoderne de la fin du Temps, surgi au début des années 90 lors de l’écroulement temporaire de la Russie, celui plus définitif du rêve californien, ou de la ruée vers l’or néocoloniale. Mais de quel or parle-on dans les spiritualités et métaphysiques de l’Europe ? La volonté de même dominer le temps dans l’absolu (rêves d’éternité, défit de la créature envers le Créateur et sa création) ne serait-elle pas l’entrée dans un âge glaciaire pour l’Europe et peut-être bientôt les USA, l’Australie et le Japon ?

Et finalement, comment peut-on mesurer le progrès, le bonheur humain ? Sont-ce des notions mesurables ? Tout peut-il, à raison, se comparer ?

Au Mexique, l’argent virtuel n’est pas encore l’unique mesure des choses. Le pays se maintient comme il peut dans les  – dernières ? – convulsions de cette époque de fer. Tandis que la France néolibérale est prise de vertige et risque de n’être plus brillante que dans sa chûte, à l’image d’une étoile filante.

Espérons que les forces d’unité, de tolérance, d’amour, l’aspiration à vivre en paix seront plus et fortes que celles de dispersion. Dans sa présence tranquille et surplombante, intemporelle et cyclique, l’aigle mexicain lisse ses plumes, tandis que le petit colibrí sait exactement vers quel point il doit aller, le chemin le plus commode, le plus praticable pour goûter chaque jour le nectar de la vie.

Florent Hugoniot

https://lapartmanquante.com/category/comment-peut-on-etre-mexicain/

mural Oaxaca 2022

« Lorsqu’on se fixe une voie, il n’y a plus d’espace. Lorsque vous vous concentrez, que vous marchez, ou que vous pensez en restant axé dans une direction définie, il n’y a plus d’espace au sein de votre esprit.

Il en va de même quand les attachements, les peurs, la quête du plaisir, la soif de pouvoir, de réussite sociale vous encombrent l’esprit: celui-ci étouffe, il manque d’espace.

L’espace nous est absolument nécessaire et dès lors qu’il y a attention véritable, il n’y a plus ni direction, ni voie à suivre, mais il y a l’espace. »

Krishnamurti, extrait d’une causerie publique à San Francisco le 25 mars 1975

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SOURCES

https://elpais.com/diario/1990/09/01/cultura/652140001_850215.html

https://desinformemonos.org/event/marcha-contra-la-militarizacion-y-la-guerra-capitalista-y-patriarcal/

https://desinformemonos.org/ninguna-minera-entrara-a-nuestro-territorio-comunitario-aseguran-pueblos-de-guerrero/

https://www.20minutos.com.mx/noticia/348897/0/durango-capital-del-cine-ideal-para-filmes-sobre-el-viejo-oeste/

https://www.elhorizonte.mx/escena/james-bond-y-su-influencia-desfile-dia-muertos/4051206

L’énorme empreinte carbone de l’armée américaine

https://www.la-croix.com/France/Le-Conseil-dEtat-autorise-enfants-transgenres-porter-prenom-leur-choix-lecole-2022-09-29-1201235457

La Russie veut durcir sa loi sur la propagande LGBT

https://www.watson.ch/fr/suisse/application/378562088-avis-aux-couples-cette-app-vous-permet-de-noter-votre-partenaire

https://www.humanite.fr/social-eco/economie-numerique/bugs-et-privatisation-rampante-la-numerisation-acceleree-des-services-publics-tourne-au-fiasco-768024

https://www.lexpress.fr/actualite/politique/2009-identite-nationale-le-debat-incontrolable_2056353.html

La Russie fait des pays musulmans ses partenaires stratégiques en Eurasie

https://blogs.mediapart.fr/saad-eddine-kouidri/blog/041022/les-geoliers-de-la-verite-ou-l-alienation-des-mots

https://www.legrandsoir.info/le-lent-pourrissement-des-hominides.html

https://www.monde-diplomatique.fr/2022/10/TESTART/65153

https://www.legrandsoir.info/femmes-au-pouvoir.html

René Guénon – La crise du monde moderne

Ukraine : Une guerre hollywoodienne

https://www.monde-diplomatique.fr/1978/03/MATTELART/34659

Le super cycle du Léviathan se termine, les dirigeants occidentaux font semblant de ne pas l’avoir remarqué

https://www.facebook.com/lacapitalcentrodearte/

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7 commentaires pour Le Global Mirage

  1. Une lecture recommandée : « Le sexe et l’effroi » de Pascal Quignard aux Éditions Gallimard en 1994 – 320 pages, 146 ill., sous couverture illustrée, 270 x 190 mm

