Du réel, de l’irréel et de l’art en analyse

Yoga – Florent Hugoniot, 2022 – peinture, sable, charbon et collage

Entrer en analyse, c’est comme commencer une enquête policière : les indices se sont accumulés, la présomption d’innocence commence à se fissurer et le réel en est tout troublé. On avance sur la piste d’un ou de plusieurs crimes, d’agressions ayant à voir avec la psyché et le physiologique. Parfois même on y croise des meurtres symboliques mais très souvent des refoulements qui nous permettent d’accepter cette réalité, ainsi que des abus et des occultations du fait de familiers. C’est ainsi par exemple que le terme « fantôme familial » est entré dans le dictionnaire psy. Le besoin de faire la lumière sur des évènements de sa propre vie, souvent celle de membres de sa famille et leur impact sur la nôtre via la thérapie transgénérationnelle, le besoin de retourner sa réalité se font sentir afin d’avancer sur le chemin étroit de la Vérité. Celui d’une distanciation, d’une forme d’objectivité également, ce qui signifie éclairer son parcours et ses perspectives de la manière la plus acceptable, la plus viable, la plus désirable, mais pas forcément la plus éblouissante pour soi-même, afin de sortir du statut de victime ; c’en devient même vital.

Y entrer signifie aussi pouvoir en sortir. La routine, l’addiction thérapeutique, l’habitude prise de rester un patient toute sa vie (et donc un cas psychologique, un cas social, une victime) peut venir de soi-même mais encore du fait d’un mauvais suivi, de ne pas avoir rencontré les bons thérapeutes au bon moment, de ne pas avoir trouvé  la bonne pratique analytique – du moins ceux ou celle qui nous conviennent en fonction de l’histoire, du caractère particuliers à chacun et du travail à effectuer.

La thérapie transgénérationnelle est une approche en psychothérapie qui consiste à venir interroger l’histoire familiale sur plusieurs générations, afin de comprendre si certains secrets familiaux de générations antérieures pourraient être à l’origine de problèmes portés par les générations actuelles. On y traite de tabous partagés dans un groupe de même ascendance, qui ont à voir avec la face obscure de la légende familiale tels que crimes, assassinats, suicides, viols, disparitions, exclusions, ruines et contentieux d’héritage, fausses-couches et enfants dits de remplacement, deuils mal ou pas effectués, maladies génétiques, phases dépressives ou pertes de repères récurrents…

D’autre part, nous avons tous la volonté, la nécessité de tracer des grandes lignes comme de marquer des étapes dans nos existences, et la narration que nous en faisons consciemment comme inconsciemment donne une cohérence à notre vie selon différents degrés d’importance, de souffrance, d’urgence, de désirs et de manques qui influent sur notre comportement. Il s’agit donc de recoller des éléments, de relier les chapitres les plus révélateurs de notre passé, que nous classons mentalement en fonction des divers niveaux de notre compréhension, de la complexité du fonctionnement mental, morcelé et lutin – en plus de ceux que nous oublions, volontairement ou non. Réunir ses souvenirs, les analyser, éventuellement les revivre en son for intérieur, formuler, reformuler, composer avec les morceaux éparpillés de notre être, c’est là la méthode analytique la plus répandue dans le processus de la psychothérapie, qui peut durer toute une vie d’adulte ou juste une partie, mais qui n’a pas forcément de dénouement, ou du moins pas celui sous la forme initialement espérée.

San José del Pacifico, Oaxaca, Mexique

La psychothérapie via la libre parole n’est parfois pas suffisante pour guérir de névroses et traumas, lorsque le patient ne peut pas seulement se maintenir entre deux eaux pour ne pas couler, mais doit plonger pour retrouver le souffle entier de son existence, et enfin pouvoir nager librement à la surface de l’eau comme entre les différentes strates de son expérience humaine, qu’elles soient glaciales ou brulantes. Il faut pouvoir oser la psychanalyse avec ou sans aide extérieure, donc dans une introspection dans toutes ses failles, parfois ardue et sans concession. Il faut de la persévérance, du courage aussi.

Lorsque le processus de reconstruction est engagé et que les principales problématiques sont identifiées, les résurgences arrivent à leur rythme comme des sources qui se réveillent. L’auto-analyse devient donc presque un mécanisme inévitable et le patient est capable de devenir son propre analyste, de se refléter progressivement en lui-même. Il ne s’agit pas ici de schizophrénie mais d’une forme de dédoublement sain et efficace. On peut se parler à soi-même sans se sentir verser dans la folie, c’en devient même un jeu, un double JE. C’est à partir de ce moment-là, de ce choix délicat de se transformer en scaphandrier de sa propre vie, de ses abîmes intérieures, que les pièces à conviction identifiées sous le dépôt des multiples expériences, l’oxydation du temps et la mousse de l’oubli, tous les témoignages et les émotions revécues entrent en résonnance pour prendre un véritable sens.

