Miroir des vanités (1)

Coco échoué sur le toit-terrasse – Photo Florent Hugoniot

Pour la série des cinq articles « Besoin de réalité » publiés à Oaxaca entre avril 2019 et août 2022, j‘ai illustré mes écrits avec de nombreuses photographies de natures mortes (bodegón en espagnol) faites au Mexique. Ce sont des fleurs et des fruits tropicaux rencontrés ici ou là sur les marchés mexicains, ou directement dans la nature. Ils sont présentés entiers ou découpés, frais, mûrs ou déjà flétris, certains en voie de moisissure, de décomposition. Ces images ponctuent également les trois textes Du réel, de l’irréel et de l’art en analyse, Barbare bourgeoisie bohême : les Bobobars et Un peu de clarté dans la constellation psy ou encore d’autres articles de ce blog, comme un leitmotiv.

J‘ai aussi été attiré, intrigué par des ossements glanés régulièrement sur des plages de l’océan pacifique, surtout sur celles de la côte oaxaqueña. En général ils proviennent d’espèces marines, des raies, des requins, des tortues ; des graines et des coquillages, si beaux, parfois déroutants, comme des manifestations de l’Esprit du Nouveau Monde. J‘aime parfois les agencer avec des objets décoratifs, des productions artisanales trouvés également au Mexique, chinés de Ciudad Juárez à Oaxaca. Je les dispose dans mes espaces intérieurs afin de constituer de petits cabinets de curiosité, qui rappellent par exemple la profusion de formes et de traces de la Vie dans les salles du musée de la Chasse et Nature à Paris.

Ce sont des sources d’inspiration pour mes œuvres en céramique et mes Formas de luz. Je vais en emporter quelques unes, mais je dois me dessaisir, me libérer de tout ce qui les a fait venir au monde afin de retourner, léger, vivre en France. Heureusement, je me suis suffisamment rassasié des savoureux fruits et légumes mexicains pour ne pas avoir à emporter ni mangue, ni papaye, ni avocat, ni carambola ou autre maracuya (fruit de la passion) dans mes bagages, car tous ces trésors de la nature mexicaine n’auront jamais le même goût ailleurs que sur leur terre nourricière et dans leur climat local.

Je présente ici toute ma bibliothèque naturelle, mon répertoire visuel, odorant, tactile, gustatif et sonore, sous forme de natures mortes et de vanités dans cette publication en forme d’adieu, peut-être temporaire, peut-être définitif au Mexique. Une manière aussi de garder des souvenirs, indispensables pour nourrir demain. Et relativiser sa place dans ce monde fini et infini.

La nature morte fait appel au sens uniquement visuel, alors que la vanité éveille la conscience de son spectateur. Le message d’une vanité est d’ordre moral, qui veut dénoncer le caractère vain des biens terrestres, toutes appelées à disparaitre.

Fleur d’un jour, appelée « Galán de la noche » (Galan de la nuit) au Mexique – Photo Florent Hugoniot

Photos Florent Hugoniot

***

Exposición JARDÍN ONÍRICO – José Alberto Canseco

Calle Macedonio Alcalá 405, RUTA INDEPENDENCIA, Centro, 68000 Oaxaca de Juárez, OAX, México

1 – Galán de noche 3 – José Alberto Canseco – oleo sobre tela, 40 x 60 cm

2 – Jardín suculento – José Alberto Canseco – oleo sobre tela, 40 x 60 cm

https://www.noelcayetanoart.com

***********************************************************************************

SOURCES :

https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/vanite

https://fr.muzeo.com/inspiration/les-vanites

Avatar de Inconnu

About lapartmanquante

Part-iciper, part-ager, part-faire, part-ir, partout et par ici !
Cet article, publié dans La réalité recomposée, Promenades dans le réel, est tagué , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

1 Response to Miroir des vanités (1)

  1. Avatar de Boris Boris dit :

    Ce pays est une passion dont on ne se défait pas facilement je crains: qui a touché au fruit défendu… bon retour et réadaptation au vieux continent.

Répondre à Boris Annuler la réponse.