    Genre : Livres d’art Thème : histoire /peinture /sexualité
    Sous-thème : Antiquité et époque médiévale Catégorie > Sous-catégories : Beaux livres > Érotisme – Histoire

    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Livres-d-Art/Le-sexe-et-l-effroi2#

    https://www.gallimard.fr/catalog/entretiens/01025213.htm

  2. Pour comprendre davanage du mythe américain de la démocratie et des droits de l’homme :

    « Dans Le péché du XXe siècle, Domenico Losurdo interroge comment la question coloniale est régulièrement évacuée du débat sur la démocratie, alors qu’il souligne justement comment l’accroissement des droits des citoyens dans la mise en place des démocraties, aux Etats-Unis comme en Europe, va de pair avec l’asservissement d’une partie de la population. »

    http://www.imagespensees.org/societe/article/colonialisme-et-democratie

  3. Yann dit :

    Un point de vue intéressant (en espagnol) sur la grande fête touristique-identitaire au Mexique, la fête des morts :

    « La fête des morts n’a rien de préhispanique – La chercheuse Elsa Malvido, de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH) au Mexique, a assuré que la célébration de la Journée des Morts n’a pas son origine dans une pratique préhispanique, comme on nous l’a fait croire, mais provient de la tradition catholique européenne. »

    LA CELEBRACIÓN DE DÍA DE MUERTOS NO TIENE NADA DE PREHISPÁNICO.

    La investigadora Elsa Malvido, del Instituto Nacional de Antropología e Historia (INAH), aseguró que la celebración del Día de Muertos no tiene origen en una práctica prehispánica, como se nos ha hecho creer, sino que proviene de la tradición católica europea.

    Elsa Malvido (falleció en 2009), quien colaboró en la Dirección de Estudios Históricos del INAH, indicó que los intelectuales de los años 30 fueron quienes inventaron la leyenda de que la Celebración de Muertos tenía origen prehispánico, ya que existe evidencia de que los escritores mexicanos de 1800, como Ignacio Manuel Altamirano y Antonio García Cubas, tenían mucho más claro el origen de este fenómeno.

    De acuerdo con la historiadora, las costumbres de las fiestas de Día de Muertos provienen la Europa medieval, son tradiciones católicas, profundamente jesuitas, y están basadas, incluso, en la cultura romana.

    “De ninguna manera, como se nos quiere hacer creer, representan resabios de la cultura indígena mexicana”, afirmaba la historiadora en un comunicado difundido por el INAH.

    La investigadora explicó que fue el Abad de Cluny, en la Francia del siglo X, quien decidió dedicar el día 2 de noviembre a la celebración en honor de los Macabeos ? familia de patriotas judíos reconocidos como mártires en el santoral católico; y que, además, consagró el día anterior, 1° de noviembre, para la conmemoración de los santos y mártires anónimos, quienes no poseen nombre, apellido, ni festividad en el calendario ritual católico.

    Asimismo, según las indagaciones de la historiadora, los elementos que integran actualmente la Ofrenda de Muertos tienen origen en las reliquias medievales, mismas que eran consideradas como intermediarias del hombre ante Dios, ya que, en aquellas épocas, era posible “negociar” clemencia para evitar que el alma de los fallecidos fuera castigada duramente.

    “Es por ello que en México, mientras los indios eran enterrados en el atrio de las iglesias, la parte más barata, los acaudalados eran inhumados cerca del altar mayor del ara, para asegurar la intercesión divina para la salvación de su alma”, indicó.

    Debido a la “negociación” del perdón para las almas, durante la fiesta de Todos Santos, los católicos recorrían la mayor cantidad posible de altares, iglesia por iglesia, para ganar indulgencias; anotando cuántas reliquias visitaban para calcular los años de perdón que habían obtenido. Antes de entrar al punto final, la Catedral Metropolitana, los feligreses compraban un pan o un dulce de azúcar, con forma de reliquia, mismos que el cura bendecía y que finalmente colocaban en su casa, en una mesa junto con el santo familiar y frutas variadas.

    Asimismo, Malvido aclaró que la costumbre de la velación de los muertos tampoco es una celebración prehispánica y argumenta que los fieles solían velar el cuerpo de Cristo el día en que fue crucificado; lo mismo que hacían con sus familiares fallecidos el día en que los enterraban y el día de los Fieles Difuntos.

    De esta manera, cuando las Leyes de Reforma retiraron los panteones de las iglesias y los volvieron cementerios civiles, la tradición y la verbena se trasladaron a dichos sitios.