La délicieuse et sereine contemplation du cycle de l’eau en dedans et en dehors – cette température de l’âme idéale, cette douce osmose avec le monde extérieur, cette imperméabilité aux lames de fond  – ne vient qu’après avoir touché le fond et bu la tasse de l’océan qui nous anime tous. Une forme de noyade volontaire, un abandon qui permet de recracher toutes les eaux noires, tièdes, usées, viciées, et de réapprendre à enfin respirer à son rythme.

J‘ai déjà retranscrit les premiers pas de mon analyse dans AMOR, de la mort à l’amour.

Mais il est des méandres de l’esprit informulables car le langage verbal ne suffit pas toujours. Les mots nous mentent et nous trahissent, ils nous font dériver dans nos archipels imaginaires (lire Les mots nous mentent et nous aimantent). C’est pourquoi le langage des images, des photos, des illustrations signifiantes viennent donner plus d’écho à ma parole trop limitée, trop vague, trop dure, parfois avec humour ou en contre-point de mes textes. Des textimages, même si ce néologisme n’est pas trop usité…

Cette mise en forme vient comme un point d’exclamation après un temps de rumination-décantation d’accouchement et d’affinement. Il faut faire une nouvelle fois l’expérience dans son corps de tout cela, éprouver ses schémas, ses carcans jusqu’à ce qu’ils se fatiguent, se détendent et se déchirent pour laisser transparaître nos ressorts intimes, la racine psycologique de nos tensions, nos travers émotionnels, intellectuels, nos motivations cachées dans chacune de nos décisions et actions. Ce qui permet de clarifier les horizons et ses propres pensées, de calmer colères et frustrations venant des chocs de l’existence, traumas collectifs, névroses personnelles (qui peuvent aller de la paranoïa, agoraphobie à l’excès de confiance, le manque de protections paschiques naturelles

« Ca me fait mal ! Alors lâche-le ! »

Ces blessures existenielles peuvent également provenir de personnes longtemps toxiques de son entourage (famille, amis, collègues de travail) ou pour ma part auxquelles, du fait d’un système de protection défaillant, j’avais permis inconsciemment de me faire du mal, d’inscrire leur trace vénéneuse dans mon intimité, de fouiller mes cicatrices et même de répéter leur œuvre mauvaise. Les personnes toxiques bénéficient souvent d’une position d’aplomb ou de symbole, elles empoisonnent par abus d’autorité ou viol d’intimité. Autorité familiale, sociale, chantage émotionnel comme pour les pervers narcissiques, il faut savoir se défaire de ces liens devenus avec le temps mémoriels puis imaginaires mais toujours constitutifs tant que nous avons des réactions au souvenir de ces personnes ou de leurs actions néfastes. Du fait d’un projet de société de plus en plus déshumanisé, nous avons davantage à faire face, d’une m anière générale, à des sociopathes et psychopathes.

Reconstruire ses défenses en se frottant à une autre culture, à d’autres personnalités… Se laisser entraîner par les courants de l’âme, ses mouvements du cœur… Se faire bousculer à nouveau, se mettre en danger parfois… Puis (re)construire son bateau pour l’orienter, le diriger sur le chemin du retour, tel Ulysse rentrant chez soi. C’est là que les conditionnements anciens, les pensées sclérosantes et les tabous se défont totalement. La sortie du processus se fait en douceur, presque sans forcer, le plus naturellement possible.

Mon blog lapartmanquante en relate à sa manière les circonvolutions grâce à un grand écart volontaire (géographique, culturel, sociologique, linguistique) du fait de la décision, il a 12 ans environ, de mon expatriation, avec un déplacement de mes problématiques principales. Le lecteur y trouvera des projections, des reflets et scintillements, des éblouissements mais aussi des mises en abîme, tous ces aspects faisant partie du processus. Le Mexique fut le vaste cadre, certainement le plus souple, le plus tolérant voire permissif pour cette aventure, telle une nouvelle page blanche géante, depuis les premières étapes plus dirigées et contraintes du fait de phases dépréssives répétées en France, entre la fin des années 90 et le début de la décénie 2020. C’est donc encore tout frais au moment de la rédaction de ce dernier texte.

Les thérapies cognitivo-comportementales

Pour terminer la mise en forme de cet itinéraire personnel (et peut-être tout simplement humain) qui va de l’intérieur à l’extérieur, du dehors au dedans, dans un style littéraire très libre mais avec des supports scientifiques, historiques et philosophiques structurants glanés sur le Web (voir SOURCES en fin des articles), tout en m’appuyant sur les différentes étapes le long de mon analyse et auto-analyse, je vais évoquer mes dernières séances au Mexique. Elles se déroulèrent en espagnol avec un psychothérapeute adepte de la TCC. Toute la charge émotionnelle encore contenue dans mes entrailles, dans mon cœur ont pu enfin se déverser grâce à ce jeune praticien de Oaxaca, manquant certes d’expérience mais certainement pas d’empathie ni d’inventivité, et qui a migré depuis aux USA, son Eldorado comme pour tant d’habitants de cette région.

Pleurs, larmes, eaux rédemptrices ont jailli dans un face à face mené avec beaucoup de réserves et de pudeurs toutes mexicaines, ou en forme de jeu de rôle expérimental un peu forcé, destabillisant mais au final édifiant. Il sut, par le ton de sa voix, par ses paroles et conseils me faire revenir aux cheminements les plus touffus et empêtrés de mon être (« écoute encore ton cœur et ce qu’il a à te dire »). Une immense tristesse et une profonde injustice pouvaient enfin s’exprimer de manière simple et fluide. Cependant, je restais imperméable à ses tentatives de jeu de rôle du style : prendre en pensée la place de mon père, formuler des paroles qui pourraient vraissemblablement être sienne, puis me positionner en face de son absence et « dire ce que j’avais à lui dire »… Tout cela me parut soudainement artificiel, ajouté à ses insinuations de morale personnelle concernant ma vie sentimentale gay – Carlos est catholique façon mexicain et conservateur façon mainstream nord-américain. Ces petits détails, une fois le fond de mon puit du mal-être touché, ont fini de me faire sortir de la cure analytique. Mais je savais que le travail avec un thérapeute, grosso modo, était arrivé à son point final.

L’intégration de quelque chose ayant à voir avec le théâtre dans le cadre de la psychothérapie m’avait un peu laissé perplexe et si cela n’a vraiment fonctionné au bout de quelques séances poussives, mes derniers blocages émotionnels et mes perversions sexuelles sont apparus au grand jour. La volonté d’aller plus vite dans l’analyse avec des techniques inventives vint comme une dernière pierre sur l’édifice reconsolidé de mon être, grâce à la sédimentation d’années de thérapie plus classique, celle freudo-lacanienne. Mais aussi toute l’expérience accumulée pendant mes 12 années mexicaines. Sinon la jolie pierre volcanique, légère et ouvragée que nous avions sculptée ensemble avec Carlos serait tombée dans la boue, noyée dans l’écume des jours comme un objet délicat mais inutile à l’architecture générale.

Les thérapies (cognitivo)-comportementales ont pour objectif de remplacer, de façon concrète, observable et durable, des réactions problématiques par des conduites souhaitées. Pour ce faire, elles se basent principalement sur des acquis de la psychologie scientifique. Le style des praticiens se caractérise, en principe, par le respect du patient/client, un esprit de collaboration, la transparence et l’incitation à expérimenter activement de nouveaux comportements. (…) On peut dire que les thérapies cognitivo-comportementales ont un long passé et une courte histoire. On peut en effet trouver des méthodes autrefois utilisées entre la deuxième moitié du XIXe et la première moitié du XXe siècle, quand la psychothérapie s’est développée, notamment grâce à Pierre Janet, une grande figure de la psychologie française qui crée le terme de subconscient.

https://www.aemtc.be/definition-tcc.php

L’art exutoire ou les dérives de l’art-thérapie

Pour autant, je ne crois pas vraiment à une catharsis via cet art de la scène, ni par la danse ou la musique au niveau des névroses et encore moins des traumas, ayant fait en 2012 à Montreuil, quelques mois avant mon départ pour le Mexique, une tentative dans un groupe d’improvisation. Celui-ci ne se revendiquait pas de l’art-thérapie, même si assez clairement pour ma part comme pour d’autres participants, on y venais chercher un remède quelque mal-être ou difficlté de sociabilisation. Cette expérience m’avait plus déstabilisée qu’autre chose, à un moment de forte décompensation psychologique (résumé dans AMOR, de la mort à l’amour).

Tout ce petit groupe bien sympathique en apparence me semblait mû par des pulsions se chahutant les unes les autres, par des énergies inconscientes et les différentes névroses individuelles en présence, évidemment pas mises en avant par pudeur mais flagrantes pour certaines dans le déroulé des séances, ne s’équilibraient absolument pas, ni d’une manière artistique, ni d’une manière relationnelle. Tout cela sonnait faux, raison pour laquelle j‘avais abandonné cette expérience avant la représentation obligée en fin d’année scolaire. Au contraire elles se bousculaient et m’enfonçaient, me déprimaient encore plus quant à l’incommunicabilité humaine, sans aucune élévation artistique. La proposition théâtrale finale ayant peu à voir avec l’improvisation car plusieurs fois répétée dans les sessions hebdomadaires du printemps, restait du niveau amateur ou de la kermesse de village, malgré toute les années revendiquées de pratique de ce groupe, initié sous l’égide d’un prof de théâtre.(une sorte de gourou qui avait construit le cadre de cet atelier). Cet homme avait alors déjà disparu de la scène pour une raison inconnue, personnifiant la figure du père absent et de l’autorité manquante. Ce qui n’était pas du tout favorable à ce moment-là pour mon cas. Le groupe d’impro, majoritairement féminin, en était tout déstructuré.

Qu’est-ce que l’art-thérapie ?