    “La tradición comenzó en las tumbas de los ricos, que eran vestidas con encajes y mantones, adornados con porta velas y candelabros de oro y plata. Durante la noche, los criados permanecían ahí para custodiar las tumbas. La gente acudía a los panteones a visitar estas tumbas adornadas y a pasear a sus hijas vestidas elegantemente, para buscarles marido bien acomodado; luego, cada quien comenzó a adornar, de acuerdo a sus posibilidades sus propias tumbas familiares. De ahí comenzó la tradición de visitar y pernoctar en los panteones la noche del día primero de noviembre”, concluyó.

    Desde hace 25 años, la doctora Malvido fundó el Taller de Estudios sobre la Muerte, el cual realizaba conferencias. Ella falleció en el 2009.

    #arqueologia #historia #cultura

  4. Le cinéma francais assure de plus en plus mal la maintenance du Global Cinéma, la propagande pour l’American Way of Life, l’OTAN et l’Empire. Il caresse dans le sens du poil un public encore sensible aux romances adolescentes et aux comédies familiales. Constat peu réjouissant, il est devenu principalement abrutissant, mièvre, adulescent (s’adressant à un même public enfant-ado-adulte) et pathétique dans sa valorisation de valeurs mondialistes ou de superficialité, sinon de dramatisation de type thriller. Ce quil ne permet pas non plus la (re)naissance d’un cinéma d’auteur engagé, comme celui des années 70-80 de J.L. Godard (repose en paix) et d’autres (B. Blier, et tant de disparus) qui ont provoqué des débats houleux et des prises de conscience nécessaires dans l’espace euro-francophone ou européen plus généralement (on pense à l’Italie, des grands réalisteurs disparus comme Fellini, Bertolluchi). « Je vous salue Marie », « Dernier tano à Paris » ou « Buffet froid » ont pu se tourner à d’autres époques, mais quel équivalents dans le contexte d’auourd’hui ? La profession cinematographique hexagonale étant devenu majoritairement futile et suiviste, résiliente (panser les bobos) elle est même incapable de prendre un minimum de recul sur le cours des choses comme cela est encore possible aux USA, à la racine de nos principaux maux, et de produire des critiques populaires du système comme « American Beauty » ou la série Matrix.

    C’est pour cela que chaque année, dans la sélection du Tour de Cine francés, on compte les films réussis. Mais les chef-d’oeuvres venant du cinéma francais, on ne les compte plus car il n’y en a plus. La baisse d »intérêt s’en ressent dans les entrées et chez tous les planqués de la profession, qui pleurent désormais :

    « Au mois de septembre 2022, le vaste monde du septième art enregistre le plus bas niveau de fréquentation depuis 1980. De quoi susciter la panique, tant du côté des salles de cinéma que du côté des distributrices et distributeurs, productrices et producteurs, réalisatrices et réalisateurs, (…) »

    https://blogs.mediapart.fr/melanie-simon-franza/blog/151022/nenterrons-pas-le-cinema

  5. Carlota dit :

    Au commencement il y a eu, en Occident, la Grande Sécession d’avec le sacré, le divin, le mystère, quel que soit le nom qu’on ait donné à ces réalités immatérielles : Dieu, Sainte Trinité, Elohim, Grand Manitou, Allah, Râ, Shiva… par Dominique Muselet

    https://reseauinternational.net/secession-par-ci-secession-par-la/

  6. « Désaccords au sujet de l’énergie

    Les États-Unis ne signent jamais d’entente qui ne leur soit pas préférablement favorable. Les autres signataires sont donc contraints de ratifier des clauses nuisibles. Cet état de fait ne titillait pas l’ancien Président mexicain, Enrique Peña Nieto. Celui-ci accepta l’installation d’entreprises privées étasuniennes sur le territoire. Dans des conditions telles que le nouveau dirigeant conteste, actuellement, la validité des accords, et demande l’avis de la population, concernant un possible jugement pour corruption envers Peña Nieto.

    Les réactions de Justin Trudeau et de Joseph Robinette Biden n’ont pas tardées.
    Dans ce texte, je vous invite à prospecter les commentaires et reproches, jaillissant de ces dirigeants, face au Président Lopez Obrador. (…) »

    https://www.legrandsoir.info/le-traite-canada-etats-unis-mexique-enraye-par-le-carburant.html

  7. « (Mexico) Des dizaines de responsables politiques ont été assassinés au cours des six derniers mois au Mexique avant les élections parlementaires et régionales de juin.
    Publié le 4 mars 2021  »

    https://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/2021-03-04/mexique/plus-de-60-responsables-politiques-assassines-avant-les-elections-de-juin.php

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