L’art-thérapie est une forme de psychothérapie qui utilise la création artistique (dessin, peinture, collage, sculpture, etc.) pour prendre contact avec sa vie intérieure (sentiments, rêves, inconscient, etc.), l’exprimer et se transformer. Cette pratique est très répandue dans les secteurs de la santé. On l’utilise comme mode d’intervention en psychothérapie, particulièrement chez les sujets ayant de la difficulté à exprimer ce qu’ils ressentent par la parole, avec les enfants en bas âge ainsi qu’en physiothérapie pour développer une meilleure confiance en soi et favoriser la réadaptation.

De plus, certaines écoles de pensée considèrent que l’art-thérapie peut dépasser le cadre de la psychothérapie et avoir des visées humanitaires et thérapeutiques plus larges. Elle permettrait de venir en aide aux personnes malades, handicapées ou aux prises avec de la douleur chronique ou des problèmes moteurs, par exemple.

Ce qu’on nomme l’art-thérapie, très en vogue en Occident actuellement, ne demande pas de solide connaissance théorique en psychologie, à parcourir les nombreux sites en lignes vantant ses mérites et faisant la promotion de formations souvent chères, parfois prises en charge par les services sociaux et Pôle Emploi. Actuellement, peu de thérapeutes (souvent des artistes reconvertis) possèdent le bagage nécessaire pour leurs clients-patients, afin ne pas dériver vers l’illusion d’une cure en profondeur alors que les problématiques personnelles sont à peine effleurées du fait de la dynamique de groupe ; ce qui in fine peut aboutir au charlatanisme et  à l’escroquerie intellectuelle, voire à des dommages psychologiques.

L’artiste-intervenant, lui, n’est pas art-thérapeute : il n’a pas suivi une formation en art-thérapie et il n’est pas forcément attaché aux mouvements affectifs des uns et des autres dans le groupe. (…). Est-ce qu’il y a des dérives ? Oui ! Pour toutes les raisons évoquées, on a des personnes qui disent animer des ateliers d’art-thérapie et qui n’ont pas de formation. Mais la principale dérive, c’est d’être en fait dans une forme de toute puissance, de penser pour l’autre que cela va lui être bénéfique, de vouloir faire à sa place, d’une certaine manière de lui imposer…

Entretien entre Jean-Marc Lesain-Delabarre et Martine Colignon – dans La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation

Glyphe mésoaméricain de la parole réalisé avec des graines de maïs de différentes couleurs et d’autres semences – Exposition d’alebrijes, Jacobo et Maria Angeles – Museo de Los Pintores Oaxaqueños (MUPO)

Le public intéressé par cette pratique est de plus en plus large, des enfants névrosés, des adultes paumés, souvent des retraités ayant du temps libre et une pension correcte, mais chacun doit prévoir un bon budget pour y accéder. Les personnes souhaitant encadrer ces ateliers sortent de la multitude de formations proposées, avec un certificat ou un diplôme d’État reconnu au niveau national ou européen. Les pré-requis vont de Bac +1 à Bac + 4. Les centres de formation demandent notamment de venir d’une école d’art conventionnée avec un diplôme ou encore d’avoir un diplôme universitaire d’art-thérapeute. Il est aussi possible d’obtenir un master mention création artistique. D’une manière générale, un parcours dans le domaine de l’art est un premier pas réussi vers la profession.

« Pour d’autres, l’art-thérapie serait une nébuleuse, mais avec toutefois une idée sous-jacente : celle que l’art fait du bien, ce qui d’emblée est une idée fausse. L’art en soi n’est pas thérapeutique. Il n’est pas non plus anodin. Dans certains processus qu’il engendre, il peut même être dangereux. (…) Brièvement, la spécificité de l’art-thérapie est à trouver dans un dialogue qui s’engage entre création et soin, par conséquent dans un entre-deux qui tire parfois l’un au devant de l’autre. Il est absolument nécessaire d’en mesurer les limites et l’impact. Si le créateur peut s’inviter dans l’espace de la création et l’habiter un temps, il peut aussi le quitter et s’en dessaisir, et je dirai sans trop de dommages ! Cela n’est pas vrai pour le patient qui peut s’y engouffrer au risque d’y être englouti. »

L’art-thérapie est-il dangereux ?Martine Colignon dans Le Journal des psychologues n° 295

Finalement ma formation et mes besoins m’ont conduit à assumer moi-même cette avancée en considérant la création aussi comme une forme de thérapie toute personnelle, via l’écriture sur ce blog, la céramique et les mobiles sur celui-ci (la recherche de l’équilibre et du mouvement) ou encore la production de lampes-sculptures, les Formas de luz (formes de lumière). Depuis enfant, je me suis réfugié, protégé et construit grâce à la création artistique, donc cet aspect introspectif, constructif et thérapeutique ne m’était pas du tout inconnu. C’est certainement en partie une des raisons qui m’a fait entrer vers 17 ans à l’École Estienne à Paris dans le XIIIe arrondissement, pour achever mon cursus en école d’art à l’ENSAAMA, Paris XVe, avec un diplôme de BTS en poche qui s’intitulait « Expression Visuelle, Espaces de Communication » (EVEC). L’aventure artistique est toujours en cours, notamment avec Flor de baro (fleurs d’argile) qui reste à présenter.

Dans cette dynamique à la fois centrifuge et centripète basée sur ma vie, l’analyse thérapeutique, la production artistique, la formulation par l’écriture, la rectification via des professionnels de la psyché, la vérification et validation via la lecture de documents scientifiques, puis la découverte d’autres univers artistiques, l’échange d’expériences avec des amis, des chercheurs de lumière, tous ces facteurs m’ont convaincu que l’art-thérapie est un accompagnement, parfois un déclencheur, mais certainement pas le centre d’un cure.

Plus largement, l’intelligence du cœur, pas toujours aisée à suivre ou à conserver, nous ramène à la grâce, à l’humilité et à la miséricorde. L’oubli ne nous est pas accordé ici-bas, mais une meilleure connaissance de la complexité de notre fonctionnement psychique, forcément empirique, nous permet de continuer à vivre tout simplement, en se délestant des poids et chaînes de notre passé afin d’envisager un demain sans craintes ni tourments. Oui, la parole est salvatrice, le verbe est réparateur et rallume nos circuits neuronaux éteints, partiellement endommagés ou en grande partie embrouillés, défaillants ; de la mème manière que l’agencement de mots à l’oral ou à l’écrit peuvent, à l’inverse, les court-circuiter.

Pots en céramiques de l’atelier de Leni, Oaxaca 2021

En m’efforçant de revenir sur les différentes phases de ma psychanalyse, le sens et la vérité que je cherchais à travers la figure de thérapeutes, des hommes et des femmes, évidemment aussi dans un miroir tendu vers moi, à travers moi dans la transparence de mon être et la clarté de mes souvenirs, ne pouvaient pas transiter par une forme humaine, une parole humaine unique. L’abstraction, l’essence, la saveur et le parfum de ce monde, la signification de nos pensées et actions vont bien au-delà d’une interaction, d’une enquête effectuée entre deux être humains, aussi profonde, libre ou balisée soit-elle. C’est pourquoi je crois que la principale déviation de la psychanalyse a été d’accorder bien trop d’importance à la personnalité et à la science du psychiatre. Le, la meilleur(e) psy n’est-il pas celui, celle qui s’avoue qu’il ne sait rien, qu’elle a tout à apprendre de ses patients et des cas cliniques rencontrés dans son parcours professionnel ? Si la psy se meurt aujourd’hui, c’est qu’elle s’est étouffée de dogmes et de postures depuis sa relative courte existence. De plus, l’aspect psychoaffectif est mal vécu et donc mal traité en France. C’est aussi un problème plus général de structure sociale, sous-tendue par l’individualisme, la méfiance de l’Autre, le manque d’Amour dans toutes ses parties, la division et le cynisme.

Mais peut-être ma vision des choses est trop déviée du fait d’être issu d’une famille problématique et très toxique, avec une longue histoire de refoulements et de souffrances mal gérées. Possiblement un microcosme, une histoire française et un peu internationnale, logée dans un macrocosme européen particulièrement tourmenté, déchiré depuis des siècles…

La douleur mentale, la détresse psychologique existent et se manifestent sous tellement de formes. Pour autant, la culpabilisation intrinsèque aux cultures monothéistes aussi bien que les hiérarchies sclérosantes, les rapports de domination-soumission qui trouvent écho dans les arcanes maçonniques, celles qui prévalent depuis les révolutions anglaises puis françaises en Occident, ou tout simplement la figure du gourou, ne font que desservir la magnifique intuition de Freud comme les efforts de ceux, celles qui ont su avec talent, conviction et patience, déployer sa discipline, souvent en toute discrétion.

***

L’expérience hallucinatoire de l’écrivain et acteur français Antonin Artaud et sa cruelle destinée, l’envahissement de son mental par la folie, radicale suite à un voyage mystique et initiatique au nord du Mexique parmi les Tarahumaras (ou peuple rarámuri) dans l’État de Chihuahua, m’a toujours mis en garde contre ce genre de mirage exotique et les dérives qui peuvent résulter lorsqu’on mise trop d’espoir sur la création artistique, dans le sens d’une cure ou d’un exutoire à sa problématique. L’usage des psychotropes était largerement répandue dans les milieux artistiques avant-gardistes parisiens de son temps (Rimbaud avait ouvert la voie avec son appel au « dérèglement des sens »). A. Artaud prenait régulièrement du laudanum, de la morphine ou de l’opium, parfois de l’héroïne afin de calmer douleurs et tensions. Au Mexique, il délaissa l’opium pour essayer le peyotl (qui contient de la mezcaline) lors de cérémonies rituelles. Le développement de la pharmacopée moderne, les drogues chimiques en sont une évolution parfois hautement dommageable dans le traitement des désordres psychiques, qu’ils soient superficiels ou plus profonds. Ils ne sont que des pis-aller, et le fait de renoncer à un traitement chimique à peine commencé en France, à mon arrivée à Zacatecas, a certainement sauvé mon esprit dans sa totalité, possiblement mon âme. La démence, la perte de ses repères et du contrôle de soi sont de nos jours une réalité, à sonder en aval dans un courant tumultueux et dans des eaux noires avant tout familiales, sociales et idéologiques.

La vie comme une scène ouverte

C’est dans un Mexique en effervescence que débarque en 1936 Antonin Artaud, qui a déjà une longue expérience artistique (théâtre, cinéma, radio, essais, poésie, peinture et dessins) et qui a publié en 1932 le manifeste Le Théâtre de la cruauté aux éditions Gallimard, N.R.F. Désespéré par une Europe déliquescente, fuyant son addiction aux tranquillisants du fait de sa santé nerveuse régulièrement défaillante depuis sa plus tendre enfance et la perte de sa reconnaissance artistique dans son propre pays, Il demeure au Mexique de 1936 à 1937 où il écrit beaucoup et donne des conférences à Mexico. Il est alors en rébellion contre presque toute la société française et en rupture avec la scène artistique avant-gardiste de l’époque, scène qu’il a beaucoup fréquentée et animée (Dullin et le Théâtre de l’Atelier, le Surréalisme avec Breton et Masson).

« La culture rationaliste de l’Europe a fait faillite et je suis venu sur la terre du Mexique chercher les bases d’une culture magique qui peut encore jaillir des forces du sol indien ».

Antonin Artaud

Il tente le tout pour le tout et se livre entièrement au peyotl et aux cérémonies chamaniques, pas encore entachées de tourisme mystico-culturel. On n’est même pas certain qu’il y ait lui-même assisté, son imagination et ses projections personnelles ayant pris une grande part à son récit initiatique fait par la suite dans Voyage au pays des Tarahumaras publié juste au sortir de la deuxième guerre mondiale en France, le 15 septembre 1945 dans la collection l’« Âge d’or » aux éditions Fontaine, réédité en 1955 puis en 1963 par les éditions de l’Arbalète à Paris.

Dans cette quête existentielle, il a carbonisé les restes de sa raison mais pas ses talents théâtraux, puisqu’en 1947 il fait un retour éclatant sur scène avec une conférence intitulée d’après l’affiche : Histoire vécue d’Artaud-Momo, Tête à tête par Antonin Artaud, Le Retour d’Artaud le Momo Centre Mère et Patron Minet-La Culture indienne. Il finit pourtant sa vie entre l’asile de Rodez et la clinique « ouverte » du docteur Delmas, à Ivry, où il meurt à en 1948 à 52 ans. À l’époque on utilisait couramment les électrochocs pour soigner les désordres de la psyché. Antonin Artaud en a recu dès sa tendre enfance, du fait de maux de têtes persistants. Ce supplice lui a aussi été appliqué plus tard, adulte, à l’occasion d’autres périodes thérapeutiques. Est-ce cela ou l’abus de drogues qui causèrent sa perte, ou autre chose encore, un feu intérieur trop dévorant ? J’opterais pour un penchant nitzschéen, le thème fourvoyé du surhomme comme égal des dieux ayant beaucoup irrigué, parfois noyé son époque et encore jusquà maintenant.

Certainement je me suis-je inspiré en partie de ce grand artiste hors normes, mais je suis toujours et vie au même âge. Dieu, le grand Manitou ou la destinée m’ont épargné la folie et j’espère pouvoir continuer, débarrassé de douleurs récurrentes, du besoin de drogues douces (cannabis, parfois champignons hallucinogènes dans la Sierra Madre à Oaxaca) pour soigner les dernières traces d’un trauma dans ma pré-adolescence et de toutes les sommatisations s’y rapportant, de confondre mes ombres sur un itinéraire de lumière, afin de faire fructifier les dons artistiques que la nature m’a offert.

La trace de vies passées, les œuvres de tant d’artistes en héritage restent une mine de réflexion, d’inspiration pour l’humanité. Gloire aux artistes, aux musiciens et aux écrivains, qui sont le levain et le sel de ce monde.

Une analyse réussie, quelque soit le temps et les sacrifices nécessaires, est une Libération, un acte de Grâce et une forme de révélation.

***

Il me semble qu’on ne peut pas tout mélanger dans le creuset de la pratique analytique, afin de faire une cure médicale de type psychanalyse ou même psychothérapie et retrouver un équilibre stable et durable. La pratique artistique (plastique, musicale, théâtrale, etc.) est une autre forme de mise à distance de la réalité, pas toujours compatible avec la froide introspection, sinon avec beaucoup de talent et de prudence, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’art-thérapeutes autoproclamés et parfois égotiques. Surtout si le/la thérapeute-artiste ne s’est pas affranchi et soigné de ses failles psychologiques et « biais cognitifs ». Même si la matière première d’un artiste reste avant tout son ressenti personnel, son point de vue.

Ne serait-ce que du fait du dérèglement des sociétés occidentales (Artaud parlait de dégénérescence) et du conditionnement actuel des esprits opéré par la publicité, les médias devenus des armes de guerre idéologiques, l’usage pervers des découvertes fondamentales sur la structure et le fonctionnement de notre psyché, nos comportement et nos choix inconscients tout au long du terrible XXe siècle. Ce qui rend maintenant tant d’individus à moitié irresponsables, un peu inconscients, manipulés, certains étant de plus en plus étanches au réel environnant… Le grand cirque du covid débuté fin 2020 en a été une édifiante illustration ! Ou encore le nouveau lavage de cerveau opéré sur les populations européennes et plus largement occidentales, afin de leur faire accepter les sacrifices économiques mais aussi éthiques, moraux pour pouvoir continuer la confrontation OTAN-Russie via le conflit ukrainien :

« Le système de la gouvernance occidentale est passé maître dans le domaine de la chirurgie esthétique profonde sur l’esprit des masses sans laisser la moindre cicatrice qui puisse trahir le laborieux travail du conditionnement informationnel réalisé au quotidien sur les cerveaux des victimes. La « libre » expression des sujets opérés qui en découle n’est que le récit préformaté et préconditionné, le comportement individuel et collectif étant aligné sur les besoins des gouvernants. (…) La liberté de pensée n’existe pas en Occident, car les mêmes informations répétées en écho sont prises pour de la vérité. Si l’oppression dans les dictatures se fait “à la hache”, et c’est donc visible, gros comme une maison, en Occident, elle se fait “au scalpel”, car il est important de faire croire aux électeurs à l’illusion qu’ils disposent de la liberté de parole basée sur la liberté de pensée. Les médias occidentaux font un excellent travail d’illusionniste. Moi qui aime le cirque, je ne peux que les applaudir.»

Interview d’Oleg Nesterenko président du CCIE, dans « L’Eclaireur des Alpes ».

X

Sénèque, artiste, dramaturge, et homme d’État ayant vécu au tout début de l’ère chrétienne dans l’Empire romain (il est né en Andalousie en l’an 1, mort à Rome en 65 après J.C.) ne disait-il pas :

« La vie est pièce de théâtre : ce qui compte, ce n’est pas qu’elle dure longtemps, mais qu’elle soit bien jouée. »

Je remercie ici l’ensemble des thérapeutes qui m’ont accompagné dans mon processus de reconstruction, chacun à sa manière et en fonction de ses capacités et de ses connaissances. Je souhaite aussi garder de mon expérience mexicaine qui touche à sa fin, une expérience humaine qui s’est déployée dans un terrain encore favorable à ce genre d’entreprise personnelle, malgré une américanisation galopante du Mexique, sous-entendu une standardisation et une homogénéisation à l’occidentale en cours.

Que le feu de l’action, les étincelles spirituelles brûlent les scories encore persistantes de mon passé familial douloureux, éclairent mes chutes afin que je puisse toujours me relever et continuer à faire croitre le meilleur de moi. Le soleil mexicain brûle en moi sans me consumer, comme une force vitale supplémentaire, comme la paix que procure le feu au sommet d’un phare alexandrin, surplombant les tempêtes nocturnes et l’écume des jours. De nouvelles aventures artistiques, humaines, m’attendent désormais, de l’autre côté de l’Atlantique.

X

Florent Hugoniot, Oaxaca, juin 2023

X

Domingo de ramos / Dimanche des rameaux. Oaxaca 2023

En complément sur les différentes pratiques d’analyse et la constellation psy en France, avec une pincée d’histoire de la discipline plus quelques grandes figures : https://lapartmanquante.com/2023/06/29/un-peu-de-clarte-dans-la-constellation-psy/

***********************************************************************************

SOURCES et ANNEXES

https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/therapie-sante/transgenerationnelle

la thérapie transgénérationnelle

https://www.bbc.com/mundo/vert-tra-46374110

https://www.aemtc.be/definition-tcc.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Janet

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-psycho-psychiatrie/2659931-therapie-comportementale-et-cognitive-tcc-deroule-indication-objectif-but-remboursement/

Día de muertos / Fête des morts – Oaxaca 2023

Gaston Bachelard, LA PSYCHANALYSE DU FEU, Paris, 1937-1938

X

Cérémonie du feu – Oaxaca 2023 – FH

Art-thérapie

https://www.cairn.info/revue-la-nouvelle-revue-de-l-adaptation-et-de-la-scolarisation-2015-4-page-295.htm

https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2012-2-page-52.htm

https://www.maformation.fr/actualites/comment-devenir-art-therapeute-80637

http://www.art-therapie-tours.net/fr/cycles_formation.php

http://www.iepa.fr/formations-certifiantes/formation-art-therapie/

https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=art_therapie_th

Antonin Artaud

https://zone-critique.com/2015/07/28/artaud-voyage-au-pays-des-tarahumaras/

https://www.persee.fr/doc/chime_0986-6035_1995_num_25_1_2009

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonin_Artaud

Conditionnement médiatique

https://www.legrandsoir.info/en-france-la-liberte-d-expression-n-est-qu-un-recit-pre-formate-et-pre-conditionne-iii.html

https://www.legrandsoir.info/hier-j-ai-surpris-france-telecom-semant-des-graines-de-suicide.html

Avatar de Inconnu

About lapartmanquante

Part-iciper, part-ager, part-faire, part-ir, partout et par ici !
Cet article, publié dans Auto-Psy Party, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 Responses to Du réel, de l’irréel et de l’art en analyse

  1. « (…) Aujourd’hui, nous nous trouvons dans un État éthique oppressif car si la démocratie libérale reconnaît et défend la liberté d’expression avec comme limite la protection de la dignité humaine, l’extrémisme progressiste voudrait, au contraire, censurer tout ce qui n’est pas conforme à la pensée unique proposée par une élite qui semble viser une gouvernance mondiale et impose ses propres règles du bien et du mal qu’elle définit en fonction d’un changement culturel qui répond à des intérêts supérieurs. La culture de l’annulation (cancel culture) est la représentation la plus destructrice d’un monopole culturel qui efface la liberté d’expression et la véritable démocratie dont la survie est de plus en plus en jeu. (…) »

    https://reseauinternational.net/la-fin-de-la-democratie-et-la-montee-de-la-pensee-unique/

  2. Avatar de Carolina Carolina dit :

    La dynastie démocrate Biden actuellement au pouvoir aux USA illustre parfaitement l’état de déshérence su pôle masculin, la chute de la symbolique du père, pour cette partie du monde comme pour tout l’Occident, et particulièrement en France avec la figure de Macron.

    Comment des escrocs de ce genre peuvent encore avoir de la crédibilité auprès de leur populations respectives, et plus loin encore dans le monde? Il faut avoir derrière soi tout un staff de psyops pour savoir finement manipuler les citoyens, ainsi que de la part des citoyens un aveuglement volontaire, la stratégie des autruches…

    https://reseauinternational.net/pere-de-notre-pays/

  3. « Le récit est maintenant la façon dont les élites occidentales imaginent le monde.

    Qu’il s’agisse de l’urgence pandémique, du climat ou des «urgences» ukrainiennes, toutes sont redéfinies comme des «guerres». Toutes sont des «guerres» qui doivent être menées avec un récit unitaire imposé de «victoire», contre lequel toute opinion contraire est interdite.

    Le défaut évident de cet orgueil est qu’il vous oblige à être en guerre avec la réalité. »

    https://reseauinternational.net/la-civilisation-occidentale-vit-sur-des-mythes-que-poutine-risque-de-fracasser/

  4. Une autre approche de la psy, considérée comme une activité de coach de luxe pour psychopathes et névrosés aux USA, surtout dans le monde de la politique, par James Howard Kunstler. Une approche qui rejoint nos questions quant à l’impact réel de l’accompagnement psychothérapeutique, via les TCC ou encore la pharmacopée sur les cadres et responsables de notre société postmoderne ultracapitaliste, la même des deux côté de l’océan atlantique, avec toujours une avance côté étasunien :

    « Au mois d’août, les psys abandonnent notoirement leur clientèle huppée de l’élite managériale, qui est laissée à elle-même dans le flottement de sa vie désordonnée, tandis que ses psy partent faire du body-surf et boire des mojitos. Ainsi, un mois qui devrait être une pause agréable dans les affaires courantes laisse les gestionnaires de toutes ces affaires courantes submergés par une marée montante de leur propre misère personnelle – les haineux du travail, les sexuellement torturés, les auto-subversifs, les obsessionnels compulsifs désespérés, les masochistes qui s’effondrent, les mal-aimés et les non-aimables, les projectionnistes de l’animosité, de la rancœur et du dégoût.

    Parmi eux se trouvent les gens du Blob, ceux qui infestent les rangs élevés de la bureaucratie permanente de notre gouvernement, qui s’est retournée si brutalement contre les gouvernés. Doutez-vous encore que cette population des États-Unis soit atteinte de maladie mentale ? Cette maladie de la mauvaise foi et de l’inimitié autodestructrices, qui touche en particulier le parti démocrate, nous pousse jour après jour et centimètre après centimètre vers quelque chose qui ressemble à un suicide national. Devons-nous tous suivre ? (…)  »

    https://reseauinternational.net/psychodrame-du-mois-daout/

    Le monde des puissants va-t-il vmieux depuis qu’il pratique la psychanalyse ? Les psy, forts de plus de 150 ans d’expérimentations et de pratique, sont-ils plus efficaces et pertinents aujourd’hui ??

Laisser un commentaire